Je serai toujours reconnaissant pour ce jour-là. J’étais au nord de l’Inde, dans l’un des hauts lieux de l’hindouisme. Comme c’était la première fois que je servais là-bas, nous sommes partis quatre jours avec nos hôtes pour en apprendre plus sur cette religion.
Nous sommes entrés dans un temple pour voir les rituels spirituels. Ceux qui entraient étaient émus, joyeux et reconnaissants d’être là. Ensuite, un prêtre hindou est entré dans le sanctuaire intérieur du temple. Il s’est incliné devant une statue de bois, l’a lavée, l’a habillée et a placé un bol de riz et de fruits devant elle.
N’en croyant pas mes yeux, je me suis dit : « Ne voit-il pas que cette idole n’est rien ? Elle n’est pas vivante, elle ne peut ni voir ni entendre et ne mangera pas l’offrande de nourriture. » La dévotion et le service du prêtre étaient tristement dirigés au mauvais endroite. Quelle ignorance ! Comment pouvait-il être aussi aveugle ?
Ce qui s’est passé après était encore plus étonnant. Le prêtre s’est d’abord agenouillé, puis il s’est couché sur le vendre, les mains tendues vers ce morceau de bois. C’était un signe de soumission complète, d’adoration et de culte.
Pouvez-vous imaginer la scène ?
Comme je regardais, mes yeux se sont remplis de larmes. L’aveuglement de ce monsieur m’a submergé. La profondeur des liens de l’idolâtrie m’a frappé comme jamais auparavant.
Mais j’ai aussi ressenti de la culpabilité. Même si je ne m’étais jamais prosterné devant des ouvrages de bois, de métal ou de pierre, force était d’avouer que je ressemblais assez à ce prêtre hindou. Les idoles capturent mon cœur, contrôlent mes désirs et façonnent ma façon de vivre.
Et vous ? Vous arrive-t-il parfois de chercher la vie, une espérance et une protection dans des objets crées qui n’ont aucunement la capacité de vous donner ce que vous désirez ? Où voyez-vous dans votre vie la preuve de l’irrationalité de l’idolâtrie ?
Le propre des pécheurs et de demander à la création ce que seul le Créateur peut faire. Romains 1.25 dit : « [ils] ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge et [ont] adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement ».
J’aime le formuler de cette manière : l’idolâtrie, c’est chercher un sauveur horizontalement. C’est espérer que mon travail, mes expériences, mes réussites, mon conjoint, mes enfants, mes amis, ma force physique, mon intelligence, mon apparence, mes possessions, mon plaisir ou mes richesses me donneront la satisfaction, la liberté, la santé, la plénitude et la paix du cœur.
En quelque sorte, l’idolâtrie c’est avoir l’illusion que la vie en abondance existe en dehors de la personne et de l’œuvre du Seigneur Jésus-Christ. C’est me soumettre à autre chose qu’à Dieu, qui m’a créé et qui lui seul mérite de recevoir tout ce que j’ai et tout ce que je suis.
Notre tendance à l’idolâtrie fait partie des raisons pour lesquelles nous devons nous retrouver chaque dimanche pour louer Dieu. Nous devons être encouragés à regarder aux choses d’en-haut plutôt qu’aux choses de ce monde.
Alors rassemblons-nous joyeusement pour nous remémorer et célébrer la gloire et la grâce de Dieu, celui qui seul peut nous donner la vie et donc nous sauver de tous les faux dieux qui se battent pour prendre le contrôle de nos cœurs.
« Voici ce que dit le Seigneur, l’Éternel : Revenez à moi et abandonnez vos idoles, abandonnez toutes vos pratiques abominables ! En effet, tout Israélite ou tout étranger en séjour en Israël qui s’éloigne de moi, qui porte ses idoles dans son cœur et qui place juste devant lui ce qui le pousse à la faute, s’il vient s’adresser au prophète pour me consulter à travers lui, moi, l’Éternel, je lui répondrai moi-même : je me retournerai contre cet homme : je ferai de lui un signe, un sujet de proverbes, et je l’exclurai du milieu de mon peuple. Vous reconnaîtrez alors que je suis l’Éternel. » (Ézéchiel 14 : 6-8)
Que Dieu vous bénisse
Paul David Tripp
Questions de réflexion
- Même si vous ne faites pas d’offrandes de nourriture et que vous ne vous prosternez pas devant des idoles en bois, demandez au Seigneur de vous sonder et de révéler les parties de votre cœur qui servent des idoles qui ne sont pas nécessairement en bois, en métal ou en pierre.
- Maintenant, pensez à des domaines de votre vie où vous demandez à des choses créées de faire ce que seul le Créateur peut faire. Prenez le temps d’en faire la liste (par exemple votre travail, votre force physique, vos finances, votre intelligence, votre apparence, votre richesse, votre plaisir, vos possessions, etc.) et demandez-vous où l’on voit dans tout cela l’irrationalité de l’idolâtrie. Comment ces idoles du cœur peuvent-elles être révélées pour ce qu’elles sont réellement, puis détruites ?
- Comment votre idolâtrie vous a-t-elle amené à penser illusoirement que l’on peut trouver une vie abondante en dehors de la personne et de l’œuvre du Seigneur Jésus-Christ ? Où avez-vous (intentionnellement ou non) donné votre cœur à quelque chose d’autre qu’à Dieu ? Comment pouvez-vous de façon intentionnelle remettre au Seigneur ces domaines que vous avez soustrait à son autorité ?
- Arrêtez-vous un instant sur le passage d’Ézéchiel 14.6-8. Même si vous avez entendu le mot « repentance » plusieurs fois dans votre vie spirituelle, que signifie-t-il réellement ? À quoi ressemble la repentance ? Pourquoi pensez-vous que l’Écriture qualifie les idoles d’abominations ? Pourquoi le fait que le Seigneur « se retourne » contre nous est-il une conséquence si dure de l’idolâtrie ? Expliquez pourquoi Jésus est la solution ultime à notre lutte contre l’idolâtrie. Comment la bonne nouvelle de l’Évangile peut-elle transformer votre façon de lutter contre l’idolâtrie dans votre vie ?