Peuple de Dieu, en marche ! Une série de prédications sur le livre des Nombres
Transcription
Ce matin, on voit la suite de notre étude sur le livre des nombres.
Et on est arrivé au chapitre 12.
Le chapitre 13 et le chapitre 14, c’est vraiment le point tournant du livre.
Et ces chapitres 11 et 12 nous préparent à comprendre pourquoi ils ont manqué le virage dans les chapitres 13.
Je vous lis le chapitre 12 dans son entier.
Il n’est pas très long.
Je lis dans la version seconde 21.
« Myriam et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme Cushit qu’ils avaient épousée.
En effet, ils avaient épousé une femme Cushit.
Ils dirent, « Est-ce seulement par Moïse que l’Éternel parle ?
N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ?
» L’Éternel l’entendit.
Or, Moïse était un homme très humble, plus humble que n’importe quel homme à la surface de la terre.
Soudain, l’Éternel dit à Aaron et à Myriam, « Vous trois, allez à la tente de la rencontre.
» Ils y allèrent tous les trois.
L’Éternel descendit dans la colonne de nuée et se tint à l’entrée de la tente.
Il appela à Aaron et Myriam, qui s’avancèrent tous les deux.
Et il dit, « Écoutez bien mes paroles.
Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Éternel, je me révélerai à lui, et c’est dans un rêve que je lui parlerai.
Ce n’est pas le cas avec mon serviteur Moïse.
Il est fidèle dans toute ma maison.
Je lui parle directement.
Il me révèle à lui sans énigme, et il voit une représentation de l’Éternel.
Comment se fait-il que vous n’ayez pas eu peur de parler contre mon serviteur Moïse ?
» La colère de l’Éternel s’enflamma contre eux, ils s’en allaient, et la nuée se retira de-dessus la tente.
Et voici que Myriam était frappée de lèpre.
Elle était blanche comme la neige.
Aaron se tourna vers Myriam et vit qu’elle avait la lèpre.
Alors il dit à Moïse, « De grâce !
Mon Seigneur ne nous fait pas supporter les conséquences du péché que nous avons eu la folie de commettre et dont nous nous sommes rendus coupables !
Qu’elle ne soit pas comme l’enfant morné qui sort à moitié décharné du ventre de sa mère !
» Moïse cria à l’Éternel en disant, « Ô Dieu !
je t’en prie, guéris-la !
» Et l’Éternel dit à Moïse, « Si son père lui avait craché au visage, ne serait-elle pas pendant sept jours un objet de honte ?
Qu’elle soit enfermée sept jours à l’extérieur du camp, après quoi on l’y réintégrera !
» Myriam fut enfermée sept jours à l’extérieur du camp, et le peuple ne partit pas jusqu’à sa réintégration.
Après cela, le peuple partit de Ashtéroth et Kampa dans le désert de Paran.
Jusqu’ici la parole de notre Dieu.
La semaine passée, nous avons vu dans le chapitre 11 le peuple qui murmurait contre Dieu à cause de la nourriture, montrant que nos envies sont folles lorsque Dieu n’est pas notre plus grand besoin.
Aujourd’hui, nous voyons d’autres murmures, non pas ceux du ramassis du peuple, comme c’était le cas dans le chapitre 11, mais cette fois de la sœur et du frère de Moïse.
Il s’agit de sa grande sœur, de son grand frère, les plus hauts responsables d’Israël, la famille la plus en vue de toute Israël.
Le souverain sacrificateur, c’est Aaron.
Il est le responsable de tous les prêtres.
Et elle, Myriam, est appelée prophétesse.
C’est elle qui avait conduit la louange au moment de la sortie de l’Égypte, au moment de la traversée de la mer.
Je vous propose de revoir ce matin tout d’abord le problème derrière le problème, l’avocat derrière l’avocat, le châtiment derrière le châtiment et le médiateur derrière le médiateur.
Je n’étais pas très inspiré.
Voyons le problème derrière le problème.
D’abord, Myriam, ou Marie selon les traductions, et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme Cuchit qu’il avait épousée.
Cuche désigne généralement l’Éthiopie.
Et dans votre Bible, peut-être N.E.G., vous avez une femme éthiopienne.
Mais le terme est employé aussi, Cuche est employé pour décrire une région plus grande, plus vaste que simplement l’Éthiopie, dont Madian pourrait faire partie.
