×
Parcourir

Le modèle narration-implication permet de combiner les forces des approches inductive et déductive. 

Les prédications narratives prennent toutes sortes de formes. J’en ai cependant trouvé une qui, à mes yeux, combine les forces des structures de sermon tant inductives (partant d’une question) que déductives (partant d’une affirmation). Préparer une prédication selon ce modèle requiert trois phases.

La phase exégétique

Avant tout, il faut déterminer où l’histoire commence et se termine. La plupart des textes adaptés à la prédication ont une dynamique de tension-résolution. Les histoires sont des histoires justement parce que quelque chose bouleverse l’équilibre, conduisant au développement d’une tension avant que celle-ci ne soit finalement résolue.

L’implication concerne non seulement ce qu’un auditeur fera, mais aussi comment la vérité en question pourrait faire sens dans les évènements de sa vie de tous les jours.

Prêtez attention aux caractéristiques uniques du récit. Notez comment l’histoire se déroule. Examinez les personnages en observant leurs forces et leurs faiblesses. Examinez les scènes et les différents plans à l’intérieur de chaque scène. Notre but est de déterminer ce que le texte révèle concernant la volonté et les voies de Dieu.

Ensuite, résumez votre exégèse en une vérité centrale, une seule phrase synthétisant le récit. Pour trouver cette vérité, identifiez d’abord la question centrale. Commencez avec un seul mot représentatif de ce dont le passage parle. Prenez ce seul mot et transformez-le en une question: celle à laquelle l’auteur semble être en train de répondre. Ensuite, trouvez la réponse générale qui peut être apportée à cette question. Une fois que vous êtes sûr que les données que vous avez amassées dans votre étude soutiennent cette réponse, écrivez un bref paragraphe incorporant la question centrale et la réponse qui y est apportée. Celui-ci constitue la vérité centrale de votre sermon.

La phase de narration

La deuxième phase de ce modèle narration-implication requiert de reformuler l’histoire à votre façon. Le sermon suivra une structure traditionnelle en trois parties: introduction-développement-conclusion. Toutefois, le corps du sermon sera divisé en deux mouvements principaux: la phase de narration, suivie par la phase d’implication. Le sermon se déroulera comme un message inductif-déductif dans lequel l’introduction présente la question centrale avant de conduire les auditeurs vers une reformulation du récit.

En préparant la portion narrative de votre prédication, gardez certaines choses en tête.

En premier lieu, l’histoire devra révéler une vérité centrale. La narration aura un commencement, introduisant brièvement les personnages et leur environnement. Elle aura un milieu, où la tension augmente avec des complications additionnelles touchant les principaux personnages. Et elle aura une fin offrant une résolution à la tension.

Quand vous révélez la résolution de l’histoire, retournez à votre question-thème qui servira de transition vers l’idée centrale et la phase d’implication du sermon. Vous pourriez décider de laisser aux auditeurs la tâche de découvrir la vérité centrale par eux-mêmes. Mais en énonçant d’emblée une affirmation et en la répétant à la fin d’une histoire bien racontée, vous promouvez la clarté à laquelle les auditeurs aspirent.

La phase d’implication

Dans cette phase finale, l’auditoire a besoin de savoir de quelle manière la vérité centrale mise en avant affecte leurs vies. Je fais une distinction entre l’implication et l’application. Les applications ont tendance à être des invitations à des actions spécifiques. Ce que j’appelle implication concerne non seulement ce qu’un auditeur fera, mais aussi comment la vérité en question pourrait faire sens dans les évènements de sa vie de tous les jours.

Les vérités du récit biblique ont des implications pour tous ceux qui écoutent votre prédication. Posez vous la question: «Comment cette idée pourrait-elle se manifester dans la vie de mes frères et sœurs?» Vous pouvez être plus spécifique en réfléchissant à la manière dont cette réalité se concrétise dans la vie de divers types de personnes, tels que les couples, les personnes seules, les adolescents, les personnes âgées, etc. Pensez à plusieurs représentants de chaque catégorie et montrez à quoi pourrait ressembler ce dont vous parlez dans le monde de cette personne.

Prenons un exemple. En partant de 1 Samuel 25, on pourrait énoncer cette vérité centrale : «Au lieu d’obtenir la vengeance de vos propres mains, placez la entre les mains d’un Dieu bon et souverain.» Pour tirer des implications de cela pour les personnes seules de votre auditoire, vous pourriez dire:

Les personnes seules peuvent aussi se retrouver en David. Vous avez peut-être été confrontés à la promesse d’un amour qui vous a ensuite été retiré. Ce genre de rejet produit une douleur profonde et dévastatrice. Oui, vous avez pu avoir envie de vous venger. Mais alors que Dieu vous parle ce matin, vous pouvez lui remettre votre amertume et votre haine. Il est bon. Il est juste. Et il continue à se préoccuper de vous.

Si les prédicateurs veulent être entendus dans une culture orientée vers les images, nous devons exploiter la puissance des histoires. Ce faisant, nos sermons révèleront avec force les voies de Dieu et transformeront encore des vies.

Cet article a d’abord été publié sur Christianity Today. Traduit par SOLA et révisé par Léo Lehmann avec l’autorisation de Christianity Today, Carol Stream, IL 60188. Retrouvez tous les articles en français de Christianity Today ici.




EN VOIR PLUS
Chargement