Une théologie biblique du mariage
Genèse 2.24-25 ; Ézéchiel 18.8-63 ; Éphésiens 5.22-33 ; Apocalypse 19.6-8 ; 21.9-10
- La création – D’où vient le mariage ?
- La chute – Pourquoi nos mariages sont compliqués ?
- La rédemption – Comment vivre nos mariages, les réparer ?
- La nouvelle création – Vers quoi pointent nos mariages, où allons-nous ?
Transcription
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Bonjour à chacun et à chacune.
Donc on poursuit notre série sur la Genèse et vous avez vu, de temps en temps on parcourt un chapitre et puis de temps en temps on s’arrête sur un verset, sur un thème et on essaye de regarder un peu ce que la Bible dit de ce sujet.
Alors on ne va pas dire tout ce que la Bible dit sur le sujet du Maria, sinon on est encore là ce soir.
On va essayer d’aborder quelques thèmes au travers de toute la Bible.
Et si vous prenez votre Bible en main et que vous regardez les toutes premières pages, vous avez, on l’a vu, la création du ciel et de la terre.
On en a parlé, c’est un monde merveilleux, absolument merveilleux.
C’est un monde où tout est bon, bon, bon, très bon.
Et si vous allez à la fin de la Bible, vous êtes à nouveau dans un monde merveilleux, une nouvelle création, les nouveaux cieux, la nouvelle terre.
Et quand vous regardez comment finit la création du monde, le premier, et bien vous avez un mariage.
Et quand vous regardez comment commence la nouvelle création, vous avez à nouveau un mariage.
Vous avez le mariage d’Adam et Ève et puis vous avez le mariage du nouvel Adam, Jésus-Christ, avec son église.
Et en fait, le mariage est quelque chose qui, entre les deux créations, vient enserrer tout le récit biblique.
Et c’est pour ça qu’on ne peut pas tout dire sur le mariage, parce que toute la Bible parle à quelque part du mariage, de la relation entre Christ et son peuple.
Et on va essayer de parcourir ce récit au travers des quatre grands mouvements que l’on trouve dans la Bible.
Création, deux pages.
Chute, une page.
Rédemption, huit cents pages.
Nouvelle création, deux pages.
Pourquoi ces quatre mouvements ?
Parce que ces mouvements répondent à des questions que l’on se pose, sur le mariage par exemple.
D’où vient le mariage ?
Eh bien, on va se tourner vers la création.
Pourquoi c’est compliqué le mariage ?
On va se tourner vers la chute.
Comment vivre nos mariages, les réparer ?
Et on va se tourner vers la rédemption.
Vers quoi pointent nos mariages ?
Où allons-nous avec nos mariages ?
Et on se tourne vers la nouvelle création.
Regardons déjà à la création.
Peut-être qu’une des difficultés de la Bible, quand nous la lisons, c’est que nous voudrions qu’elle parle de nous avant tout.
Comment est-ce que je peux être meilleur ?
Comment est-ce que je peux être heureux ?
Comment est-ce que je peux plaire à Dieu ?
Les questions ne sont pas forcément mauvaises, et la Bible répond à ces questions, mais elle le fait en mettant Dieu au centre.
La Bible, c’est l’histoire de Dieu, et la question la plus importante n’est pas ce que nous pouvons faire pour nous, ou ce que nous pouvons faire pour Dieu, mais ce que Dieu a fait de nous, et a fait pour nous.
Et on doit regarder le mariage sous cet angle.
Qu’est-ce que Dieu a fait, et dans quel but il l’a fait ?
Nous avons dit que le mariage s’achève, que le mariage achève le récit de la création.
Et lorsque les chapitres 1 et 2 parlent de la création, ils disent que tout est bon.
Le sixième jour, Dieu crée l’homme et la femme, et il dit que c’est très bon.
Et puis, il y a un peu comme un zoom, l’auteur de la Genèse regarde à nouveau ce sixième jour, et il parle de cet homme qu’il forme à partir de la poussière, qu’il place dans un jardin.
Il lui donne un mandat, il lui dit « il faut que tu entretiennes ce jardin ».
Et puis au verset 18, on a ce constat, « il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide qui lui corresponde ».
Et là, on a Dieu qui fait passer tous les animaux devant Adam, et ça ne colle pas, aucun ne lui correspond.
Alors Dieu endort Adam, il prend une de ses côtes, il forme Ève, et Adam la reconnaît comme étant celle qui lui correspond.