Et on sait que Séphora, la femme de Moïse, est originaire de Madian.
Cependant, ça fait déjà 40 ans qu’ils sont mariés.
C’est un peu surprenant de s’en prendre maintenant à sa femme.
D’un autre côté, ça ne fait que un ou deux ans que les belles-sœurs ont fait connaissance.
Il est possible aussi que Séphora soit décédée, même si le texte biblique ne nous le dit pas, et que Moïse se soit remarié avec une femme Cuchite, peut-être même éthiopienne, en tout cas certainement avec la peau un peu plus mat, un peu plus foncée que celle de Myriam.
Mais là, nous sentons bien qu’il y a un préjugé à la fois racial et religieux contre la femme de Moïse.
Qu’il s’agisse de Séphora ou d’une seconde épouse, elle n’est pas de sang hébreu.
Et du coup, il y a une certaine discrimination à l’égard de la femme de Moïse, un certain mépris de la part de sa sœur.
Myriam, la première fois qu’on la rencontre dans la Bible, elle est en train de suivre une caisse de joncs sur le Nil.
Cette caisse de joncs contient le bébé Moïse, le bébé, son petit frère, que sa mère a déposé sur le Nil.
Miraculeusement, ce berceau flottant dérive jusque au pied de la fille de Pharaon, princesse d’Égypte.
C’est elle qui va l’accueillir, qui va le recevoir.
Mais sa petite sœur, sa grande sœur, pardon, Myriam, suit la caisse de joncs.
Elle voit et elle propose à la princesse, la fille de Pharaon, de lui trouver une femme pour aléter ce bébé.
Et elle le conduit jusqu’à la mère de Moïse, qui va aléter, qui va élever Moïse jusqu’à ce qu’il soit ensuite conduit à la cour de Pharaon par encore un temps.
Difficile pour Myriam d’oublier qu’elle a quelque part sauvé son petit frère, qu’elle l’a porté, qu’elle l’a gardé, qu’elle a veillé sur lui, qu’elle lui a probablement changé les couches.
Et si vous êtes l’aîné de la famille, peut-être vous avez eu à faire ça auprès de vos petits frères et sœurs.
Maintenant, lui, il est devenu le grand, ah, le grand Moïse, le conducteur du peuple.
En plus, après avoir fui de l’Égypte, à quarante ans, il a épousé une femme sans lui en parler à elle.
Et cette étrangère est devenue la femme la plus importante dans la vie de son petit frère.
Myriam a perdu sa place et du coup elle dénigre Moïse.
Mais on voit rapidement que dans la plainte de la sœur et du frère de Moïse que ce n’est pas le vrai problème.
Vous avez remarqué verset 2, « Ils diront » – on s’attend à ce qu’ils disent quelque chose contre l’épouse de Moïse – « Est-ce seulement par Moïse que l’Éternel parle ?
N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ?
» Ah, voilà le problème.
Le cœur de cette rébellion ne concerne pas la femme de Moïse, mais la position unique d’autorité de Moïse.
Pour qui il se prend, celui-là ?
Quand on demande aux aînés dans une famille « C’est quoi votre plus grand problème ?
» « Ah, le plus grand problème, c’est lui !
C’est elle !
Petit frère, petite sœur !
Chouchou !
Et elle est le chouchou !
» Et en plus, quand le chouchou réussit bien, que ce soit à l’école ou dans la vie professionnelle, alors là, on se dit « Quelques raisons d’être un peu jaloux ».
Dans l’Ancien Testament, les prophètes et les sacrificateurs exercent la fonction de médiateurs entre Dieu et le peuple.
Le prophète est le porte-parole de Dieu.
Et le prêtre agit au nom des hommes devant Dieu, notamment en présentant le sacrifice pour le péché.
Or, Aaron, il est le souverain sacrificateur, chef de tous les prêtres.
Il est aussi appelé comme prophète, prophète de Moïse, au chapitre 7, verset 1 de l’Exode.
Myriam est aussi prophétesse, comme je l’ai déjà mentionné.
Mais dans l’Ancien Testament, c’est Moïse qui, de tous les instruments humains que Dieu ait employés, est le médiateur par excellence.
C’est lui que Dieu appelle dans le buisson ardent.
C’est lui qui reçoit la loi de Dieu.
C’est lui qui reçoit la vision du tabernacle.
Vous vous souvenez, lorsqu’il a reçu la loi de Dieu, la montagne était en feu.
