Au centre du christianisme se trouve la personne de Jésus. Mais les chrétiens ne considèrent pas Jésus comme n’importe qui. Jésus est un homme, le meilleur qui n’ait jamais existé, pleinement homme, en tout semblable à nous sauf en ce qui concerne le péché, dont il est exempt. Mais Jésus est également pleinement Dieu, il est Dieu le Fils, partageant la même nature divine que le Père et l’Esprit. Les chrétiens l’adorent et le prient comme Dieu. Mais pourquoi le christianisme tient-il tant à ce que Jésus soit Dieu et homme ? Pourquoi Jésus doit-il être pleinement Dieu et pleinement homme ?
La réponse à cette question trouve son origine dans la faute originelle d’Adam et Eve. Alors que Dieu a créé toutes choses bonnes, il a créé l’homme pour être en relation avec lui. Comme toute relation, la relation entre Dieu et l’homme est régie par certaines règles. Dieu est le créateur, et l’homme est la créature. Dieu crée l’homme pour qu’il jouisse de la vie en abondance qu’il a à offrir, mais Dieu étant parfaitement saint, il ne peut tolérer le moindre mal en sa présence, et le moindre mal ne peut supporter sa sainteté. Dieu étant parfaitement juste, il ne peut non plus tolérer la moindre impunité. Or, à l’instant où Adam et Eve ont désobéi à Dieu, ils ont brisé cette relation. En mangeant du fruit interdit, ils se sont faits eux-mêmes leurs propres dieux, se positionnant eux-mêmes comme des égaux de Dieu dont ils ont nié l’autorité par esprit de rébellion. Ils se sont rendus coupables de la plus grave des fautes puisqu’ils ont offensé l’être infini et parfait, comme lui crachant au visage en retour de ses infinies bontés. Dès lors, non seulement leur relation avec le créateur est brisée, mais puisqu’ils sont coupables et pécheurs, ils ne peuvent plus jouir de sa sainte présence. Séparés de la source de la vie et du bien, ils sont corrompus du plus profond de leur être et sont condamnés par la justice divine à la mort éternelle, la séparation éternelle d’avec Dieu. Corrompus et pécheurs, ils sont de plus dans l’incapacité la plus totale de renouer avec le créateur. Désormais, toutes leurs actions sont entachées de mal, et il leur est impossible de racheter leurs fautes, incapables qu’ils sont de satisfaire aux exigences divines de sainteté.
Le problème semble insoluble. Mais ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. Dieu offre à l’homme la possibilité de restaurer cette relation brisée et d’entrer à nouveau en sa sainte présence pour jouir de tous ses bienfaits. Mais cette solution passe obligatoirement par le sacrifice de Jésus, pleinement Dieu et pleinement homme.
Jésus doit en effet être pleinement Dieu, car seul Dieu est parfaitement saint et donc capable de satisfaire aux exigences divines. Seul un être infini peut payer pour une faute infinie. Seul Dieu peut vaincre le péché et la mort. Mais Dieu n’a pas de problème avec lui-même, c’est bien avec l’homme que la relation doit être restaurée. Ainsi, Jésus doit être pleinement homme pour représenter pleinement l’homme face à la justice divine. Jésus doit être pleinement homme pour satisfaire, en tant qu’homme, aux exigences divines de sainteté, et ainsi accéder de nouveau à sa présence. Jésus doit être pleinement Dieu et pleinement homme pour être pleinement médiateur entre Dieu et les hommes, pour représenter les deux partis dans la cour de justice divine. Jésus doit être pleinement Dieu pour ouvrir l’accès de la présence de Dieu aux hommes, et pleinement homme pour payer les fautes des hommes à leur place sans flouer la justice. Pour résumer, Jésus doit être pleinement Dieu et pleinement homme car seul l’homme à besoin d’être restauré dans sa relation avec Dieu, et seul Dieu est capable de réaliser cette restauration.
Savoir que Jésus est pleinement Dieu assure au chrétien qu’il accomplira tout ce qu’il a promis. Savoir que Jésus est pleinement homme assure au chrétien qu’il le comprend dans son expérience d’humain et qu’il l’aime au point d’accepter de se mêler à la misère humaine. En la personne de Jésus, et en particulier en son œuvre à la croix, la justice, la sainteté, l’amour et la miséricorde divine se rejoignent, s’accordent et s’accomplissent parfaitement.