Elle est faite des mêmes os, de la même chair que lui.
Les animaux ne peuvent pas se remplir aux côtés de l’homme, la mission qui est donnée par Dieu en fait, d’entretenir le jardin et de le glorifier.
Et c’est dans ce contexte qu’on doit lire la solitude d’Adam.
Il n’est pas la question d’une solitude où Adam s’ennuie, il est tout seul et il n’a personne avec lui.
En fait, Dieu le comble parfaitement dans ses émotions, dans sa relation.
Ce n’est pas ça le problème.
Le problème, c’est que le mariage n’est pas quelque chose pour lequel nous ne sommes pas complets.
Le mariage n’est pas la réponse au célibat.
L’homme a besoin d’une aide qui lui corresponde pour remplir la mission de cultiver le jardin et remplir la terre de la gloire de Dieu.
On comprend bien la deuxième partie, remplir la terre de la gloire de Dieu sans la femme, ça va être compliqué.
Mais trop souvent, on oppose le mariage au célibat pour croire au célibat qu’il leur manque quelque chose.
Mais non, le mariage comme le célibat sont des dons donnés par Dieu.
Le don, ce n’est pas d’être célibataire, le don c’est le célibat.
Dans le mariage, l’homme et la femme se complètent pour servir Dieu.
Dans le célibat, l’homme et la femme sont pleinement disponibles pour servir Dieu.
J’ai entendu cette image qui disait que quand vous voulez servir Dieu, le célibat c’est conduire une voiture de sport et le mariage c’est un bus.
C’est dans ce sens que Paul défend le célibat, comme n’étant pas meilleur en soi, mais permettant une consécration plus parfaite, plus agile, plus complète à Dieu.
On ne doit pas oublier que Jésus qui a pleinement consacré sa vie et son ministère à Dieu était célibataire.
Quittons le célibat et revenons au mariage.
Le mariage est ce que Dieu a fait pour nous, pour que nous puissions remplir la mission de le glorifier sur toute la terre.
Et dans les versets 24 et 25 du chapitre 2, on a à la fois une explication de ce qui vient de se passer et une institution de ce qui va se passer pour tous les mariages à venir.
Et je lis dans Genèse 2, les versets 24-25.
C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils ne feront qu’un.
L’homme et la femme étaient tous deux nus et ils n’en avaient pas honte.
Et les versets 24-25 nous disent ce qui vient de se passer.
L’homme et la femme qui avaient été séparés à la création de la femme sont à nouveau une seule chair.
Ils vivent ce mariage parfait, cette union parfaite.
Et ils sont ensemble, nus et sans honte, prêts à remplir le projet de Dieu.
Et en même temps, le texte nous le présente comme une institution divine pour tous les hommes et pour toutes les femmes.
Il généralise le mariage, le projet du créateur, l’homme et la femme qui se quittent leurs cellules familiales pour s’attacher l’un à l’autre, pour former une seule chair.
Et c’est ce mariage, une réponse de Dieu pour remplir la terre de sa gorge.
Le mariage est donc une institution divine.
La Bible en parle comme d’une alliance.
Cette alliance implique une union exclusive.
Cette alliance est établie au travers d’un feu, c’est un engagement public librement consenti.
Chacun des époux s’engage dans l’alliance et la société le reconnaît d’union.
Elle est scellée par l’union sexuelle où les deux forment une seule chair.
L’alliance est un engagement sérieux.
Et on se marie parce qu’on s’aime et on s’aime parce qu’on se marie.
Bien plus tard, les pharisiens vont interroger Jésus pour lui parler du divorce.
Et Jésus va leur répondre en citant ce texte de la Genèse.
Il leur dit « mais vous n’avez pas lu ce que le Créateur au commencement a fait l’homme et la femme ?
Et il a dit « c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme et les deux ne feront qu’un.
Ainsi ils ne seront plus deux mais ils ne feront qu’un. »
Et la conclusion de Jésus c’est que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni.
Les hommes et les femmes vont quitter leur famille, s’unir pour fonder un nouveau foyer qui va donner de nouveaux enfants et ainsi de suite.
Ceux qui portent l’image de Dieu remplissent la terre.
Ils reflètent vers l’extérieur mais aussi vers l’intérieur, rendant concret l’amour de Dieu pour son peuple.
Et ce qui suit est étonnant.
Parce qu’en général on finit les belles histoires d’amour par « ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. »
Mais ici c’est « ils se marièrent et ils étaient nus et sans honte. »
Et l’histoire de la création se termine ainsi.