Il y avait de la fumée tout autour.
Il y avait un tremblement de terre, du tonnerre.
Le peuple était terrorisé en entendant la voix de Dieu.
Et ils ont dit, après avoir entendu les dix commandements, que nous n’entendions plus parler de Dieu, que nous n’entendions plus sa voix, qu’il te parle à toi.
Et toi, tu nous feras connaître sa pensée, sa parole.
Mais on ne veut plus l’entendre directement.
Ils étaient terrorisés.
Il a aussi reçu les plans du tabernacle et il les transmet au peuple.
C’est lui, Moïse, qui intercède en faveur du peuple, pour qu’il ne soit pas entièrement détruit après qu’il ait fait et adoré un veau en or.
Il est le médiateur de l’ancienne alliance.
Et c’est contre lui, contre son autorité, qu’ils se sont dressés.
Moïse ne s’est pas autoproclamé chef de la maison d’Israël.
C’est Dieu lui-même qui est venu à lui.
Lui, il ne voulait pas y aller.
Il a fallu que Dieu le contraigne.
Et Aaron, son frère, il le sait bien, puisque c’est lui qui devait être le porte-parole de Moïse pour le peuple, pour Pharaon.
Ainsi, c’est un affront envers Dieu qui a choisi Moïse.
Et en rejetant l’autorité de Moïse, c’est Dieu lui-même qui le rejette.
Et si Myriam est citée en premier dans le verset 1, alors qu’habituellement elle ne l’est qu’en deuxième, comme au verset 4 et au verset 5, c’est probablement parce qu’elle est l’instigatrice de cette révolte.
Au chapitre 11, les murmures du peuple portaient sur ce qu’ils désiraient avoir.
Dans le chapitre 12, les murmures de Myriam et Aaron portent sur ce qu’ils désirent être.
Je ne suis pas satisfait de ma position parce que j’estime valoir mieux.
Et ce sont les personnes les plus élevées du peuple d’Israël qui réagissent comme cela.
Qu’est-ce qu’ils veulent, au fond ?
Ils veulent la place de Moïse.
Ils rejettent le médiateur.
Ils veulent pouvoir parler à Dieu directement.
Et ils veulent que Dieu leur parle directement.
C’est une idée qui fait son chemin, et encore à notre époque, beaucoup aiment avoir des révélations particulières.
Pas besoin d’étudier la parole, Dieu me parle directement à moi.
Pas besoin de me soumettre à un conseil d’ancien ou à une église, j’ai une connexion directe.
C’est très orgueilleux, en fait, cette attitude.
C’est vrai que nous connaissons par le Saint-Esprit une communion avec Dieu directement.
Néanmoins, Dieu a choisi de transmettre sa volonté par sa parole.
Quelques leçons que l’on pourrait relever, déjà, pour nous.
Tout d’abord, que les problèmes de jalousie peuvent atteindre tous les cœurs.
Je pense que c’est vraiment un mal que l’on connaît tous, la jalousie, un jour ou l’autre.
Jalousie pour un frère, pour une sœur, jalousie pour une position, pour un statut, jalousie pour un conjoint ou pour une relation, jalousie pour… on est capable de tout jalouser.
Ici, c’est la famille la plus impliquée, on pourrait dire la plus spirituelle, qui est confrontée avec la jalousie.
La jalousie, c’est cette émotion qui est souvent hostile, qui provoque presque un peu un comportement agressif, produit par un sentiment d’insécurité, de peur, d’anxiété, concernant la perte anticipée ou pas, d’un statut, d’un objet ou d’un lien affectif ayant une importante valeur personnelle.
C’est l’orgueil, l’égocentrisme qui nous fait jalouser.
Vous vous souvenez, la semaine dernière, le pasteur Samuel a expliqué que c’était un problème d’ordre.
C’est le même problème d’ordre dans nos cœurs qui provoque la jalousie.
Le problème de jalousie aussi se cache souvent derrière d’autres problèmes.
Moïse a épousé une femme qui n’est pas juive, pure souche.
Et vous voyez, la manière dont on fonctionne, c’est qu’on cherche à abaisser l’autre qui est bien en vue, pour pouvoir s’élever à ses dépens.
C’est pitoyable comme réaction, mais c’est tellement commun.
On cherche la petite bête pour essayer de l’abaisser, pour que nous on paraisse plus élevés.
