Ressources supplémentaires
Le principe
Plus on est conscient des caractéristiques des différents stades de développement de notre enfant, et ceci notamment sur le plan socio-émotionnel, mieux on sera équipé pour accompagner notre enfant dans le processus d’apprentissage qui favorise des relations en bonne santé.
Deux questions
- Quelles caractéristiques des 4 stades de la période avant l’adolescence nous aideront à bien accompagner notre enfant dans son développement socio-émotionnel ?
- De quelle manière est-ce que la sagesse biblique nous aide dans notre travail pédagogique ?
Passages bibliques
- Éphésiens 6.4 : Quand à vous, pères, n’irritez pas vos enfants mais élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements qui viennent du Seigneur.
- Éphésiens 4.29-32 : Qu’aucune parole malsaine ne sorte de votre bouche, mais seulement de bonnes paroles qui, en fonction des besoins, servent à l’édification et transmettent une grâce à ceux qui les entendent. N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, dit-il. Que toute amertume, toute fureur, toute colère, tout éclat de voix . . . toute forme de méchanceté disparaissent du milieu de vous. Soyez bons et pleins de compassion les uns envers les autres. Pardonnez-vous réciproquement comme Dieu nous a pardonné en Christ.
Comment faire si je veux IRRITER mon enfant ?
- Lui imposer des attentes et des exigences qui ne sont pas adaptées à son stade de développement, qui ne prennent pas en compte ses capacités ainsi que ses limites.
- Le comparer à d’autres enfants (comme un grand frère ou grande sœur, un cousin, un voisin, un camarade de classe).
- Le corriger sans prendre le temps de connecter avec lui, de me familiariser avec sa situation, de me mettre à l’écoute de ses pensées afin de mieux comprendre ses désirs, ses intentions, ses peurs, ses projets.
- M’énerver quand il ou elle n’est pas à la hauteur de mes attentes ou quand son comportement reflète mal sur moi aux yeux des autres (la famille élargie, nos voisins, les autres membres de l’église, les professeurs d’école, etc.)
Survol des stades de développement
Le stade « LATENCE »
- 0-18 mois
- Accent sur l’attachement « parent-enfant »
- L’importance de contact physique
- Le temps passé en face à face, à se regarder dans les yeux, à rigoler, à faire des grimaces, à se mimer l’un l’autre
- La valeur du chant et de la musique
- Un temps d’entraînement pour le couple avec l’objectif de cultiver un climat de paix à la maison
- Bien gérer les moments de tension
- Veiller sur les tons de voix
- Apprendre à mettre des mots sur les émotions, les désirs, les préférences, les points de frustration, etc.
- Intégrer un vocabulaire de validation en lien avec l’écoute active
- Pratiquer le pardon, la restitution, la réconciliation
Le stade « PETITE ENFANCE »
- 18 mois à 3 ans
- Accent sur la verbalisation parentale des émotions
- Le parent comme modèle : maman ou papa exprime ses émotions dans différentes situations avec un vocabulaire simple
- Le parent propose des mots : maman ou papa suggère des mots pour aider l’enfant à exprimer son émotion (l’enfant peut dire tout simplement « oui » ou « non » pour être d’accord ou pas d’accord avec la suggestion) :
- Est-ce que tu es triste de ne pas pouvoir rester jouer au parc ?
- Est-ce que ça te met un peu en colère aussi ?
- Est-ce que c’est pour ça que tu as les bras croisés et tu fais (on mime la grimace que fait l’enfant) . . . comme ça avec ton visage ?
- Exemple de Thibaut et Léon
- Le modèle des parents dans leur propre gestion de leurs émotions devient de plus en plus important, plus l’enfant devient conscient des dynamiques relationnelles à la maison
Le stade « PRÉSCOLAIRE »
- 4 – 5 ans
- Croissance progressive dans la capacité d’exprimer ses émotions et de communiquer ses désirs et préférences
- L’utilité d’une roue des émotions pour intégrer un vocabulaire plus nuancé
- Des jeux où on cherche à nommer un maximum de mots en lien avec une des grandes émotions : la joie, la colère, la tristesse, la peur (le dégoût)
Le stade des « ÉCOLIERS »
- 6-12 ans
- La mise à l’épreuve des compétences acquises dans une plus grande diversité de situations relationnelles
- L’aide de moments de « débriefing » à la fin de la journée (ou d’une expérience comme une colonie de vacances, un camp scout, etc.) où le parent pose des questions à l’enfant, tout en l’invitant non pas simplement à parler de ce qu’il a vécu, mais aussi de comment il a senti . . . quelles étaient ses émotions . . . que révèlent ses émotions concernant ses désirs, etc.
- Le parent a comme objectif pendant ces années de cultiver un climat de sécurité et de transparence à la maison, où on peut se sentir à l’aise de parler de tout, y compris des sujets plus difficiles ou douloureux.
Deux actions concrètes
- Familiarisez-vous avec le stade ou les stades de développement de votre enfant ou de vos enfants. Quelles en sont les caractéristiques, et notamment sur le plan socio-émotionnel ? Quelles compétences se trouvent sous les feux des projecteurs actuellement ?
- En vous servant de votre carnet familial et puis avec votre conjoint le cas échéant, faites un brainstorming sur différents objectifs que vous pourrez avoir pour cette saison dans la vie de votre enfant, quelques ressources avec lesquelles vous aimeriez vous familiariser, et puis quelques activités ou initiatives qui vous aideront à atteindre vos objectifs avec votre enfant.