Après on a le serpent dans le jardin.
Pourquoi nuit ?
Et pourquoi finir ce récit en évoquant même de façon négative la honte ?
Quand vous êtes nus, il y a deux choses qui apparaissent.
Souvent on évoque la première, la transparence.
Le couple, c’est le lieu de la transparence.
Ce qui fonde le couple, ce n’est pas d’être pareil, ce n’est pas d’avoir les mêmes goûts, ce n’est pas d’avoir les mêmes talents, ce n’est pas d’avoir les mêmes envies, les mêmes opinions sur tout.
Ce qui fonde le couple, c’est l’unité.
Ils sont une seule chair.
Ils sont un, mais ils ne sont pas identiques.
Ils sont nus.
Ils n’ont pas de jardin privé.
Ils n’ont pas de compte bancaire à part.
Ils n’ont pas de secret.
Et en fait, ils n’ont pas de choses qu’ils ne pourraient pas partager.
Ils n’ont rien qu’ils ne pourraient pas partager.
Ils sont un, ils sont indivisibles.
Et la deuxième chose, c’est qu’ils sont vulnérables.
Et l’un ne va pas sans l’autre.
Être nu, c’est être vulnérable.
Il y a juste à s’imaginer nu pour se voir vulnérable.
Nous ne pouvons pas vivre l’unité sans nous rendre vulnérables.
Nous ne pouvons pas nous rendre vulnérables si nous ne sommes pas nus.
Le mariage est un lieu où on vient avec ses forces et ses faiblesses.
Le mariage est un endroit où on peut s’exposer sans danger, sans crainte.
Le mariage est un lieu où l’intimité est la plus absolue, et pas seulement au travers de la sexualité.
Dans le mariage, l’homme et la femme devant viennent un.
Ils se complètent dans l’unité la plus profonde pour glorifier Dieu.
Dans le mariage, nous sommes en sécurité, dans la fidélité à l’alliance.
Et d’ailleurs, le mariage va aussi, cette vocation, à être l’image de l’alliance de Dieu lui-même avec son peuple.
Et ça va encore plus loin même.
Et pour le comprendre, on doit à nouveau se tourner vers le Nouveau Testament et à nouveau se tourner vers une citation de ce même texte dans Ephésiens 5 au verset 31.
« C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, les deux ne feront qu’un.
» Et puis il ajoute « Ce mystère est profond, et je dis qu’il fait référence au Christ et à l’Église.
» Paul dit que dans le mariage, il y a un mystère qui est plus profond que l’alliance entre un homme et une femme, et que ce mystère nous parle de l’union de Christ avec l’Église.
Mais nous arrivons au deuxième mouvement, la chute.
Est-ce que c’est réellement l’image que nous avons du mariage ?
Ou peut-être plus important, est-ce que c’est le mariage tel que nous le vivons ?
En fait, je vais peut-être vous rassurer, même si ça ne devrait pas vous rassurer, mais aucun mariage ne ressemble à ça.
Si votre mariage ne ressemble pas à ça, bienvenue dans le monde du mariage sur cette terre en l’an 2000.
Et pas même celui d’Adam et Ève, en fait. 45% des mariages finissent en divorce en France, un sur deux.
Pensez aux amis, aux gens que vous connaissez, qui sont mariés.
Un sur deux finira par un divorce.
Ce qui était une exception dans l’Église est en train de devenir pas courant, mais normal.
Et d’ailleurs, souvent à raison, 75% des demandes de divorce viennent des femmes.
Et combien de femmes, et notamment dans les Églises, se sont tues devant la violence psychologique ou physique de leur mari ?
Je ne suis pas en train de prêcher pour les divorces.
On l’a vu, lorsque l’on parle du divorce à Jésus, sa réponse est immédiate.
Que l’homme ne sépare pas ceux que Dieu a unis.
Mais je voudrais juste relever pour ceux qui pourraient penser que c’était mieux avant, que pas mal de mariages sont en fait des divorces déguisés.
Des colocations parfois subies à cause de la pression de la famille et de l’Église.
Et le problème du mariage ne remonte pas aux années 2000, 20, 2000, 2010, ou même 1000, ni même à l’époque de Jésus en fait, mais à celle d’Adam et Ève.
Et le mariage ne peut pas se résumer à une feuille d’impôt que l’on signe ensemble.
En fait, c’est important.
