Dans cet épisode, Chloé, Nico et Rachel explorent comment notre passé influence notre parentalité actuelle. Ils discutent de l’importance de reconnaître les influences positives et négatives de notre histoire personnelle et de la manière dont la grâce de Dieu peut transformer notre perspective sur ces expériences. À travers des anecdotes personnelles et des réflexions bibliques, ils encouragent les parents à examiner leur passé à la lumière de la parole de Dieu, à pratiquer la reconnaissance, la repentance et la réconciliation, et à intégrer ces éléments dans leur stratégie familiale.
Un épisode riche en conseils pratiques pour vivre une parentalité épanouie en accord avec la foi chrétienne.
Ressources supplémentaires
Le principe : plus je suis conscient des diverses influences de mon passé, qu’elles soient positives ou négatives, plus j’aurai la capacité de les évaluer puis de faire des choix concernant l’inclusion ou l’exclusion de ces influences en lien avec ma stratégie familiale réfléchie.
Deux questions
- De quelle manière est-ce qu’on mon passé influence ma parentalité aujourd’hui ?
- Comment est-ce que la grâce de Dieu qui se révèle en Jésus-Christ change ma perspective sur mon passé afin que j’en fasse un sujet de joie pour moi et pour ma famille plutôt que de tout simplement le porter comme un poids inutile ou même handicapant ?
Diverses motivations:
- La peur : ce qui pourrait arriver (dans les pires des cas !)
- La pression : ce que veut la famille (parents, beaux-parents, etc.)
- Les potes : ce que font les amis
- Les podcasts (réseaux sociaux, etc.) : ce que disent les influenceurs
- Les pulsions (les instincts) : ce qui me vient le plus naturellement
Passage clé concernant notre motivation en Christ : Tite 2.11-14
Deux actions concrètes pour cette semaine :
- Notez dans votre journal familial quelques idées clés de cet épisode que vous avez envie de retenir en lien avec la motivation puissante de notre bienheureuse espérance.
- Discutez avec un enfant, avec un époux ou avec un ami sur ce que la Bible dit concernant notre espérance en Christ. Expliquez en quoi vous êtes personnellement motivé par cette vérité puissante.
Transcription
Bienvenue au podcast « Parents pour le plaisir », un podcast pour les parents parfois en galère qui veulent trouver la joie de la parentalité en Dieu le Père.
Bonjour et si vous nous rejoignez, je m’appelle Chloé.
Moi c’est Nico.
Et moi c’est Rachel.
Dans le dernier épisode, que je vous invite à écouter si vous ne l’avez pas encore fait, on s’est posé la question de notre motivation future.
Qu’est-ce qui nous motive dans notre parentalité et qu’est-ce que Dieu dit à ce sujet dans la Bible ?
On a mis un accent sur la bienheureuse espérance du chrétien et de l’impact d’une anticipation intentionnelle de ce jour de jugement et ses implications concrètes vis-à-vis d’une existence éternelle pour moi-même en tant que parent et aussi pour mon enfant.
Mais aujourd’hui ma chère Rachel…
Merci, oui on va aborder le sujet du passé.
Donc voici une réalité auquel on fait tout ce passe en tant que parent, c’est que mon passé aura un impact conséquent, alors que j’en sois consciente ou non, mais il aura un impact sur ma parentalité et sur ma relation avec mon enfant.
Donc il s’agit de la culture familiale, enfin voilà comment j’ai été élevée moi-même, mon propre parcours à l’école, professionnel, toutes sortes de choses que moi j’ai vécues avant d’être parent auront un impact, donc qu’on en soit conscient ou pas.
Ça c’est la réalité, voici un principe qui nous aide à faire face à cette réalité, c’est que plus je suis conscient de ces diverses influences de mon passé, qu’elles soient positives ou négatives, plus j’aurai la capacité de les évaluer, puis de faire des choix concernant alors l’inclusion ou l’exclusion de ces influences, parce qu’elles seront bonnes ou mauvaises, donc tout ça en lien avec ma stratégie familiale réfléchie.
Alors on se pose deux questions pour notre discussion aujourd’hui.