D’autres ressources utiles :
- Deux livres de Daniel Siegel
- Le grand livre du développement de bébé (Dr. Hetty van de Rijt)
- Les 20 premiers mois
- Le développement de l’enfant au quotidien – Francine Ferland
- La roue des émotions
Transcription
Bienvenue au podcast « Parents pour le plaisir », un podcast pour les parents parfois en galère qui veulent trouver la joie de la parentalité en Dieu le Père.
Bonjour, moi c’est Nicolas. Moi c’est Rachel. Et moi c’est Chloé et bienvenue à notre podcast « Parents pour le plaisir ».
On a une mauvaise nouvelle à vous annoncer, c’est le dernier épisode de notre podcast et je dois vous dire que ça nous fait quelque chose à nous tous. On est très content d’avoir pu vivre ces épisodes avec vous. On veut vous remercier, vous qui nous avez écoutés tout ce temps. Et aujourd’hui on va parler du plaisir des différents stades de développement.
Dans le dernier épisode, on a vraiment mis l’accent sur l’écoute, sur l’empathie, comme des outils formidables pour nous aider à nous connecter avec nos enfants avant de les corriger dans un moment de tension. Le fondement biblique de notre conversation, si vous vous rappelez, venait de Romains chapitre 2, verset 4, où on voyait ce principe étonnant et bouleversant que c’est la bonté, la générosité et la patience de Dieu qui nous poussent à la repentance et à vivre des vrais changements de cœur.
Et le titre pour notre épisode d’aujourd’hui, c’est le plaisir des différents stades de développement. Alors voici une réalité à laquelle on fait face en tant que parents, c’est que nos enfants, ils ne naissent pas tous. Ils ne naissent pas, si, ils naissent tous, mais ils naissent pas avec toutes les connaissances et les compétences qu’il leur faut pour s’épanouir sur le plan relationnel. Par exemple, pour verbaliser leurs émotions, leurs désirs qui sont derrière ces émotions, pour maîtriser leurs émotions pour ne pas qu’ils se laissent dominer par elles, pour prendre en compte les désirs et les émotions des autres aussi, pour bien gérer les différences et frustrations, pour apprendre à pardonner, à demander pardon, se réconcilier, toutes ces choses, toutes ces connaissances et compétences sont le fruit d’un apprentissage. Et le parent, on s’en doute, il a un rôle important à jouer là-dedans.
Et voici le principe qu’on va explorer ensemble aujourd’hui, c’est que plus on est conscient de ces caractéristiques liées à différents stades de développement de nos enfants, et notamment sur le plan socio-émotionnel, mieux on va être équipé pour accompagner notre enfant dans le processus d’apprentissage qui favorise des relations en bonne santé au sein d’une famille et dans la société. Alors le sujet il est vaste. Et il y a du coup un vrai danger aussi qu’on se perde dans des détails qui sont intéressants mais très spécifiques pour chaque stade, si les objectifs en fait ne sont pas clairs. Donc pour notre discussion, on va se poser deux questions qui vont nous orienter dans nos réflexions.
La première c’est, quelles caractéristiques des quatre stades de la période qui précèdent l’adolescence dans la vie de nos enfants, quelles caractéristiques vont nous aider à bien les accompagner dans ce développement socio-émotionnel ? Ça c’est la première question.
Et la deuxième ça va être, de quelle manière est-ce que la sagesse biblique, elle nous aide dans ce travail pédagogique ?
Super. J’ai envie quand même de commencer avec un élément de réponse à la deuxième question. En premier, qui vient de l’Épître aux Éphésiens, chapitre 6 et le verset 4. Et c’est pas un verset qu’on a souvent tendance à discuter. Je pense que, je ne sais pas si j’ai jamais entendu une prédication là-dessus, mais c’est quand même un verset qui m’interpelle personnellement parce que ce sont les pères qui sont visés. Et le texte dit ceci, c’est l’apôtre Paul qui dit au papa, « Quant à vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements qui viennent du Seigneur. » Et je suis personnellement interpellé à plusieurs niveaux par ce verset.
D’abord, on voit clairement que les papas ont un rôle important à jouer dans l’éducation et dans l’avertissement des enfants. Peut-être certains vont prendre ça comme acquis. Oui, bien sûr, les papas ont un rôle à jouer, mais je ne suis pas sûr que tous les papas en soient convaincus, y compris les papas chrétiens. Donc, dans ce verset, c’est clair que dans la pensée biblique, les papas ont un rôle très important à jouer.
Puis ensuite, ce verset nous sensibilise à un vrai danger. Je trouve ça intéressant que ce ne soient pas les papas et les mamans qui sont visés en parallèle. C’est les papas en particulier qui sont, en fait, que Paul a en tête quand il dit au père, « N’irritez pas vos enfants. » Et je ne sais pas ce qui vous vient à l’esprit vous deux. Moi, en tant que papa, je pense à tout un tas de situations où j’ai pu irriter mes enfants. Donc, je reconnais à quel point c’est un verset qui me concerne. Ce qui est un peu frustrant, c’est que Paul ne nous dit pas précisément ce qu’il a en tête.
Mais Paul, qu’est-ce que tu veux dire ? Quel type de situation est-ce que toi, tu imagines ? Il dit tout simplement, « N’irritez pas vos enfants. » Et puis moi, naturellement, quand je commence à réfléchir à ce verset, je pense direct à des versets qui précèdent ce passage en chapitre 4, où Paul donne des instructions à la famille de Dieu dans son ensemble, à l’Église. Des instructions qui promovent la paix, qui favorisent l’amour au sein de la famille de Dieu.
