Avez-vous déjà ressenti que vos souffrances étaient minimisées par ceux qui vous entourent, vous laissant avec un sentiment de solitude et d’incompréhension ? Dans un monde où la douleur est souvent banalisée, comment pouvons-nous trouver une véritable consolation et espérance ? À travers l’histoire de Job, découvrons une perspective qui nous permet de regarder nos souffrances en face, de les partager sans honte, et de les traverser avec une espérance renouvelée. Ensemble, explorons comment une vision plus grande de Dieu peut transformer notre manière de vivre les épreuves.
Transcription
Je suis sûr qu’il vous est déjà arrivé de vous plaindre de quelque chose qui vous arrivait et que quelqu’un de votre entourage rempli de bonnes intentions vous a dit « allons, allons, ne te plains pas, ça pourrait être pire ».
Est-ce que ça vous a aidé ?
Pas sûr ?
Moi je suis le grand spécialiste de cette approche en fait.
Demandez à Suzanne, mon épouse, depuis presque 20 ans qu’on est mariés, combien de fois elle m’a entendu dire « allons chérie, c’est pas si grave, on a déjà de la chance d’être en vie, d’avoir un logement et de quoi se nourrir, franchement ce problème là c’est un problème de riches, on devrait pas se plaindre ».
Et il me semble que jamais Suzanne ne m’a répondu « oh merci mon chéri, tu as vraiment su trouver les mots pour me consoler et me rassurer ».
Et bien comme Suzanne, vous avez peut-être vous aussi dans votre entourage quelqu’un comme ça, quelqu’un comme moi, un vieux misanthrope sans coeur qui vous rappelle en permanence que si vous allez mal finalement c’est pas si grave parce qu’il y a toujours pire dans la vie.
Imagine comment ça pourrait être pire et maintenant réjouis-toi !
Et c’est pas impossible que ce soit vos amis chrétiens qui vous disent ça ou qui vous font comprendre ça, peut-être même le pasteur, à force de répéter chaque semaine à l’église que les humains sont de terribles pécheurs qui ne méritent qu’une chose finalement par nature, c’est d’être éternellement séparés de Dieu et de brûler en enfer.
Ah ben dans ces conditions effectivement, les souffrances qu’on traverse ici bas sont pas si terribles que ça.
Soyons reconnaissants parce qu’on mérite tellement pire.
Et j’ai remarqué que cette insistance sur notre indignité qui est assez caractéristique en fait de notre milieu réformé confessant, réformé évangélique où on a une doctrine vraiment très robuste du péché et de la chute, ce qu’on appelle parfois la doctrine de la dépravation totale, et bien cet accent qu’on met là dessus peut produire une sorte de résignation face à la souffrance.
Et je dis ça en rigolant mais moi je suis très attaché à la doctrine de la dépravation totale, c’est une très bonne doctrine.
Mais ça peut produire une sorte de résignation face à la souffrance.
Il y a des trucs qui me font souffrir, ben c’est pas grave en fait parce que je mérite pas mieux alors je vais pas me plaindre.
Est-ce que c’est comme ça qu’on doit affronter la souffrance dans la vie en fait ?
En se faisant une raison, en acceptant avec philosophie qu’on est des êtres fragiles et que la vie c’est dur.
Quand on fait ça on est capable d’instaurer une véritable culture ou une ambiance, une atmosphère si vous préférez, dans nos familles, dans l’église, où celui qui se plaint est mal vu.
Celui qui parle de ses problèmes c’est celui qui n’a pas encore les épaules très solides en tant que croyant.
C’est celui qui n’a pas encore appris l’endurance de la foi, dit-on.
Bref c’est un faible.
Tandis que la maturité elle ça consisterait à serrer les dents et à continuer d’avancer.
Ça vous est jamais arrivé d’hésiter à parler de vos problèmes à vos amis chrétiens parce que vous aviez peur d’avoir l’air bête et de vous dire « bon c’est quoi finalement ces petits problèmes que j’ai ».
Je suis sûr qu’ils ont aussi des problèmes, peut-être des trucs pires, mais on dirait bien qu’ils arrivent à vivre avec.