C’est important parce que le problème, c’est que dans beaucoup de cas, on pourrait croire qu’un peu de morale pourrait être une solution au problème du mariage.
Mais qu’en fait, on a besoin de quelque chose de plus radical, de plus profond pour sauver nos mariages.
Parce que l’histoire continue, on l’a vu au chapitre 3, le serpent est là.
Et très rapidement, on voit qu’on est plus nus et sans honte dans le mariage.
C’est la rupture, c’est la chute.
Dans le jardin d’Éden, Adam et Ève remettent en question la bonté de Dieu.
Et en fait, ils font quelque chose de fou.
Ensemble, ils se rebellent contre lui, mais pas pour s’associer l’un à l’autre, mais pour se diviser.
Ils se sont trouvés un ennemi commun.
Et en même temps, ils vont se désunir et se retourner l’un contre l’autre.
Le serpent tente la femme et je lis au verset 6.
La femme vit que l’arbre était porteur de fruits, bon à manger, agréable à regarder, précieux pour ouvrir l’intelligence.
Elle prit son fruit et en mangea.
Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea.
Mais quand on relit cette histoire dans l’Épîtreau romain, Paul affirme que le péché est entré dans le monde à cause d’Adam.
Il ne cible pas Ève parce qu’Adam était là.
On a l’impression qu’il était absent quand on lit le texte, mais si on regarde, il est précisé qu’Adam est là aux côtés d’Ève et qu’il ne dit rien.
Il ne remplit pas son rôle de mari, de protecteur.
Il ne remplit pas son rôle de mari, de leader dans le couple.
Et ce que nous voyons très rapidement, c’est que la paix et l’unité sont rompues.
Au verset 7, ils essayent de se cacher devant Dieu.
Au verset 12, c’est leur relation qui est rompue.
Le mari accuse Dieu et puis la femme.
Et puis au verset 16, on a ce constat terrible qui est donné comme un jugement.
Tes désirs se porteront vers ton mari, mais lui dominera sur toi.
Et en fait, il y a un renversement du mariage.
La femme tente de prendre la place de l’homme et l’homme la domine avec violence.
Le péché a fait des ravages dans le premier mariage.
On n’est pas dans une relation qui est en train de se dégrader au fil du temps, où finalement, on a chacun un peu évolué de son côté, et puis on a moins d’attraits communs que ce qu’on en avait à une époque.
Bien sûr, ça existe, mais c’est la conséquence d’autre chose.
Le péché est entré dans le mariage.
Je suis le premier ennemi de mon mariage.
Il y a toujours une tentation de regarder ailleurs, de trouver des raisons, mais nous ne devrions jamais oublier que le premier ennemi du mariage, c’est moi.
C’est mon égocentrisme.
C’est de vouloir être mon propre Dieu.
C’est de vouloir prendre mes propres décisions.
C’est de pouvoir faire ce que je veux.
L’égocentrisme ronge chaque mariage dès le premier jour.
C’est un cancer.
Il est derrière chaque impatience, chaque irritation, chaque parole dépourvue de grâce et de gentillesse.
Il est derrière chaque jalousie de la réussite de l’autre.
Il est derrière chaque ressentiment envers celui qui nous a fait du tort.
L’égoïsme de l’un pousse à l’égocentrisme de l’autre parce que ça nous rend aveugles, aveugles aux souffrances, aux désirs de l’autre.
L’égocentrisme ramène tout à nous.
Combien de fois est-ce que nous accompagnons des mariages et nous entendons parler de toute la souffrance que l’autre a fait subir pendant les 5, 10, 15, 20 dernières années ?
Des personnes qui viennent parler du désastre de leur mariage et évoquent les chaussettes qui traînent par terre.
Parce qu’on ramène tout à soi.
Parce que tout est devenu important.
Parce que chaque chaussette qui traîne est devenue une agression à son droit d’avoir une maison bien rangée.
Chaque mot de travers est devenu une agression à avoir une vie tranquille.
Parce que tout est ramené en permanence à ce que je vis.
Et une des choses qui m’apparaît le plus frappante dans les accompagnements, c’est que chacun est blessé.
Chacun devient hyper sensible à l’égocentrisme de l’autre et totalement aveugle au sien.
A tel point que souvent avec Mathieu, on rencontre des personnes et qu’ils nous racontent chacun l’histoire de leur mariage et que nous on en dit ce que d’après, on dit « ben oui, on s’est planté ».
Ils ne vivaient pas ensemble ces deux-là.
