Ressources supplémentaires
Le principe : la communication de notre Dieu avec les membres de sa famille est caractérisée par la patience et la douceur. Par le moyen de notre foi en son Fils, Jésus-Christ, nous sommes devenus ses enfants bien-aimés. Et grâce à l’influence de son Esprit dans nos vies, nous avons la capacité de refléter sa patience et sa douceur dans notre communication avec les membres de notre famille.
Deux questions
- Que dit la Bible au sujet des paroles douces au sein de la famille ?
- Comment faire pour que notre communication soit toujours pleine de grâce à l’image de notre Père céleste ?
Distinguer entre les paroles « calmes » et les paroles « douces »
Une parole calme (sans hausser la voix ou parler avec violence) peut quand même sortir d’un cœur en colère qui cherche à punir ou à faire souffrir l’autre. Elle peut être égoïste et intéressée.
Une parole douce cherche le bien de l’autre. Elle est le résultat de la patience (je prends mon temps avant de parler), le fait de peser mes mots (est-ce que je suis prêt à parler maintenant ? que puis-je dire pour procurer la paix ?), et le fait de chercher l’aide de Dieu dans la prière (aide-moi Seigneur à aimer l’autre et à chercher son bien plutôt que de punir ou de me venger).
Passage clé concernant notre attitude en Christ : Eph 4.1-2 ; 29-30
Deux actions concrètes pour cette semaine :
- Vous pouvez vous procurer un exemplaire du livre Doux et Humble de coeur et commencer à le lire seul ou avec votre conjoint ou en groupe de croissance…
- Posez-vous des questions cette semaine sur les paroles qui sortent de votre bouche dans les temps de tension familiale ou relationnelle.
Est-ce qu’il y a des paroles malsaines que j’adresse à mes enfants qui reflètent une mauvaise de qui est Dieu et sa grâce pour moi ?
Des paroles qui attestent le Saint Esprit et font du mal à l’autre ?
Comment puis-je les remplacer par des paroles qui contribuent à l’édification commune ?
D’autres ressources utiles :
- Suggestion de livre : Doux et humble de coeur, de Dane Ortlund
- Article concernant ce livre : Pourquoi vous devriez lire Doux et humble de coeur.
- Épisode du podcast « Chrétienne » au sujet de ce livre : Recension – Doux et humble de coeur.
Transcription
Bienvenue au podcast « Parents pour le plaisir », un podcast pour les parents parfois en galère qui veulent trouver la joie de la parentalité en Dieu le Père.
Bonjour à tous, moi c’est Chloé.
Moi c’est Nico.
Et moi c’est Rachel.
Alors dans notre dernier épisode, que si vous n’avez pas encore écouté, je vous invite à écouter avant d’écouter celui-ci, nous avions pour objectif de prendre conscience des diverses influences de notre passé, de notre histoire familiale et ces influences qu’elles ont sur la relation parent-enfant que nous avons dans le présent, celle que nous vivons aujourd’hui.
Parce que plus nous sommes conscients de ces influences, mieux nous serons situés pour pouvoir les évaluer et puis pour décider de manière intelligente, intentionnelle, l’impact qu’elles auront sur notre vie familiale.
Et le thème de ce quatrième épisode, c’est le plaisir des paroles douces.
On entre dans une différente partie du podcast où on va parler de différents aspects de la communication.
Et pour commencer, voici une réalité à laquelle on fait face en tant que parent.
C’est que les mots qui sortent de notre bouche ont un grand pouvoir.
Soit le pouvoir de construire, soit le pouvoir de détruire, soit nourrir l’intimité, soit provoquer des divisions et des distances.
Et un des plus grands dangers qui nous guettent en tant que parent et peut-être même en tant qu’être humain, c’est de parler sans réfléchir, de se laisser dominer par les émotions autour d’un moment un peu tendu et de juste sortir des paroles dures, des paroles qui font mal et qui peuvent potentiellement rester ancrées dans l’esprit de nos enfants pour les années à venir.
Mais voici un principe qui va nous aider à faire face à cette réalité.
C’est que, dans la famille de Dieu, les communications de Dieu notre Père envers nous, ses enfants, sont caractérisées par la patience et par la douceur.