Je vais passer pour quoi moi si je commence à parler de mes soucis.
Et petit à petit on se retrouve à minimiser la douleur réelle de nos souffrances.
On se dissuade implicitement les uns les autres d’en parler.
On instaure une forme de déni collectif qu’on assimile à de la foi.
Et quand finalement on n’arrive tout simplement pas à surmonter la difficulté et qu’on craque, on a honte et on culpabilise.
Mais vous savez quoi la Bible nous propose une autre voie.
Elle nous propose non pas de souffrir avec résignation mais de souffrir avec espérance.
Et c’est pas du tout pareil.
C’est ce qu’on va voir dans le passage qu’on va prendre maintenant dans le livre de Job.
On arrive à la toute fin d’une section qui a commencé au chapitre 4 et où les trois amis de Job s’entretiennent avec Job ou plutôt se disputent avec Job parce qu’ils n’ont pas du tout la même analyse que Job de ce qui est en train de lui arriver.
Le malheur s’est abattu sur Job et ses amis pensent qu’il a fait quelque chose pour mériter ça.
Tandis que lui Job est convaincu que non.
Et maintenant dans le passage qu’on va lire c’est Bildad, le nom d’un de ses amis, qui va prendre la parole maintenant pour terminer ce cycle.
Et vous allez voir qu’il lui reste plus grand chose à dire.
Et c’est un peu comme s’il jetait l’éponge finalement.
En fait les trois amis de Job sont à court d’arguments.
Ils savent plus quoi dire.
Ils sont essoufflés.
Ils sont peut-être même un peu désespérés par l’obstination de Job.
D’ailleurs le troisième ami, Tsofar, lui prendra même pas la parole une troisième fois.
Il n’en peut plus.
Les trois amis en tout cas se rendent compte que Job reste ferme dans ses convictions et donc Bildad en dernier recours va pointer ce qu’il pense être le cœur du problème.
C’est que Job s’imagine à la base qu’il est possible même pour un homme d’être juste devant Dieu.
Mais l’homme le plus intègre sur terre n’est quand même pas juste devant Dieu d’après Bildad.
Et donc même si Job n’a pas commis de péché particulier, admettons que Job n’a pas commis de péché particulier, de toute façon il ne devrait pas se plaindre.
Puisque de toute façon il ne peut pas être foncièrement juste devant Dieu.
Mais Job va répondre à ça et à travers sa réponse on va comprendre que Job a une vision de Dieu qui est plus complète et plus grande encore que celle de Bildad.
Et c’est cette vision de Dieu qui jusqu’ici en fait a aidé Job dans ses souffrances et qui lui a permis d’échapper au désespoir.
Tandis que ses amis eux ils font que l’enfoncer et l’enfoncer encore plus.
Et donc la leçon de ce texte pour nous aujourd’hui si on veut affronter la souffrance autrement que par la résignation, c’est qu’on peut considérer toutes nos souffrances des plus petites aux plus grandes avec espérance.
On peut les regarder en face, on peut en parler sans honte et sans complexe, comme Job en fait.
Parce que justement nos souffrances sont un affreux défaut de notre existence et elles ne vont pas perdurer éternellement.
Lisons au chapitre 25 du livre de Job.
Bildad de Shua prit la parole et dit « la domination et la terreur appartiennent à Dieu, il établit la paix dans les lieux célestes.
Y a-t-il une limite au nombre de ses troupes ?
Comment un homme serait-il juste devant Dieu ?
Comment celui qui est né de la femme serait-il pur ?
Voici que la lune même n’est pas brillante et que les étoiles ne sont pas pures à ses yeux.
Combien moins l’homme qui n’est qu’un ver, le fils d’homme qui n’est qu’un vermisseau ? »
Job répondit « comme tu sais bien venir en aide à celui qui n’a pas de force, comme tu sais bien sauver le bras qui n’a pas de puissance, comme tu sais bien conseiller celui qui n’a pas de sagesse.
Quelle puissance de raisonnement tu fais connaître ?
À qui s’adressent tes propos et qui est-ce qui t’inspire ? »
Les défunts tremblent au dessous des eaux et de leurs habitants.