Parce que chacun est tellement fermé sur son histoire, sur lui, sur la façon dont il le vit, que l’histoire qu’il vous raconte est totalement différente de celle qu’il raconte l’autre.
Mais ce n’est pas le pire.
Si vous les remettez ensemble et vous leur racontez l’histoire, ils disent « oui », parce que les faits sont exacts.
Mais ils sont vécus au travers de notre égocentrisme.
Le repli sur soi, l’aveuglement.
On devient hyper sensible à ce qui se passe chez le conjoint.
Il y a d’autres couples en difficulté.
Et vous savez, ce sont des couples que l’on ne verra jamais.
Ils ont aussi réalisé que le conjoint ne convenait pas à toutes leurs attentes.
Ils ont aussi réalisé l’égoïsme de l’autre, et peut-être même plus quand on a le sentiment d’avoir eu une vie difficile ou des expériences douloureuses.
Mais ils ont laissé s’installer une distance.
On se met d’accord pour ne pas aborder certains sujets, pour vivre certaines choses séparément, pour combler certains besoins par soi-même.
On déteste certains aspects de son conjoint, mais il y a un deal.
On n’en parle pas.
Tant que tu ne parles pas de mes problèmes, je ne te parle pas des tiens.
Un mariage sans vagues, sans disputes, sans transformation, et souvent sans joie.
Une colocation où chacun trouve ses intérêts.
On partage le loyer, les tâches, et la maison est moins vide que si on était seul.
A quel point placez-vous le bonheur de votre conjoint au-dessus du vôtre ?
A quel point vous placez le bonheur de votre conjoint au-dessus du vôtre ?
Le péché fait des ravages dans les relations.
Les relations brisées conduisent au péché.
On va cacher des choses, on va en amoindrir, on va en nuancer parce que la confiance n’est plus là.
C’est pas dire qu’on part en voyage d’affaires avec une personne de l’autre sexe, mais c’est juste parce qu’il ne comprendrait pas, il est jaloux.
C’est rester tard au travail, pas parce qu’on a du travail, mais parce que c’est plus tranquille qu’à la maison.
C’est être plus accablé par le péché de son conjoint que par les siens.
A quel point désirons-nous plus le bonheur de notre conjoint que de notre ?
Nous sommes en Genèse 3 et si vous lisez une page de plus dans la Bible, c’est le désastre en fait.
Tout part à volu.
Et on voit les dégâts irréparables du péché dans les relations.
Et avant tout dans la relation avec Dieu.
Le péché nous sépare de Dieu parce que par nature il est un mépris de Dieu.
La rupture entre Adam et Ève nous renvoie à la relation brisée entre Dieu et sa création.
Et dans la Bible, l’adultère et l’idolâtrie sont souvent utilisées de manière interchangeable.
Vous pouvez prendre un mot et le mettre à la place de l’autre parce que l’Écriture compare la relation entre l’éternel et son peuple à celle d’un mari fidèle et son impouse infidèle.
Je voudrais aller voir un texte avec vous dans Ézéchiel au chapitre 16.
Je ne vais pas tout lire, je vais prendre quelques éléments.
On a deux mouvements dans ce texte.
Le premier nous parle de l’époux.
Je suis au chapitre 16 et je lis à partir du verset 8.
« Je suis passé près de toi et je t’ai regardé, tu étais en âge d’aimer.
J’ai étendu sur toi le pant de mon ami, j’ai couvert ta nudité, je me suis engagé envers toi.
Je suis entré dans une relation d’alliance avec toi, déclare le Seigneur l’Éternel.
Et tu as été à moi, je t’ai lavé dans l’eau, j’ai fait disparaître le sang qui était sur toi, je t’ai parfumé avec de l’huile, je t’ai habillé avec des vêtements brodés et chaussé avec du cuir fin.
Je t’ai mis un bandeau de fin lin et je t’ai drapé de soie, je t’ai préparé de bijoux, j’ai mis des bracelets à tes poignets, un collier à ton cou, etc.
» Et puis on va un petit peu plus loin et il nous parle maintenant de l’épouse.
« Cependant, tu as placé ta confiance dans ta beauté, tu t’es appuyé sur ta réputation pour te prostituer.
Tu as entraîné tous les passants à se prostituer avec toi, tu as été avec eux.
Tu as pris de tes habits, tu as fait de tes hauts lieux riches en couleurs et tu t’y es prostituée.
