41 sports, 329 épreuves, 10 500 athlètes, 41 sites de compétition, 20 000 journalistes accrédités… La France n’a jamais organisé un événement plus grand que les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024[1]. Entre le 26 juillet et le 11 août, la capitale sera envahie à bien plus grande échelle que cent ans auparavant.
Dans cet article, nous considérons deux passerelles entre les J. O. et l’Évangile. Le but est d’inculquer des réflexes bibliques qui peuvent être associés à cet événement iconique. Cela facilitera nos démarches d’évangélisation. Car ce que tant de nos contemporains rechercheront dans les J. O. ne se trouve durablement et profondément qu’en Christ.
1. Réjouissance
Commençons par considérer la réjouissance que les différents sports olympiques peuvent susciter, y compris en nous qui sommes croyants. En clair, les exploits des sportifs de haut niveau attirent beaucoup d’intérêt. On calcule qu’aux J. O. de Rio en 2016, il y a eu 350 000 heures de diffusion à la télévision[2]. En perspective biblique, il n’est pas malsain de se réjouir devant le spectacle qu’offrent les gymnastes, les nageurs, les basketteurs… Leurs prestations impressionnantes témoignent de la grâce commune de notre grand Dieu qui donne « la vie, le souffle et toutes choses » (Ac 17.25), y compris les forces physiques, les capacités à s’entraîner, l’intelligence déployée pour élaborer la stratégie du jeu.
Qohelet nous exhorte à jouir de la vie (p. ex. Ec 9.9), et il ajoute : « Tout ce que tu trouves à faire, fais-le avec la force que tu as » (Ec 9.10). Les jeunes font bien de suivre « les voies de [leur] cœur et les regards de [leurs] yeux » (Ec 11.9), ce qui peut bien se traduire par regarder la finale du 100 mètres ou les doubles mixtes en tennis.
La joie que nous pouvons trouver dans le sport sera toujours éphémère, superficielle, décevante.
Cela dit, la joie que nous pouvons trouver dans le sport sera toujours éphémère, superficielle, décevante. Ce même livre de l’Ecclésiaste affirme cela par rapport à toute activité à laquelle nous pouvons nous adonner : cette activité est vapeur (Ec 1.2). Pour le sport, on peut constater cela sous de nombreux angles. Considérez la frustration qu’on éprouve lorsqu’on se déplace pour regarder le Tour de France, et que les coureurs passent en quelques secondes seulement. Considérez le sentiment d’injustice qu’implique le fait que « [l]es plus rapides ne gagnent pas toujours la course… » (Ec 9.11) : on pense à l’athlète qui est en tête de course des 100 mètres haies et qui frôle l’avant-dernière haie, perd son rythme et se heurte contre la dernière haie. Considérez la courte durée de la carrière d’un joueur de NBA – cinq ans – ou la déception lorsque Ivo Van Damme, médaillé d’argent pour le 800 mètres et le 1500 mètres à l’âge de 22 ans, est mort la même année dans un accident de la route.
Se réjouir devant les sports des J. O. est légitime, mais y rechercher la joie profonde et durable ne l’est pas. En revanche, il existe une joie indicible, glorieuse et éternelle… en Christ (Es 35.10 ; 1 P 1.8).
2. Rassemblement
Une deuxième passerelle entre les J. O. et l’Évangile concerne la notion de rassemblement. Dans nos sociétés occidentales, on a raison d’être préoccupé par le manque de cohésion. On est conscient de la diversité ethnique, linguistique, culturelle… et on doit travailler pour rassembler des personnes qui n’ont peut-être pas beaucoup de centres d’intérêt en commun. L’individualisme et la solitude sont des fléaux dans nos sociétés. La fête des voisins est une idée parmi d’autres qui est destinée à inverser la tendance. Et le sport a une remarquable capacité à rassembler des gens, à transcender des barrières, à créer un sentiment de communauté. On le constate dans les tribunes, avec les chants et les cris des supporters ; on le constate devant l’écran géant ; on le constate lors d’un marathon. Vivent les J. O., événement rassembleur et force unificatrice !
Et pourtant, on n’échappe pas au hooliganisme, à la haine qui peut remonter à la surface entre équipes rivales, aux critiques sévères qu’on adresse aux joueurs dont la prestation laisse à désirer. Le récent documentaire Netflix sur le footballeur David Beckham montre avec quelle aisance un sportif en vue peut devenir un pestiféré national. Pour certains matches de football, il faut déployer 2000 agents de police ! Le professeur Alain Nisus, dans un article sur le sport, énumère les formes suivantes d’idolâtrie et de démesure : « enthousiasme excessif, fanatisme, superstition, déni de la réalité, prétention totalisante, intolérance, aveuglement des masses, ethnocentrisme et nationalisme[3] ».
Certes, nos Églises locales ne sont pas des rassemblements de personnes parfaites, et le péché peut s’y manifester de façon honteuse. Mais, en Jésus-Christ, les barrières de nationalité, d’ethnie, de rang social, de genre, d’âge tombent.
Il existe une force beaucoup plus impressionnante, puissante, efficace que le sport dans sa capacité à rassembler. Il s’agit de l’Évangile de Jésus-Christ. Certes, nos Églises locales ne sont pas des rassemblements de personnes parfaites, et le péché peut s’y manifester de façon honteuse. Mais, en Jésus-Christ, les barrières de nationalité, d’ethnie, de rang social, de genre, d’âge tombent. Dans l’Église locale, il n’y a « ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais Christ est tout et en tous » (Col 3.11). En Christ, tout mur de séparation a été renversé ! Nous, croyants en Jésus-Christ, savons qu’il ne peut rien y avoir de plus merveilleux que de pouvoir glorifier Dieu pour le pardon de nos fautes. Et, dans le monde à venir, nous serons rassemblés en une foule immense – on ne saurait compter le nombre de personnes, comme on peut le faire dans un stade de football. Ce rassemblement réunira des personnes de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue (Ap 7.9). Et voici ce que nous crierons d’une voix forte : « Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône et à l’Agneau » (Ap 7.10).
Pour découvrir trois autres passerelles entre les Jeux Olympiques et l’Évangile, nous vous renvoyons à cet article.