Devant lui le séjour des morts est nu.
L’abîme de perdition n’a point de voile.
Il étend le septentrion sur le vide, il suspend la terre sur le néant, il renferme les eaux dans ses nuages et les nuées ne crèvent pas sous leur poids.
Il couvre la face de son trône, il déploie sur lui sa nuée, il a tracé un cercle à la surface des eaux jusqu’à la limite entre la lumière et les ténèbres.
Les colonnes du ciel s’ébranlent et s’étonnent à sa menace.
Par sa force il fait trembler la mer, par son intelligence il en brise l’orgueil, par son souffle le ciel devient immaculé.
Sa main transperce le serpent fuyard.
Si tels sont les moindres de ses actions et combien léger est l’écho que nous en percevons, alors qui comprendra le tonnerre de sa puissance ?
Je vous invite à prier avant d’aller plus loin.
Merci notre Dieu pour ta parole.
Nous te prions s’il te plaît de nous aider par ton Saint Esprit maintenant afin que nous soyons attentifs à ce que tu veux nous dire et que nous sachions le mettre en pratique dans notre vie.
Amen.
Nos souffrances sont un affreux défaut de notre existence et elles ne vont pas perdurer éternellement.
Alors premier point souffrir c’est normal.
Alors le texte vous avez vu il commence avec Bildad qui prend la parole donc une dernière fois dans ce cycle d’échange entre Job et ses amis et Bildad il dit à Job en gros « bon Job j’en ai marre dois-je te rappeler que Dieu est redoutable et pur et que nous on est faibles et impur et donc que personne ne peut prétendre être amis avec Dieu donc que tu es péché précisément d’une manière ou d’une autre même si toi tu le vois pas moi mais bon Bildad moi j’ai mon avis mais on y va on en parle pas toi peut-être que tu le vois pas mais au moins tu devrais juste accepter que ce malheur qui t’arrive c’est rien d’extraordinaire puisque de toute façon c’est ce que tu mérites par nature.
Il est impossible à un homme d’être juste devant Dieu.
Oui Bildad il est en train de sous-entendre que Job s’il avait une bonne perception de qui est Dieu il devrait même pas se plaindre.
Estime-toi heureux Job que Dieu ne t’ait pas encore écrabouillé comme le misérable vermisseau que tu es.
Bildad il est un peu virulent mais ce qu’il dit en soi est tout à fait vrai au chapitre 25.
Oui Dieu est l’éternel des armées le chef des légions d’anges dans le ciel celui dont le royaume s’étend dans tout l’univers versé 1 à 3 il établit la paix dans les lieux célestes c’est à dire qu’il impose sa paix il impose son règne partout personne ne peut lui résister un peu comme la Pax Romanas ou l’Empire Romain c’est à dire une paix obligée une paix impérialiste la paix de l’assujettissement à une autorité supérieure irrésistible.
Dieu est redoutable et Dieu est pur si pur que personne ne peut s’approcher de lui il est comme le soleil qui rayonne dans toute sa force.
