Le texte du Nouveau Testament a-t-il été correctement transmis ? Est-ce bien le même que l’original ?
Transcription
Le Nouveau Testament est-il fiable ? Est-ce que le texte que nous connaissons aujourd’hui est le même qui fut rédigé à l’origine, il y a 2000 ans ?
On dispose à ce jour de plus de douze-mille manuscrits du Nouveau Testament, ce qui est énorme. 4000 d’entre eux sont écrits dans le grec original, 8000 d’après la version latine, et le reste en diverses langues. Le plus vieux fragment du Nouveau Testament date environ de l’an 130. Il s’agit d’un passage de l’évangile de Jean, il a donc été rédigé au maximum 50 ans après la mort de Jean, ce qui représente un intervalle très minime pour un écrit de cette époque à notre disposition. Il représente donc un excellent témoignage. A titre de comparaison, les œuvres historiques de l’antiquité reposent sur beaucoup moins de manuscrits : pour « La Guerre des Gaules » de Jules César, nous ne sommes à disposition que d’une dizaine de bons manuscrits, dont le plus ancien date de 900 ans après César ; les histoires de Thucydide ou d’Hérodote reposent sur 8 manuscrits, chacun datant de 1300 ans après les originaux ; et pour l’ensemble des œuvres de Sophocle, nous n’avons qu’un unique manuscrit vieux de mille-quatre-cent ans après sa mort. On voit là clairement à quel point les manuscrits que nous possédons pour le Nouveau Testament constituent un témoignage puissant et solide de sa fiabilité.
Mais comme nous l’avons déjà dit dans une précédente vidéo, il demeure néanmoins quelques variantes. Ces variantes remettent-elles en question la fiabilité de ces écrits ? Ces variantes sont dues à des erreurs de copistes et ne concernent qu’une infime proportion du texte. Comme nous l’avons vu, pour la grande majorité d’entre elles, elles sont sans importance. Pour démontrer cela, prenons l’exemple assez parlant des huit premiers versets de l’épître aux Romains, partant d’une étude du savant grise back portant sur 147 manuscrits différents. Pour le premier verset de ce chapitre, on ne constate aucune variante, pour le deuxième verset, alors qu’il est écrit « par ces prophètes », dans un manuscrit on trouve : « par les prophètes ». Il y a également une variante dans le verset 3 où il est normalement écrit « naît de la postérité », mais dans un manuscrit, et par le seul changement de deux lettres, on obtient « engendré ». Dans le verset 4 il n’y a aucune variante. Dans le verset 5, alors qu’il est écrit « Jésus-Christ notre Seigneur », dans un manuscrit on trouve « Jésus-Christ notre Dieu ». Dans le verset 6 on ne constate aucune variante. Dans le verset 7, alors qu’il est écrit « qui, à Rome, sont bien aimés de Dieu, appelés », dans un manuscrit il est écrit qu’ils sont « dans l’amour de Dieu, appelés », et dans deux autres manuscrits il est écrit qu’ils sont « à Rome, appelés de la part de Dieu notre Père », pour l’original et dans un manuscrit « de Dieu le Père ». Enfin, dans le verset 8 il est écrit « touchant vous tous » mais dans douze manuscrits on a la variante suivante « au sujet de vous tous ». Tous ces faits témoignent de l’incroyable préservation des Ecritures, surtout au regard des autres œuvres de l’antiquité.
Mais on peut quand même se demander pourquoi Dieu n’a pas permis qu’on ait accès aux écrits originaux, et pourquoi il a permis qu’il existe quelques variantes. Une réponse possible, que je trouve tout à fait convaincante, est qu’en faisant ainsi, Dieu pousse le croyant à l’étude des textes et à une vraie foi en lui et en sa Parole. Une foi qui ne s’impose pas forcément d’elle-même, qu’il faut aller chercher tout en nous gardant de porter une certaine adoration déplacée à l’égard des écrits originaux.
Nathanaël Delforge est passionné de théologie et de philosophie, il est également le créateur et l’animateur de Kurious, une chaîne YouTube d’apologétique chrétienne. Professeur de mathématiques dans le secondaire, il poursuit des études de théologie en parallèle. Il est marié et père d’une petite fille.