La première c’est de quelle manière mon passé influence ma parentalité d’aujourd’hui ?
Et notre deuxième question sera comment est-ce que la grâce de Dieu qui se révèle en Jésus-Christ change ma perspective sur mon passé pour que j’en fasse en fait un sujet de joie pour moi et pour ma famille, plutôt que tout simplement la porter comme un poids, un fardeau qui est inutile, voire même parfois qui nous freine, qui nous pose difficultés ?
Oui, en discutant de cette première question de quelle manière est-ce que mon passé influence ma parentalité aujourd’hui, je pense que c’est important de reconnaître dès le début que pour beaucoup de personnes, beaucoup d’entre nous, ce n’est pas du tout facile de faire face à notre passé.
Justement, on a je pense une préférence en général d’oublier plutôt notre passé, d’enterrer certains aspects en tout cas de notre passé, plutôt que de les examiner comme on a vraiment besoin de faire pour pouvoir prendre décision si je veux continuer à me laisser influencer ou pas par certaines choses.
Et de quoi partons quand on parle justement de l’influence de notre passé ?
Peut-être c’est une question de souvenirs douloureux et je pense que ce sera le cas pour chacun de nous, certains souvenirs qu’on ne préfère pas en fait inclure dans notre réflexion, on préfère justement oublier ces choses.
Pareil pour des secrets honteux, pour des relations brisées ou des relations justement où on a des regrets, des situations de conflits mal réglés, des blessures mal soignées, des situations d’échec ou des déceptions qu’on a mal digérées ou peut-être même des mensonges ou des trahisons qu’on n’a jamais confessés.
Comme Rachel vient de dire, qu’on en soit conscient ou pas, notre projet familial sera influencé par un certain nombre de ces choses.
Et donc l’encouragement aujourd’hui de cet épisode, c’est qu’on ait le courage par la grâce du Seigneur pour faire face à ces réalités-là et les examiner à la lumière de la parole de Dieu.
Donc peut-être on peut commencer avec quelques exemples, pour rendre ça un peu plus concret.
Moi, là, j’ai parlé un peu de différentes catégories, mais est-ce que Chloé, tu aurais un exemple peut-être de ce qu’on est en train de parler ?
Oui, c’est à mon tour d’être sous les projecteurs avec mes problèmes de parentalité mal réglés.
Mais en fait, ce n’est pas un gros problème qui pourrait être lié à des choses que tu as citées ci-dessus, Nicolas, mais un de mes trois enfants est potentiellement en train d’être diagnostiqué avec un trouble de l’orthographe, la dysorthographie.
Et notre temps de devoir est toujours très douloureux pour lui et pour moi, parce que je me mets tellement en colère quand il orthographie mal un mot, et que son orthographe est complètement différente d’une fois sur l’autre.
Il va tenter toutes les combinaisons possibles, on a l’impression qu’il n’y a aucune structure logique.
Et au lieu d’être patiente avec lui, de juste décrypter avec lui pourquoi il fait faux, etc., ça me met en colère, une rage noire en fait.
Et du coup, je termine en criant sur lui.
Et en discutant avec mon mari, je me suis rendu compte que ce n’était pas du tout rationnel ou approprié comparé à l’offense, entre guillemets, mon fils souffre d’un trouble potentiellement d’orthographe.
Et en réfléchissant un petit peu, je me suis rendu compte que dans ma culture familiale, bien écrire, c’était un énorme sujet de fierté.
On pouvait être mauvais en maths, mais on ne pouvait pas être mauvais en orthographe.
Parce que derrière ça, c’était « si tu écris bien, les gens vont penser que tu es quelqu’un de bien, que tu as des choses importantes à dire, et ils vont t’écouter ».
Et donc notre position, notre place dans le monde, dépendait de notre capacité à bien s’exprimer et à bien écrire en français.
Et c’est comme ça que j’ai remarqué qu’en fait, l’orthographe, qui en soit est neutre, est devenue une valeur forte pour moi, qui me poussait à être un mauvais parent pour mon fils.
