Comment la Bible nous est-elle parvenue ? Dans cette première vidéo nous étudions l’histoire de la transmission de l’Ancien Testament.
Transcription
D’où vient l’Ancien Testament ? L’Ancien Testament, nous l’avons vu, est l’équivalent de la Bible juive, que les Juifs appellent également le Tanakh, un acronyme formé des premières lettres des trois parties de la Bible hébraïque : la Torah (donc le Pentateuque), les Neviim (ou les prophètes), et les Kethouvim (les autres écrits ou hagiographes).
Avant d’être mis par écrit, le contenu de l’Ancien Testament fut transmis oralement, de générations en générations. Dans nos cultures, qui sont des cultures de l’écrit, il est vrai que l’on est plutôt sceptiques quant à la fiabilité d’une transmission orale, mais il faut savoir que la culture sémitique ancienne était une culture de l’oralité, et que par conséquent ils étaient des plus rigoureux dans leur pratique de la transmission orale. On observe d’ailleurs ce même phénomène dans d’autres cultures : la littérature scandinave, par exemple, avant d’être mise par écrit, fut transmise oralement pendant une longue période ; c’est également le cas des œuvres d’Homère, qui ont été mémorisées et transmises oralement pendant des siècles avant d’être mises par écrit. On voit donc bien que ce qui ne pose pas de problème pour des textes aussi importants que l’Iliade et l’Odyssée par exemple, ne doit pas non plus poser problème pour les textes de l’Ancien Testament.
La mise par écrit a débuté avec Moïse. On le voit dans le livre de l’Exode, où Dieu demande à Moïse d’écrire, je cite, « pour que le souvenir s’en conserve ». Traditionnellement, on attribue la rédaction des cinq premiers livres de la Bible, le Pentateuque, ou la Torah, à Moïse aux alentours de 1300 ans avant Jésus-Christ. Dans ses écrits, il est expliqué la création du monde, la chute de l’homme et la manière dont Dieu choisit son peuple, le libère de l’esclavage et lui donne une loi. Par la suite, les Neviim ont été rédigés par des rois et des prophètes, jusqu’aux alentours de 400 ans avant Jésus-Christ. Parallèlement à cela ont été pareillement rédigés les Kethouvim, qui constituent essentiellement une littérature poétique et de sagesse. Ces écrits étaient déposés dans le temple et ont été recopiés à la main pendant près de trois mille ans, jusqu’à l’invention de l’imprimerie au XVème siècle.
Par ailleurs, on s’aperçoit que ce Tanakh fut considéré comme complet très tôt dans l’histoire. C’est-à-dire que les Juifs savaient qu’il n’y aurait pas de livres à y ajouter car, en plus des éléments déjà cités, nous sommes en possession d’écrits datant de 132 ou encore 225 avant Jésus-Christ, et dont les auteurs parlent du Tanakh comme étant déjà défini. Nous avons par exemple la traduction du Siracide par le petit-fils de Ben Sirah, ou encore le deuxième livre des Maccabées, qui tous deux parlent de la loi, des prophètes et des écrits. Jésus lui-même parle de la loi, des prophètes et des écrits dans les évangiles. On voit donc bien là que la loi, les prophètes et les écrits représentent la Torah (la loi), les Neviim (les prophètes) et les Kethouvim (les autres écrits ou hagiographes), c’est à dire les 24 livres reconnus comme parole de Dieu par les Juifs, qui forment un tout, un ensemble bien défini et délimité dès au moins le 2e siècle avant notre ère.
Nathanaël Delforge est passionné de théologie et de philosophie, il est également le créateur et l’animateur de Kurious, une chaîne YouTube d’apologétique chrétienne. Professeur de mathématiques dans le secondaire, il poursuit des études de théologie en parallèle. Il est marié et père d’une petite fille.