On apprécie beaucoup un médecin qui a un bon contact avec ses patients : quelqu’un qui explique des diagnostics difficiles d’une façon claire, pleine de bonté et de compassion. Tous les médecins n’ont pas cette capacité. Il en est de même des pasteurs.
Certains pasteurs sont prompts à sonner l’alarme en s’imaginant avoir à faire à une crise théologique, mais pourtant, ils sont dépourvus de clarté et d’amour dans la présentation qu’ils en font. Bien qu’ils soient peut-être justifiés quant à leur engagement (Jude 1:3), leur façon d’aborder les choses choque plus souvent qu’elle n’éduque.
Est il possible de proclamer courageusement des convictions et de défendre des vérités difficiles sans trace d’hostilité ou de vanité ?
Considérons la sagesse prônée en Jacques 1:19–20 comme un point de départ : « Sachez ceci mes frères bien-aimés : que toute personne soit prompte à écouter, lente à parler, lente à se mettre en colère ; car la colère de l’homme ne produit pas la justice de Dieu. »
Ce passage propose aux sous-bergers de Dieu au moins trois lignes directrices pour les aider efficacement.
1) Que chaque pasteur soit prompt à écouter.
Comme un médecin dans une salle d’examen, les pasteurs doivent poser des questions et écouter attentivement la réponse. Qu’est-ce qui a été dit ? Qu’est-ce qui n’a pas été dit ? Imaginez un médecin qui n’écouterait pas son patient et poserait un diagnostic sans tenir compte des symptômes du malade.
Imaginez un médecin qui n’écouterait pas son patient et poserait un diagnostic sans tenir compte des symptômes du malade.
Le manque d’écoute attentive est un grand problème pour un pasteur. Les frères et sœurs en Christ parlent, mais la signification de leur message est souvent perdue dans les brouillards de la communication entre la bouche de l’orateur et l’oreille de l’auditeur.
La solution n’est pas de parler plus fort, mais d’écouter attentivement. Parlez-vous la même langue que vos auditeurs ? Le français est votre langue commune, mais vous ne vous comprenez peut-être pas.
Celui qui parle aussi bien que celui qui écoute introduisent des contextes, des présupposés et des définitions dans la conversation. Parlez-vous en partageant une même signification des termes ? Un pasteur avisé prendra le temps de bien écouter, posera des questions qui clarifieront les choses et fera preuve d’un désir sincère d’écouter authentiquement.
2) Que chaque pasteur soit lent à parler.
Quand le médecin est prêt à poser son diagnostic et à prescrire un traitement, il le communique. Un médecin qui possède la bonne façon de se tenir auprès de son malade communiquera l’information en ayant en vue l’intérêt supérieur de son patient et la nécessité de se faire comprendre. La confusion n’a aucune vertu pour calmer ou soigner un patient malade.
Les pasteurs sont appelés à parler de la même manière. Nous devons bien écouter et parler au moment approprié parce que Dieu a parlé. Nos paroles doivent provenir de sa Parole. Si notre message doit être entendu, il doit être formulé en ayant un cœur qui aime et dans un langage que notre auditeur peut comprendre.
Si notre message doit être entendu, il doit être formulé en ayant un cœur qui aime et dans un langage que notre auditeur peut comprendre.
Comme le dit l’apôtre Paul : « Quand même je parlerais les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je serais un gong bruyant ou une cymbale retentissante » (1 Cor. 13:1). Les gongs bruyants et les cymbales retentissantes semblent dominer dans le paysage pastoral actuel. Certains semblent croire à l’évangile et affirmer une saine doctrine, mais ils choisissent de poignarder au couteau au lieu d’utiliser un scalpel chirurgical manié avec amour dans leur communication.
Si les deux approches peuvent être douloureuses pour un cœur impénitent, l’une sert à blesser, l’autre à guérir. Oui, votre tweet ou votre extrait de sermon est peut-être vrai, mais est-il juste ? Jacques voudrait que nous réfléchissions avant de parler.
3) Que chaque pasteur soit lent à se mettre en colère.
L’appel qu’a reçu tout médecin est de ne faire aucun mal. Son objectif est de diagnostiquer, de soigner et de guérir. Un médecin ne peut pas apporter la guérison sans un diagnostic approprié. Il en va de même pour les pasteurs.
Il y a une raison pour laquelle Jacques parle de nos oreilles avant nos langues : « Soyez prompts à écouter, lents à parler, lents à vous mettre en colère. » Plus nous sommes prompts à écouter la Parole de Dieu, plus nous serons lents à dire des faussetés et à nous mettre en colère en péchant. Bien que la colère ne soit pas interdite, elle doit être lente à monter (Éph. 4:26).
Aujourd’hui c’est l’inverse qui semble prévaloir. Les manifestations de la colère imprègnent tous les aspects de notre climat culturel, y compris l’Église. La gauche politique est en colère contre la droite, et vice versa. Les pasteurs sont en colère contre les membres de l’église ; les membres sont en colère contre les pasteurs. Mais quelle est la part, dans ce qui nous met en colère, qui provient d’un simple manque de communication prudente et juste ? Si la « justice de Dieu » est notre objectif, et je prie pour qu’elle le soit, alors la colère de l’Homme n’est pas la réponse.
Comme les bons docteurs, les pasteurs doivent s’efforcer de présenter des vérités difficiles de manière claire, aimable et compatissante (cf. 2 Tim. 2:24–26). Bien sûr, cela ne sera pas toujours bien accueilli. Mais ne laissons jamais notre ton se mettre en travers de la vérité.

Cet essai est adapté de Southern Equip, une revue de The Southern Baptist Theological Seminary.