Rien de pareil n’était arrivé, n’arrivera jamais, etc.
C’est de pire en pire.
» Dieu parle de son peuple comme d’une épouse qu’il chérit, qu’il protège, qu’il couvre de bijoux.
Et elle est infidèle, adultère, elle se prostitue, elle fabrique des idoles avec les bijoux offerts par son époux.
Et cette femme, c’est son peuple.
Et dans le contexte, c’est le peuple israélite, mais dans le contexte plus large, c’est nous.
Nous qui préférons la création au créateur.
Nous, à chaque fois que nous nous détournons des bonnes choses que Dieu nous donne pour notre profit.
Et dans le mariage, la sexualité, la famille, l’argent, le travail, le succès sont autant de bonnes choses que Dieu nous donne, mais auxquelles nous donnons facilement la place de Dieu pour nous satisfaire.
Le péché qui est entré dans le monde détruit notre relation avec Dieu et avec les autres.
Et nos mariages sont des révélateurs de ce brisement de la relation avec Dieu et avec son peuple.
Et là, on est passé du mariage idyllique de Genèse 2 au mariage misérable de Genèse 3.
Mais la Bible ne s’arrête pas là.
L’histoire de Dieu, c’est l’histoire de la rédemption.
Et à la fin de ce terrible texte que nous avons lu dans Ézéchiel, il y a cette promesse au verset que je n’ai pas noté, 63, 62 peut-être.
« J’établirai moi-même mon alliance avec toi, et tu reconnaîtras que je suis l’Éternel.
Ainsi, quand je t’aurai pardonné tout ce que tu as fait, tu te souviendras du passé et tu en auras honte.
Tu n’ouvriras plus la bouche à cause de ton humiliation, déclare le Seigneur l’Éternel.
» Et en Ésaïe 54, en Ésaïe 65, on a fait promesse de Dieu qu’il va réépouser son peuple.
Et c’est tout l’enjeu de ce gros chapitre central de la Bible.
Le peuple de Dieu s’est détourné en rejetant la parole de Dieu et la bonté de Dieu.
Mais dans son amour, Dieu vient à lui pour le racheter par sa parole faite chère.
Et l’Ancien Testament s’achève un peu avec cette attente que Dieu lui-même agisse comme un mari qui vient sauver son épouse infidèle.
Et Jésus vient et Dieu lui-même s’incarne et il vient à la rencontre de son peuple, à la rencontre de son épouse.
Et son ministère commence comment ?
Avec un mariage, avec ce mariage à Cana.
Et qu’est-ce que Jésus fait dans ce mariage à Cana ?
Il change l’eau en vin.
Il est le mari qui vient préparer la fête, le mariage du royaume des cieux.
Et c’est cela que conduit la rédemption.
Comment Jésus accomplit ce rôle ?
Comment Jésus prépare cette fête ?
Et bien si on revient à Ephésiens 5, nous lisons.
« Christ a aimé l’Église, il s’est donné lui-même pour elle, afin de la conduire à la sainteté après l’avoir purifiée, lavée par l’eau de la parole, pour la faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tâche ni rite, ni rien de semblable, mais sainte et réprochable.
» Et Paul fait écho à ce texte d’Ézéchiel qui était si terrible pour nous dire que Christ aime l’Église et qu’il donne sa vie pour elle.
La réponse à la relation brisée entre Christ et son épouse, c’est l’évangile.
Cette épouse immonde telle qu’elle est décrite dans Ézéchiel est aimée au point que Christ meurt pour elle.
Par sa mort, il paye le prix des fautes de son épouse.
Il la purifie par sa mort, il la pardonne, il la restaure.
Ces péchés qui sont comme le chromazie deviennent blancs comme la neige.
Et vous savez, il y a une phrase que j’entends quasiment dans tous les mariages qui souffrent.
Quelquefois elle est explicitement dite, mais souvent elle est juste sous-entendue.
« Je ne pardonnerai jamais.
» Cette chose-là, « je ne la pardonnerai jamais ».
Mais la rédemption passe par le pardon et par le pardon continuel.
On dit assez facilement cette expression, vous savez, « Oui, Jésus à la croix a pardonné tous nos péchés, passé, présent, futur.
» Et c’est un peu comme si c’était un coup d’éponge, quelque chose de… hop, c’est fait.
On ne devrait pas le dire comme ça.
On devrait dire que Christ, jour après jour, nous lave péché après péché, par son sang.
Il nous rend notre beauté chaque jour, nous la salissons.