C’est impressionnant de voir la prise de conscience de cette influence-là pour toi, Chloé, justement, alors que ça aurait pu continuer à être une source de friction et de tension avec ton enfant.
Maintenant que tu sors cette réalité, tu regardes à la lumière, tu as cette capacité maintenant de décider « OK, qu’est-ce que je vais en faire ? »
Et rien que le fait, je pense, d’être conscient de ça, je peux imaginer que ça a un impact sur ces moments avec ton fils.
Oui, ce n’est pas résolu, mais comme tu as dit, en tout cas, ça me donne l’opportunité de traiter ce problème et de commencer à travailler en tout cas dessus.
C’est excellent et je pense à une autre anecdote qui va dans cette même direction que j’ai lue récemment dans un bouquin sur la parentalité, où c’était un psychologue qui parlait de la naissance de son premier fils et qui trouvait que quand son fils pleurait, surtout quand il pleurait avec sa femme, les deux n’arrivaient pas à trouver une solution, il commençait à lui, le psychologue, à faire des crises d’angoisse.
En fait, il était submergé par des sentiments très très forts et justement un désir de s’éloigner de son fils.
Et dans le temps, c’est devenu assez inquiétant pour lui parce qu’il sentait dans son cœur qu’il ne voulait pas être avec son fils, surtout parce qu’il avait peur de ces moments où il y aurait des pleurs, etc.
Ce qui est fascinant, c’est qu’il a testé tout un tas de choses à droite et à gauche pour trouver des solutions.
Et puis un jour, je ne rentre pas dans tous les détails, mais il a eu un petit espèce de flashback où il s’est souvenu d’une année pendant son internat, quand il était en train de faire sa formation universitaire où il était en milieu hospitalier et avec un autre collègue, tous les jours, ils étaient censés donner des piqûres à des petits enfants.
Et c’était une expérience assez douloureuse pour ces enfants, ça pleurait beaucoup.
Et donc tous les jours, pendant des heures, il était exposé aux pleurs d’enfants, parfois des enfants qui commençaient même à pleurer juste en arrivant dans la salle avec lui, en anticipation de la douleur.
Il n’avait jamais examiné l’impact de cette année sur lui-même en fait.
Et en découvrant cette angoisse et en commençant à faire un travail sur lui-même, il a réalisé que cet événement de son passé avait quand même une influence conséquente sur son relation avec son fils névronné.
On devine dans ce que tu dis Nico, quand même quelque chose de très lourd à porter pour ce père de famille, dans cet exemple que tu cites, de quelque chose qui existait, qui était là, présent, mais qui a été révélé à un moment donné dans sa vie de parent.
Et c’est vrai qu’il faut être conscient que certaines de ses influences, certains de ses vécus dans notre passé sont quand même lourds, et pour lesquels il ne faut vraiment pas hésiter.
Dans ces moments, on se rend compte de leur impact, de leur force, et puis parfois de la souffrance.
Et puis là, dans le lien avec son enfant, parfois ce qu’on a vécu nécessite un bon accompagnement pastoral et il ne faut pas en avoir peur.
Et il faut aussi franchir ce pas de demander d’être accompagné, d’être aidé par des personnes qui sauront nous aider dans ces domaines, parce qu’il y a une plus ou moins forte intensité dans ce qu’on a vécu.
Et ce que tu nous décris là est quand même vraiment important à solutionner, à apporter avec quelqu’un et pas le pas continuer tout seul.
C’est vrai que ce qu’on a vécu, que ce soit plus ou moins impactant et lourd, on a tous besoin de réaliser que ces choses, on ne va pas juste faire un constat et s’arrêter là, et que ces choses, on n’a pas besoin de continuer à les porter.
Pour rebondir à ce que tu disais, Chloé, moi j’aurais été peut-être pas mal dans une famille parce que je suis super nulle en maths, mais un peu meilleure en orthographe.
Mais j’ai aussi vu l’influence dans l’éducation, dans ce que j’ai exigé de mes enfants, parce que moi-même ayant grandi dans une maison très ordonnée, avec une maman qui avait toujours un intérieur bien rangé, assez minimaliste, je me suis juste dit que c’était normal.