Et si c’est bien Sephora, alors cette critique vient après 40 ans de mariage.
Et je pense que là, il y a une autre leçon pour nous, c’est que la jalousie trouve des racines très lointaines.
La jalousie a une excellente mémoire.
Je me souviens, tout petit déjà, il était le préféré.
Et on est capable de faire tout le fil, de se rappeler tous les épisodes de notre vie, où on a le sentiment d’avoir été lésé, d’avoir été regardé comme moindre, ou que l’autre a été privilégié, etc.
Et ça nourrit notre jalousie.
Les problèmes de jalousie envers les leaders de l’Église, ou entre les leaders de l’Église, peuvent exister, existent dans les Églises.
Mais je ne crois pas que ce soit véritablement le sujet ici, ou en tout cas, ce n’est pas seulement cela dont il est question ici.
Le leadership de Moïse ne s’applique pas directement aux leaders d’aujourd’hui.
Les pasteurs ne regardent pas forcément Moïse comme modèle pour leur leadership.
Moïse nous parle de Christ.
En ce sens, il est un modèle.
En ce sens, on doit regarder à lui.
Mais on ne se prend pas, ni pour Jésus-Christ, ni pour Moïse.
La deuxième chose qu’on pourrait regarder ce matin, c’est l’avocat derrière l’avocat.
J’ai mentionné l’intervention de Moïse comme avocat pour le peuple devant Dieu lors du Vaudor.
Il a fait ce jour-là une plaidoirie extraordinaire, à tel point que la Bible déclare qu’en Exode 32, l’Éternel se repentit du mal qu’il avait déclaré vouloir faire à son peuple.
Donc Moïse, c’est un avocat extraordinaire en faveur du peuple.
On aurait pu dire, là, agressé par son frère et sa sœur, c’est facile pour lui de se défendre.
Mais il ne le fait pas.
Lorsqu’il est dénigré sur le choix de son épouse, ou qu’il est contesté dans son autorité, il ne dit rien.
Il ne se défend pas.
Et pourquoi ?
Regardez le verset 3, il dit, « Moïse était un homme très humble, plus humble que n’importe quel homme à la surface de la terre.
» Si vous êtes un habitué de la Bible, vous savez que l’auteur du livre des nombres, c’est Moïse lui-même.
Et on peut se dire, « Waouh !
Le plus humble !
Le plus humble de toute la terre !
Waouh !
» C’est un peu troublant.
Certains même ont déduit à tort que Moïse n’était pas l’auteur du livre.
Je crois pour ma part que ce commentaire est inspiré par le Saint-Esprit, comme toute l’Écriture.
Et il a fait ce commentaire sur sa propre personne pour plusieurs raisons.
La première, c’est une affirmation de n’avoir rien fait qui puisse provoquer la jalousie de Myriam et de Aaron.
Et je pense que ça, c’est une leçon importante pour nous.
Notre comportement orgueilleux provoque la jalousie des autres, la jalousie de nos frères et sœurs.
Ça marche de pair.
Plus je cherche à être vu, à être grand, plus ça excite chez les autres de vouloir être à cette place.
Si je suis humble, si je laisse ma place volontiers, si je cherche à élever l’éternel aux yeux de chacun, alors personne ne veut prendre cette place, ou en tout cas ça appelle tout le monde à un esprit d’humilité.
Et c’est véritablement une chose importante pour la cohésion, pour l’unité du corps de Jésus-Christ.
La deuxième pensée, s’il ne répond rien, ce n’est pas simplement parce qu’il est écrasé et attristé par l’agression de son frère et de sa sœur contre son caractère et contre son statut, mais c’est qu’il est véritablement humble et qu’il est prêt à accepter cette attaque contre son caractère sans se défendre.
C’est ainsi que l’on peut préserver nos cœurs et l’Église de ce fléau.
Être véritablement humble.
Un croyant qui tient avant tout à ce que le nom du Seigneur soit exalté, qui recherche sincèrement le bien du peuple de Dieu et se contente de confier sa réputation à Dieu, ne se succombera jamais au péché de jalousie.
Don Carson dit cela.
En fait, s’il ne répond pas, c’est aussi parce qu’il s’en remet à un autre avocat.
Vous avez remarqué, au verset 3 ou 2, selon les versions de la Bible, il est écrit « L’Éternel l’entendit ».
« L’Éternel l’entendit ».
