×
Parcourir

Cher pasteur retraité : oublie les pantoufles, enfile tes chaussures !

Toute personne qui quitte un poste qu’elle a occupé pendant de nombreuses années éprouve forcément une certaine nostalgie. Les pasteurs retraités peuvent se sentir désorientés, sans but précis, surtout après avoir été pendant des années, la personne vers laquelle tant de gens se tournaient pour obtenir des conseils et comprendre le sens des vérités bibliques. Vous pourriez en effet vous languir de la place et de l’importance que vous avez eue par le passé.

Après avoir été pasteur pendant 47 ans dans l’église que nous avons fondée avec mon épouse, je comprends tout à fait. J’ai accueilli la retraite avec joie, mais c’était aussi une expérience nouvelle.

Je me suis demandé : « Et maintenant ? ». Kay et moi avions quitté le nord de la Virginie pour nous installer dans la banlieue de Nashville. Ce nouveau chapitre allait-il être consacré au repos ou au travail ? La réponse fut : « les deux ».

Voici quatre leçons que j’ai apprises en étant pasteur à la retraite.

1. La retraite offre un beau cadeau : le temps.

Les pasteurs à la retraite doivent se ressourcer physiquement et émotionnellement. Ils ont besoin de temps pour réfléchir, être reconnaissants et prier pour ce qui les attend.

Ils ont également envie de profiter de leur famille. Peut-être désirez-vous aider votre conjoint ? Au fil des années, ma femme, Kay, a sacrifié beaucoup pour notre église et moi-même. Être à la retraite nous a permis de profiter l’un de l’autre d’une façon différente que lorsque notre vie était rythmée par des tâches liées au ministère.

D’une manière assez étonnante, Kay et moi exerçons plus de ministères ensemble maintenant que nous sommes à la retraite, que nous ne le faisions lorsque j’étais pasteur à plein temps. Si vous avez des enfants ou des petits-enfants, utilisez ce temps libre pour vous impliquer dans leur vie. C’est la saison où l’on peut mettre en pratique Deutéronome 6 : 4-7.

2. La retraite est une bénédiction, pas une punition.

Après s’être reposé et ressourcé, il est temps de penser à la suite. Ce qui m’a surpris, c’est que le fait de me remettre en selle d’une manière différente a été salvateur pour moi. C’est ce que je vis actuellement dans une église de Franklin, dans le Tennessee.

Je fais un travail missionnaire occasionnel dans la jungle amazonienne avec l’association Justice & Mercy International. Lorsque je suis à la maison, je forme et encourage de jeunes pasteurs locaux. J’ai une École du dimanche florissante pour les plus de 60 ans, qui en ont probablement assez de m’entendre leur répéter que nous avons du pain sur la planche. L’enseignement a toujours été mon domaine de prédilection, et, sans les responsabilités qui incombent au pasteur principal, j’ai l’impression d’avoir une meilleure influence.

En tant que pasteurs retraités, nous avons des années d’expérience et de connaissance à partager avec les autres. Faites l’inventaire de ce que vous avez appris. N’imaginez pas que votre ministère est terminé. Certaines de vos meilleures années viennent tout juste de commencer. Vous êtes sur un nouveau territoire, avec une sagesse chevronnée prête à être transmise à ceux qui vous suivent.

Me remettre en selle d’une manière différente a été salvateur pour moi.

3. La retraite permet de servir.

Sans la pression d’avoir à préparer et prononcer des sermons hebdomadaires, d’assister à d’innombrables réunions et de participer aux décisions budgétaires et aux programmes de construction, j’ai maintenant le temps de servir mon église de manière très concrète. J’ai la chance de faire partie d’une communauté de croyants au sein de laquelle je peux, pour ne citer que quelques exemples, effectuer des visites à l’hôpital, conseiller les personnes en difficulté, parler aux jeunes, enseigner une classe à l’École du dimanche, et de temps en temps, prêcher.

La diversité des services que je peux rendre est une bénédiction que je n’aurais jamais pu imaginer avant de prendre ma retraite. Sans toutes ces responsabilités décisionnelles, j’ai plus de temps pour enseigner, ce que je prends plaisir à faire, et j’ai l’impression de m’élever dans les airs. Paradoxalement, n’étant plus pasteur d’une congrégation, j’ai alors plus de liberté pour mettre mes connaissances au service de l’Église.

4. La retraite n’est pas une fin en soi.

Rappelez-vous qu’Abraham « attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Hébreux 11 : 10). Cette vie est une longue randonnée, pas une promenade. Les pasteurs à la retraite ne sont pas de simples pèlerins, nous sommes des pèlerins plus âgés, et espérons-le, plus sages. C’est un avantage considérable. Qu’est-ce qui vous a été donné, confié (Luc 12 : 48), au fil des ans ? Où le fruit est-il resté accroché pendant votre ministère à plein temps ? Tirez le meilleur parti de vos dons pour en faire profiter les autres et glorifier Dieu.

La diversité des services que je peux rendre est une bénédiction que je n’aurais jamais pu imaginer avant de prendre ma retraite. J’ai l’impression de m’élever dans les airs. De m’élever, comme si j’étais sur un aigle.

Vous devez vous laisser guider par le fait que vous avez une expérience précieuse et plus à offrir que vous ne le pensez. Au séminaire, les jeunes pasteurs n’ont peut-être pas appris à gérer les critiques, perdre des amis proches pour des questions de doctrine ou de ministère, ou voir leurs familles vivre sous la lumière constante des projecteurs. Mais vous savez ce que c’est. Vous savez quelle attitude et quelle philosophie adopter. Vous savez comment être une oreille attentive. Vous savez comment épauler et prier.

Il y a quelques années, un ami m’a dit : « Je veux que tu finisses bien. » J’ai réfléchi et je me suis demandé à quoi ressemblait le fait de bien finir. Voilà ce que j’en ai conclu : bien finir, c’est finir avec le moins de regrets possible. Et à la retraite, vous ne regretterez jamais d’avoir remis vos chaussures.

EN VOIR PLUS
Chargement