Et j’ai mis longtemps à réaliser, et c’est en discutant aussi avec mon mari, à quel point ça a influencé ma propre attitude avec mes enfants, et parfois perturbé la paix dans la famille et l’ambiance totale dans la famille, parce que moi je demandais certaines choses, même plus fortes que ce que ma maman nous avait demandé dans notre enfance, mais finalement ça avait un impact.
Ça peut paraître anecdotique, ranger le salon avant de se coucher, sauf que la manière dont je le demandais et le faisais vivre avec ma famille était mauvaise.
Et finalement, ce qui est merveilleux, c’est qu’en fait on n’a pas besoin de s’arrêter au constat, on doit le faire, mais on peut ensuite avancer.
Et je pense que c’est ça qu’on va époquer maintenant, qu’est-ce qu’on fait avec ces constats de l’influence de notre passé.
Oui, ça nous permet de passer à la deuxième question de notre temps ensemble, c’est comment est-ce que l’événement qui a changé l’humanité et qui est dans mon rétroviseur, dans mon passé, qui est la mort et la résurrection de Jésus, et la grâce de Dieu manifestée en fait en Jésus à ce moment-là, comment est-ce que cet événement-là change la perspective de mon passé, pour que mon passé devienne un sujet de joie pour moi et ma famille, plutôt que de le porter comme un poids ou un handicap ?
Je pense que c’est en lisant la Bible qu’on trouve bien des trésors, forcément.
Et comme au dernier épisode, l’épisode 2, on a lu un passage de titre, on va rester dans ces mêmes épîtres et lire quelques versets dans le chapitre 3.
Donc je lis titre chapitre 3, les versets 3 à 7.
« Nous aussi en effet, nous étions autrefois stupides, rebelles, égarés, esclaves de toutes sortes de passions et de plaisirs.
Nous vivions dans la méchanceté et dans l’envie, nous étions odieux et nous nous détestions les uns aux autres.
Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été révélés, il nous a sauvés.
Il ne l’a pas fait à cause des actes de justice que nous aurions pu accomplir, mais conformément à sa compassion, à travers le bain de la nouvelle naissance et le renouvellement du Saint-Esprit qu’il a déversé avec abondance sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur.
Ainsi déclaré juste par sa grâce, nous sommes devenus ses héritiers, conformément à l’espérance de la vie éternelle. »
C’est rassurant de voir à quel point les écrivains bibliques, et Paul notamment, n’a pas peur de parler de son passé.
Et là, c’est assez frappant même les mots qu’il utilise pour décrire son passé et le passé des chrétiens à qui il est en train de décrire.
Et c’est rassurant parce qu’on voit à quel point Paul est convaincu des vérités puissantes que tu viens de lire Rachel.
Il n’est pas la même personne qu’il était.
Il a une nouvelle vie par cette naissance.
En fait, on parle d’un bain, de la nouvelle naissance ici par l’Esprit Saint.
Il est déclaré juste aux yeux de son Dieu.
Et étant quelqu’un de complètement nouveau par la grâce de Dieu, il n’a pas peur maintenant de regarder en arrière et d’examiner, même de parler ouvertement de ce qu’il était.
Et ce qui est quand même frappant, c’est que je pense que nous en tant que chrétien, on a souvent même encore du travail pour saisir ces vérités puissantes afin de trouver du courage pour pouvoir regarder dans notre passé et prendre en compte en fait ces différentes influences.
Et peut-être la question peut se poser, mais attends, Nico, si tu es né de nouveau comme l’apôtre Paul, tu as une nouvelle vie, pourquoi est-ce que ce serait nécessaire alors de regarder en arrière et de considérer les influences du passé ?
Ça m’intéresse de savoir ce que vous pensez un peu de cette question-là.
Je pense qu’il y a un effet parmi les chrétiens qui est de se dire que puisque Dieu nous a fait grâce, on ferme les yeux sur ce qu’on était avant et surtout on n’en parle plus, parce qu’il y a d’autres versets qui nous disent que Dieu a jeté nos transgressions dans une mer si profonde que personne ne pourra jamais les retrouver.