Et dès lors qu’on entre dans cette famille en tant qu’enfant de Dieu, on est au bénéfice de cette communication douce, mais aussi au bénéfice de l’esprit de Dieu lui-même dans nos vies, qui vont nous aider à refléter la personnalité et les caractéristiques de notre Père dans sa communication, qui sont la patience et la douceur.
Oui, du coup on va se poser deux questions pour notre discussion d’aujourd’hui.
La première, c’est ce que dit la Bible au sujet des paroles douces que l’on peut avoir au sein de notre famille.
Est-ce que la Bible dit quelque chose à ce sujet ?
Et deuxièmement, du coup, comment faire ?
Comment faire pour que notre communication soit toujours pleine de grâces, à l’image de notre Père Céleste comme nous l’a rappelé Chloé ?
J’ai très hâte de discuter de ces choses avec vous.
En pensant à mon expérience, je pensais que ce serait quand même intéressant de commencer avec une petite distinction quand même, parce que pendant longtemps j’avais tendance à confondre les paroles calmes avec les paroles douces.
Et donc j’aimerais bien distinguer, si vous me permettez, entre ces deux choses.
Je me souviens d’un moment de tension avec ma femme Annie où j’ai quand même fait un effort intérieur pour rester calme.
Je ne haussais pas la voix et j’étais même très fier de moi-même.
Malgré mon temps calme, par contre Annie parfois ne voulait pas continuer la discussion avec moi.
Et quand je cherchais à comprendre où était le problème, en fait je me souviens, elle me répondait « Nico, je ne me sens pas aimé là » ou parfois même « je ne me sens pas en sécurité ».
Ce qui était quand même un sujet de grande frustration parce que je me disais « mais je suis calme, où est le problème ? »
Et en fait j’ai réalisé en discutant plus avec elle que c’était possible de rester calme tout en, à l’intérieur, tout en étant influencé par mon émotion, y compris ma colère.
Et donc j’ai réalisé que la distinction entre les paroles calmes, quand même influencées par mon émotion, et les paroles douces, c’était que les paroles douces cherchaient le bien de l’autre.
J’étais maîtrisé intérieurement, pas que ma voix mais mon cœur aussi.
Je pense que c’est intéressant de commencer avec cette distinction-là.
Ouais et je pense que c’est intéressant parce que ce que tu es en train de faire en réalité là, en mettant une différence entre les mots calme et doux, c’est une question d’attitude extérieure versus une question de motivation du cœur.
Et alors qu’on peut mettre un pansement sur notre attitude et parler avec calme, l’attitude de chercher le bien de l’autre dans son cœur, c’est pas toujours évident, t’as raison.
Et surtout dans les moments de tension quoi.
Exact, exact.
C’est quand même intéressant parce que la Bible ne nous laisse pas tranquille face à ces réalités-là.
Dans la Bible, on a un Dieu qui se manifeste en Jésus, qui ne se contente pas tout simplement de ce qui se voit extérieurement, mon calme extérieur.
Ce qui est intéressant, c’est ce qui se passe à l’intérieur, qu’est-ce qui se passe dans mon cœur.
Et je pense directement à un passage en Éphésiens chapitre 4 par exemple, où il y a l’apôtre Paul qui nous donne des instructions concrètes.
Et en fait, c’est des instructions qui visent les membres de la famille de Dieu, l’Église, ce nouveau peuple qui est constitué quand même d’hommes et de femmes, de toutes les nations, et qui forme un seul corps, une seule famille.
Oui, et ce chapitre d’Éphésiens, le chapitre 4, en fait, dès le début, dès les premières phrases, on voit l’appel à la douceur.
Je vais lire le verset 1, Paul dit « je vous encourage, donc moi le prisonnier dans le Seigneur, à vous conduire d’une manière digne de l’appel que vous avez reçu, en toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l’amour ».
Je pense qu’il n’y a pas trop de doutes.
Justement, c’est très clair.
Et on se dit « c’est déjà assez extraordinaire ce à quoi nous sommes appelés en Jésus-Christ ».
Mais malheureusement, Paul ne s’arrête pas là.
Il va parler même en plus de profondeur, avec plus de précision plus tard dans ce même chapitre.
En verset 29, par exemple, il va dire ceci, un verset qui me dérange depuis des années, il dit « qu’aucune parole malsaine ne sorte de votre bouche, mais seulement de bonnes paroles qui, en fonction des besoins, servent à l’édification et transmettent une grâce à ceux qui les entendent, n’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu ».
