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Un de mes passages préférés de l’Évangile de Marc est le moment où Jésus nomme ses disciples. Dans Marc 3 : 13-14, on peut lire :

Il monta ensuite sur la montagne ; il appela ceux qu’il voulait, et ils vinrent vers lui. Il en établit douze [auxquels il donna le nom d’apôtres,] pour qu’ils soient avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir [de guérir les maladies et] et de chasser les démons.

Nos yeux sont attirés vers la fin de la phrase, où le ministère des apôtres est mis en lumière. Jésus nomma ses disciples et les envoya prêcher et chasser les démons. Comme c’est excitant ! Quelle autorité ! Quel pouvoir !

Faites attention à ne pas négliger la courte allusion qui se trouve juste avant le pouvoir. Jésus a choisi douze apôtres « pour qu’ils soient avec lui ». Voyez-vous l’accent mis sur la proximité avec Jésus ? Il désigna « ceux qu’il voulait » et les appela avant tout à être avec lui. Ne passez pas à côté de la richesse de ce commandement.

Si vous êtes un disciple de Jésus appelé à être à son service, souvenez-nous qu’il vous a appelé avant tout pour être avec lui, pas pour travailler pour lui. Certes, il envoie ses disciples prêcher, et il leur donne le pouvoir de chasser les démons. Alléluia ! Mais avant la révélation vient la présence. Avant le pouvoir vient la personne.

Si vous êtes un disciple de Jésus appelé à être à son service, souvenez-nous qu’il vous a appelé avant tout pour être avec lui, pas pour travailler pour lui.

Kim Huat Tan écrit qu’être avec Jésus « définit sommairement ce que signifie être un disciple. En étant avec Jésus, ils ont l’opportunité de le connaître intimement et de comprendre son enseignement. »

Le fidèle disciple de Jésus privilégie la vie avec Dieu avant la vie pour Dieu. Si vous inversez les deux, vous devenez une coquille vide. Vous pouvez être une personne qui connaît et répand l’Évangile, mais vous verrez lentement votre vitalité spirituelle s’estomper si votre relation avec le Christ n’est pas une priorité. La clé, c’est la proximité avec Jésus. Votre relation avec lui est la partie la plus importante de votre ministère. Ce qui se passe dans votre cabinet de prières a plus d’importance que tout ce que vous faites dans la sphère publique.

Il est vrai que les évangéliques imaginent parfois notre relation avec Dieu comme une étude continue de la Bible ou de temps de prières, un sentiment permanent de « proximité avec Dieu » qui se manifeste de manière semi-mystique. Il est évident, que pour nous, aujourd’hui, « être avec Jésus » signifie entendre la voix de Dieu à travers sa Parole et montrer notre appartenance à Dieu par la prière.

Si votre relation avec le Christ n’est pas une priorité, vous verrez lentement votre vitalité spirituelle s’estomper. La clé, c’est la proximité avec Jésus.

Mais veillons à ne pas avoir une vision trop édulcorée de cette relation. David Garland a raison :

La tâche qui consiste à être avec Jésus est plus difficile qu’il n’y paraît à première vue. Les Douze devront apprendre qu’il y a une différence entre fréquenter Jésus et être vraiment avec lui. Cela signifie qu’ils doivent le suivre là où il les conduit et partager le labeur du ministère, le harcèlement de la foule (Marc 3 : 20, 6 : 31-33) et le même lot de souffrances (Marc 10 : 39).

Être avec Jésus, être proche de lui, signifie que nous entretenons une relation qui nous inspire et nous rend plus fort en général mais qui nous prépare aussi à la souffrance qui marque la vie de ceux qui marchent dans les pas du Serviteur Souffrant. Si nous ne mettons pas l’accent sur ce point, nous courons le risque de minimiser les défis que nous ne manquerons pas de rencontrer sur le chemin de la foi.

En fin de compte, notre relation avec le Christ doit précéder n’importe quel travail que nous faisons pour lui. Il y a une vingtaine d’années, dans une lettre, Francis Schaeffer mettait en garde au sujet des activités religieuses qui négligeaient notre relation personnelle avec le Christ :

Je crois fermement que les efforts que nous fournissons dans le service chrétien s’inscrivent dans trois cercles concentriques : le cercle extérieur est celui de l’apologétique et de la défense. (Il s’agit d’une part importante de l’activité chrétienne, et elle ne devrait jamais être minimisée, mais ce n’est pas la plus importante…).

Le cercle du milieu est à l’intérieur du cercle extérieur et est plus central. Il s’agit de l’énoncé intellectuel des doctrines de la foi chrétienne d’une manière positive. (À mon avis, il s’agit d’une partie encore plus importante de l’activité chrétienne, mais si elle est isolée, ce n’est toujours pas du Christianisme.)

Le cercle le plus à l’intérieur est le cercle spirituel, la relation directe de l’âme individuelle avec un Dieu personnel, englobant tout ce que signifie la bénédiction apostolique lorsque nous disons : « Que la communion du Saint-Esprit soit avec vous tous ». C’est ce dernier cercle, le plus intime, qui traite de dévotion et sans lequel le christianisme n’est pas croyant dans les Écritures.

Ne manquez pas le coche, chers frères et sœurs. La proximité avant le pouvoir. La Personne avant la proclamation. Avoir Dieu dans sa vie passe avant le travail que l’on fournit pour lui.

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