Genese 10-11
La solution à mon orgueil n’est pas mon humilité mais celle de Christ
- A quoi ressemble l’orgueil ?
- Quelles sont les conséquences de l’orgueil ?
- Quelle est la solution à l’orgueil ?
Transcription
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Alors on est au début d’une nouvelle année, c’est un peu le temps des voeux, des résolutions.
Et peut-être une question, quels sont vos plans, quels sont vos projets particuliers ?
Qu’est-ce que vous allez construire cette année ?
Comment est-ce que vous vous projetez sur le plan personnel, professionnel, familial ?
Peut-être une question plus précise, est-ce que vous envisagez tous ces projets dans la joie, dans la liberté d’entreprendre ?
Ou est-ce que vous êtes plutôt remplis d’anxiété, de doute, d’insécurité ?
On va conclure ce matin notre premier cycle de prédication sur la Genèse avec les chapitres 10 et 11.
Je ne vais pas m’attarder beaucoup sur le chapitre 10, mais peut-être quelques idées.
Ce chapitre 10 commence avec ces mots qui inaugurent à chaque fois une nouvelle période, « Voici la postérité », et à chaque fois on a une sorte de prologue et un récit.
Le chapitre 10 forme le prologue et on aura le récit dans le chapitre 11.
En fait, on a eu trois récits, et ces trois récits sont les trois grands jugements universels de Dieu.
Trois fois, Dieu va juger toute l’humanité.
Le premier jugement, c’est la chute, où tout le monde meurt.
Le deuxième jugement, c’est le déluge, où tout le monde meurt.
Et le troisième jugement universel, c’est la tour de Babel, où tout le monde en verra.
Trois jugements qui ont pour origine une seule et même chose, l’orgueil de l’homme.
Et quand je parle d’orgueil, je ne suis pas en train de parler de la fierté ou du sentiment de satisfaction d’avoir accompli quelque chose, d’avoir fait un bon travail.
Ce n’est pas du tout ça.
Dans l’Hypsome, d’ailleurs, Dieu dit qu’il a soumis, qu’il a humilié les nations et il a donné à Israël un héritage, l’orgueil de Jacob.
Et donc Dieu utilise ce mot d’orgueil dans le sens positif.
Il y a de bonnes raisons d’être fier et d’accomplir de belles choses et d’en être heureux.
Ce n’est pas de ça dont il est question.
Ce dont je veux parler, c’est de l’orgueil, de l’égocentrisme, de l’autostatisfaction démesurée et de l’autonomie vis-à-vis de Dieu.
En fait, c’est l’orgueil qui est loué, c’est cet orgueil qui est encouragé par nos cultures occidentales modernes.
C’est cet orgueil qui nous pousse à prendre soin de nous-mêmes avant de prendre soin des autres.
C’est celui qui nous incite à avoir une bonne estime de nous-mêmes.
C’est celui qui est devenu la clé de réussite dans la plupart des entreprises.
Je travaillais quelques années dans l’industrie.
Il vaut mieux être orgueilleux que compétent si vous voulez réussir.
La tour de Babel nous parle de l’orgueil des hommes et des conséquences de cet orgueil.
Mais il nous parle aussi de notre propre orgueil et de l’unique solution pour en guérir.
On va voir trois choses.
A quoi ressemble l’orgueil ?
Quelles sont les conséquences de l’orgueil ?
Et quelle est la solution à l’orgueil ?
Comme je vous ai dit, je vais passer très rapidement sur le chapitre 10 et me concentrer sur le chapitre 11.
Mais dans ce chapitre 10, on trouve trois généalogies des trois fils de Noé.
Encore une fois, cette généalogie n’est pas exhaustive.
On a 70 noms.
Ces 70 noms représentent les principaux courants.
Si vous avez le temps, lisez ce chapitre 10 avec un dictionnaire.
Vous allez voir à quoi correspondent tous ces noms.
Il y a presque une histoire racontée au travers des noms.
On ne va pas rentrer dedans.
On n’a pas le temps.
Mais je voudrais juste faire deux remarques.
La première, c’est qu’on trouve ici la naissance de beaucoup de peuples.
