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La question est d’actualité, elle l’a toujours été. C’est une question de cœur.

Et elle change tout.

Elle change notre posture, notre attitude, nos attentes, notre vision, notre engagement, notre régularité, notre adoration.

Dieu mérite nos offrandes, surtout celle de notre adoration. Un culte agréable à Dieu est plus que celui de notre présence. Moïse stipule en Deutéronome 16.16 : « On ne paraîtra pas devant l’Éternel les mains vides. » Venir à Dieu les mains vides, sans offrande, c’est ignorer qu’il nous a bénis. C’est fermer les yeux sur sa grâce. C’est incompatible avec l’adoration.

Le paradigme du 21e siècle pourtant nous dicte autre chose. C’est l’âge de la consommation ; il faut venir à l’Église les mains vides pour pousser le caddie spi, afin de le remplir d’une expérience positive de louange, de conseils pratiques pour la semaine, d’échanges fraternels bien sympathiques. Les cultes nous divertissent, nous font du bien, nous aident dans notre développement personnel.

Gloire à Dieu pour des temps de louange puissants, l’amour communautaire et les paroles de sagesse. Mais ce n’est pas parce que les cultes nous remplissent qu’il faut pour autant venir les mains vides.

Offrandes et actions de grâce

Notre manière de vivre un culte change complètement quand nous venons les mains pleines. Notamment pleins de louange et de reconnaissance. Ainsi entonne Asaph au Psaume 50.23 : « Celui qui offre en sacrifice sa reconnaissance m’honore ».

Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, la reconnaissance joue un rôle incontournable dans les cultes d’adoration. C’est l’une des attitudes centrales à la louange. Seulement, la reconnaissance est une offrande qui se prépare : en méditant sur les bontés de Dieu à notre égard, sur son investissement dans nos vies au quotidien, la grandeur de sa grâce, la beauté et sagesse de sa révélation. Lorsque nous prenons le temps de « compter les bienfaits de Dieu » en amont, nos cultes ont plus de sens, plus de poids, plus de joie.

Offrandes et service

Lorsque nous venons offrir un culte, notre attitude est aussi différente au niveau du service. Au lieu de voir les tâches et ministères de l’Église comme un poids ou un obstacle à notre louange, nous les voyons comme des opportunités de donner à Dieu, de manifester notre adoration et de lui accorder nos offrandes.

En hébreux comme en grec, le terme « service » est synonyme « d’adoration ». Servir Dieu c’est l’adorer, lui accorder notre temps, notre énergie, notre affection. Notre génération souffre terriblement de manque d’engagement, et cela a un lien direct avec notre manière de voir et vivre le culte.

Un culte d’adoration aura toujours ses sacrifices. Mettre de côté notre confort pour bénir l’assemblée est de bonne odeur à Dieu.

Offrandes et libéralité

Les offrandes de l’AT étaient à la fois spirituelles et matérielles, des offrandes du cœur comme des offrandes animales, agricoles et financières. Si notre adoration est une réponse à l’œuvre de Dieu, il est logique qu’en retour à sa générosité nous soyons aussi généreux.

Une attitude de libéralité s’engage financièrement pour l’Église locale, mais va aussi au-delà de cela. Dans le corps de Christ les opportunités abondent : les dons missionnaires, les repas pour les familles dans le besoin, les bourses alimentaires, le partage de vêtements, l’hospitalité en fin de culte, les petits gestes pour les enfants (cadeaux d’anniversaire, petits gâteaux, livres), etc. Quand on vient les mains pleines, on repart le cœur comblé. Comme le résume bien un ami pasteur : « Une Église heureuse est une Église généreuse ».

Offrandes et disposition du cœur

Un cœur bien disposé est l’une des plus belles offrandes que nous puissions consacrer à Dieu, il s’en réjouit profondément. Ainsi David écrit au Psaume 51 : « Les sacrifices agréables à Dieu, c’est un esprit brisé. Ô, Dieu, tu ne dédaignes pas un cœur brisé et humilié. »

Un cœur brisé et humilié a soif de Dieu, est à l’écoute de Dieu, est prêt à se remettre en question, brûle d’être comblé et rassasié en lui.

Comme toute offrande, celle du cœur nécessite aussi de la préparation, de la prière, de la méditation, une certaine discipline. Être bien disposé pour offrir un culte implique souvent de se coucher plus tôt la veille, mettre de côté les distractions, se laisser remplir de l’Esprit. Notre Dieu est un Dieu jaloux, il désire ardemment nos cœurs et une adoration pleinement engagée.

Offrandes et mission commune

L’adoration a toujours été une force de rassemblement. Offrir un culte est engageant, exigeant, et nous mène vers des liens solides et profonds avec l’Église locale. En rejetant un modèle de consumérisme pour un modèle participatif, nous fortifions le corps de Christ, rendons visible la mission confiée par Dieu, donnons vie à notre foi, bénissons nos frères et sœurs.

Malheureusement souvent la forme des cultes manque en opportunités participatives pour l’assemblée. L’Église primitive était très forte là-dessus, avec des lectures communes, des partages et témoignages, des chants entonnés en alternance entre le chantre et l’assemblée, la reconnaissance de responsables avec l’imposition des mains, l’affirmation de credos et de confessions de foi, des temps de repentance, les repas en commun, une générosité pour les pauvres de la communauté, etc. Il n’y a jamais eu d’Église parfaite et je ne veux pas idéaliser non plus, mais il est vrai que le danger de devenir consommateurs de cultes dans notre génération est très grand.

Conclusion

Par les temps qui courent, l’importance et la nature des cultes ont beaucoup été remises en question. Le temps est idéal pour reforger nos convictions et repartir avec une énergie renouvelée pour nos temps d’adoration en commun. Dieu mérite plus que notre présence le dimanche matin, il mérite l’offrande de cultes d’adoration baignés dans la reconnaissance et la consécration.

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