Et voilà, il inclut dans ces instructions des mots comme « humilité », « douceur », « patience ». Il dit des choses que je trouve très difficiles en tant que papa. Il dit qu’aucune parole malsaine ne sorte de votre bouche, mais seulement de bonnes paroles qui, en fonction des besoins, servent à l’édification et transmettent une grâce à ceux qui les entendent. « N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, dit-il, que toute amertume, toute fureur, toute colère, tout éclat de voix, toute forme de méchanceté disparaisse du milieu de vous. Soyez bons et pleins de compassion les uns envers les autres. Pardonnez-vous réciproquement, comme Dieu nous a pardonnés en Christ. »
Ce qui est sûr, c’est que si on voit un père qui fait tout le contraire de ce que Paul vient de dire dans ses versets, dans sa relation avec ses enfants, eh bien, ses enfants seront irrités.
Donc là, je pense qu’on a du continu pour méditer, pour réfléchir quand même au rôle du papa. Mais bien sûr, les mamans, vous, vous pouvez vous sentir concernées aussi de votre côté.Je ne sais pas si vous aimeriez réagir un petit peu à ces instructions, oui, qui visent les papas, mais je crois qu’elles restent pertinentes pour les parents en général.
Non, mais parce que nous, on n’irrite pas nos enfants, donc ça va.
J’allais dire la même chose.
On ne peut pas juste écouter parler.
Voilà, OK.
Bon, je vais faire ce podcast, cet épisode, moi-même, alors que tu es seule. En fait, pour rebondir sur ce que tu disais, Nico, c’est vrai qu’on a dans ce petit verset « Quant à vous, père, n’irritez pas vos enfants le côté négatif des choses à ne pas faire ». Et puis ensuite, on a ce qu’il faut faire, l’éducation et les avertissements qui viennent du Seigneur. Et comme tu nous l’as lu, les avertissements qui viennent du Seigneur arrivent juste après ou avant.
Et en fait, ils sont là. Et les pères sont encouragés à se voir comme des transmetteurs de ces avertissements qu’ils reçoivent à leur famille. Alors que nous, on lit ces Ephésiens sans se dire « Tiens, je pourrais l’appliquer à ma parentalité ». Ça nous donne un angle très intéressant, en tout cas, je trouve.
Absolument. Et puis, je pense que, comme on en a déjà discuté dans les épisodes précédents, on a parlé d’obéissance, d’autorité bienveillante, etc. Et toutes ces caractéristiques avec l’humilité, la patience, la douceur, moi, ça m’interpelle aussi énormément que ce soit vécu dans le cadre de la vie d’Église ou dans ma propre famille.
On a dit en rigolant qu’on n’était pas concerné par le fait d’irriter nos enfants. Je pense que, justement, on a plein d’exemples qui nous viennent en tête. Et c’est magnifique de voir cette parentalité emprunte d’humilité et de patience.
Tout à fait.
Je pense qu’il y aura des exemples qu’on va pouvoir traiter en plus de profondeur, de détail, un peu plus tard dans l’épisode.
Mais c’est intéressant de noter quand même que c’est une manière concrète d’aimer nos enfants, comme Dieu nous aime en Jésus-Christ, de prendre conscience, d’être sensible vis-à-vis de leur situation actuelle, la situation actuelle de mon enfant, là où ils en sont actuellement dans leur développement, de quoi ils sont capables aujourd’hui, ainsi que de quoi ils ne sont pas encore capables, afin de ne pas les irriter, mais frustrer avec des attentes, des exigences qui sont trop élevées pour eux dans le stade où ils se situent dans cette saison de leur vie.
Et c’est là, je pense, où on fait une distinction, peut-être entre juste une démarche, on pourrait presque dire purement psychologique ou socio-émotionnelle, et un lien direct avec notre vision biblique chrétienne et notre désir d’accompagner nos enfants dans une démarche de formation de disciples.
Ça nous aide quand même de rester vraiment ancrés dans la pensée de l’apôtre Paul ici en Ephésiens, et de savoir, ok, on va parler de différents stades, mais le cœur derrière tout ça, c’est vraiment d’aimer nos enfants comme Dieu nous aime en Jésus-Christ, en fait.
Donc j’aimerais juste proposer quelques stades, si ça vous va, avec des caractéristiques, et on peut discuter un peu autour de ces quatre stades de développement socio-émotionnel, en commençant par un premier stade qu’on appelle la latence, qui en général dure de la naissance jusqu’à l’âge de 18 mois.
Il y a un accent très fort pendant ce stade sur l’attachement, une certaine intimité entre le parent et l’enfant.
Il y a une importance de contact physique, beaucoup de contact entre la peau du bébé et de la maman, du papa, le temps passé en face à face, à se regarder dans les yeux, à rigoler, à faire des grimaces, à se mimer l’un de l’autre.
En fait, mon cœur, je ressens juste la joie de ces moments en réfléchissant à ça en tant que papa, et même aujourd’hui en voyant des jeunes parents de notre Église vivre ces moments avec leurs petits-enfants. C’est vraiment des moments extraordinaires, mais aussi hyper importants dans le développement de nos enfants.
La valeur du chant, par exemple, de la musique. Apparemment, les enfants commencent à prendre conscience. Conscience, je ne sais pas, mais en tout cas, ils entendent dès le ventre de la mère, de la musique, ses voix. Donc, il y a une forme d’attachement qui commence même avant la naissance.
Ce qui est aussi intéressant, et c’est là où je pense que ce serait cool de discuter un peu entre nous, c’est que ça peut être aussi un beau temps d’entraînement pour le couple, cette période de latence, avec l’objectif de cultiver un climat de paix à la maison.