Ils se sont pleins de Moïse et « L’Éternel l’entendit ».
Dieu entend toutes nos paroles, ça devrait nous faire rémier.
Toutes nos plaintes, tous nos murmures, toutes nos jalousies, et il les détecte et il les entend.
Et en fait, ça suffit pour Moïse, il sait que Dieu a entendu.
Et du coup, il fait confiance pour sa défense.
Regardez verset 6.
« Écoutez bien mes paroles, dit l’Éternel.
Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Éternel, je me révélerai à lui et c’est dans un rêve que je lui parlerai.
Ce n’est pas le cas pour mon serviteur Moïse.
Il est fidèle dans toute ma maison.
Je lui parle directement.
Je me révèle à lui sans énigme.
Il voit une représentation de l’Éternel.
Comment se fait-il que vous n’ayez pas eu peur de parler contre mon serviteur Moïse ?
L’Éternel distingue Moïse de tous les prophètes.
Il n’a pas la même relation avec Moïse qu’avec eux.
Je lui parle de vive voix, ou comme un homme parle à un autre.
Je ne lui parle pas en vision, dans un rêve.
Je m’adresse à lui d’une manière tout à fait unique.
Et vous imaginez que, pour la première fois, Aaron et Myriam entendent la voix de Dieu.
Parce que Moïse est là et voit la colonne de Nuée.
Dieu leur parlait.
Et puis il dit, il a vu non pas mon visage, personne ne peut voir Dieu et vivre, mais une représentation, une manifestation visible de l’Éternel.
Pourquoi n’avez-vous pas craint de vous en prendre à mon serviteur, dit-il ?
Moïse.
Tout le peuple était au courant de cette relation spéciale.
Lorsque Moïse parlait avec l’Éternel, qu’il sortait de la présence de l’Éternel et qu’il annonçait aux Israélites ce qu’il devait leur faire connaître, son visage rayonnait, son visage rayonnait.
Et tout le peuple le voyait, il voyait qu’il avait été avec Dieu.
Comment ne pas penser à Jésus transfiguré sur la montagne ?
Soyons promptes alors à défendre l’honneur de Dieu et sa cause, mais soyons lents ou laissons Dieu défendre notre honneur et notre cause.
Matthew Henry, le fameux commentateur, dit, « L’innocent accusé n’a pas besoin de dire grand-chose s’il sait que le juge lui-même sera son avocat.
L’Éternel est notre avocat, laissons-le plaider notre cause.
» Et comment ne pas voir le Seigneur Jésus qui a gardé le silence devant ses accusateurs ?
Il est dit qu’il n’a pas ouvert la bouche.
Lorsqu’il était injurier, il ne rendait pas l’injure, maltraitait, il ne faisait pas de menaces mais s’en remettait à celui qui juge justement.
Au verset 7, il nous est dit que Moïse est le serviteur fidèle sur toute la maison de Dieu.
Ici, c’est Israël.
L’Épitre aux Hébreux, chapitre 3, versets 5 et 6, commente que Jésus aussi a été fidèle, comme le fut Moïse.
Mais si Moïse l’était comme serviteur dans la maison de Dieu, Christ l’est comme fils, sur sa propre maison, sous-entendu, sur « Il est Dieu lui-même » !
Et sa maison, c’est nous, les croyants.
Regardons à présent le châtiment derrière le châtiment, verset 9 à 12.
« Myriam est frappée d’une lèpre blanche comme la neige.
» Pourquoi cette précision « blanche comme la neige » ?
Quelqu’un m’a soufflé cette semaine que peut-être que ce châtiment est en lien avec le mépris à l’égard de la femme Cuchit de Moïse.
Elle avait probablement une peau foncée.
Myriam méprisait sa couleur de peau.
Alors Dieu lui dit « Ah ben, te voilà blanche, comme blanche neige.
» Aaron se tourne vers Myriam et voit sa lèpre.
Lui, il est souverain sacrificateur, il connaît les lèpres.
C’est un mot générique, lèpre, ici pour décrire toutes les maladies de peau.
Et il sait qu’une lèpre nous tient éloignés du camp.
Elle nous tient séparés de Dieu.
Elle est une bonne illustration du péché, n’est-ce pas ?
Elle est contagieuse et elle nous tient éloignés de Dieu.
Pourquoi Myriam fut la seule frappée ?
C’est une question un peu délicate.
Peut-être parce que Myriam est la meneuse de cette rébellion.