Ces versets, pareil, ils sont tellement challengeants pour moi.
Et c’est marrant parce que je les avais toujours appliqués au contexte de l’Église, mais jamais j’ai trop pensé à les appliquer dans le contexte de la famille, alors que la famille c’est notre premier lieu d’existence et de communion fraternelle en quelque sorte.
Et ce qui est frappant, c’est de voir cette tristesse que ça cause d’abord au Saint-Esprit, en fait.
Pas seulement à nos enfants, à notre mari, mais à l’Esprit de Dieu lui-même qui entend ces paroles, qui est même à l’intérieur de nous alors que nous prononçons ces paroles et qui est attristé par ces mots.
C’est quand même intéressant de voir dans le Nouveau Testament, à plusieurs reprises, quand il est question de la paix, que ce soit dans un contexte familial ou dans le contexte de l’Église, cette paix dont il est question est associée directement au ministère de l’Esprit-Saint.
Et je crois que c’est une de ses grandes priorités, l’Esprit-Saint dans nos familles, d’établir la paix.
Et la paix n’est pas possible sans une communication saine.
Donc quelques questions qui se posent.
Est-ce que nos paroles reflètent le caractère de notre Dieu, notre Père Céleste, comme on a décrit tout au début ?
Est-ce que la personne à qui je parle se sent aimée par mes paroles ?
Est-ce qu’il y a une vraie douceur ou est-ce que je suis juste calme extérieurement avec mon ton, mais avec quand même des paroles, des mots qui blessent, qui accusent, ou je suis dans l’auto-justification, défense de soi ?
Est-ce que mes paroles contribuent à l’œuvre de Dieu dans sa vie, dans la vie de la personne avec qui je parle, ou est-ce que je cherche tout simplement mon propre intérêt ?
Ça fait déjà beaucoup de questions à se poser, je trouve, et tu as posé ce fondement, Nico, en parlant de la présence du Saint-Esprit et finalement cette question qu’on se pose, mais comment faire ?
En fait, il faut d’abord aussi se souvenir du fait qu’on ne peut rien faire sans l’action du Saint-Esprit dans nos vies, et on voit aussi les transformations qui se font.
Ce délire de pouvoir faire en sorte que notre communication soit toujours pleine de grâce, on l’a lu dans le verset 29, je crois, pleine de grâce à l’image de notre Père Céleste.
On peut faire le constat que ce n’est pas toujours le cas, je pense qu’on est tous d’accord, et on veut aller plus loin et se dire comment progresser dans ce domaine concrètement.
Tout à fait, et c’est vrai que cette phrase, aucune parole malsaine, je pense que plus je méditais cette phrase, plus je réalisais que c’est impossible.
Je ne peux pas vivre comme ça, en tout cas sans l’œuvre du Seigneur en moi, et un des outils, une aide que le Seigneur m’a proposée dans ma propre recherche de croissance dans ce domaine, c’est un petit livre qui s’appelle « Doux et humble de cœur » d’un pasteur qui s’appelle Dane Ortlund.
Ce livre, en fait, c’est une méditation prolongée, on va dire, sur ce que dit Jésus en Matthieu chapitre 11.
Il y a juste trois petits versets, les versets 28 à 30, où, en fait, Jésus vient de dire que c’est lui le Fils de Dieu qui nous fait connaître le Père, c’est lui qui ouvre le chemin pour cette relation père-enfant entre nous et notre Dieu.
C’est Jésus qui révèle sa vraie nature, et puis, en fait, dans ces quelques versets, il nous donne un aperçu extraordinaire de la nature de son Père.
Il parle vraiment de la part du Père, et il dit « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos.
Acceptez mes exigences et laissez-vous inscrire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.
En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger. »
C’est vrai qu’en écoutant Paul, on peut dire « Oh, quel fardeau énorme! »
Mais c’est tellement rassurant d’entendre Jésus qui dit « Ben, je sais que vous n’êtes pas capables, mais mes frères, mes sœurs, les enfants du Père, mais venez à moi, je vais faire tout le nécessaire pour rendre léger ce fardeau. »
Quand même, c’est un fardeau qui est bon, et ça va porter du bon fruit dans vos familles.