Cuche pour les Éthopiens, Misraim pour l’Égypte, Canaan pour les peuples de Palestine, on trouve les Amoréens, les Guérassiens, les Hébreux, etc.
Et à chaque fois que vous lisez des noms, vous avez des peuples qui naissent derrière.
Ça fait résonner ces peuples qui se répandent sur toute la Terre.
Et ça nous rappelle ce commandement de Dieu qui était de se disperser, de remplir la Terre de sa gloire.
Mais le deuxième remarque, c’est que quand on lit le chapitre 11, on voit qu’ils ne se sont pas dispersés.
Ils se sont rassemblés.
Et je ne rentre pas dans les détails, mais en fait, quand on lit le chapitre 10, on voit que c’est très tardivement que le peuple va se disperser.
C’est dans les toutes dernières générations, au temps de Nimrod, au temps de Babel.
Et l’introduction nous montre que même après le déluge, les hommes ont continué à faire ce qu’ils ont toujours fait, à s’opposer au plan de Dieu.
Et maintenant, je vous propose qu’on puisse lire dans la Genèse, au chapitre 11, les versets 1 à 9.
« Toute la Terre avait une seule langue et les mêmes mots.
Après avoir quitté l’Est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Chinéard et s’y installèrent.
Ils se dirent l’un à l’autre, ‘Allons, faisons des briques et cuisons-les au feu.’
La brique leur servit de pierre et le bitume de ciment.
Ils dirent encore, ‘Allons, construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel, et faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la Terre.’
L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que construisaient les hommes, et il dit, ‘Les voici qui forment un seul peuple et qu’ils ont tous une même langue, et voilà ce qu’ils ont entrepris.
Maintenant, rien ne les retiendra de faire tout ce qu’ils ont projeté.
Allons, descendons, et brouillons leur langage afin qu’ils ne se comprennent plus mutuellement.’
L’Éternel les dispersa de là sur toute la surface de la Terre.
Alors, ils arrêtèrent de construire la ville.
C’est pourquoi on l’appela Babel, parce que c’est là que l’Éternel brouilla le langage de toute la Terre, et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la surface de la Terre.
Alors, à quoi ressemble l’orgueil ?
Après le déluge, l’humanité se résume en une famille, et cette famille se met rapidement à grandir, elle forme un peuple, et ce peuple, il nous est dit, il forme une seule langue, il est uni, il s’installe dans la plaine de Shinar.
Et là, ils sont un peu comme nous au début de l’année.
Et maintenant, qu’est-ce qu’on va faire ?
C’est quoi le prochain projet qu’on pourrait avoir tous ensemble ?
C’est quoi notre prochain objectif ?
Et ils commencent à parler entre eux, et là, il y a une idée qui commence à se forger.
Allons, faisons-nous une ville, une tour dans le sommet, tous le ciel.
À première vue, pas de souci, il n’y a pas de problème à vouloir bâtir des gratte-ciels, il n’y a pas de problème à vouloir faire des grands projets.
Et avant de parler d’orgueil, je voudrais être sûr qu’on est bien d’accord avec deux, trois choses.
Il n’y a rien de mal à travailler pour être le meilleur dans son domaine.
Il n’y a rien de mal à vouloir construire une grande entreprise.
Il n’y a rien de mal à devenir immensément riche.
Il n’y a rien de mal à vouloir bâtir une immense église.
Il n’y a rien de mal à vouloir être un homme politique influent.
Il n’y a vraiment rien de mal dans tout cela.
Ça marche.
La question n’est pas là.
La question c’est pourquoi.
Pourquoi ?
Pourquoi le voulons-nous ?
Pourquoi voulons-nous accomplir de grandes choses ?
Ou à l’inverse, pourquoi évitons-nous de faire de grandes choses ?
Pourquoi se contenter d’être moyen ou médiocre dans son domaine ?
Pourquoi ne rien chercher à construire dans sa vie ?
Pourquoi ne pas vouloir être riche, mais juste pas pauvre ?
Pourquoi ne voulons-nous pas une grande église ?
Pourquoi désirons-nous n’être responsables de rien ?
