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Les Ouïghours sont un groupe ethnique d’Asie centrale relativement inconnu du monde occidental. La majorité d’entre eux vit au nord-ouest de la Chine, dans une région connue sous le nom de Xinjiang région autonome des Ouïghours ; elle est leur patrie ancestrale. Le Xinjiang abrite environ 10 millions de Ouïghours.
En termes ethnolinguistiques, les Ouïghours sont un groupe de population turcophone. Ils sont étroitement liés à des peuples tels que les Kazakhs, les Kirghizes et les Ouzbeks, qui vivent juste à l’ouest dans l’ancienne Union soviétique. En fait, la langue ouïghoure est si proche de l’ouzbek que les locuteurs des deux langues peuvent se comprendre. Tous les peuples turcophones sont originaires de cette région, et ils sont étroitement liés aux Mongols.
Les Ouïghours vivent dans cette partie de l’Asie centrale depuis des siècles. Leurs ancêtres ont été influencés par l’Église d’Orient à la fin de l’Antiquité et au début du Moyen Âge. Il y avait encore des églises nestoriennes parmi eux au haut Moyen-Âge lorsqu’ils ont fait partie de la confédération turco-mongole que Gengis Khan a menée à la victoire au XIIIe siècle. Cependant, dans les siècles qui ont suivi la mort du grand Khan, le christianisme nestorien a été rayé de la carte en Asie centrale et l’islam est devenu la seule religion de la région. La religion ouïghoure est l’islam sunnite, avec une forte influence résiduelle de l’animisme pré-islamique. Il n’y a qu’une poignée d’adeptes ouïghours de Jésus en Chine, et un peu plus au Kazakhstan, qui est la porte à côté, parmi la minorité ouïghoure.
Il n’y a qu’une poignée d’adeptes ouïghours de Jésus en Chine, et un peu plus au Kazakhstan, qui est la porte à côté, parmi la minorité ouïghoure.
La Chine a longtemps considéré cette partie de l’Asie centrale (connue historiquement sous le nom de Turkestan oriental) comme faisant partie de sa sphère d’influence. Pendant des siècles, la plus grande menace sur la Chine est venue des tribus turcophones et mongoles au nord et à l’ouest du pays. La menace du nord était suffisamment sérieuse pour les amener à construire leur célèbre Grande Muraille. La puissance chinoise en Asie centrale a connu des hauts et des bas au fil des siècles, mais depuis quelque temps, les Chinois ont inclus la patrie ouïghoure dans leur empire. Ils considèrent cette région comme une zone tampon nécessaire pour assurer la sécurité du cœur de la Chine.
L’indépendance ouïghoure et la réponse de la Chine
Dans les dernières décennies, certains ouïghours se sont agités pour prendre leur indépendance à l’égard de la Chine. La liberté toute nouvelle de leurs cousins turcophones dans l’ancienne Asie centrale soviétique a incité les Ouïghours à s’émanciper. Certains nationalistes ouïghours ont perpétré des actes terroristes en Chine. Pour leur part, les Chinois han (le groupe ethnique prédominant en Chine) ont travaillé à réprimer le nationalisme ouïghour, en sécurisant le Xinjiang comme une partie de la Chine. Le gouvernement central a investi un certain nombre de ressources dans les infrastructures du Xinjiang, mais les emplois créés ont été en grande partie occupés par des Chinois han.
Il y a 35 ans encore, les villes du Xinjiang, oasis classique de la route de la soie, avaient l’air, l’ambiance et les sonorités de l’Islam et des Ouïghours. Le gouvernement chinois a maintenant rasé au bulldozer de grandes parties de ces villes, détruisant l’architecture ouïghoure caractéristique et la remplaçant par des bâtiments modernes de la Chine han.
Le gouvernement chinois s’est particulièrement attaché à supprimer l’Islam. Les fonctionnaires du gouvernement ouïghour se sont vu interdire de jeûner pendant le mois du Ramadan. Dans l’ancienne ville de Kashgar, le gouvernement a construit un marché aux porcs autour d’une mosquée et d’un sanctuaire historiques – un acte délibéré de profanation et d’insulte à la population musulmane. Le gouvernement a activement encouragé les Chinois han à s’installer dans le Xinjiang, afin que les Ouïghours ne soient plus majoritaires dans leur pays.
Tout ceci a été opéré durant les toutes dernières décennies, mettant les Ouïghours en situation de minorité frustrée et supprimée dans son propre pays.
Des camps d’internement récemment installés
Ces dernières années, cependant, le gouvernement chinois a considérablement augmenté la pression sur les Ouïghours. Des dizaines de camps d’internement ont été construits. Au début, le gouvernement chinois a nié l’existence même de ces camps, mais après que les images satellites aient rendu leur existence irréfutable, le gouvernement a commencé à les décrire comme des camps de « rééducation ». On estime que jusqu’à un million d’Ouïghours – 10 % de la population ouïghoure de Chine – ont été internés dans ces camps.
D’après les rapports qui ont réussi à sortir du Xinjiang, les gens sont arrêtés et envoyés dans les camps pour des choses aussi simples que le fait que des hommes aient de longues barbes ou que des femmes se couvrent la tête. Des gens ont complètement disparu après avoir été envoyés dans ces camps. Il existe des accusations crédibles selon lesquelles les Ouïgours sont soumis à une stérilisation forcée (EN) pour réduire leur nombre en Chine (Camps d’internement du Xinjiang). C’est l’une des pires crises des droits de l’homme de ces dernières années.
Il existe des accusations crédibles selon lesquelles les Ouïgours sont soumis à une stérilisation forcée pour réduire leur nombre en Chine. C’est l’une des pires crises des droits de l’homme de ces dernières années.
Le gouvernement chinois justifie ces mesures contre ses citoyens musulmans en faisant appel à la peur mondiale du terrorisme islamique. Une grande partie du monde semble se contenter de laisser la Chine tranquille et de lui permettre de poursuivre ces actions oppressives contre les Ouïghours. Le monde islamique, en particulier, semble étrangement silencieux face à cette persécution.
Prier pour les Ouïghours
Le monde commence à se réveiller face à ce qui se passe dans le Xinjiang. La BBC a récemment publié une série d’articles exposant la situation. Quelques responsables gouvernementaux du monde occidental ont commencé à s’exprimer. Mais le gouvernement chinois se sent clairement imperméable aux pressions extérieures dans cette affaire, du moins pour l’instant.
Priez pour le peuple ouïghour. Priez pour qu’ils soient traités avec dignité humaine. Priez surtout pour que l’Évangile triomphe de toutes les barrières qui les entourent et produise une moisson parmi ces précieux peuples que Dieu aime.