En 1948, un bateau appelé Nora est parti d’un port yougoslave pour se diriger vers le Moyen-Orient. À première vue, le bateau transportait des oignons — presque 600 tonnes. Imaginez la puanteur. J’ai le mal de mer dans les conditions les meilleures ; être assis sur tant d’oignons me le garantirait à coup sûr. Les oignons n’étaient cependant pas le véritable contenu du cargo. C’était une planque de fusils tchèques faisant leur chemin entre les mains de l’armée d’Israël, mais aucun douanier n’allait creuser à travers des montagnes d’oignons pour les trouver.
Dans le livre des Juges, Samson colle ses frasques dans nos narines de la même manière que le ferait la puanteur d’une cargaison d’oignons. Son comportement est révoltant. C’est un cours intensif sur comment ne pas vivre. Mais prenez une profonde inspiration, bouchez-vous le nez, fouillez un peu autour, et vous découvrirez bientôt la cargaison réelle — la vérité selon laquelle notre Dieu peut et réalisera ses plans et ses desseins malgré les frasques de son peuple.
Voici la bonté et la grâce de notre Dieu. Même quand nos actions empestent le péché, son amour inébranlable et sa fidélité remportent la victoire.
Vengeance personnelle (Jug. 15:1–8)
En Juges 14, la réception de mariage de Samson ne s’est pas passée comme prévu, et Samson l’a quittée dans une “ardente colère” (v. 19). Par conséquent, la femme Philistine de Samson a été donnée à un homme meilleur. Ignorant cet événement, Samson retourne courtiser sa fiancée avec un chevreau (Juges 15:1–2)— la version de l’Ancien Testament des fleurs et du chocolat. Mais son beau-père lui explique que c’est trop peu et trop tard. Samson annonce alors sa vengeance personnelle : “Cette fois je ne serai pas coupable envers les Philistins, si je leur fais du mal” (v. 3).
Voici la bonté et la grâce de notre Dieu. Même quand nos actions empestent le péché, son amour inébranlable et sa fidélité remportent la victoire.
Samson déclare sa revanche en attachant ensemble par la queue, deux par deux, 300 renards avec une torche au milieu des queues. C’est un incroyable tour de force, d’endurance, de ruse, et de vengeance (vv. 4–5). Il met le feu au blé des champs Philistins, au blé dans leurs silos, et toutes leurs oliveraies brûlent (v. 5). Il inflige un maximum de dégâts alors que les renards zigzaguent à travers les champs. L’action de Samson n’est pas sans conséquence (v. 6). Mais il a le dernier mot de la victoire (v. 8).
Cette vengeance personnelle reflète toue la personnalité de Samson, ses désirs, et sa gloire. Dieu est absent de la narration. C’est un danger évident dans nos vies. Heureusement, même quand nous oublions Dieu, il ne nous oublie pas. Dieu obtient la victoire malgré le fait que Samson le laisse à l’écart de ses plans — voilà sa bonté et sa grâce.
Vendetta nationale (Jug. 15:9–13)
Samson veut avoir le dernier mot (v. 7). Mais ce n’est jamais aussi simple (vv. 9–10). En réponse aux actions de Samson, les Philistins montent contre le peuple de Juda tout entier. Ils ont le châtiment pour objectif. Le résultat est choquant. Plutôt que de protéger leur compatriote, les Judéens capturent Samson pour préserver le statu quo et s’assurer la paix avec les Philistins (v. 11). La trahison de Samson se produit avec son accord de soumission (vv. 12–13). Il devient le vainqueur au sein d’une vengeance nationale ; il empêche la guerre.
Michael Wilcock constate que Juda “aurait mieux fait de se lier à son sauveur et de le trahir plutôt que de le laisser bouleverser l’équilibre des choses.” Il note ensuite que c’est quelque chose qu’ils refont à l’avenir (Jean 11:47–50). Jésus-Christ, Dieu fait chair, vient pour sauver son peuple et ils le livrent pour maintenir leur alliance impie avec les Romains. De la même façon que Samson a été trahi par les siens, Jésus l’a été aussi. La trahison de Christ, cependant, apporte la paix non seulement entre les Juifs et les Romains mais entre Dieu et l’humanité (Rom. 5:1).
Dieu obtient la victoire bien que son peuple s’oppose à lui. Même face à l’hostilité de son peuple envers l’un des siens, l’amour inébranlable de Dieu et sa fidélité triomphent.
Vendetta divine (Jug. 15:14–20)
La seule raison à l’existence de Samson est que Dieu avait planifié de sauver Israël par son moyen (Jug. 13:5). Il est évident que même si Dieu a été absent de la pensée de Samson, il n’est pas absent des événements de la vie de Samson. Dieu orchestre soigneusement toutes choses pour accomplir son plan de salut.
Le narrateur exprime cette vérité en nous disant que l’Esprit du Seigneur se précipita sur Samson (Jug. 15:14–15), le fortifiant pour qu’il puisse briser les cordes qui le liaient et abattre 1000 Philistins avec une mâchoire d’âne. Mais alors que c’était l’Esprit qui permettait cette victoire, Samson s’en attribue la louange à lui-même (vv. 16–17).
Même si Dieu a été absent de la pensée de Samson, il n’est pas absent des événements de la vie de Samson.
Le dernier verset de ce chapitre démontre qu’alors que Dieu était négligé par Samson, Samson n’a pas été négligé par Dieu. Dieu a été à l’œuvre en arrière-plan et maintenant le sauveur d’Israël qu’il a désigné règne en tant que juge pour le bien du peuple de Dieu (v. 20). La vengeance divine s’est accomplie à travers les victoires de Samson.
Méditez sur cette pensée encore un moment. Considérez Samson—un coureur de jupons qui joue avec l’appel de Dieu pour sa vie et dont la soif de violence engendre le chaos. Et pourtant Dieu accomplit sa vengeance divine contre ses ennemis en utilisant Samson.
La victoire se cache encore sous notre faiblesse
Nous pourrions parcourir notre église du regard et nous demander comment Dieu pourrait utiliser un tel groupe aléatoire d’individus, nous tous avec nos propres excentricités et faiblesses. Nous pourrions regarder notre programme d’église et nous demander comment Dieu pourrait utiliser nos modestes ministères. Nous pourrions regarder à notre dernière tentative de partage de l’Évangile avec quelqu’un et nous demander comment Dieu pourrait utiliser notre langue trébuchante et balbutiante pour transmettre la grandeur de tout ce que Jésus a accompli. Nous pourrions nous demander comment Dieu pourrait nous utiliser — nous, peuple brisé et pécheur — en accomplissant ses desseins rédempteurs pour le monde et pour l’éternité.
Relisez Juges 15.
Notez les victoires de Samson, en dépit de sa faiblesse. De la même façon que Dieu a orchestré la vie de Samson, il est en train d’orchestrer les nôtres. Nous faisons partie du plan rédempteur de Dieu. Malgré l’odeur du péché et la faiblesse qui s’accroche à nous — et souvent au travers de cette puanteur — notre Dieu peut et accomplira ses plans et ses desseins. Il obtiendra la victoire.