En fait, l’orgueil peut nous pousser à vouloir de grandes choses ou nous pousser, par peur de l’échec, à refuser ces mêmes grandes choses.
Et souvent, nous naviguons tour à tour entre ces deux options.
Nous désirons des grandes choses et nous refusons des grandes choses.
Certains vont dire « une grande église, oui, mais une grande entreprise, non ».
Et d’autres vont dire exactement l’inverse.
« Une grande église, non, mais une grande entreprise, oui. »
Et ma question est encore une fois.
Pourquoi ?
Pourquoi est-ce que nous voulons ce que nous voulons ?
Pourquoi est-ce qu’ils voulaient construire une tour qui atteigne le ciel ?
En fait, ils le font pour se faire un nom et ne pas être dispersés.
Se faire un nom, être reconnus, s’élever au-dessus du monde, travailler à sa propre gloire.
Et Dieu ne nous a pas créés pour que nous nous fassions un nom.
Il ne nous a pas créés pour que nous existions par-dessus les autres.
Il ne nous a pas créés pour que nous soyons reconnus parmi les autres.
Il ne nous a pas créés pour que nous travaillions à notre propre gloire, mais à la sienne.
Et voici l’essence de l’orgueil.
S’approprier ce qui revient à Dieu seul, se faire un nom, rechercher sa propre gloire.
Peut-être que certains d’entre nous vont se dire « Ok, je suis d’accord.
Nous n’avons pas à nous glorifier, mais Dieu non plus finalement.
Ce n’est pas la conception que j’ai de Dieu.
Un Dieu qui recherche sa propre gloire, qui veut se glorifier par-dessus tout.
Ce n’est pas comme ça que je comprends Dieu. »
Et d’autres diront « Non, non, Dieu est juste.
Alors il est juste qu’il recherche sa propre gloire. »
Mais de la même manière, je pense que je peux aussi me faire un nom et laisser une trace dans l’histoire.
Le problème de ces deux positions est exactement le même en fait.
C’est minimiser la différence radicale qu’il y a entre nous et Dieu.
Dieu est saint.
En fait, il est saint, ça veut dire qu’il est autre, qu’il n’a aucun rapport avec nous.
Il n’est pas de la même nature que nous.
Vous savez, dans l’Apocalypse V, les chérubins qui sont les anges qui sont chargés de protéger sa sainteté, les anges qui sont censés être les plus proches de Dieu, eux-mêmes doivent se couvrir le visage parce qu’ils ne peuvent pas s’approcher de lui.
Ils ne peuvent pas le voir et ils crient constamment « Saint, saint, saint ! »
Et Dieu est parfaitement, infiniment saint.
Il est parfaitement, infiniment sage.
Il est parfaitement, infiniment bon.
Et pas nous.
Comparé à Dieu, nous ne sommes rien.
Dans un psaume, il est dit que nous sommes comme des sauterelles comparées à Dieu.
Vous savez pourquoi des sauterelles ?
Parce qu’on ne les voit pas dans l’herbe.
Nous sommes comme des sauterelles qu’on ne voit pas dans l’herbe comparées à Dieu.
Il faut qu’on fasse des bons pour qu’on nous voie dépasser de l’herbe.
Alors nous voulons exister.
Et tous les problèmes du monde découlent de cela.
Trois jugements qui découlent de la même chose.
L’orgueil de l’homme qui veut exister sans Dieu.
Toutes les souffrances, toutes les douleurs, toutes les peines viennent du fait que nous voulons nous faire un nom.
Lorsque Dieu se fait un nom, tout est bon, beau.
Sa gloire est bienveillante, elle est taimante, elle contribue à la beauté de ce monde.
Quand nous voulons nous faire un nom, nous le dégradons.
C’est juste le summum de l’arrogance et de l’égocentrisme.
C.S.
Lewis a dit dans son livre « Les fondements du christianisme » « Selon les enseignants chrétiens, le vice essentiel, le mal suprême, c’est l’orgueil.
L’immoralité, la colère, la gourmandise, l’ivronnerie et toutes ces choses ressemblent à des piqûres de puces en comparaison.