Vous savez ce soleil que nous on connaît bien et qui rayonne tellement qu’à un million de kilomètres de sa surface il fait un million de degrés si la lune ou les planètes du système solaire s’approchaient du soleil elle serait toute consumée mais si le soleil lui s’approchait de Dieu c’est le soleil qui serait englouti et qui disparaîtrait même les étoiles ne sont pas pures aux yeux de Dieu dit Bildad versé 5 et il a raison et qu’est ce qu’on est nous les humains comparés à Dieu des vermisseaux des larves des petits asticots versé 6 et donc quelle est la logique de Bildad c’est que si on est des humains imparfaits qui vivons en présence d’un dieu parfait ça va être compliqué on va souffrir et c’est parfaitement logique ou normal parce qu’on peut pas se prévaloir d’autres choses devant un dieu si redoutable et pur c’est un peu comme quand on veut apprendre à jouer du violoncelle c’est normal que ce soit dur on veut jouer les suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach qui sont si redoutables et purs mais nous on n’est pas à la hauteur alors on s’y met mais ça va être dur il va falloir souffrir pour y arriver c’est comme quand on dit si on veut être beau il faut souffrir encore il faut souffrir pour réussir dans la vie et bien Bildad il est en train de dire il faut souffrir pour exister en tant qu’humain Job en admettant même que tu n’es rien fait particulièrement grave pour mériter spécifiquement ce malheur de toute façon en tant que misérable vermisseau devant dieu qu’est ce que tu croyais Job alors ce qui est drôle c’est qu’après avoir dit ça Bildad il dit plus rien et aucun de ses amis ne dit plus rien non plus peut-être parce que en disant ça il se rend compte que lui aussi puisqu’il est un être humain et bien logiquement lui aussi est un misérable vermisseau qui ne peut pas être juste devant dieu et donc son discours finit un peu en eau de boudin vous voyez Bildad se rend peut-être compte que selon sa logique ce qui arrive à Job pourrait aussi bien lui arriver à lui involontairement Bildad s’est mis sur un pied d’égalité avec Job en tout cas dans un sens Bildad a raison et ce que Bildad dit Job le sait déjà aucun être humain ne peut prétendre être sans péché devant dieu à part jésus mais ça Job il le sait pas encore aucun être humain ne peut faire valoir des mérites pour être bien traité par dieu en retour aucun être humain ne peut dire je suis digne d’être ami avec dieu donc dans un sens oui souffrir c’est normal étant donné qu’on est des êtres impurs qui vivons dans un monde impur devant un dieu qui lui est redoutable et pur voilà c’est la fin de ma prédication vous vous sentez mieux maintenant non non heureusement c’est que la fin de mon premier point deuxième point souffrir c’est problématique alors c’était pas la fin de ma prédication mais c’est la fin de la prédication de Bildad et Job réagit avec un sarcasme assez délicieux chapitre 26 verset 1 à 4 et ben merci Bildad tu as su trouver les mots juste pour me consoler me rassurer qu’est ce que je ferais sans toi Bildad mais où est ce que tu as trouvé une telle sagesse je suis rempli d’admiration et de gratitude je suis content de te connaître alors Job il sous-entend pas que ce que Bildad a dit était faux pas du tout il sous-entend que ce que Bildad a dit était vrai mais d’aucune utilité pour lui apporter la consolation oui c’est vrai qu’aucun homme n’est foncièrement juste devant dieu que personne ne peut prétendre être digne d’être amis avec dieu et donc que la vie c’est dur souffrir c’est normal ça fait partie de notre condition et après c’est pas parce que la souffrance est habituelle qu’elle n’est pas désagréable la souffrance est quand même problématique Job est en train de dire merci Bildad mais cette merveilleuse théologie que tu as cette superbe doctrine de la dépravation totale ne change absolument rien à ma douleur c’est pas en me rappelant que je suis un vermisseau devant un dieu redoutable et pur que mes enfants vont moins me manquer maintenant qu’ils sont morts ou que ces terribles ulcères qui me couvrent de la tête aux pieds vont me faire moins mal ou que je vais tout d’un coup me mettre à penser avec optimisme à l’avenir ça me fait penser à ce qui est arrivé il n’y a pas très longtemps quand ma maman ma maman m’a appelé légèrement inquiète pour me dire Alex est ce que tu pourrais venir à la maison s’il te plaît j’ai de l’eau qui sort sous mon évier qui s’écoule par terre