Et on serait tenté de faire de même, sauf qu’en fait on vit encore dans un état aujourd’hui où ces choses ont de l’influence sur notre vie, malgré la nouvelle naissance, et on est « condamné » à vivre quand même avec ces réalités jusqu’à ce que Jésus revienne et nous transforme complètement.
Donc plutôt que d’utiliser l’évangile comme une couverture pour nos péchés, utilisons l’évangile comme une nouvelle lumière sur nos péchés, sur aussi les situations qui ont été faites, enfin les péchés qui ont été commis contre nous, je parle peut-être de situations d’abus ou de choses comme ça qui influencent notre présent, comme une occasion de se réjouir de ce que Dieu a fait et comme une occasion de se réjouir des possibilités qui s’ouvrent à nous pour les traiter de manière complètement différente de ce qu’on a fait jusqu’alors.
Oui, ça rejoint ce qu’on disait aussi dans le deuxième épisode, que finalement, regarder en avant et à notre espérance, ça joue aujourd’hui sur comment on vit les choses, et nos réactions, et notre parentalité, et regarder en arrière pour voir à quel point Dieu a agi et continue à agir, et à quel point sa grâce envers nous est grande, elle impacte aussi notre quotidien en tant que parent.
Si je peux peut-être juste revisiter les devoirs avec mon fils, avec cette lumière, le fait que pour moi, je devais être quelqu’un dans ce monde en écrivant bien, et la crainte que je peux avoir pour mon fils de « personne ne voudra jamais lire ce qu’il produit, il n’aura pas de place dans ce monde », quel effet l’évangile a sur cette situation, c’est de me dire qu’en fait, le royaume de Dieu c’est un royaume qui est à l’envers, et pour rentrer dans le royaume de Dieu, il faut accepter d’être petit, d’être pauvre d’esprit, d’être faible, et c’est en acceptant notre faiblesse et notre petitesse que l’on rentre dans ce royaume où les premiers seront les derniers, etc.
Et donc cette valeur d’être forte, d’être la première en orthographe, d’être importante dans ce monde, c’est une valeur qui appartient à ma nature passée.
Et cette nouvelle lumière que l’évangile va apporter, c’est que « mais en fait Chloé, t’as rien à prouver à personne, parce que Christ a tout prouvé à son Père », en quelque sorte, si on peut dire ça comme ça, pour que nous on ait jamais rien à prouver.
Et en fait, ton fils, s’il ne sait pas écrire, ou s’il a une mauvaise orthographe, c’est pas grave, ça va lui donner à lui aussi une opportunité d’être un de ces faibles, un de ces petits qui va être en capacité de reconnaître son besoin de Dieu.
C’est quelque chose qui m’aide alors que je commence ce travail de ne plus être en colère contre lui pendant les devoirs.
J’espère que ça peut être rassurant pour un parent qui nous écoute et peut-être qui est chrétien, qui a Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur dans sa vie, mais qui est confronté dans des contextes familiales et peut-être notamment avec les parents par différentes réactions, comme on a décrit aujourd’hui et dans les autres épisodes précédents, des réactions qui ne reflètent pas du tout le royaume de Dieu ou une vie nouvelle.
C’est vrai que ça peut être une source de confusion pour nous de dire, tiens, j’ai cette nouvelle vie en Jésus-Christ, mais pourquoi est-ce qu’il y a ces mêmes habitudes, ces mêmes tendances qui sont là ?
Et je pense que l’enseignement biblique est rassurant dans le sens où on reconnaît que, oui, cette nouvelle naissance veut dire qu’il y a une nouvelle nature dans mon être intérieur, une nouvelle orientation, je ne suis plus l’ennemi de Dieu.
En fait, je reconnais que je ne suis pas le roi, je veux que Jésus-Christ soit mon Seigneur.
En même temps, dans mon corps, même dans mon cerveau, il y a des tendances, il y a des habitudes qui sont là depuis longtemps, et ça va prendre du temps pour que j’apprenne de nouvelles habitudes.
Et alléluia, Dieu ne nous laisse pas tout seul face à ce grand défi de changement.