Et comme nous trois, on se souvient bien, cette période n’est pas la période la plus facile entre un homme et une femme, entre un couple marié. On dort mal, surtout avec un premier enfant, on est dans l’apprentissage, la découverte de tout. On est des novices tous les deux, on fait des erreurs. Ce n’est pas rare que l’un ou l’autre peut se sentir que c’est moi qui fais tout le travail, et parfois tous les deux en même temps. Et donc le fait que ce soit vraiment une période pour apprendre à bien gérer les moments de tension, à veiller sur les tons de voix, apprendre à mettre des mots sur nos propres émotions et sur nos propres désirs, nos préférences, parler de manière saine autour des points de frustration, intégrer un vocabulaire de validation en lien avec l’écoute active, pratiquer le pardon, la restitution, la réconciliation. C’est vraiment une belle période d’apprendre à vivre ces choses dans un contexte de stress, avec peu de soleil. Si on fait bien notre travail là, ça va apporter du bon fruit.
Je ne sais pas ce que vous pensez de tout ça.
En fait, quand tu nous as dit que selon toi, cette période de 0-18 mois, c’était un beau temps d’entraînement pour le couple, pour cultiver la paix à la maison, en fait on a ri avec Rachel parce que je pense que le témoignage de la plupart des parents, c’est que quelque part, c’est presque la période où on met entre parenthèses le couple pour se concentrer sur son bébé et puis sur sa propre survie en fait. Et pour mon mari et moi, c’était vraiment une des pires périodes de notre mariage, cette période de 0 à 18 mois, en particulier avec notre deuxième fils qui n’a jamais dormi la nuit avant ses 4 ans, qui se réveillait 3-4 fois dans la nuit.
Et j’ai même souvenir, et je le raconte parce que mon mari le raconte aussi dans des prédications, donc c’est une notion publique, qu’au milieu de la nuit, je lui ai souhaité de s’étouffer sur ses ronflements et qu’il m’a révélé le lendemain qu’en fait il faisait semblant de dormir depuis quelques semaines et quelques mois parce qu’il ne voulait pas se lever. Et moi je souhaitais vraiment qu’il lui arrive du mal à cause de ça et le lendemain, on comptait des points, moi j’ai dormi tant d’heures, toi t’as dormi tant d’heures, donc tu me dois une heure de sieste, tu me dois une heure sans enfant et une rancœur qui se construisait vraiment au point où il nous a fallu du temps avant de considérer d’avoir un troisième enfant juste à cause de la colère accumulée de ma part en fait sur cette période.
Et par la grâce de Dieu, le fait de verbaliser ces choses-là dans cette période entre le deuxième et le troisième nous a permis de nous repentir, nous demander pardon mutuellement et d’envisager un troisième enfant avec beaucoup plus de sérénité. Et par la grâce de Dieu, on a beaucoup mieux vécu aussi la toute petite enfance du troisième qui, j’avais supplié Dieu, a fait ses nuits à trois semaines, ça a beaucoup aidé.
Mais aussi juste d’être beaucoup plus dans la grâce l’un avec l’autre, tu me dois pas des heures de sieste mais je te les offre gratuitement et de pas les réclamer l’un à l’autre mais d’être vraiment plutôt dans la générosité l’un avec l’autre, d’avoir un plan un peu plus sérieux aussi pour les nuits, etc.
Mais cette demande de pardon, cette repentance qu’il y a eu entre les deux a complètement changé comment on a vécu cette phase de petite enfance et du coup a été bonne pour notre couple, vraiment.
C’est ça que je trouve chouette dans ce que tu décris, c’est que tu peux faire un constat qui n’est pas évident et j’apprécie votre humilité aussi de raconter ces choses-là qui ne sont pas les plus brillantes.
Mais en fait on voit qu’on peut ne pas s’arrêter à ce constat d’échec ou en tout cas de constat de regret mais de voir que la communication et le pardon portent des fruits magnifiques en fait sur la durée.
C’est vrai que nous c’était aussi une période où je me disais souvent il faut que je vois ma famille comme une équipe, qu’on fait équipe en fait et qu’on est en train de découvrir ensemble presque davantage à la naissance de la deuxième qu’avec le premier certainement parce qu’on a aussi moins de temps à partir de deux enfants pour rediscuter de moments plus tendus pour être tout simplement plus disponible.
Donc c’est chouette de voir qu’on peut faire un constat de quelque chose qui ne va pas mais il y a toujours la porte ouverte au progrès et aussi à la réconciliation et de ne pas vivre dans le regret.
Exact.
Ce qui est quand même intéressant dans ce que vous partagez là c’est qu’on s’est dit tiens si pendant cette première période on profite un petit peu de ce contexte de fatigue, de faiblesse et là on apprend ensemble justement à mettre en pratique l’évangile.
Chloé tu as mis beaucoup d’accent sur le mot grâce mais si on se laisse en fait inscrire par la grâce pendant cette période on apprend à vivre la grâce déjà l’un avec l’autre quand on est frustré et quand c’est difficile. Ça pose un fondement vraiment très très beau pour le prochain stade justement qui est le stade de la petite enfance de 18 mois à 3 ans et on a un terme en anglais on parle de cette période comme « the terrible twos ». Je ne sais pas s’il y a une expression en français pour ça.
Pas vraiment non mais on est très conscient du phénomène je pense. C’est vraiment juste là les deux ans où il y a beaucoup d’opposition. C’est ça c’est là où on va voir de plus en plus un enfant. On va voir justement la réalité de ce qu’on appelle la nature pécheresse qui va se manifester et ce petit enfant qui veut être justement son propre roi et qui va tester les limites et qui va apprendre le mot non et il y aura des moments très difficiles à gérer donc ce fondement posé déjà dans la période de la latence en lien avec l’évangile va nous équiper à faire face à ces réalités là.
