Regard critique sur l’athéisme

Et si les athées avaient raison ? Dans cette vidéo, nous allons tenter de voir quelles sont les implications de l’athéisme et quelles questions cela soulève.

L’athée est celui qui nie l’existence de Dieu et de toute divinité. Par conséquent, pour un athée, il n’existe rien d’autre que la matière, aucun esprit qui la transcende. L’univers n’est constitué que d’atomes et de molécules. L’homme n’est donc ni plus ni moins qu’un amas de matières. Comme pour le reste de l’univers, l’homme n’a aucune valeur transcendante. Il est le produit hasardeux des interactions de la matière et son existence n’a pas plus de sens que celle d’une goutte de pluie. La vie humaine, comme la vie en général d’ailleurs, est dénuée de sens. Elle ne constitue qu’une très courte parenthèse dans l’histoire absurde de l’univers. Absurde, justement, dans le sens où rien n’a de signification particulière. Il n’existe aucun absolu. L’homme n’existe en vue d’aucune fin, si ce n’est sa mort. Pour reprendre les mots d’une voix particulièrement célèbre de l’athéisme, nous sommes des « robots programmés à l’aveugle pour préserver les molécules égoïstes connues sous le nom de gènes ». C’est là notre seule fonction. La sélection naturelle explique l’existence et la morphologie apparemment adéquates de toute vie, ne visant aucun but.
On pourrait donc se dire que puisqu’il n’y a rien en dehors de cette vie, autant en profiter un maximum. C’est là, peut-être, le seul sens que l’homme peut donner à son existence. Mais ce sens même demeure absurde. Il n’a aucune justification fondamentale. Il ne s’appuie sur aucun absolu. Il n’est que construction illusoire. Puisque rien n’a de sens ni de valeur, aucun acte n’est fondamentalement signifiant. Aider une personne n’est en rien supérieur ou inférieur au fait de la tuer. L’homme peut essayer de se construire une morale, mais elle restera une construction sans fondement véritable. Le bien et le mal ne représentent aucune réalité absolue, puisque la matière n’est en soi ni bonne ni mauvaise. Attention, je ne dis pas que l’athée est immoral. Par contre, un athéisme cohérent reconnaît que la vie n’a aucun sens et que la morale n’a aucun fondement. L’homme, certes, a besoin de sens, mais ce besoin n’est que le résultat de mutations aléatoires de la matière et ne tend vers aucun objet réel, puisque le sens n’existe pas. Ce besoin même de sens est finalement insensé. Ce tableau peut paraître sombre, mais un athéisme cohérent se doit de l’assumer.

En dehors de la morale ou du sens, l’athéisme soulève d’autres problèmes. Tout d’abord, la question de l’origine. Si tout est matière et si l’univers existe, alors il faut que la matière soit éternelle, qu’elle ait toujours existé. En effet, si la matière a commencé à exister, c’est qu’il y a un moment où elle n’existait pas. Et s’il n’y a rien en dehors de la matière, alors c’est qu’il n’y avait rien antérieurement à son existence. Or, de rien, rien ne vient. La matière doit donc ne pas avoir de commencement. Elle doit être nécessaire, c’est à dire qu’elle n’aurait pas pu ne pas exister ni exister autrement. Le problème, c’est que lorsqu’on s’intéresse aux particules élémentaires, donc les premiers composants de la matière, il s’avère qu’elles sont contingentes. Elles auraient tout à fait pu exister autrement, avec des charges énergétiques différentes, par exemple. D’autre part, pour l’athéisme, ce que nous appelons la raison n’est en fait que le résultat de collisions atomiques dénuées de sens et de finalité. Mais alors, on ne peut pas s’y fier pour raisonner de manière juste. Quand bien même la raison serait capable de produire des pensées vraies, elle demeure incapable de discerner les vraies pensées des fausses, puisqu’elle n’a aucun fondement logique et aucune cause intelligente.
Par conséquent, l’athéisme est incapable de se fonder philosophiquement et apparaît particulièrement problématique.