En fait, ce livre, il a eu deux effets assez forts dans ma vie aussi, et que j’ai pu appliquer dans le domaine de la parentalité assez rapidement.
Le premier, c’est que si on a une image d’un père désapprobateur, qui a des grosses exigences envers nous, qui nous regarde faire des bêtises, recommencer à avoir des paroles mauvaises, etc., et nous dit « Ok, je t’ai pardonné, je te tolère, mais ne recommence plus.
T’es dans mon royaume, mais ne fais pas le malin. »
En fait, c’est ce qu’on va transmettre à nos enfants.
Et moi, j’ai longtemps été, et je suis encore un peu accablée par cette vision-là d’un Dieu exigeant.
Et ce livre a vraiment changé ma façon de penser à Dieu, grâce à la personne de Jésus, en fait.
Et la deuxième chose que ce livre m’a montrée, et je pense que vous pourrez facilement vous associer avec moi à cette réalisation, c’est que cet appel à la douceur n’est pas lié à notre personnalité.
Et qu’on va souvent se cacher derrière « oui, mais moi je suis un sanguin, moi j’explose un bon coup et après ça va mieux ».
Je vois Nico sourire, si tu t’identifies, lève la main.
J’ai dit « Amen, ma soeur ».
Et c’est longtemps quelque chose derrière lequel je me suis cachée aussi, c’est « moi je suis quelqu’un de sanguin, de bouillonnant, j’explose un beau coup et après ça va, et du coup la pression redescend et tout va bien ».
Et je ne me sentais pas appelée à la douceur, je me disais « ça c’est pour les personnes qui sont naturellement douces, comme parfois ma chère Rachel, tu peux l’être, ou ta femme Nico ».
Je me disais « je ne serai jamais comme ça, donc c’est pas grave ».
En fait, la douceur est pas un trait de personnalité, la douceur est un appel de transformation radicale du cœur.
Et comme je disais dès le début, c’est de chercher le bien des personnes autour de nous, dans nos paroles.
Je m’identifie personnellement à ce que tu dis, Chloé, comme tu sais très bien, et ça me fait penser à une autre clé en lien même avec ce livre « Doux et humble de cœur » pour des sanguins comme nous.
Je trouve que Jacques, l’épître de Jacques, je me demande quelle personnalité il avait.
En fait, ce qu’il dit dans ce livre, il y a tellement d’écho dans mon cœur, je dis « oh là là, ce gars, il me comprend ».
Mais il y a quelques versets qui ont été aussi vraiment clés pour moi avec Ephésiens 4, 29.
En Jacques chapitre 1, verset 19 à 20 par exemple, Jacques nous dit, il parle à ses frères et sœurs et il dit « soyez pronds à écouter, lents à parler et lents à se mettre en colère, car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu ».
Et je peux vous dire que je médite ces versets depuis des années.
Annie, ma femme, prie ces versets sur moi régulièrement depuis des années.
Et à un moment donné, on a pris décision ensemble, alors que comme toi Chloé, je trouvais que c’était juste un aspect de ma personnalité, je ne pouvais pas faire différemment.
Donc le travail un peu de sainteté, c’était souvent après coup, je demandais pardon, je cherchais à se réconcilier.
Mais l’idée que je sois capable de ne pas parler et de prendre du temps avant de répondre, afin de pouvoir répondre avec douceur, j’avais l’impression que c’était impossible.
Mais à un moment donné avec Annie, on a décidé « eh bien là, on ne va plus tolérer une communication qui n’est pas douce entre nous ».
Et donc il y avait presque un petit code où surtout elle, quand elle sentait que ça montait, la température montait, même si le ton restait calme, elle se sentait un peu en danger.
Elle pouvait dire « Nicolas, je ne me sens pas aimé là ».
Et c’était vraiment un indicateur que là, il faut qu’on arrête de discuter.
Moi, je ne suis pas bien situé pour faire preuve d’amour.
En fait, il y a ma colère qui commence à s’exprimer.
Et si je veux être prompt à écouter l’un à la colère, il faut qu’on arrête pour l’instant cette discussion.
On reviendra plus tard.
Oui, et puis parfois, selon… vous avez parlé tous les deux du fait que vous êtes plutôt presque sanguin, assez prompt à parler et tout ça.