C’est par l’orgueil que le diable est devenu le diable.
L’orgueil conduit à tous les autres vices.
C’est l’état d’esprit anti-Dieu par excellence. »
Et lorsque Jésus nous enseigne à prier, sa première demande, c’est que le nom de Dieu soit sanctifié, que la réputation, la beauté, la gloire de Dieu soient reconnues.
Avez-vous conscience de votre besoin de vous faire un nom ?
Je reste encore avec C.S.
Lewis qui nous donne une piste de réflexion pour évaluer notre propre orgueil.
Il dit « Si vous voulez savoir dans quelle mesure vous êtes orgueilleux, le mieux c’est de vous demander à quel point j’exècre l’orgueil quand un snob m’inflige un affront, qu’on refuse de me porter la moindre attention, qu’on m’interrompt dans mes propos, qu’on me traite avec condescendance ou qu’on parade devant moi.
Plus on est orgueilleux, plus on déteste ce vice chez les autres. »
Pourquoi cherchez-vous à vous faire un nom ?
Pourquoi voulez-vous être admiré ?
Pourquoi cherchez-vous à atteindre les buts que vous vous êtes fixés ?
Ou au contraire, pourquoi les refusez-vous ?
Est-ce que dans vos projets, dans ces prochaines semaines, dans ces prochains mois, est-ce que vous essayez de vous faire un nom ?
Ou est-ce que vous essayez de faire reconnaître la grandeur du nom de Dieu ?
Qu’est-ce qui motive ?
Dans ce texte, ce qui les motive, c’est la peur.
Ils avaient peur d’être dispersés.
« Allons, construisons-nous une ville et une tour dans le sommet.
Touche le ciel, faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la Terre. »
Ils avaient peur de ne plus être ensemble, peur d’être isolés, peur d’être sans défense, peur d’être attaqués, peur d’être blessés, peur de mourir s’ils se dispersaient.
Ce qui nous pousse à nous faire un nom, c’est ce sentiment d’insécurité, ce sentiment que nous sommes insignifiants et que nous ne voulons pas l’être.
On peut vivre sa vie assez intensément sans trop y penser.
Et puis il y a des moments où on se dit « Que vais-je devenir ?
Que restera-t-il de moi quand je mourrai ?
Qui sera là le jour de mon enterrement ?
Qui se souviendra de moi, de ce que j’ai fait dans 5, 10, 15 ans ? »
Alors ils ont voulu se faire un nom.
Ils ont bâti une tour qui s’élève vers le ciel.
Il y a une forme d’héritage qu’ils allaient laisser aux générations qui allaient venir.
Mais il y a aussi une quête, une quête vers le ciel, une quête vers l’éternité.
C’est le refus de disparaître, c’est le refus de mourir.
Ils ont une quête vers le ciel et il y a un seul absent, c’est Dieu.
Dans leur quête d’éternité, Dieu est absent.
Dieu qui leur avait demandé de se répandre sur toute la terre pour refléter sa gloire, Dieu qui leur avait promis un libérateur qui les délivrerait de la mort, est absent.
L’orgueil, c’est exclure Dieu de nos vies.
Elle n’ira pas plus loin.
Sans Dieu, nous sommes insignifiants.
Alors il faut faire quelque chose.
Il faut faire quelque chose qui nous donnera de l’importance.
Quelque chose qui nous rendra fiers de nous-mêmes, quelque chose qui rendra fiers nos parents, quelque chose qui rendra fiers ceux qui nous aiment, ceux qui comptent pour nous, quelque chose qui nous permettra de nous démarquer dans notre travail, quelque chose qui nous donnera un sentiment de sécurité.
Dans cette année à venir, vous avez des décisions à prendre à propos de votre carrière, de vos relations, de vos finances.
Voici quelque chose qu’on m’avait suggéré il y a quelques années.
Une question.
Est-ce que tu es libre et heureux dans ce que tu projettes ou est-ce que tu es anxieux ?
Est-ce qu’il y a toute une série de « et si, et si, et si, et si » qui tourne dans ta tête ?
Comment est-ce que Dieu était présent dans ta décision ?