dans la cuisine alors je pouvais pas venir tout de suite parce que j’étais en train de préparer ma prédication mais finalement je lui ai dit bon bouge pas j’arrive j’ai regardé sous son évier et ensuite j’aurais pu dire à ma maman mais ça a été super mal assemblé ton truc les flexibles sous le mitigeur sont tous pliés et tordus pas étonnant qu’il y en ait un qui soit percé en plus la vanne pour couper l’alimentation d’eau est défectueuse donc même quand on éteint il y a encore de l’eau qui arrive dans le circuit c’est vraiment mal fichu et puis franchement ce mitigeur regarde comme il est tout abîmé il a vraiment fait son temps voilà de rien au revoir alors j’aurais peut-être dit plein de trucs tout à fait vrai mais ça aurait aidé ma maman en rien c’est pas en décrivant le problème ou en l’expliquant ou en philosophant sur le problème que le problème va disparaître ou qui va devenir moins un problème il ya toujours de l’eau qui va s’écouler par terre dans la cuisine et ça va toujours être aussi embêtant peut-être même dangereux de la même façon on peut tout à fait reconnaître que ce que dit bildad est vrai et quand même désirer plus on peut reconnaître qu’on est des vermisseaux comparé à dieu et qu’on n’est pas digne d’être amis avec lui et quand même déplorer le malheur quand il survient dans notre vie parce que ça fait mal tout simplement le malheur la souffrance a fait mal oui la vie c’est dur je comprends pourquoi c’est dur et ça me dérange au plus profond de moi même c’est pas parce que souffrir c’est normal que souffrir c’est banal et ce qu’on a constaté chez job depuis le début de ce récit c’est que job n’a pas peur de se lamenter il se lamente ou plutôt il lamente sa situation c’est à dire il regrette il déplore sa situation parce que chez job ce qu’on a c’est pas un genre d’apitoiement malsain un centré sur lui même c’est tout simplement ce qu’on a chez job le fait de s’insurger en quelque sorte contre ce truc qui fait partie de son existence et qui fait tellement mal c’est normal peut-être mais c’est douloureux quand même et nous on doit pas avoir honte de nos souffrances non plus aujourd’hui quand quelque chose va pas dans notre vie il ya peut-être une explication certes peut-être que c’est pas extrêmement grave dans l’absolu peut-être même qu’on le mérite mais si ça fait mal ça fait mal on peut le dire et on peut désirer que ça fasse plus mal et on doit pouvoir en parler surtout avec nos amis dans la foi sans avoir peur d’être regardé de travers donc souffrir c’est normal mais souffrir c’est quand même problématique troisième point souffrir c’est providentiel job il a donc répondu d’abord avec du sarcasme mais ensuite il va développer un peu plus précisément sa pensée quand même et il va reprendre à son compte la description que bildad avait fait de la grandeur de dieu mais il va il va emmener sa description encore encore un peu plus loin bildad avait sous-entendu que job avait pas une vision assez majestueuse de dieu mais job répond en disant que sa vision de dieu à lui job est en réalité plus grande que celle de bildad chapitre 26 les versets 5 à 10 un bildad il avait dit dieu est redoutable et pur et les humains sont indignes ce qui sous-entend que ça clashe entre les dieux entre les deux et que les humains ne devraient pas être surpris de souffrir mais job répond oui dieu est redoutable et pur et les humains sont indignes mais dieu est aussi transcendant et il gouverne toute réalité par sa providence ce qui sous-entend que la souverain la souffrance des humains elle-même est soumise à la providence de dieu job verset 5 à 10 là du chapitre 26 job il décrit la suprématie de dieu sur toute réalité en commençant par le séjour des morts qui se trouve au fond de l’abîme dit-il au verset 5 et en remontant progressivement jusqu’au firmament au verset 9 un job il est en train de balayer toute la création comme s’il faisait un grand traveling avec sa caméra pour montrer toute l’étendue du contrôle que dieu exerce sur sa création en parlant du séjour des morts verset 6 qu’il appelle l’abîme de perdition ou abaddon en hébreu job il fait référence au monde des esprits mauvais à ses profondeurs de la mer où habitent les démons et les forces du mal dans la dans la culture de l’antiquité puis ensuite job il parle de l’ordre de la nature qui est soutenu en permanence par dieu verset 7 à 9 puis il parle du cercle qui représente la limite de l’univers au verset 10 c’est