Il nous donne son esprit saint, il nous donne sa parole, il nous donne son église, des frères et sœurs qui nous entourent, etc.
Mais il y a un vrai travail, les amis.
Et donc j’aimerais bien rassurer ceux qui nous écoutent du fait que, oui, on peut être né de nouveau en Jésus-Christ, mais ce n’est pas surprenant quand même d’être confronté dans différentes situations, notamment dans le contexte familial, qui nous rappelle de notre passé et peut-être même qui révèle certaines influences du passé qui restent encore actives dans nos vies.
La grâce de Dieu est là pour nous transformer, mais ça va prendre du temps.
Je pense que ça peut être dur d’avoir des attentes de transformation immédiate déçues, et en même temps, en Romains 12, versets 1 et 2, Paul, il parle d’une transformation vraiment progressive de l’intelligence, qui rassure, comme tu dis, Nico, on ne devient pas tout de suite des personnes parfaites, mais on est en chemin.
Et je pense qu’on peut voir, une fois qu’on a identifié ces influences du passé, elles deviennent des opportunités de les mettre en lumière, de les apporter à Dieu et de se laisser transformer par lui.
Et donc c’est pour ça que c’est important de les identifier dans notre stratégie familiale réfléchie.
Je pensais ajouter aussi à ça, parce qu’on parle beaucoup de l’influence du passé, et puis on pense à pas mal de choses qui concernent notre éducation.
Et je pense que ça peut être bon aussi de réaliser que quand on est dans cette démarche, on n’est pas en train de revisiter toute notre éducation en regardant tout ce que nos parents ont mal fait, voire même nos grands-parents.
Et on a dit tout à l’heure que ces influences, il y en a des bonnes et des mauvaises, et en fait, il y a tout un tri à faire, il y a une réflexion importante à avoir.
Mais on veut aussi vraiment reconnaître l’importance de l’héritage qu’on a en fait.
Et pour ceux d’entre nous qui avons eu des parents qui nous ont apporté des bonnes choses, qui nous ont transmis des vérités, des choses vraiment importantes, c’est bon de les garder précieusement.
Et c’est bon aussi de les avoir encore.
Si on les a encore dans nos vies, c’est bon aussi de retourner les voir et de demander conseil.
Je pense que quand on est dans une ère, on a tendance à beaucoup chercher parmi les gens aussi inexpérimentés que nous, les conseils.
Je pense que c’est aussi beaucoup nourri par le fait qu’on peut trouver plein d’anecdotes et de conseils de personnes un peu comme nous sur les réseaux sociaux.
On peut suivre quelqu’un sur Instagram, mais en fait, on n’a aucune idée de ce que cette personne vit vraiment.
Mais l’impact et le sage conseil de nos aînés, que ce soit nos parents ou même des personnes plus âgées dans notre vie, il n’est pas non plus à mettre de côté.
C’est aussi des bonnes influences qui perdurent.
Je pense que la différence qu’on peut faire, c’est est-ce qu’on est en train de subir ces influences du passé ou est-ce qu’on est en train d’en faire un choix conscient ?
Parce que pour revenir sur ton exemple, Rachel, avoir une maison propre et bien rangée, c’est une bonne chose.
Mais le mauvais symptôme qui est ressorti chez toi, c’est que tu utilisais cette influence du passé comme une excuse pour te mettre en colère quand ce n’était pas bien fait.
« Oui, mais je viens d’une famille où c’était toujours fait comme ça. »
Alors que tu pourrais continuer à porter cette valeur dans ta famille, quand tu es propre, bien rangée, mais d’une manière où tu n’es pas en train de subir ce que tes parents t’ont transmis, mais que tu choisis de faire perdurer dans ta famille comme étant une bonne valeur.
J’apprécie beaucoup cette pensée aussi, Rachel, qui m’oriente vers trois aides que je voulais suggérer pour cet aspect de notre stratégie familiale, ce regard dans le passé.
Je pense qu’il y a trois choses qui peuvent nous aider en faisant ce travail-là.
Une aide, c’est justement l’aide de la reconnaissance.