Est-ce que tu t’appuies sur ses promesses ?
Est-ce que tu obéis à ses commandements ?
Ou est-ce que le but de cette décision, c’est de te faire un nom ou même de protéger le nom que tu penses avoir ?
Quelles conséquences de l’orgueil ?
Dans ce texte, ce qui est marquant, c’est que la conséquence de l’orgueil est décrite comme une succession de folies.
La première folie, croire que parce que nous sommes unanimes, nous allons dans la bonne direction.
Allons, fabriquons, faisons-nous.
Et ce texte nous montre une assez belle humanité, unité qui est plutôt remarquable dans l’humanité, en fait.
Ils sont tous d’accord, ils ont tous voté oui, construisons.
L’unité ne devrait pas être la conséquence du fait que nous sommes tous du même avis, mais du fait que nous reconnaissons que notre avis n’est pas plus valable que celui des autres.
Je la refais.
L’unité ne devrait pas être la conséquence du fait que nous sommes tous du même avis, mais du fait que nous reconnaissons que notre avis n’est pas plus valable que celui des autres.
Et donc que nous nous soumettons joyeusement aux autres.
Dans ces moments où nous sommes frustrés, en colère, parce que les projets ne vont pas dans la direction que nous voudrions, Dieu nous montre la folie de notre orgueil.
Deuxième folie.
Les choses les plus grandes que nous pouvons réaliser ne sont rien aux yeux de Dieu.
Regardez avec moi le verset 5.
Qu’est-ce qui se passe dans le verset 5 ?
Ils sont en train de construire une tour qui monte jusqu’au ciel.
Et au verset 5, « Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que baptisaient les humains ».
Alors Dieu était parfaitement au courant de ce qui se passait.
En fait, avant même qu’ils commencent à poser la première brique, Dieu savait ce qu’ils allaient faire.
Mais regardez, les hommes se réunissent, ils construisent une tour qui doit s’élever.
Et Dieu, il est au ciel, il dit « Mais je ne vois rien.
Vous avez commencé à monter des briques là parce que…
» Moi, je ne vois rien d’ici.
Il faut que je descende.
Notre orgueil nous ment.
Rien de ce que nous pouvons faire peut impressionner Dieu.
Vous pouvez être le plus grand musicien du monde, vous pouvez bâtir un empire financier, vous pouvez faire une méga église qui rassemble des milliers de chrétiens profondément engagés pour Christ.
Et rappelez-vous, ce ne sont pas des mauvaises choses.
Mais Dieu devra toujours descendre pour voir ce qui se passe.
Rien ne pourra vous faire apparaître grand aux yeux de Dieu.
Troisième folie.
Les choses les plus grandes que nous pouvons réaliser ne sont pas durables.
Et dans le texte, l’auteur s’amuse, il fait un espèce de jeu de mots.
En fait, pour comprendre le jeu de mots, il faut savoir qu’en hébreu, on n’écrit qu’avec les consonnes.
Les voyelles ne sont pas dans le texte, donc vous lisez les consonnes et vous devez deviner quelles sont les voyelles pour lire.
Et en fonction du contexte, on va retrouver l’idée.
Il y a plusieurs mots qui sont écrits exactement avec les mêmes consonnes.
« Fabricons », « briques », « construisons » sont écrits avec ces mêmes consonnes.
Et ces mêmes consonnes, si on n’a pas de voyelles, font le son « blebleble ». « blebleble » et « bleblele », c’est « babel ».
Ce sont les mêmes consonnes que « babel ».
Et en fait, ce jeu de mots nous montre que du point de vue de l’auteur, avant même que Dieu descende, avant même qu’il conçoive l’idée, qu’il construise le germe de l’échec et de la folie, de la réalisation était déjà là.
C’était déjà « blebleble » avant même qu’ils aient monté leurs briques.
Dans un monde déchu, rien ne dure.
Quel est votre plus beau rêve ?
Quel est votre plus grand espoir de réalisation ?
Qu’en restera-t-il dans cinq, dix, cent ou mille ans ?
Vous ne pouvez laisser derrière vous aucun héritage qui soit, rien qui soit éternel.
