Un an après les explosions meurtrières du port de Beyrouth, nous avons demandé à Marwan Aboul-Zelof de nous donner quelques nouvelles de la situation.
1. Vous étiez l’une des églises les plus proches du port lorsque l’explosion s’est produite il y a un an. Quels ont été les effets sur votre bâtiment et sur la communauté, et comment avez-vous essayé de vous en remettre durant cette dernière année ?
Notre église a été fortement endommagée par l’explosion. L’entrée a été détruite, plusieurs murs sont tombés et une grande partie de notre propriété a été endommagée. Nous sommes reconnaissants envers l’Eglise de part le monde qui nous a soutenus en ces temps difficiles. Grâce à leurs dons, nous avons pu reconstruire l’église, de nombreuses maisons et des entreprises dans notre quartier. Je pense que l’on peut dire que nous essayons toujours de nous remettre de cette épreuve. L’année écoulée a été longue au Liban, ponctuée de catastrophes successives (confinements, effondrement économique, etc.). Nous essayons de continuer à avancer fidèlement – et nous gardons confiance: Dieu continue de construire son Église, en tous points.
2. Tout le quartier a dû être fortement touché, les familles, les commerces, etc. Quel est l’état d’esprit général dans ce contexte-là, et comment pouvez-vous y apporter l’espoir qu’offre l’Evangile ?
Le peuple est fatigué d’être constamment résilient – il veut simplement vivre en paix maintenant.
La réponse la plus simple serait de dire: désespoir et colère – mais c’est plus profond et plus complexe que cela. Il y a encore beaucoup de traumatismes, de chocs, de peurs, d’anxiété, de stress, de blessures et de dépression. L’incertitude qui s’installe chaque jour provoque une sorte de paralysie chez la plupart des Libanais. Le peuple est fatigué d’être constamment résilient – il veut simplement vivre en paix maintenant. En tant que peuple de Dieu, nous savons que l’Évangile de Jésus-Christ aborde toutes ces choses.
En tant que peuple doté d’une espérance vivante grâce à notre Christ vivant, nous nous rappelons d’abord l’un à l’autre les vérités de l’Évangile, car le désespoir frappe tous les jours à notre porte. Nous nous encourageons mutuellement avec notre glorieux héritage qui ne peut ni être volé ni disparaître. Nous sommes fortifiés lorsque nous nous rappelons que nous avons été rachetés par le sang de Jésus ; et que ni la mort ni la vie, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni aucune explosion, ni aucune pandémie, ni aucun effondrement économique, ni aucune révolution ne peuvent nous séparer de l’amour de Dieu qui est manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.
C’est le message que nous portons, et c’est ce message que nous devons proclamer. Il s’agit là du seul et véritable espoir pour le Liban et pour tous les peuples.
3. Comment voyez-vous l’avenir de votre église, de votre mission et de la ville de Beyrouth ?
La mission de notre église, et de l’Église du Christ, a toujours été la même – et elle le restera quelles que soient les circonstances. Nous devons nous occuper du grand mandat missionnaire. Nous détenons le seul message qui sauve, et je prie pour que l’Évangile soit toujours la bannière que nous tenons et proclamons. Bien sûr, je suis conscient des défis et des besoins très réels au sein de notre église et de notre ville – et nous prions donc pour savoir comment continuer et servir au mieux notre peuple et notre ville. La liste des besoins semble infinie, et notre capacité et nos ressources sont limitées – alors s’il vous plaît, priez pour que les autres églises et nous-mêmes sachions comment bien servir dans les jours et les années à venir.
4. Comment les chrétiens des autres régions du monde peuvent-ils prier pour le Liban ?
Priez pour que les croyants persévèrent dans la joie. Nous croyons que Dieu gardera ses enfants jusqu’au dernier jour, et nous croyons aussi qu’il nous soutient par les prières des saints. Priez pour les besoins quotidiens de chaque famille.
Priez pour la formation d’un nouveau gouvernement juste. Que nous ayons des dirigeants compétents et expérimentés pour ramener la stabilité au Liban – un chemin long et difficile nous attend.