C’est aussi un moment, c’est une période pour travailler, pour mettre l’accent sur ce qu’on appelle la verbalisation parentale des émotions et je trouve ça super intéressant et en fait j’ai découvert franchement un peu cette catégorie grâce à une famille de notre église où avec Annie on était présent chez eux. Ils ont deux enfants en bas âge dont un le fils aîné qui est vraiment dans cette périodelà de petite enfance et qui était très frustré ce soir là parce que sa maman avait son petit frère dans les bras pour lui donner à manger etc. et lui il voulait à tout prix être avec maman quoi et on a pu voir juste la douceur du papa qui a pris son fils qui avait peut-être un peu plus de deux ans dans ses bras donc lui il était incapable de mettre des mots sur ses émotions mais ça se voyait dans son corps, son visage et là on a écouté ce papa juste mettre des mots en posant des questions.
« Est-ce que tu aimerais être dans les bras de maman maintenant ? » « Oui » etc. Et donc c’était fascinant de voir que alors qu’il ne pouvait pas, lui le petit, le papa était un modèle et était dans l’apprentissage d’un vocabulaire pour exprimer sa réalité intérieure et alors que ça va prendre du temps je me dis « waouh ! » quel exemple formidable même pour moi de voir cet objectif clair de la part du papa et je trouve ça hyper intéressant pour cette période.
Juste une dernière pensée c’est que les parents eux-mêmes peuvent être des modèles dans la gestion de leurs propres émotions. Quand nous-mêmes on se retrouve dans une situation de frustration, plutôt que juste de réagir ou peut-être même après une réaction, peut-être c’est trop tard, j’ai mal réagi.
C’est une période même quand l’enfant est petit pour le parent de dire « tiens, voilà ce que papa ressentait » ou « maman pareil, on met des mots et on discute de ce que nous on vivait intérieurement, ce qui était visible dans notre comportement. » Et alors qu’on ne verra peut-être pas tout de suite les résultats, on est en train de semer une conscience des réalités intérieures qui va porter du bon fruit plus tard.
Oui, c’est tout l’apprentissage de la vie du disciple chrétien qui est de constater qu’on a des émotions qui nous viennent, qu’on a des désirs qui nous viennent, qui ne sont pas bons, qui sont issus de notre nature pécheresse et que alors que ces émotions existent et qu’on ne peut pas grand-chose à leur apparition, on peut les traiter d’une manière qui plaît à Dieu.
Et cet apprentissage de la petite enfance de mettre des mots sur l’émotion et puis de modeler sa réaction d’après celle des parents ou de la sagesse biblique, c’est de les mettre sur ce chemin-là dès les deux, trois, quatre ans. Tu peux être en colère qu’on ne te prête pas le jouet, mais tu ne peux pas taper le copain. Tu peux être en colère de ne pas être sur les genoux de maman, mais on peut en parler plutôt que de griffer ton petit frère. C’est tout cet apprentissage de soumettre ses émotions à notre Seigneur Dieu.
Donc, ça prépare le terrain maintenant pour un troisième stade qu’on appelle le stade préscolaire.
Quatre à cinq ans, on appelle ça préscolaire parce que probablement c’est des anglophones qui ont identifié ce stade. En France, on est déjà à l’école à partir de trois ans. Mais c’est un stade où on parle d’une croissance progressive dans la capacité d’exprimer ses émotions et de communiquer ses désirs et ses préférences.
Je me souviens bien avec Wesley, on était moins conscient de ses catégories avec nos trois grands. Mais avec notre quatrième, le dernier, on était beaucoup plus intentionnel dans cette période en lui demandant de s’exprimer avec ses mots. Alors qu’il faisait des grimaces ou un comportement, il y avait une manière de communiquer sa frustration. On l’invitait à mettre des mots et encore une fois, s’il n’était pas capable, on cherchait nous-mêmes à proposer des possibilités.
Mais là où on encourage l’enfant vraiment à grandir dans sa capacité à communiquer ce qu’il ressent intérieurement et un outil qui est vraiment bénéfique pour cette période, c’est ce qu’on appelle une roue des émotions. Il y a différents types de roues et il y en a où il n’y a que quatre ou cinq émotions. C’est très simple. C’est juste les émotions de base et ça peut devenir de plus en plus compliqué avec de plus en plus de nuances selon l’âge. Mais c’est quand même intéressant de se commencer à se familiariser avec ces mots qui nous aident à décrire d’abord l’émotion. Et bien sûr, on va chercher aussi à commencer à pénétrer.
Quel est maintenant le désir derrière cette émotion ? Qu’est-ce que tu voulais ? Et c’est là où on commence à ouvrir la porte à ce qui nous intéresse beaucoup en tant que parent, aux dynamiques du cœur et notamment en lien avec notre péché.
Oui, c’est un chemin.
Pardon, vas-y Rachel.
J’allais juste dire que c’est tellement intéressant, je trouve, de voir qu’on ouvre le champ des possibilités pour que nos enfants apprennent à exprimer ce qui se passe intérieurement et que ça, ça va aussi leur être utile toute leur vie.
Plus tôt on arrive à transmettre ces notions et au moment où ils sont capables d’utiliser le langage, qu’ils aient un mot qui colle à ce qu’ils ressentent, c’est hyper précieux. Oui, et ça rejoint vraiment ce qu’on essaye de développer depuis le début du podcast qui est que pour avoir des véritables changements, il faut qu’on change le cœur et pas le comportement.
Et alors qu’on pourrait choisir de reprendre notre enfant sur juste, tu ne tapes pas, c’est pas bien. L’aider à identifier que ce qu’il y avait derrière c’est un désir d’être le seul à jouer ou de vouloir du mal à un autre enfant, ça arrive aussi. C’est très aidant dans le discipulat des jeunes enfants parce que c’est tout ce qu’on aura jamais à faire dans notre sanctification en tant qu’adulte. Pourquoi est-ce qu’un péché récurrent revient toujours ? Quel est le désir qu’il y a derrière qui est pécheur et comment y appliquer l’évangile ? C’est extraordinaire en fait.