Vous ne ferez pas, vous ne transformerez pas ce monde qui est profondément déchu.
Quatrième folie.
Bâtir sur nos craintes ne permet pas d’y échapper.
Regardez avec moi au verset 8.
« Le Seigneur les dispersa de là sur toute la terre, ils cessaient de bâtir la ville.
» En fait, ce qui les a motivés, c’était la peur, ils avaient peur d’être dispersés.
Et bien maintenant, ils sont plus que dispersés.
Parce que non seulement ils sont plus dispersés qu’ils ne l’auraient jamais été, mais en plus, ils ne se comprennent plus.
Ils sont complètement désunis.
L’anxiété, c’est souffrir aujourd’hui pour ce qui pourrait ne pas arriver demain.
Vous êtes anxieux ?
L’anxiété, c’est souffrir aujourd’hui pour ce qui pourrait ne pas arriver demain.
Quelles sont les peurs qui vous poussent à faire des projets ?
L’insécurité financière.
Vous savez, cette insécurité financière qui nous pousse à travailler jour et nuit et finir par détruire la famille pour laquelle nous voulions protéger.
Combien de personnes sont effrayées par la maladie et se sont détruits la santé avec toutes sortes de régimes et d’abstinences ?
L’ecclésiaste essaye de se faire un nom en accumulant sagesse, richesse, plaisir.
Puis il prend du recul et il réalise que sages, insensés, riches, pauvres, ceux qui profitent de la vie et ceux qui souffrent, meurent tous de la même façon.
L’orgueil est une folie.
L’orgueil est une folie.
C’est le nom de Dieu.
C’est le nom que Dieu donne à l’orgueilleux.
Pourtant, à chaque fois que notre orgueil dicte nos décisions, nous trouvons ça absolument raisonnable.
Vous savez, c’est un peu comme cet homme dans l’huile douce.
Ce riche qui se demande « mais qu’est-ce que je vais faire de toutes ces récoltes ?
» « Ah, j’ai une idée !
» « Tu as beaucoup trop de biens en réserve.
Construis encore des greniers toujours plus grands.
» Et Dieu lui dit « homme fou, homme dépourvu de bon sens, cette nuit même ton âme te sera redemandée.
Et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ?
» Le point de vue de Dieu sur l’orgueilleux, c’est qu’il est un fou.
Complètement déraisonnable.
De son point de vue, son projet était du bon sens, parce que son orgueil le rendait aveugle à son besoin d’affirmation et de puissance.
Aux yeux de Dieu, il est un insensé, un fou, parce que l’orgueil est une folie.
Le nom que Dieu nous donne à chaque fois que nous sommes conduits par notre orgueil, c’est celui de fou, de fou.
Y a-t-il une solution à l’orgueil ?
Est-ce qu’on peut trouver un brin d’espoir dans ce passage ?
En fait, le plus grand problème qu’il y a avec l’orgueil, et peut-être ce qui le démarque le plus des autres péchés, c’est que lorsque nous l’apercevons chez nous, nous voulons le guérir.
Jusque-là, vous me dites « c’est pas mal ».
On s’aperçoit qu’on est orgueilleux, on veut le guérir.
Pourquoi on veut le guérir ?
Parce qu’on veut être humble.
Pourquoi est-ce qu’on veut être humble ?
Parce qu’on veut être connu comme une personne humble.
Pourquoi ?
Pour être reconnu, admiré, pour notre humilité.
Et en fait, on veut se faire un nom, un nom humble.
Et le summum des noms pour les chrétiens, c’est d’être identifié comme humble.
Ça, c’est pas de l’humilité, c’est de l’orgueil.
C’est compliqué de traiter l’orgueil.
Parce qu’à chaque fois que nous voulons le traiter, nous devenons orgueilleux dans notre façon de le traiter.
Vous savez, je prépare ma prédication tranquillement, et puis il y a des questions qui m’assaillent.
Il y a des questions qui sont légitimes.
Est-ce que ce que je suis en train d’écrire, c’est fidèle à la parole de Dieu ?
Oui, c’est légitime.
Est-ce que c’est clair et compréhensible pour tous ?