dieu qui a fixé cette limite entre la lumière et les ténèbres dit-il bref dieu gouverne tout partout dans le monde visible et invisible il est l’auteur de toute réalité créée et il commande toute réalité créée rien échappe au contrôle de sa main voyez bildad il avait décrit un dieu impérial qui avait on va dire qui avait le pouvoir dans l’univers comme un grand roi qui avait conquis un territoire mais bildad il ne laissait pas entendre explicitement que dieu était le maître souverain même des lois de la nature même du séjour des morts même du monde des esprits et job donc il est en train d’amplifier encore davantage la grandeur de dieu qui avait que bildad avait commencé à décrire et bien sûr la question qui est derrière tout ça c’est celle de la souffrance des hommes job est en train de dire ok dieu est redoutable et pur mais dieu est plus encore que ça il est absolument souverain donc ma souffrance lui est soumise elle aussi et en fait quand j’y pense et bien ça me rassure un peu dirais job il ya une différence n’est ce pas entre entre perdre sa jambe sa jambe parce qu’on se les fait manger par un crocodile et perdre sa jambe parce qu’on se les fait amputer par un médecin il ya une différence entre se faire piquer par une épine de ronce et se faire piquer par la seringue d’une infirmière il ya une différence non pourtant c’est le même désagrément dans l’absolu quand vous êtes allongé sur la table d’examen d’un bon médecin je parle pas d’un mauvais médecin mais d’un bon médecin comme ceux qui viennent à l’église lyon gerland et quand ce médecin vous dit attention ça va piquer un peu ou bien attention ça va être désagréable mais c’est nécessaire vous savez alors intérieurement que cette douleur est gouvernée par un spécialiste et ça change quelque chose à votre perception de la douleur ça la rend pas moins forte mais ça peut vous aider à la traverser avec plus d’optimisme notre belle confession de foi dit ceci dieu le grand créateur de toute réalité soutient dirige emploie et gouverne toutes les créatures actions et choses des plus grandes aux plus petites par sa très sage et sainte providence donc quand on souffre quand quelque chose va mal dans notre vie on n’est pas on n’est pas temporairement déplacé dans un secteur de l’univers qui échappe au contrôle souverain que dieu exerce sur toute créature action et choses des plus grandes aux plus petites même si on était jeté au fond de l’abîme ou si on était aspiré par un trou noir ou si on était attaqué par des démons notre situation serait quand même toujours gouvernée par dieu donc souffrir c’est providentiel ça veut dire que ça répond à la providence de dieu ça n’échappe pas à son contrôle souverain et si on s’en rappelle et ben ça peut nous aider à porter un regard optimiste sur nos souffrances plutôt qu’un regard résigné surtout à cause de ce que je nous dis à la fin c’est le quatrième point souffrir c’est temporaire après avoir rappelé que dieu donc est l’auteur de toute réalité créée et qu’il commande toute réalité créée jauge maintenant il ajoute quelque chose c’est que dieu est capable d’intervenir et de renverser l’ordre du monde il est susceptible de secouer l’univers pour accomplir sa volonté regardez le texte les colonnes qui soutiennent la voûte du ciel d’après le langage ordinaire de l’antiquité pour décrire la nature les colonnes qui soutiennent la voûte du ciel s’ébranlent à la menace de dieu verset 11 la mer qui est le lieu de résidence des forces du mal tremble devant la force de dieu elle est humiliée par l’intelligence de dieu verset 12 les nuages menaçants disparaissent par le souffle de dieu et surtout le serpent fuyard dit-il au verset 13 et transpercés par dieu le serpent le nachash en hébreu dans ce contexte c’est le grand monstre marin qui représente le chaos dans la dans la mythologie mésopotamienne c’est un horrible dragon qui incarne le désordre et le mal dans l’univers il est aussi appelé à d’autres endroits le léviathan et il est décrit comme étant fuyard parce qu’en fait il se dérobe il est normalement impossible à contrôler mais même le serpent fuyard dit job le léviathan ne peut pas échapper à dieu si dieu décide de le transpercer c’est à dire de le détruire et le serpent ça désigne qui en premier dans l’ancien testament c’est le diable le nachash du début de la genèse qui a tenté adam et eve dans le jardin d’éden donc vous voyez ce que job est en train de dire dieu est capable