Ce que tu suggères, c’est que tout n’est pas mauvais dans notre passé, et c’est vrai, alléluia.
Je pense qu’il y a de la place quand même pour regarder en arrière et pour se rappeler de toutes les différentes preuves de la grâce de Dieu, même peut-être avant notre conversion, avant de connaître Jésus-Christ.
Dieu était quand même à l’œuvre, et on était bénéficiaire de sa bonté sans même savoir que c’était lui.
Et donc j’encourage vraiment qu’avec ce regard dans le rétroviseur, qu’on prenne en compte les belles choses et les différentes preuves de la bonté et de la grâce de Dieu, et qu’on remercie notre Seigneur.
C’est aussi une belle chose à faire en présence de nos enfants, de pratiquer la reconnaissance, même en rare comptant nos histoires.
C’est très important que nos enfants entendent parler de notre passé, parce que eux aussi, ça les aide à se situer, et ça les apprend aussi à réfléchir d’une manière qui est saine et même biblique par rapport à notre passé, à ne pas avoir peur de parler de choses difficiles, mais aussi à ne pas passer à côté de la bonté du Seigneur.
Je ne sais pas si vous voulez rebondir sur cette notion de reconnaissance-là.
Non, c’est génial, j’adore l’idée de raconter les histoires avec un prisme de reconnaissance, c’est génial.
Il y a quand même une deuxième aide que je pense qui peut être bénéfique.
Sans oublier ce que Rachel a dit tout à l’heure, j’aimerais juste souligner le fait que parfois on aura besoin quand même, en faisant face à notre passé, d’un accompagnement, parfois de la part de quelqu’un qui est formé, qui a des compétences, et moi je dirais en tant que pasteur de préférence avec une vision biblique, quelqu’un qui comprend bien l’évangile.
Et c’est vrai que si on est accompagné par quelqu’un comme ça, ou même si on fait ce travail tout seul, tôt ou tard, en regardant en arrière, on sera confronté par la réalité du péché.
C’est vrai que dans le texte que Rachel a lu tout à l’heure, c’est ce que Paul est en train de dire.
On fait face à la réalité de notre péché devant Dieu.
Et en fait, une aide face à ces réalités-là, c’est ce que la Bible appelle la repentance.
C’est juste, plutôt que de chercher à cacher ces choses ou faire comme si ces choses n’existaient pas, en fait, conscient des belles vérités de l’évangile, on vient devant Dieu avec du courage, et on reconnaît notre péché devant lui.
Jean appelle ça, il décrit ça comme une marche dans la lumière, le fait de marcher à la lumière.
Et là, on est ouvert et honnête devant Dieu.
« Bon, regarde ce que j’ai fait, Seigneur.
Je regrette et je te demande de me pardonner. »
Et c’est justement une manière de faire une coupure devant Dieu par rapport à ses influences du passé, reconnaître que c’était mauvais, c’était pas dans le plan de Dieu pour moi, et j’ai plus envie de vivre comme ça.
Et puis juste peut-être une troisième aide, c’est ce que j’appelle, ou c’est ce que la Bible appelle justement la réconciliation.
C’est le fait que parfois quand on regarde en arrière, et que ce soit à cause de notre propre péché ou le péché de quelqu’un d’autre, parfois on va trouver des relations brisées.
Et là, en fait, notre Seigneur nous invite à ne pas laisser ces relations dans un tel état.
Bon, il faut qu’on nuance ça peut-être un tout petit peu en reconnaissant qu’il y a certaines relations où peut-être ce serait pas une bonne idée d’ouvrir de nouveau la porte.
Parfois, certaines relations peuvent être vraiment toxiques et là, il y a une certaine manière de gérer ces relations devant le Seigneur pour ne pas qu’on garde rancune dans nos cœurs ou amertume qu’on arrive à pardonner, mais tout en reconnaissant que peut-être ce n’est pas une bonne idée de rétablir la relation.
Et je pense que dans beaucoup de cas, il y a cette possibilité d’une démarche de réconciliation où l’Évangile nous donne les outils nécessaires pour aller chercher à rétablir une relation qui a été brisée par le péché.