Moi, j’ai mis des années à réaliser, en fait, que parce que j’ai plutôt un caractère assez calme, doux, enfin calme, non, faux calme, mais plus doux, plus lent à parler et tout ça.
Ça ne veut pas dire qu’il y a une absence de colère ou de choses qui seraient faites durement.
Il n’y a pas que les paroles qui sortent tout de suite.
Et j’ai aussi besoin de me poser ces questions et de voir comment ça se manifeste, qu’est-ce qui se passe intérieurement dans mes pensées, pour être aussi tout à fait dans cette douceur et dans cette lenteur à la colère.
Elles ne se manifestent pas forcément comme on imagine toujours par des explosions, des mots qui sortent tout de suite et pour lesquels on doit discuter, demander pardon après.
Parfois, c’est très différent, mais la colère est tout aussi présente.
Et du coup, je trouve que c’est bien, Nico, avec ton exemple, que tu dis qu’à un moment donné, il faut s’arrêter et prendre des décisions sur comment réagir dans ces moments-là.
Oui, Chloé, tu voulais dire quelque chose.
Oui, c’est intéressant parce qu’en fait, comme on disait, ce commandement n’est pas basé sur notre personnalité.
Et moi, j’ai un mari qui est plutôt lent à parler aussi naturellement.
Et parfois, pour lui, ce n’est pas une parole malsaine qui va sortir de sa bouche, mais une attitude non-verbale un peu malsaine.
Et il va peut-être se reculer physiquement de la conversation, se retourner, faire autre chose, juste arrêter de parler tout simplement.
Et ça, ce n’est pas forcément emprunt par l’amour non plus et la douceur.
Ce qu’il est en train d’apprendre, c’est que des fois, il doit prononcer quelques paroles douces pour dire « je dois processer là maintenant ma colère, je te demande de me donner quelques instants ».
Et ça, c’est une preuve de douceur intérieure qui sort par sa bouche aussi, alors qu’il ne m’a pas crié dessus ou parlé durement, mais il m’a quand même montré de la dureté par d’autres moyens.
Exactement, oui.
Je trouve ça très intéressant, Chloé, parce que ça décrit très bien, je pense, un dialogue qui doit avoir lieu avant le dialogue avec l’autre.
Je pense qu’il y a un dialogue intérieur qu’on doit vivre, si on veut vraiment vivre cette dynamique prome à écouter lent, à parler lent, à se mettre en colère.
Le fait de prendre de la distance par rapport à la situation de tension ouvre la porte à ce dialogue intérieur que tu viens de décrire, en fait, et que ce soit verbalisé ou pas.
Moi, je trouve que c’est bénéfique quand quelqu’un comme Aurélien ou c’est pareil avec ma femme, plutôt que juste de partir elle-même en colère, peut-être, de pouvoir dire avec ses mots « j’ai besoin d’un peu de temps, je pense que toi aussi ».
Je suggère qu’on s’éloigne de cette situation et puis qu’on revienne.
Alors là, il y a un travail qui doit commencer, parce que c’est quand même intéressant de noter que je peux m’éloigner tout en restant dans une dynamique de « je cherche mes armes, je me souviens du passé, je prépare mon attaque » pour qu’on se retrouve et je peux continuer à nourrir ces émotions intérieures.
Alors que ce que l’enseignement biblique nous encourage à faire, c’est vraiment en fait nous mettre à l’écoute.
Parfois, on parle de trois écoutes.
Écouter mon émotion, pourquoi est-ce que je suis en colère, qu’est-ce que je veux, qu’est-ce que je ne veux pas, qu’est-ce qui produit cette émotion-là.
Et puis, écouter mon Seigneur, « OK Seigneur, quel est ta perspective sur ce que nous sommes en train de vivre actuellement, comment est-ce que je devrais réagir quand je reprends la discussion avec ma femme, quels sont mes objectifs, qu’est-ce qui va t’honorer, etc.
Et puis après, je peux revenir, j’espère, dans une posture d’écoute où je peux poser des questions, inviter, si c’est Annie par exemple, à m’expliquer un peu mieux sa perspective.
Et ce genre de paroles douces, oh là là, ça calme la fureur et ça ouvre la porte à un tout autre type de discussion.