Souvent, je me pose des questions, mais la question est légitime.
Il y a aussi des questions qui le sont moins.
Est-ce que ça va porter du fruit ?
Vous savez, c’est un peu comme une rue verglacée bien glissante.
Vous bougez, et vous êtes en bas.
Est-ce que ma prédication va porter du fruit ?
Est-ce que ça va changer la vie d’une personne ?
Est-ce que ça va changer la vie de deux personnes ?
Est-ce que ça va changer la vie de l’Église ?
Pourquoi ?
Parce que je veux me faire un nom.
Je veux être reconnu comme un bon prédicateur.
Quel est le seul remède à notre orgueil ?
En fait, ce remède nous est donné par la structure de notre passage.
Si tu peux…
Regardez avec moi.
Les quatre premiers versets nous parlent de l’orgueil de l’homme qui essaye de se faire un nom.
Et les quatre derniers versets nous parlent de ce que Dieu fait pour anéantir ce projet.
Et au milieu, on a le tournant de l’histoire.
Pour résoudre notre problème de grandeur, Dieu descend.
Et il doit descendre lui-même.
Il doit descendre pour apporter le jugement et la grâce.
Pour résoudre notre problème d’orgueil, la solution n’est pas en nous.
Il faut que Dieu descende.
Regardez encore avec moi au verset 6.
Dieu dit.
Les voici qui forment un seul peuple.
Ils ont tous une même langue.
Et voilà ce qu’ils ont entrepris.
Maintenant, rien ne les retiendra dans tout ce qu’ils ont projeté.
L’orgueil les a poussés à construire une tour qui monte jusqu’au ciel.
Et Dieu dit.
Mais c’est sans fin.
L’orgueil est sans fin.
Ils iront toujours plus loin.
Un peu comme cet homme riche, il faut toujours vendre pour acheter des greniers plus grands.
Peut-être que vos ambitions vous semblent raisonnables aujourd’hui.
Mais si vos ambitions sont basées sur le fait de vous faire un nom, elles n’auront jamais de fin.
Et par grâce, Dieu vient pour les juger.
Dans la mesure où il réduit leur capacité à faire le mal.
Le problème n’était pas de faire une tour, mais de vouloir se faire un mal, un nom.
Et c’est ça qui a infecté le projet dès la racine.
Vous savez, le péché commence souvent au niveau individuel et il s’arrête rarement là.
Il contamine les familles, les groupes, les sociétés.
Et Dieu, dans sa grâce, intervient.
Il brise leurs projets, il brouille leur langue, il met la fin à leurs rêves de grandeur.
Et de la même façon, Dieu intervient dans nos vies.
Il descend, il intervient dans nos vies.
Quels sont les rêves que Dieu a brisés dans vos vies ?
Une grande carrière ?
Un mariage idyllique ?
La sécurité financière ?
La santé ?
Une relation à laquelle vous teniez ?
Est-ce que vous vous êtes déjà retrouvé perdu, confus ?
Pourquoi ?
Que se passe-t-il ?
Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?
Pourquoi est-ce que ça se produit ?
Dans cette incompréhension, Dieu nous humilie.
Il nous pousse à nous tourner vers lui pour que nous placions notre confiance en lui.
Comment est-ce que Dieu guérit notre orgueil ?
En descendant.
Jésus-Christ est descendu.
Lorsque je lutte contre mon péché d’orgueil, je reconnais qu’il n’y en a qu’un seul qui ait vécu une vie parfaitement humble.
Jésus-Christ.
Lui qui était Dieu a quitté la gloire du ciel pour s’abaisser et venir jusqu’à nous comme un serviteur.
Tout ce qu’il a fait de toute sa vie terrestre était motivé par l’amour de son Père et de ses prochains.
Alors qu’il s’approche de la croix, Jésus est troublé.
Et voici ce qu’il dit.
« Maintenant mon âme est troublée.
Que dirais-je, Père ?
Délivre-moi de cette heure.
» « Non, mais c’est pour ça que je suis venu à cette heure.
» « Père, révèle la gloire de ton nom.
» Il est allé volontairement sur la croix.