Donc voilà trois aides qui peuvent nous accompagner dans le processus de regarder en arrière, de prendre en compte l’influence de notre passé sur notre vie actuelle avec nos enfants.
C’est excellent Nico, ça nous donne des pistes très concrètes de comment réfléchir sainement à notre passé en établissant une stratégie familiale pour vivre une relation parent-enfant en bonne santé.
Le thème de notre prochain épisode, c’est un gros thème, c’est la communication, qui est une composante essentielle de toute stratégie d’entreprise ou quoi qu’est-ce, mais de stratégie familiale.
En fait, notre communication, ça peut soit être notre pire ennemi, soit notre meilleur ami en ce qui concerne notre projet parental.
Donc je vous donne rendez- vous la prochaine fois.
Et en attendant, quelles seraient donc deux actions concrètes qu’on peut suggérer ?
Alors si vous avez commencé ce journal dont on a parlé au premier épisode et au deuxième aussi, on vous invite à continuer à le faire cette fois-ci en lien avec ce que Nico vient de nous de nous exposer, de prendre le temps de noter ces points de reconnaissance, de repentance, de réconciliation, en se rappelant comme tu disais Nico que voilà, ça passe par du pardon qui n’aboutit pas toujours à la réconciliation, mais c’est nécessaire de revoir tous ces points et il y a vraiment des choses importantes qui peuvent en ressortir.
Et si vous avez des difficultés à examiner votre passé tout seul, vraiment de ne pas hésiter à chercher dans votre entourage, dans votre réseau, des personnes, une personne qui sera bien équipée, bien outillée pour pouvoir vous accompagner dans cette démarche, qui pourra vraiment porter du fruit dans votre réflexion et dans votre vie de famille.
Nico, est-ce que tu veux conclure pour cet épisode ?
Avec plaisir, avec une petite parole de bénédiction, que nos cœurs soient convaincus des grandes vérités de l’évangile de Jésus-Christ, afin que nous ayons du courage pour faire face à notre passé, à l’exposer à la lumière de la parole de Dieu et que Dieu nous transforme par le renouvellement de notre intelligence afin que nous portions beaucoup de bons fruits au sein de nos familles et au sein de nos entourages.
Amen.
Merci d’avoir écouté cet épisode du podcast Parents pour le plaisir.
Notre prière, c’est que tu connaisses concrètement cette semaine le plaisir d’être toi-même enfant de Dieu.
Chloé Lang est podologue de formation. Elle s’est formée à l’IBG aux côtés de son mari Aurélien qui est pasteur dans une implantation d’Église en banlieue Grenobloise. Elle a l’opportunité d’y servir dans l’enseignement de la parole auprès des femmes et des enfants. Elle a aussi à cœur l’enseignement des femmes plus globalement. Ensemble, ils ont trois garçons.
Rachel Yates a le privilège d’avoir des origines écossaises, mais a grandi en France, et vit aujourd’hui en Franche-Comté avec son mari Eddy. Ensemble, ils sont missionnaires parmi les étudiants avec le Foyer Évangélique Universitaire, et ont eu 4 enfants. Puisqu’elle aime lire, écrire, et enseigner, elle a fait une formation en traduction, puis a enseigné avant de se plonger dans le ministère auprès des étudiants français et étrangers dans les différentes villes où elle a habité avec Eddy. Elle a un fardeau particulier pour l’accompagnement des personnes en souffrance, et aime passer du temps avec les gens … si possible en buvant du thé.
Nicolas VanWingerden se forme depuis deux décennies à l’école familiale avec l’aide de sa femme, Annie, et leurs 4 enfants. Les membres de l’Église Grenoble Est, où il est pasteur depuis 2018, contribuent aussi énormément à l’œuvre de Dieu dans sa vie. Diplomé d’un Masters of Divinity (Moody Graduate School, Chicago) et d’un Masters of Science of Education (Valparaiso University, Indiana), il est passionné de l’intersection de la pédagogie, la parentalité et le ministère pastoral dans le contexte de l’église locale et de la société qui l’entoure.