C’est clair que ça rejoint des grands thèmes de la parentalité biblique, c’est d’arriver à faire la distinction entre juste une modification du comportement de notre enfant et de passer vraiment un changement de cœur en lien avec les vérités puissantes de l’évangile.
Bon, un dernier stade, pour terminer avec ces quatre stades avant l’adolescence, ce qu’on appelle le stade des écoliers, encore une fois, ça va dépendre un petit peu de la région du monde, mais là, normalement on part de l’âge de 6 à 12 ans. C’est là où il y aura une vraie mise à l’épreuve des compétences acquises dans une plus grande diversité de situations relationnelles. On sait très bien quand les enfants commencent à aller à l’école, maintenant on a tout un tas d’autres types de relations qu’on découvre.
C’est surtout ma femme Annie qui mettait beaucoup d’accent sur les moments de ce qu’on appelle le « debriefing » à la fin de la journée. Et être vraiment intentionnel, même pour aller au-delà de juste « comment s’est passée ta journée ? Qu’est-ce que tu as fait d’intéressant ? » Mais vraiment de chercher à creuser et poser des questions sur « est-ce qu’il y a eu un moment qui t’a rendu triste ou qui était frustrant pour toi ? Est-ce que tu as vécu une surprise aujourd’hui ou quelque chose qui t’a mis en colère ? »
Et c’est grâce à ces questions qui ouvrent la porte à une discussion un peu plus en profondeur concernant ce que l’enfant a vécu, pas juste extérieurement mais dans son être intérieur, ça ouvre le cœur pour pouvoir discuter en plus de profondeur de cette dynamique de cœur intérieur. On fait pareil suite à, par exemple, des colonies de vacances, un camp scout. Pendant une semaine ou deux semaines de camp, on vit tout un tas de choses. Il n’y a pas forcément quelqu’un qui est là pour débriefer ces moments, parfois des moments qui peuvent être très difficiles, même déstabilisants pour un jeune, à côté de toutes les joies, etc.
Et donc, on cherche à faire exprès de creuser ces moments, poser des questions, chercher à voir « qu’est-ce que mon enfant a vécu qui pourrait ouvrir la porte à une discussion qui mène justement à l’évangile ? »
Je pense qu’ils vivent tellement de micro-moments dans leur journée où ils sont confrontés à leur propre péché. Aussi, ils sont peut-être parfois victimes de petites choses qui leur font vraiment du mal et qu’il faut apprendre à décrypter derrière et qui peuvent mener aussi vers les accompagner, vers accepter de pardonner la personne.
Tous ces petits moments, je les vis pas mal sur le temps de midi aussi, puisque mes enfants rentrent presque tous à midi. Et je trouve que ça leur fait du bien, parce que nous on peut le faire sur ce temps-là, mais d’avoir déjà un moment en milieu de journée où déjà à ce moment-là, ils ont souvent des choses à raconter et à faire ressortir. Et parfois, on voit même la tension physiquement partir alors qu’il y a les mots qui sortent.
Et c’est vrai que ça passe par apprendre à poser les bonnes questions et aller derrière juste raconter les faits, surtout quand parfois certains enfants racontent presque rien de leur journée. Oui, mais on peut leur servir des questions intéressantes à cette époque-là, à ce moment-là de leur vie. On peut leur dire « est-ce que tu as vu une occasion où tu aurais pu être bon envers un camarade aujourd’hui ? Est-ce que tu as vu une occasion où tu pouvais servir aujourd’hui ? Est-ce que tu as vu quelqu’un d’autre qui se sentait seul aujourd’hui ? » Et l’aider à développer un petit peu ses capacités d’empathie, etc.
Par ces petites questions, ces petites discussions, développer son regard aussi pour les situations où il pourrait mettre en œuvre sa foi, s’il est déjà en crise. Il y a des enfants qui le sont. Et donc de voir ces questions comme des questions de disciples là, de faire grandir son caractère chrétien finalement.
Mais aussi des questions comme « est-ce que tu t’es senti en sécurité ? Est-ce qu’il y a des adultes qui t’ont rendu inconfortable ? Est-ce qu’il y a des enfants qui t’ont rendu mal à l’aise ? » Ça, c’est des questions qu’il m’arrive de poser aussi après un séjour chez un copain ou un camp, etc. Pour pouvoir avoir un regard aussi sur peut-être des choses que nos enfants ne partageraient pas sinon.
C’est bien de garder en tête un des objectifs et même un beau fruit de tout ce travail pendant ces années avant l’adolescence. C’est qu’on veut quand même arriver à la période de pré-adolescence, adolescence, avec le genre de relation. On a parlé dans un épisode précédent d’amitié avec notre enfant qui fait qu’il se sent ou elle se sent vraiment en paix et en sécurité pour partager. Comme on a cultivé un climat de partage ouvert, ce n’est pas tabou de parler de nos émotions, de nos expériences. Il va commencer de plus en plus, elle, naturellement à faire le debriefing et à vouloir parler avec nous de quelque chose qu’on a vécu.