Et elle supporte la punition un peu comme un châtiment exemplaire, que mérite également Aaron, qui réalise d’ailleurs la gravité de son attitude.
Au verset 11, il dit « Ne nous fais pas porter la peine du péché que nous avons commis en insensé et dont nous nous sommes rendus coupables.
» Et au verset 9, il est dit que « la colère de l’Éternel s’enflamma contre eux, les deux.
» Peut-être parce qu’il y a un châtiment visible, et puis il y a un châtiment peut-être invisible, dans lequel on ressent toute la désapprobation de Dieu.
On sent que l’on est coupable, même si les autres ne le savent pas.
Il y a un poids sur notre conscience.
Il y a une désapprobation intérieure, un jugement qu’on redoute.
Notre péché nous rend impurs, nous sépare de Dieu, de sa communion.
C’est ce qu’on devrait redouter le plus, le péché.
La colère de Dieu demeure sur le pécheur.
C’est ce qui s’est passé, la colère de Dieu ne les fera pas.
Il est intéressant de noter que Aaron ne se tourne pas pour élever une prière à Dieu et offrir un sacrifice pour Miriam.
Pourquoi ?
Il est le souverain sacrificateur.
C’est son frère.
C’est parce que lui-même est complice de ce péché.
Aaron a maintenant clairement besoin d’un médiateur.
Aaron se tourne vers Moïse et lui dit « De grâce !
Mon Seigneur ne nous fait pas supporter la peine du péché que nous avons eu la folie de commettre.
De grâce !
» C’est-à-dire qu’il fait appel à la grâce de Dieu.
Il sait qu’il est coupable.
Il sait qu’il mérite le même châtiment que sa sœur.
Il sait qu’il devrait être tenu éloigné de la sacrificature, de la présence même de Dieu.
De grâce !
Et puis il l’appelle « Mon Seigneur » reconnaissant son autorité, reconnaissant qu’il a besoin de Moïse.
Et puis il dit « Ne nous fait pas porter la peine ou supporter la peine.
» Et là, il y a une vérité tellement essentielle pour la vie chrétienne.
C’est que le péché que nous méritions, Dieu a choisi de le faire reposer sur quelqu’un d’autre, sur Jésus-Christ.
« Ne nous fait pas porter la peine que nous méritions.
» Quelqu’un d’autre la porte.
Vous ne devez pas vous passer ou vous ne pouvez pas vous passer d’un médiateur.
Aaron ne peut pas se sortir de cette situation tout seul.
Tu as besoin d’un médiateur, quelqu’un d’autre que toi-même.
Tu ne peux pas prier pour ta sœur parce que tu es tout aussi coupable qu’elle.
Tu as besoin de quelqu’un de fidèle, quelqu’un qui intercède pour toi.
Et voilà la raison de la venue de Jésus-Christ dans notre monde, pour porter notre peine, la peine de nos péchés.
Je termine avec ce dernier point.
Le médiateur derrière le médiateur, c’est dans les versets 13 à 16.
« Cet homme dont la personne, le caractère, dont le statut, l’autorité ont été remis en question par son frère et sa sœur, est maintenant devant le Seigneur, implorant leur pardon pour un péché qu’ils ont commis contre lui.
Ô Dieu, je t’en prie, guéris-les !
» Guéris-la !
Difficile de ne pas entendre les paroles du Seigneur Jésus.
« Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.
» Rappelez-vous ce que Jésus dit dans Matthieu 11.
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.
Prenez mon jou sur vous, recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes.
» La preuve ultime de la relation particulière de Moïse avec Dieu, c’est que sa prière pour la guérison de sa sœur a été immédiatement exaucée.
Mais l’Éternel insiste encore pour qu’elle vive hors du camp pendant sept jours, comme les autres les proguérit, et qu’elle subisse les rites normaux de purification.
Le Nouveau Testament établit de nombreuses comparaisons entre Moïse, le médiateur de l’ancienne Alliance, et puis Jésus-Christ, le médiateur de la nouvelle Alliance.
Jésus est prophète, comme Moïse.
Comme Moïse, Jésus est doux et humble de cœur.
Comme Moïse, il a gardé le silence devant ses accusateurs, même lorsque ses frères ne croyaient pas en lui.
En Jean 7, « Mais alors que Moïse n’était qu’un serviteur dans la maison de Dieu, notre Seigneur était le Fils de la maison.
