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Tout le monde a un avis sur les « gilets jaunes ». Pour ou contre. On met nos gilets jaunes sur la planche de bord de la voiture… ou pas. Et bien sûr tout le monde a un avis sur les gilets jaunes. J’ai aussi le mien. Dire le contraire serait de l’hypocrisie. Ou du pur mensonge. Tout le monde a un avis, surtout après les vagues de manifestations qui se sont organisées partout en France, donnant même des idées à d’autres pays dans le monde. Tout le monde a d’ailleurs son petit article de blog, son post Facebook ou son commentaire Twitter. Après tout dans un âge de com’ instantanée, il ne faut pas être en reste. Certaines réactions sont d’ailleurs très bonnes. Je ne veux donc pas ajouter ma voix aux diverses analyses proposées. Cela n’aurait pas beaucoup de sens. Alors que nous nous préparons à célébrer Christ, je me contenterai de deux remarques.

Un appel à la prière

Tout d’abord j’accentuerai encore une fois l’importance pressante de la prière. À la suite des manifestations des gilets jaunes, de nombreux dirigeants des églises évangéliques ont rappelé la nécessité de prier en ces temps troublés. Et c’est le meilleur commentaire que nous pouvons faire. C’est un rappel pertinent et plus qu’essentiel. La prière est après tout la grande responsabilité et la grande protestation du chrétien. Nous protestons contre le mal et la souffrance en confessant et en priant Celui qui tient tout entre ses mains et qui suscitera un « nouveau ciel et une nouvelle terre ».

La prière est, en face de troubles sociaux ou d’incertitudes politiques, l’expression d’une confiance enracinée dans deux des évènements les plus marquants de l’histoire. Le premier est l’évènement le plus glorieux. Le deuxième est l’évènement le plus tragique. La prière est enracinée dans l’incarnation et dans la mort de Christ. Face aux incertitudes de notre monde, nous ne pouvons qu’exprimer notre confiance en celui qui est venu partager notre condition, devenant homme. Nous ne pouvons que manifester notre foi en ce Dieu Créateur, sauveur, et consolateur. Noël célèbre la venue de Christ, mais annonce déjà dans l’ombre de l’étoile celle de la croix.

La prière. L’une des œuvres les plus contre-culturelles à laquelle nous pouvons participer. Notre prière est un appel à celui qui dirige notre histoire. Une prière publique, c’est une reconnaissance que malgré toutes les solutions politiques et sociales qui sont proposées, le chrétien ne peut s’attacher qu’à celle de Dieu. Cette réponse divine, c’est Christ, venu partager nos souffrances. Prier, c’est montrer que la communion intime avec Dieu dépasse (transcende, même), toutes les entreprises humaines. Prier, c’est la seule arme et espérance du chrétien. Continuons donc à prier avec persévérance.

Face à la misère, annulons Noël

Mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. Nous continuons également à célébrer la grande et unique espérance du monde. L’évêque d’Amiens, Mgr Jacques Noyer, a récemment publié un article appelant à soutenir les personnes qui sont dans une situation de détresse ou de pauvreté tragiques. Ce soutien, propose-t-il, pourrait être énoncé très simplement. Nous devrions annuler Noël. Tout simplement. Cette année, pas de service religieux, pas de célébration, pas de dîner avec la famille et les amis. Il conclut : « Le cri de désespoir qui le traverse est incompatible avec le mystère de Noël, avec l’espérance de l’Avent, avec l’accueil d’un enfant étranger. »

À première lecture, cela peut sembler bien compréhensible. Cela peut même être une action-choc nécessaire. Après tout, il y a des moments où nous devons manifester notre soutien et notre empathie en adhérant à des manifestations contre l’injustice. Mais, quelles que soient vos pensées sur ce mouvement des « gilets jaunes », il y a une chose dont je suis absolument sûr. La douleur, la pauvreté et la souffrance qui sévissent dans notre société sont réelles. Elles affectent profondément et tragiquement la vie quotidienne de milliers de citoyens.

C’est précisément pourquoi nous devons célébrer Noël. Dans des moments comme ceux-là, se réunir en tant que peuple du Sauveur est le plus grand acte de protestation que nous puissions entreprendre. Célébrer Noël, c’est protester contre l’idée selon laquelle le mal a, ou aura, le dernier mot. C’est une opposition radicale aux forces du désespoir et de l’injustice. Célébrer Noël, c’est s’engager dans l’un des plus grands actes de contre-culture. C’est adorer un enfant venu pour nous sauver.

Lorsque nous célébrons la venue de Dieu dans le monde, nous proclamons, annonçons et attendons l’homme-Dieu qui est devenu comme nous – en dehors du péché. Célébrer Noël, ce n’est pas être sourd aux besoins de nos concitoyens. Oui, nous devons entendre les craintes des personnes qui ont peur de sombrer dans une pauvreté extrême. Oui, nous devons affirmer avec force que les immigrants et les plus pauvres ont des droits. Noël ne doit pas dissimuler la tragédie de notre société.Il s’agit de rendre visible là où réside la véritable espérance du monde.

Célébrons Noël

Nous allons fêter Noël. Nous allons proclamer la venue de la lumière. Bien sûr, cela pourrait aussi impliquer un changement dans la façon dont nous allons planifier notre célébration. Certaines Églises pourront organiser un repas de Noël pour les personnes seules ou étrangères dans notre pays. D’autres décideront de participer à la distribution de repas pendant la veillée de Noël. Certains chrétiens pourront inviter des voisins pour cette célébration. D’autres décideront réduire leur investissement dans le repas de Noël afin de soutenir une ONG chrétienne ou une association chrétienne travaillant dans le « social ».

Quoi que nous fassions… nous allons célébrer Noël. Noël est la seule espérance du monde. Annonçons que ce que Dieu a commencé, il le mènera à son terme glorieux. Les Noëls passés et les Noëls à venir… Ils proclament le nom et l’espérance de Christ!

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