Quelquefois nous nous vautrons dans la boue.
Et Christ nous lave jour après jour avec patience, tendresse, amour.
Dans le mariage, nous nous lavons l’un l’autre.
Et en même temps, nous voyons que Paul cible particulièrement les maris ou les futurs maris.
C’est aux hommes à imiter Christ.
C’est aux hommes à prendre soin de leur épouse, à l’entourer de ses soins comme Christ le fait pour son Église.
Il y a cette responsabilité particulière pour nous, maris. 75% des divorces viennent des femmes.
Et la Bible nous dit que c’est à l’homme de prendre soin de son épouse.
Nous avons cette responsabilité de veiller au bien-être de notre épouse, de son bien-être matériel, spirituel, de vivre l’Évangile de manière concrète, jour après jour, dans notre couple.
D’ailleurs, sans doute, cela l’aidera à pardonner nos manquements.
Parce que Jésus le rappelle, celui à qui on a beaucoup pardonné, pardonne.
Et l’exhortation qui est donnée aux épouses n’est pas si éloignée que ça.
Les épouses sont appelées au verset 22 à reconnaître et à accepter l’ordre établi par Dieu dans le jardin d’Éden.
Leur rôle est d’encourager, de soutenir le mari dans la direction du couple.
De lui donner du courage, de l’audace, de l’entrain pour l’accomplir.
Vous savez, si dans une famille, on dit par exemple, « C’est le père qui va lire la Bible à ses enfants tous les jours, parce que c’est son devoir de les nourrir, de les faire grandir spirituellement. »
Qu’est-ce qui se passe-t-il s’il a du mal à le faire ?
Parce que c’est compliqué dans sa vie, la discipline.
Parce que ce n’est pas toujours facile pour lui d’enseigner la Bible.
Ça peut devenir un reproche perpétuel.
Vous savez, c’est la tâche qu’on doit faire tous les jours et que vous ne faites pas tous les jours.
Tu n’as toujours pas lu la Bible avec tes enfants ?
Tu ne comprends pas que c’est important ?
Tu n’as pas compris que c’est à toi de le faire ?
Ou ça peut être un véritable enjeu de transformation, en priant, en mettant en place des choses pratiques, en soutenant, en montrant ce qui est bon, en encourageant, en étant là, aux côtés.
Le mariage, c’est en fait une façon de vivre concrètement l’évangile, de vivre dans nos corps physiques, dans nos corps, la relation entre Christ et l’Église.
De vivre le pardon jour après jour de nos péchés de manière concrète.
Une relation où Christ nous appelle à renoncer à nous-mêmes et à les suivre.
On est bien loin de l’égoïsme.
En renonçant à nous-mêmes, nous répondons à bien des questions sur le mariage.
Une des premières questions que je me suis posée au tout début du mariage, c’est « Qu’est-ce qui est permis dans la sexualité ? »
Si vous posez la question comme ça, vous aurez du mal à trouver des réponses définitives dans la Bible.
Mais si vous considérez que nous sommes amenés dans la sexualité à vivre au service de l’autre, que l’autre est plus important pour nous, que son plaisir passe devant le nôtre, la question ne se pose plus vraiment en fait.
Elle est vite évaporée.
Le mariage est un don précieux de Dieu.
Un don qui nous invite à vivre l’évangile à l’intérieur et à le refléter à l’extérieur pour ceux qui nous entourent.
Mais nous ne devons pas remplacer le mariage par notre mariage.
Nous ne devons pas remplacer le mariage par notre mariage.
Le mariage peut quelquefois être difficile et il peut aussi être trop beau.
Il peut être le lieu où nous investissons toute notre énergie, tout notre temps, tous nos efforts, toutes nos affections, et où pour finir nous manquons le but du mariage qui est de rendre gloire à Dieu en manifestant l’évangile.
Et ça nous conduit au dernier mouvement de l’histoire, la nouvelle création.
On parle aussi de consommation ou d’accomplissement de l’histoire.
Le but, ce n’est pas de dire qu’il y a encore un chapitre de plus, mais que ce chapitre est l’accomplissement, il est l’achèvement des trois chapitres précédents.
En fait, il est là où Dieu veut que nous allions pour l’éternité.
On a évoqué cet accomplissement, il passe par le mariage.
Les prophéties annonçaient que Dieu réépouserait son peuple et elles s’accomplissent.
On lit par exemple dans Apocalypse, chapitre 19, verset 6.