Et je peux vraiment témoigner du fait que mettre en place ces choses dans ma vie, alors que tout n’est pas résolu, j’ai l’impression de créer des cheminements neurologiques presque, je ne sais pas si c’est très exact.
Tout à fait.
On crée des chemins dans notre tête pour mettre des pauses à des conversations et revenir avant de vomir ce qu’on avait à dire.
J’imagine qu’après un moment comme ça, Nico, où tu t’es éloigné, tu as pris le temps de réfléchir, de prier, la discussion que tu vas avoir avec ton épouse ou avec ton enfant aura une saveur complètement différente.
Tout à fait.
Et c’est quand même intéressant ce que tu viens de dire, Chloé, parce que je trouve que pour moi, en tout cas, apprendre à bien gérer les moments de tension avec Annie, c’était vraiment un terrain presque de formation, d’entraînement pour aussi mieux gérer les moments tendus avec les enfants.
C’est quand même intéressant, surtout je pense aux jeunes parents qui vont peut-être écouter cet épisode, et de reconnaître qu’on sera moins confrontés dans les premières années par des situations qui fâchent, etc.
Ça peut arriver, mais ce sera différent.
Plus les enfants vont grandir, plus on sera confronté par ces dynamiques relationnelles, ces différences qui provoquent des tensions.
Et l’idée de pouvoir se servir de ces années-là, bien travailler certaines compétences dans le domaine de la douceur, l’écoute, l’amour avec notre conjoint, ou peut-être avec d’autres personnes de notre entourage, d’autres adultes, pour ceux qui ne sont plus avec leur conjoint.
C’est vraiment une bonne manière de s’entraîner pour mieux vivre ces moments avec nos enfants plus tard.
Oui, parce qu’en fait, on peut tous penser à des moments dans notre foyer où on a vu l’impact que ça peut avoir sur nos enfants, quand nos échanges aussi sont faits dans la douceur, dans le calme.
Ce qui ne veut pas dire qu’à chaque fois c’est de A à Z, merveilleux et sans tension.
Ça peut être comme on vient de le décrire, des moments où il faut savoir s’arrêter et puis revenir avec une meilleure disposition de cœur.
Parce que nos enfants, en fait, finalement, oui, quel que soit leur âge, nous regardent.
Et réaliser l’impact que ça a sur eux peut nous faire à la fois un peu peur, parce qu’on est tellement mis face à nos limites, en fait, du moment où on a des enfants.
On voit tellement plus nos faiblesses là-dedans.
Mais aussi, justement, ça peut aussi nous montrer la beauté d’apprendre ensemble aussi à communiquer et à avoir cette attitude de patience et de douceur les uns envers les autres.
On sait aussi tout l’apprentissage que c’est pour eux.
Moi, je me dis souvent qu’ils apprennent aussi en voyant comment moi je me reprends dans le moment où j’ai vraiment manqué, où j’ai péché, où je leur ai fait du mal, où j’ai blessé.
Finalement, c’est un impact qu’il ne faut pas négliger non plus.
Moi, je voudrais juste donner une note d’espoir aussi à ceux qui nous écoutent et qui n’ont pas l’opportunité de réfléchir à ces concepts-là avant d’avoir des enfants ou alors que leurs enfants sont très petits.
Moi, c’est quelque chose auquel je réfléchis que depuis peut-être deux ou trois ans et mon fils est né à douze ans maintenant.
Et je sais que parfois, quand il fait une bêtise ou que je dois avoir une conversation sérieuse avec lui, je vois la crainte dans son regard parce que, malheureusement, j’ai tendance à exploser en fait.
Et quand j’arrive à me maîtriser par la grâce de Dieu, il me regarde avec surprise.
Et c’est triste, c’est drôle, mais c’est triste.
Malheureusement, j’aimerais arriver à un point où il ne soit pas surpris par les fois où j’arrive à me maîtriser.
Mais je vois aussi la capacité qu’ils ont à… parce que quand même, on a cette culture dans la famille où on se demande pardon, où on met à nu un peu notre péché les uns face aux autres, où ils vont se sentir la liberté de revenir vers moi et dire « maman, tu sais, quand tu m’as dit « ah bah bravo chéri, t’as bien réussi ton truc » avec ironie, ils me disent « j’ai pas aimé, t’as utilisé de l’ironie avec moi ».
