Le texte de l’Ancien Testament a-t-il été correctement transmis ?
Est-ce bien le même que l’original ?
Transcription
L’Ancien Testament est-il fiable ? Est-ce que le texte que nous pouvons lire dans nos Bibles aujourd’hui est le même que celui qui a été écrit à l’origine ?
Nous disposons d’une multitude de manuscrits hébraïques qui, dans leur grand nombre, nous transmettent un texte à très peu de choses près uniforme. Ces manuscrits datent du IXe siècle et ils proviennent de ce qu’on appelle le texte massorétique. Les massorètes ont copié et recopié le texte dans la tradition des scribes, entre le Ve et le Xe siècle. Ils ont fixé le texte en ajoutant les points et les voyelles qui, auparavant, n’étaient pas présents. En effet, en hébreu, comme en arabe par exemple, on n’écrivait que les consonnes et il n’y avait aucune ponctuation. C’est un peu comme si on lisait ce texte : « KRSCSTTRPBN », et le travail des massorètes a permis qu’on lise celui-ci à la place : « Kurious, c’est trop bien ».
Les massorètes étaient très rigoureux dans leur travail. Pour éviter toute erreur lors de leur copie, ils comptaient le nombre de lettres, de mots et de lignes, et notaient la lettre et le mot du milieu de chaque ligne ainsi que le verset et le mot du milieu de chaque livre. S’ils commettaient plus de trois erreurs, le manuscrit était rejeté et il fallait recommencer à zéro. Ils notaient les erreurs quand ils en voyaient et les corrigeaient dans la marge, ce qui veut dire qu’ils ne se permettaient pas de modifier le texte, même s’il était erroné. Ils n’ont pas jugé indispensable de conserver les anciens manuscrits mais, dans le grand respect qu’ils leur portent, ils les ont enterrés.
Mais ce qui témoigne encore plus de la fiabilité de l’Ancien Testament, c’est la découverte des manuscrits de la mer morte en 1947. On y retrouve des milliers de fragments hébraïque de l’Ancien Testament, avec même le livre d’Esaïe en entier, datant de plus d’un siècle avant Jésus-Christ, soit près de mille ans plus vieux que les plus anciens manuscrits dont nous disposions jusqu’alors, et dont nous venons de parler. S’y trouvent également un très grand nombre de manuscrits grecs, datant pour certains du IVe siècle, et il s’avère que les textes de ces manuscrits sont quasiment identiques à ceux que nous possédions jusqu’ici, ce qui signifie que le texte de l’Ancien
Testament a été consciencieusement transmis pendant des siècles.
Mais pourquoi « quasiment identique » ? Ils ne sont donc pas totalement identiques ? Comment donc être sûr qu’on possède bien le bon texte ? Nous allons donner un exemple assez parlant. Le professeur Wilson déclare que, dans les 500 manuscrits étudiés par kennicott, il y a environ 280 millions de lettres et 900 mille variantes, ce qui représente une variante toutes les 316 lettres. Mais il faut ici préciser que parmi ces 900 mille variante, 750 000 concernent simplement un changement de v en i, ce qui nous amène à relativiser encore l’importance de ces variantes. Si maintenant on laisse de côté ces variantes de v en i, il nous reste une variante toutes les 1 580 lettres, ce qui est dérisoire. D’autant plus que la plupart de ces variantes ne se trouvent que dans un ou peu de manuscrits, et qu’elles ne concernent presque jamais des points importants de doctrine mais plutôt des changements de lettre sur un mot comme on a pu le voir.
Dernier témoignage de la fiabilité de l’Ancien Testament, pendant plus de mille ans, de Moïse à Malachie, les prophètes, qui ne se sont jamais gênés pour critiquer le peuple d’Israël et dénoncer ses péchés, n’ont en revanche jamais accusé le peuple d’avoir altéré les Ecritures. Le croyant pourra ici ajouter que Dieu a, dans sa toute-puissance, préservé ses Ecritures. Donc oui, l’Ancien Testament est fiable, et c’est d’ailleurs assez incroyable que les Juifs aient si bien conservé un livre qui pourtant les critique bien souvent. Le grand respect qu’ils manifestent pour l’Ancien Testament laisse vraiment à penser qu’il contient un message d’une importance cruciale.
Nathanaël Delforge est passionné de théologie et de philosophie, il est également le créateur et l’animateur de Kurious, une chaîne YouTube d’apologétique chrétienne. Professeur de mathématiques dans le secondaire, il poursuit des études de théologie en parallèle. Il est marié et père d’une petite fille.