J’entendis comme la voix d’une foule immense.
Elle ressemblait au bruit de grosses eaux, au grandement de forts coups de tonnerre.
Et elle disait, Alléluia, car le Seigneur, notre Dieu Tout-Puissant a établi son règne.
Réjouissons-nous, soyons dans la joie, rendons-lui gloire, car voici est venu le moment des noces de l’agneau.
Et son épouse s’est préparée.
Il lui a été donné de s’habiller d’un fin lin éclatant et pur.
En effet, le lin fin, ce sont les œuvres des saints.
Et on retrouve les mêmes images que Paul a utilisées à la fin de son propos dans Ephésiens 5, 27.
Il s’est donné pour elle afin de la conduire à la sainteté après l’avoir purifiée par l’eau de sa parole.
Pour la faire paraître devant lui, cette église glorieuse, sans tâche, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable.
Et plus loin, je lis dans Apocalypse 21, verset 2.
« Je vis descendre du ciel d’auprès de Dieu la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme d’une mariée qui s’est fait belle pour son époux.
» Et au verset 9, « Puis l’un des sept anges qui tenait sept coupes remplies des sept derniers fléaux vient m’adresser cette parole et dit, « Viens, je te montrerai la femme, l’épouse de l’agneau.
» Il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, me montra la ville sainte Jérusalem qui descendait du ciel d’auprès de Dieu.
» Et on a deux images qui se superposent, qui sont liées ensemble.
On voit une ville, mais cette ville, c’est l’épouse.
Et ces deux images, en fait, nous parlent de peuple de Dieu.
Le peuple de Dieu vient épouser son roi.
Cette épouse est éclatante, comme du jasque clair, comme du cristal.
On a dit qu’on ne doit pas remplacer le mariage par notre mariage.
Et on peut aussi ajouter ici qu’il y a un espoir pour ceux qui vivent des mariages difficiles.
Si votre mariage ressemble aujourd’hui à un tas de cendres, il y aura au ciel un mariage glorieux.
Si votre mariage est difficile, aussi difficile soit-il, votre mariage aura une fin, parce qu’au ciel, la réalité remplacera l’image.
Jésus déclare, « Les enfants de ce monde prennent mari et femme, mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir.
Ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
Au ciel, nous ne serons pas mariés, nos mariages ont une fin, mais le mariage commencera, et ce mariage est pour l’éternité.
Débarrassés de nos péchés, dans de nouveaux coeurs, nous serons pleinement unis à Dieu.
Et qu’est-ce que nous faisons de ce côté du ciel ?
On entrevoit ce que Dieu a préparé pour nous au travers des joies du mariage.
Nous nous préparons à ce que Dieu a fait pour nous au travers de la sanctification du mariage.
Je voudrais encore prier avec vous.
Notre Dieu, notre Père, merci pour le mariage.
Et peut-être pardon aussi pour la façon dont nous l’envisageons.
Pardon pour notre égoïsme, pardon parce que nous cherchons beaucoup de choses pour nous-mêmes dans le mariage.
Nous voulons te prier que tu bénisses les mariages dans cette église.
Nous voulons te prier que chaque mari prenne sa part de laver son épouse, de la sanctifier, de la préparer pour ce jour où il y aura ce grand mariage.
Nous voulons te prier pour que chaque épouse, renonçant elle aussi à elle-même, supporte, aide son mari, le soutienne, pour qu’il soit un bon chef de famille.
Nous voulons te prier pour qu’ensemble, ils reflètent ta gloire auprès de leurs enfants, auprès de leurs voisins, de leurs familles dans l’église.
Nous voulons te prier pour qu’ensemble, ils donnent des enfants, et que ces enfants se marient et que ces enfants reflètent aussi ta gloire, et que ton projet d’atteindre les nations passe aussi par la beauté du mariage.
Nous te prions que nos mariages ne soient pas une fin en soi égoïste, où nous trouvons tout notre plaisir, mais que notre mariage soit aussi tourné vers toi, que nous ayons vraiment ce but ensemble de te servir jour après jour, de t’honorer par nos mariages, de te faire resplendir sur cette terre, de montrer un peu à quoi ressemble ton amour au travers de nos mariages.
Au nom de Jésus Christ, Amen.
Jean-Jacques Riou est directeur des sites Évangile 21 et La Rébellution. Il sert en tant que pasteur à l’Eglise de l’Action Biblique à Étupes. Il est marié à Aude et père de deux garçons.