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Ecouter les chapitres du jour sur le site Audio Bible IBG : Deutéronome 7 ; Psaumes 90 ; Ésaïe 35 ; Apocalypse 5

Le décor planté dans Apocalypse 4 ouvre la voie au drame d’Apocalypse 5. Dans la main droite, celle du pouvoir, « de celui qui était assis sur le trône » – le Dieu transcendant et redoutable décrit au chapitre 4 – il y a « un livre écrit en-dedans et en-dehors » (v. 1). Il contient la totalité des desseins de Dieu en matière de justice, de jugements et de bénédictions. La plupart des gens écrivaient sur une seule face des rouleaux, celle qui comportait les bandes horizontales de papyrus. Ceux qui écrivaient sur les deux faces étaient soit les gens trop pauvres pour se procurer un autre rouleau vierge, soit, et c’est le cas ici, ceux qui avaient beaucoup de choses à dire et qui tenaient à ce que tout tienne sur un seul rouleau. Ce rouleau dans la main du Tout-Puissant contient l’intégralité du plan divin quant aux jugements et aux bénédictions ; c’est pourquoi il est écrit en dedans et en dehors. Mais il est scellé, ce qui signifie que les desseins de Dieu qui y sont rapportés ne seront pas exécutés tant que les sceaux ne seront pas brisés.

La question pathétique de l’ange (v. 2) est au centre de toute religion : quel est l’agent qui a des qualités si nobles, une vie si pure, des capacités si incomparables pour pouvoir s’approcher de ce Dieu – ce Dieu devant lequel les anges placés le plus haut dans la hiérarchie voilent leurs faces – pour prendre le livre de sa main droite et amener à bonne fin tous les desseins divins ? Comme personne n’est trouvé digne, Jean se met à pleurer abondamment (v. 3-4). Ses larmes ne proviennent pas d’une frustration de ne pas pouvoir percer l’avenir, mais de sa prise de conscience que, dans le symbolisme de cette vision, les desseins de Dieu ne se réaliseront jamais. Il n’y aura pas de justice dans l’univers et donc pas de salut. C’est le désespoir de conclure que l’Histoire n’a pas de sens, que Dieu est mort.

Néanmoins, un ancien vient consoler Jean (v. 5). Le Lion de la tribu de Juda « a vaincu » (v. 5) pour pouvoir ouvrir le livre ; le verbe suggère un combat terrible, dont le Lion est sorti vainqueur. Ce Lion est le roi de la lignée davidique. Jean lève les yeux et voit… un Agneau ! C’est un Lion qui est annoncé, et c’est un Agneau que Jean découvre. Il ne s’agit pas d’un autre animal. La littérature apocalyptique se délecte de la juxtaposition des métaphores. Ici, le Lion est l’Agneau et, de plus, un agneau égorgé, un agneau sacrificiel, qui détient cependant un pouvoir royal parfait (les sept cornes). C’est le Messie, absolu dans le don de soi, absolu dans son pouvoir ; il apparaît au centre même du trône. Lui seul pourra réaliser tous les desseins de Dieu. Il n’est alors pas étonnant que l’univers tout entier fasse résonner avec puissance un cantique nouveau, celui de la rédemption (v. 9-14). Le triomphe de l’Éternel Dieu et de l’Agneau se dessine en filigrane derrière la transformation décrite en Ésaïe 35.

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