Il a subi la colère infinie de Dieu envers le péché.
Il est mort pour mon orgueil, pour votre orgueil.
Notre orgueil nous pousse à vivre pour lui-même, mais lui, il est mort pour nous.
Il est mort pour toutes nos vaines tentatives de se faire un nom, pour nos vaines tentatives d’exister.
À la croix, Jésus crie, « Tu n’as pas besoin de te faire un nom.
Tu peux cesser de faire des efforts.
Arrête de te fatiguer.
Ne construis pas des tours.
Tu n’en as pas besoin pour t’approcher de moi, parce que c’est moi qui suis descendu jusqu’à toi.
» À la croix, dans la personne de Jésus.
Et puis dans la pentecôte, dans la personne du Saint-Esprit.
À la pentecôte, la malédiction de Babel est inversée.
Des personnes de toutes langues, de toutes nations, ont entendu le message de l’Évangile dans leur propre langue.
L’Esprit de Jésus s’est répandu sur son peuple.
Celui qui a reçu le nom le plus élevé, le nom qui est au-dessus de tout nom, vit en nous.
Jésus est descendu, il s’est associé à nous.
Il vient vivre en nous.
Le remède contre l’orgueil, c’est d’admettre que nous ne pouvons pas lutter contre nous-mêmes, mais que nous pouvons vivre l’humilité de Jésus en étant transformé, conduit par son Esprit.
Son Esprit vit en nous, nous poussera toujours à glorifier le Père, en l’aimant et en aimant notre prochain.
L’Esprit de Christ nous libère de la crainte, de nos peurs, de notre besoin de réussir, de notre besoin de faire un nom.
Vous savez à quoi cela ressemble d’être vraiment humble ?
Je voudrais citer encore une fois C.S.
Lewis.
« Si nous venions à rencontrer une personne véritablement humble, » dit Lewis, « jamais nous ne repartirions en pensant qu’elle était humble.
» Elle ne nous raconterait pas constamment qu’elle n’est personne, car une personne qui ne cesse de dire qu’elle n’est personne est en fait quelqu’un d’obsédé par lui-même.
La chose dont nous nous rappellerions d’une rencontre avec une personne évangéliquement humble, c’est combien elle semblerait totalement intéressée par nous.
Car l’essence de l’humilité évangélique, ce n’est pas de se sous-évaluer, ni de se sur-évaluer, mais simplement d’être moins centré sur soi.
L’humilité, selon l’Évangile, consiste à ne pas devoir constamment penser à nous-mêmes, à ne pas devoir ramener tout à nous-mêmes.
C’est la fin des pensées telles que « Je suis dans cette pièce avec ces personnes, de quoi ai-je l’air ?
Est-ce que je suis ici à ma place ?
» La véritable humilité, selon l’Évangile, signifie d’arrêter d’associer chaque expérience, chaque conversation avec moi-même.
En fait, j’arrête simplement de penser à moi.
La liberté dans l’oubli de soi, le repos béni que seul l’oubli de soi apporte.
Que Dieu nous remplisse par sa parole, de son esprit, pour que nous puissions, comme Paul, nous exclamer chaque jour de notre vie.
J’ai été crucifié avec Christ, et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi.
Si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi du Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré du même pour moi.
Que dans cette nouvelle année, ce ne soit pas la taille de nos projets qui nous questionnent, mais la motivation pour laquelle nous voulons les mener.
Sommes-nous conduits par l’Esprit pour glorifier Dieu, notre Père ?
Nous pouvons répondre à la parole de Dieu par un chant, et je vais demander à l’équipe de me rejoindre.
Un chant qui nous rappelle que l’humidité de Christ la conduit à quitter la gloire de son ciel pour nous racheter, et nous engage à le glorifier par nos vies, pour que sa gloire se répande sur la terre.
Je vous propose qu’on puisse se lever et chanter tous ensemble « Christ est la lumière du monde ».
Jean-Jacques Riou est directeur des sites Évangile 21 et La Rébellution. Il sert en tant que pasteur à l’Eglise de l’Action Biblique à Étupes. Il est marié à Aude et père de deux garçons.