Juste petite anecdote, hier soir, notre fils nous a surpris. Il est arrivé à table, il avait clairement quelque chose qu’il voulait communiquer avec nous. Annie a dit « Ok, Wes Wes, qu’est-ce que tu aimerais dire ? » Il était presque dans la joie et on était tellement surpris de l’entendre. C’est comme s’il a pris une décision, il allait nous partager quelque chose. Il a dit « Papa, Maman, j’aimerais que vous me posiez des questions à la fin de la journée concernant ce que je fais à l’école avec les écrans parce que j’aimerais vous dire qu’on a des moyens pour jouer, faire des jeux sur les tablettes alors que les profs ne savent pas ce qu’on fait et je ne me sens pas bien par rapport à ça. Je voulais vous inviter à me poser la question à la fin de la journée. Wesley, qu’est-ce que tu as fait sur ta tablette aujourd’hui ? » On s’est regardé avec Annie, on était juste « Wow ! » Ça nous a choqué.
Mais je pense que vivre un moment comme ça avec notre fils, c’est un exemple d’un fruit qui vient d’un climat de sécurité où Wesley sait qu’il peut partager ce genre de choses sans que nous, on soit direct dans la punition, dans le « Ah, mais qu’est-ce que tu es en train de faire ? » Non, en fait, il y a un esprit d’accueil. Il savait qu’on allait juste réfléchir à haute voix avec lui sans tomber direct dans l’enseignement. Non, en fait. Et donc, on a pu accueillir, réfléchir sur des stratégies à haute voix avec lui et c’est intéressant de garder en tête un tel objectif d’avoir ce genre de relation avec notre enfant quand on arrive à ce stade de l’adolescence qui est ce qu’on appelle parfois une période de renforcement et rattrapage.
Et c’est vrai que tout ça ne peut arriver que si on n’a pas ce phénomène d’irritation des enfants dans une famille.
Peut-être Nico, tu peux nous aider à lier la gerbe en nous redisant en quoi respecter et comprendre ces différents stades de développement vont nous aider en tant que parents à ne pas irriter nos enfants selon le conseil biblique.
Tout à fait. Je pense que ça rejoint ce qui a été dit dans l’introduction, mais c’est l’idée de ne pas avoir des attentes trop élevées, des exigences qui ne correspondent pas à la situation dans laquelle se trouve mon enfant actuellement. C’est une conscience de ce dont mon enfant est capable aujourd’hui dans son développement. On ne va pas pouvoir tout travailler d’un seul coup. En fait, sa croissance vers la maturité va se faire étape par étape. Et si je cherche à imposer des attentes ou des exigences qui correspondent plus à l’âge d’un adolescent ou, dans certains cas, même d’un adulte, ce serait hyper frustrant pour mon enfant qui aura vraiment du mal à être à la hauteur de mes attentes. Parfois, ce sentiment de frustration de ne jamais pouvoir faire comme papa veut que je fasse ou être ce que papa veut, ce genre d’irritation, ça crée une distance émotionnelle où, à un moment donné, il va commencer à me couper le lien. Je pense que l’amour me pousse à être conscient de qui est mon enfant et où il en est dans son développement, et je cherche à adapter mon accompagnement parental à ces réalités-là. C’est exactement ce que Dieu notre Père fait avec nous par son Esprit Saint.
Est-ce que peut-être l’un ou l’autre on a des exemples de choses un peu compliquées selon des phases d’âge qu’on a demandé à nos enfants qui ont créé de l’irritation dans notre famille ?
Oui, j’y pensais justement parce que je me disais qu’on parlait d’accompagner, d’aider nos enfants à pouvoir de mieux en mieux verbaliser ce qui se passe intérieurement, tout ça. En fait, je me dis que chez nous, j’ai vu aussi la nécessité de savoir écouter avec humilité quand nos enfants étaient plus grands et capables de revisiter un truc qu’on avait vécu en famille où je n’avais pas été juste et qu’en fait, ils avaient raison dans ce qu’ils m’expliquaient, qu’ils avaient mal vécu. Par exemple, je suis très à cheval sur le rangement, je crois que je l’ai déjà dit dans ce podcast, mais en fait, il m’est arrivé de demander à mes enfants quelque chose qui était complètement infaisable, juste parce que dans le moment, je dis par exemple, tu as une minute trente pour ranger ta chambre, mais en fait, ça ne ressemble à rien cette demande parce qu’en une minute trente, moi non plus, je n’arriverais pas à ranger sa chambre. Donc, l’irritation qui est née chez mon enfant, je vois bien d’où elle vient, elle vient d’une demande qui est inatteignable, qui n’est pas juste. Ranger sa chambre, oui, mais en reformulant cette demande sans impatience et en offrant à mon enfant un objectif atteignable, là, j’aurais pu préserver un moment où il ne serait pas irrité. Tu ferais une demande juste.
Nous, on a eu toute une phase, j’ai un de mes fils qui est dyspraxique, donc c’est un enfant qui va avoir du mal à s’organiser dans l’espace, dans le temps, etc. Et on lui demandait de se préparer pour l’école. Et pareil pour lui, c’était beaucoup trop vague comme demande. Et puis, comme on appliquait le fait que l’obéissance, c’était tout de suite, quand il ratait cet objectif, il était puni. Et au final, on s’est rendu compte que ça lui causait beaucoup, beaucoup de frustration, d’irritation, parce qu’il n’était juste pas capable de remplir cette tâche. Et donc, il a fallu se rendre compte que pour lui, il allait falloir lui dire étape par étape. Tu ranges ton pyjama, tu mets tes chaussures, tu prends ton cartable, tu mets ton manteau et tu sors de la maison pour aller à l’école. Que juste l’ordre « va à l’école » n’allait pas. Et donc, de se rendre compte de ses capacités de développement, en plus avec une difficulté, la dyspraxie en plus, ça nous a ouvert les yeux sur ce qu’il était capable de faire ou pas.