Moïse voyait la forme de Dieu et entendait sa parole, mais Jésus est la parole et il est la forme de Dieu, nous disent les Écritures.
Si Moïse pouvait prier pour son frère et sa sœur, il ne pouvait pas payer pour eux, parce que lui-même était un homme, et bien que particulièrement fidèle, il n’était pas parfaitement saint.
Et lui aussi attendait le médiateur Jésus-Christ.
A Timothée chapitre 2, versets 5 et 6 disent, « Car il y a un seul médiateur, car il y a un seul Dieu et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme qui s’est donné lui-même en rançon pour nous.
» Mes amis, il y a dans nos cœurs naturels ce désir intense de nous passer d’un médiateur, d’aller vers Dieu avec nos propres mérites, d’aller vers Dieu avec notre propre justice.
Sachez qu’il n’y a pas d’offense plus grande que l’on puisse faire à Dieu, mépriser son Fils.
Je pense que c’est pourquoi Dieu dit à Moïse, si son père lui avait craché au visage, elle serait restée sept jours loin du peuple.
Je pense que Dieu est en train de dire ici, c’est une offense telle de s’en prendre au médiateur ou de vouloir s’approcher de Dieu sans ce médiateur, penser dans sa folie, dans son orgueil, que l’on peut directement s’adresser à Dieu, venir dans sa présence par nous-mêmes sans avoir besoin d’un médiateur, sans avoir besoin de quelqu’un qui nous rend propices à Dieu.
C’est une folie !
Et seul Jésus est pleinement Dieu et pleinement homme, un homme sans aucun péché, parfaitement fidèle, de sorte que lui seul peut payer pour nos fautes.
Il est le médiateur par lequel nos prières sont entendues par Dieu, parce qu’elles sont faites en vertu de ses mérites et non des nôtres.
Quand on s’adresse à Dieu et qu’on dit au nom de Jésus, ce n’est pas une formule magique, c’est parce qu’on a saisi tellement avec telle force que nos prières ne peuvent pas être entendues à cause de nos mérites, à cause de nos efforts, à cause de nos souffrances ou à cause de je ne sais quoi, de notre répétition, mais seulement à cause de l’œuvre de Jésus-Christ à la croix qui nous rend propices, qui nous réconcilie avec le Père.
Et c’est pour cela que l’on peut se tenir avec assurance parce que nous avons un médiateur extraordinaire, un médiateur fidèle en toutes choses.
Dieu nous aide à nous saisir de ce médiateur.
Si vous ne l’avez jamais saisi, prenez-le pour votre.
Prions Dieu.
Seigneur, nous te demandons pardon pour nos cœurs insatisfaits, pour nos cœurs qui sont si promptes à jalouser parce que l’on craint de perdre notre place dans ce monde, qu’on craint de perdre notre place dans le cœur de quelqu’un.
Et Seigneur, nous te prions pour que tu pardonnes notre jalousie, que tu pardonnes nos fautes, notre orgueil.
Nous te prions pour que tu nous aides à regarder à Jésus-Christ.
Seigneur, il était humble, parfaitement humble.
Nous te prions pour que tu nous donnes de revêtir cette nature divine.
Seigneur, que tu nous apprennes à nous saisir des vérités qui sont contenues ici dans ta parole pour que l’on puisse s’approcher humblement de toi en passant par ce si bon, si grand médiateur parfait.
Et nous te prions pour que tu nous aides à le faire quand on vient chercher le pardon pour nos fautes ou quand on vient chercher ton conseil ou quand on vient te présenter nos prières.
Seigneur, aide-nous en tant qu’Église à vivre, Seigneur, dans cette dépendance, dans cette reconnaissance pour ce médiateur si grand, si parfait.
Bénie sois-tu, Seigneur, de nous aider à saisir ces vérités et à marcher ensemble d’un même pas.
Les yeux portés sur toi, par Jésus-Christ.
Amen.
Vincent Bourrel s’est converti à Christ pendant ses études supérieures, il a travaillé dans une société agro-alimentaire et aidé à l’implantation d’une église à Strasbourg. Il fait ses études théologiques à l’Institut Biblique Baptiste de Paris. Il sert comme pasteur de l’Église Baptiste Toulouse Métropole (AEEBLF) depuis 1998. Vincent est marié à Anne-Sophie (médecin), ils ont 5 enfants et une petite fille.