Et qu’ils se sentent cette liberté vraiment de pouvoir venir me le dire, ça me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir et l’opportunité de me repentir.
Je trouve ça super chloé ce que tu viens de dire et ça prépare un petit peu le terrain pour notre prochain épisode quand même, où on va travailler la communication intentionnelle en dehors du moment de crise, où un des objectifs qu’on va discuter, ce sera d’apprendre à mettre des mots sur ce que je ressentais quand.
Donc c’est excellent, ça fait un petit teaser.
Exact.
Quand on y pense, c’est vraiment un tel plaisir de vivre dans une maison où la communication est caractérisée par des paroles douces.
On peut se dire aussi que c’est quelque chose vers lequel on veut toujours plus tendre et puis que c’est un apprentissage au final qui est vraiment merveilleux, extraordinaire pour nos enfants, qui peuvent être spectateurs d’une gestion saine ou de plus en plus saine, de moments de tension qui existent, qui sont inévitables, tension entre les parents, tension dans la famille.
Et ces moments où on a cette sagesse de ne pas prolonger un échange qui finalement va être tellement dominé par les émotions, qui va nulle part.
Mais cette attitude de pouvoir prendre du recul pour se calmer, pour réfléchir, chercher l’aide de Dieu et puis transmettre cette grâce à tous qui nous vient parce qu’on a ce modèle parfait de Dieu notre Père.
Et sa puissance agissante en nous.
Exactement.
Deux étapes concrètes pour cette semaine pour vous qui nous écoutez.
Une idée, pourquoi pas vous procurer un exemplaire de ce livre doux et humble de cœur, si vous ne l’avez pas encore, de commencer à lire dans vos temps de culte personnel ou avec votre conjoint ou dans un groupe de croissance.
Et de vraiment vous poser des questions par rapport aux paroles qui sortent de votre bouche dans des situations de tension relationnelle ou familiale cette semaine.
Est-ce qu’il y a des paroles malsaines que j’adresse à mes enfants qui reflètent une mauvaise image de qui est Dieu et de quelle est sa grâce pour moi dans ma vie ?
Est-ce qu’il y a des paroles qui attristent le Saint-Esprit, qui font du mal à l’autre ?
Et comment puis-je les remplacer par des paroles bonnes qui servent à l’édification et qui transmettent cette grâce que moi-même je reçois à mon conjoint et à mon enfant ?
Amen.
Une courte parole de bénédiction alors pour conclure.
Que nos cœurs soient remplis de la compassion de Dieu le Père, de la douceur de son Fils Jésus et tout cela par la puissance de son Esprit Saint afin que notre communication en famille contribue au bonheur de notre famille et à l’honneur de sa famille en Jésus Christ.
Chloé Lang est podologue de formation. Elle s’est formée à l’IBG aux côtés de son mari Aurélien qui est pasteur dans une implantation d’Église en banlieue Grenobloise. Elle a l’opportunité d’y servir dans l’enseignement de la parole auprès des femmes et des enfants. Elle a aussi à cœur l’enseignement des femmes plus globalement. Ensemble, ils ont trois garçons.
Rachel Yates a le privilège d’avoir des origines écossaises, mais a grandi en France, et vit aujourd’hui en Franche-Comté avec son mari Eddy. Ensemble, ils sont missionnaires parmi les étudiants avec le Foyer Évangélique Universitaire, et ont eu 4 enfants. Puisqu’elle aime lire, écrire, et enseigner, elle a fait une formation en traduction, puis a enseigné avant de se plonger dans le ministère auprès des étudiants français et étrangers dans les différentes villes où elle a habité avec Eddy. Elle a un fardeau particulier pour l’accompagnement des personnes en souffrance, et aime passer du temps avec les gens … si possible en buvant du thé.
Nicolas VanWingerden se forme depuis deux décennies à l’école familiale avec l’aide de sa femme, Annie, et leurs 4 enfants. Les membres de l’Église Grenoble Est, où il est pasteur depuis 2018, contribuent aussi énormément à l’œuvre de Dieu dans sa vie. Diplomé d’un Masters of Divinity (Moody Graduate School, Chicago) et d’un Masters of Science of Education (Valparaiso University, Indiana), il est passionné de l’intersection de la pédagogie, la parentalité et le ministère pastoral dans le contexte de l’église locale et de la société qui l’entoure.