Ce qui est quand même intéressant, on n’aura pas le temps aujourd’hui pour malheureusement explorer toutes les pistes possibles en lien avec…
Tu ouvres la porte en parlant de dyspraxie, on peut parler de dyslexie aussi, tout ce qui est hyperactivité, etc. Ce sont des réalités hyper présentes pour nos parents aujourd’hui. Et aujourd’hui, c’était que les stades qu’on a pu discuter, mais là, il y a tout un autre monde à explorer, à voir dans l’avenir. Mais c’est le même principe, la prise en compte de qui est mon enfant et de quoi il est capable, c’est quand même un acte d’amour.
Absolument. Alors les amis, on va devoir approcher la conclusion de notre temps ensemble.
On aimerait quand même prendre le temps, on a dit que c’était le dernier épisode de cette saison, on voudrait prendre le temps de remercier Jean-Jacques Riou, qui est le directeur des sites d’Évangile21. Il nous a accompagnés, il nous a encouragés tout au long de cette première saison. Il était dans les coulisses, mais sans lui, il n’y avait pas de podcast sur le site. Donc merci à Jean-Jacques. On veut aussi vous remercier, vous, nos auditeurs, et puis notamment ceux qui ont pris le temps de nous envoyer un petit mot de feedback. Vous pouvez le faire, n’hésitez pas, en commentaire, par exemple sur YouTube. On commence déjà des réflexions, un brainstorming pour de futurs épisodes dans une éventuelle saison 2 qui pourrait avoir une autre forme. Mais ce qui nous intéresserait vraiment, c’est d’avoir vos commentaires, votre feedback, vos avis, vos questions. Et n’hésitez pas, merci aussi de prendre le temps de le faire, c’est pour nous très très intéressant. Et donc pour cela, vous trouverez en lien sur chaque, quelle que soit la plateforme que vous utilisez pour suivre ce podcast, un formulaire que vous pouvez remplir. On vous remercie de tout avis que vous pourrez nous laisser, qui nous feront progresser et réfléchir.
Alors concrètement, pour cette semaine, et pour continuer les cahiers pour la réflexion sur la stratégie familiale réfléchie que vous avez démarré au début du podcast, peut-être, on vous encourage à vous familiariser avec le stade ou les stades de développement dans lesquels sont vos enfants et leurs différentes caractéristiques, notamment sur le plan socio-émotionnel.
Quelles sont les compétences qu’ils sont en train d’acquérir, qu’ils ont acquises ou qu’ils ne sont pas encore capables d’acquérir selon les phases. Et pour ça, Nicolas a compilé une petite liste de ressources que vous pouvez utiliser qui seront en lien dans notre document ressources supplémentaires. En vous servant toujours de ce carnet familial et puis avec votre conjoint ou avec une amie ou d’autres parents, vous pouvez faire un brainstorming sur différents objectifs que vous pourriez avoir pour la saison de vie dans laquelle est votre enfant, votre enfant parent. Quelles ressources aimeriez-vous utiliser, quelles activités, quelles initiatives, quelles discussions voudriez-vous avoir pour atteindre vos objectifs avec votre enfant?
Eh bien, Rachel, Chloé, j’aimerais vous remercier toutes les deux d’avoir vécu cette aventure.
À mes côtés, c’est la réalisation d’un rêve qu’on discute depuis un certain temps. Et là, on arrive au bout de ce qui est peut-être une première saison à voir pour la suite. Mais un grand merci à vous deux pour tout votre travail. Et pour moi, c’était un grand, grand plaisir de pouvoir discuter de ces choses et aussi de commencer à avoir, comme tu as dit Rachel, des retours de la part de parents qui suivent le podcast. C’est très encourageant. Et on verra ce que Dieu prévoit pour la suite. J’aimerais juste conclure avec une courte parole de bénédiction sur la base des instructions de Paul en Éphésiens chapitre 5.
Que nous soyons des imitateurs de Dieu, puisque nous sommes ses enfants bien-aimés. Que nous vivions dans l’amour en suivant l’exemple de Christ qui nous a aimés et qui s’est donné lui-même pour nous comme une offrande et un sacrifice dont l’odeur est agréable à Dieu.
Amen.
Chloé Lang est podologue de formation. Elle s’est formée à l’IBG aux côtés de son mari Aurélien qui est pasteur dans une implantation d’Église en banlieue Grenobloise. Elle a l’opportunité d’y servir dans l’enseignement de la parole auprès des femmes et des enfants. Elle a aussi à cœur l’enseignement des femmes plus globalement. Ensemble, ils ont trois garçons.
Rachel Yates a le privilège d’avoir des origines écossaises, mais a grandi en France, et vit aujourd’hui en Franche-Comté avec son mari Eddy. Ensemble, ils sont missionnaires parmi les étudiants avec le Foyer Évangélique Universitaire, et ont eu 4 enfants. Puisqu’elle aime lire, écrire, et enseigner, elle a fait une formation en traduction, puis a enseigné avant de se plonger dans le ministère auprès des étudiants français et étrangers dans les différentes villes où elle a habité avec Eddy. Elle a un fardeau particulier pour l’accompagnement des personnes en souffrance, et aime passer du temps avec les gens … si possible en buvant du thé.
Nicolas VanWingerden se forme depuis deux décennies à l’école familiale avec l’aide de sa femme, Annie, et leurs 4 enfants. Les membres de l’Église Grenoble Est, où il est pasteur depuis 2018, contribuent aussi énormément à l’œuvre de Dieu dans sa vie. Diplomé d’un Masters of Divinity (Moody Graduate School, Chicago) et d’un Masters of Science of Education (Valparaiso University, Indiana), il est passionné de l’intersection de la pédagogie, la parentalité et le ministère pastoral dans le contexte de l’église locale et de la société qui l’entoure.