de renverser l’ordre du monde il est capable de secouer l’univers et d’aller attraper le prince des ténèbres et de lui tordre le cou pour le faire disparaître et pour rétablir la paix et l’harmonie dans toute la création et job il dit même qu’on peut le deviner ça on peut deviner que dieu peut faire ça et même qui est susceptible de le faire quand on considère ne serait ce que ce qu’on peut déjà à entre apercevoir de la puissance de dieu dans la nature un regarder les tempêtes les ouragans le tonnerre les tornades les volcans les avalanches les raids marées les tremblements de terre les météorites les éclipses les virus et ça c’est qu’un écho léger un écho léger de la puissance de dieu verset 14 et encore une fois la question qui demeure en arrière plan de toutes de tout ce discours de tout ce dialogue c’est celle de la souffrance des hommes et celle de job en particulier job il est en train de dire je souffre terriblement et c’est pas ta vision d’un dieu redoutable et pur qui m’aide bill dad c’est plutôt ma vision d’un dieu redoutable et pur et absolument souverain et qui va certainement un jour accomplir une oeuvre spectaculaire de rédemption pour écraser la tête du serpent et pour détruire le mal j’ai une vision moi j’ai une vision de dieu qui est plus grande encore que la tienne bill dad et c’est ça qui m’aide en fait une fois de plus un les intuitions de job qui sont conduites par le saint esprit sont tellement juste n’est ce pas dieu avait promis à adam et eve qu’une descendance viendrait un jour écraser la tête d’une hache la tête du serpent c’est à dire vaincre l’ennemi de dieu et des hommes qui est le prince du mal et qui se qui se délecte de tout péché de toute souffrance dans ce monde que dieu avait créé bon à l’origine et cette descendance promise c’est le christ c’est jésus qui est né sans péché exprès pour porter les péchés des croyants sur la croix oui c’est donné volontairement en sacrifice ou en rançon si vous préférez pour désarmer le diable voyez satan il se frottait les mains si j’ose dire parce qu’il avait mis les humains dans la situation que bill dad a décrite personne n’est juste devant dieu tout le monde va souffrir mais jésus intervient et renverse l’ordre des choses il secoue l’univers en naissant lui sans péché un homme parfaitement juste devant dieu il est même dieu tout puissant fait homme revêtu de la de la nature humaine il est capable de faire trembler la mer et de rendre le ciel immaculé un quand il a calmé la tempête par exemple sous les yeux de ses disciples et lui le seul juste se charge des péchés des autres lui le seul pur va être consumé par la colère de dieu le père qui va rétribuer en lui en christ les péchés des croyants eux qui étaient impur et incapable de s’approcher de dieu et christ le seul qui ne mérite pas du tout de souffrir va souffrir plus que n’importe qui d’autre il le fait volontairement non seulement ça mais après être descendu au fond de l’abîme descendu au séjour des morts jésus va ressusciter le troisième jour en vainqueur absolu il aura terrassé le serpent fuyard il aura véritablement bouleversé tout le cosmos pour y rétablir la paix de dieu l’harmonie de dieu le chalome dirait les israélites dans tout l’univers et jésus est venu il a souffert il est mort et il est ressuscité de sorte que tous ceux qui lui font confiance sont débarrassés de la condamnation de leur péché et peuvent devenir par la foi les amis de dieu et une fois qu’on est réconcilié avec dieu on peut vivre maintenant en attendant un jour plus glorieux encore le jour du retour de jésus où toute la création sera renouvelée et on entrera pour toujours dans le paradis de dieu si on est des croyants et où toute souffrance y compris la souffrance de nos péchés sera aboli définitivement et on sera parfaitement consolé de toutes nos larmes et de toutes nos douleurs souffrir c’est temporaire souffrir c’est temporaire l’auteur de l’épître aux hébreux dans le nouveau testament dit ceci en soumettant à christ toute chose dieu n’a rien laissé qui reste insoumis cependant nous ne voyons pas encore maintenant que toute chose lui soit soumise l’apôtre paul dit christ remettra le royaume à celui qui est dieu et père après avoir aboli toute principauté tout pouvoir et toute puissance une référence aux forces du mal ça car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds le dernier ennemi qui sera détruit c’est la mort donc pour conclure aujourd’hui quand la souffrance vient taper à la porte de ma vie comment est ce que je dois traverser ça quand ça va pas bien est ce que je dois juste serrer les dents et accepter avec philosophie et résignation que la vie c’est dur c’est comme ça et c’est pas étonnant parce que je suis un être faible et pécheur ça pourrait toujours être pire alors je vais pas me plaindre je vais surtout pas embêter les gens de mon entourage avec mes mes petits problèmes de riches vous voyez je crois que ce texte et la bible tout entière nous propose une autre voie certes les problèmes de riches ça existe et on devrait aussi bien sûr cultiver notre reconnaissance à dieu pour toutes les bonnes choses qu’il nous donne on doit compter ses bienfaits et lui rendre grâce quelle chance on a de vivre dans un pays développé un pays riche comme on dit un pays libre quelle chance on peut rendre grâce à dieu on devrait cultiver notre reconnaissance mais quand même et en général quand les difficultés viennent taper à la porte de notre vie plutôt que souffrir avec résignation on peut souffrir avec espérance parce que nos souffrances en fait et quels qu’elles soient des plus grandes ou plus petites sont un affreux défaut de notre existence et elles ne vont pas perdurer éternellement j’espère qu’à l’église de lyon gerland on va se sentir libre de partager nos difficultés les uns avec les autres même quand on a l’impression que ce sont que des petits problèmes entre guillemets la foi ça consiste pas à faire le dos rond sous la douleur comme si c’était de toute façon notre misérable vocation en tant qu’êtres humains pécheurs on mérite pas mieux donc on va supporter ça en silence presque comme si on devait expier nous-mêmes une partie de notre condition déchue mais non mais non c’est christ qui a expié entièrement notre condition déchue si on est croyant et donc certes c’est vrai qu’on va souffrir ici bas à la suite de christ on va souffrir avec lui parce que le serviteur n’est pas plus grand que son maître mais la foi ça va consister à regarder ses souffrances en face et à leur proclamer la victoire de christ et vous savez quoi on peut s’entraider à faire ça dans l’église sans peur et sans honte et sans complexe on doit continuer d’être scandalisé par la souffrance et on doit porter notre attention vers l’avenir vers le jour où jésus reviendra et il reviendra pour sûr et nous consolera pour sûr parce qu’il est déjà venu une première fois et qu’il a scellé sa victoire par sa résurrection et voici les deux applications les plus pratiques de toute cette prédication ce matin et je vais finir avec ça les deux applications les plus pratiques la première souffrir avec espérance ça consiste à relativiser notre souffrance non pas en la comparant à ce qu’on pourrait connaître de pire mais en la comparant à ce qu’on connaîtra de meilleur je répète souffrir avec espérance ça consiste à relativiser notre souffrance non pas en la comparant à ce qu’on pourrait connaître de pire mais en la comparant à ce qu’on connaîtra de meilleur la seconde application pratique vous pouvez faire ça déjà très facilement en revenant au culte la semaine prochaine où on aura le plaisir d’accueillir le pasteur florent varac qui va nous parler de l’espérance l’espérance glorieuse de notre résurrection il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous dit l’apôtre paul et jésus lui-même a dit au tout début de son ministère public il a dit heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés amen prions c’est dans notre dieu merci pour l’espérance que nous avons en ton fils jésus christ merci parce qu’il est venu secouer l’univers et il l’a fait pour nous par amour pour nous tu as envoyé jésus par amour pour nous pour nous délivrer des liens du mal et de la mort seigneur tu as fait ce que job espérait et nous voulons t’en rendre grâce et te glorifier seigneur prend donc maintenant toute la place dans notre vie permet nous d’être animés en tout temps par cette espérance que tu nous as donné amen de la chaîne.
Alexandre Sarran est le pasteur de l’Église Lyon Gerland, une église réformée évangélique en cours d’implantation, située depuis 2011 dans un quartier de Lyon en plein renouveau. Après des études de musicologie qui l’ont conduit jusqu’à la maîtrise, Alexandre a fait sa formation théologique à distance avec la Faculté Jean Calvin (Aix-en-Provence). Alexandre est le mari (privilégié) de Suzanne, et le père (débordé) de six enfants.