Le temple de Jérusalem est central dans la Bible. Le premier temple a été détruit par les Babyloniens en 587 Av. J-C. Il fut rebâti ; le judaïsme au temps de Jésus et de ses apôtres est appelé le judaïsme du second temple. Ce temple a été détruit en 70 de notre ère par le général romain Titus. Il n’a pas été rebâti.
Du fait de l’absence prolongée d’un temple, le judaïsme a dû adapter ses pratiques. Les rabbins et les synagogues sont devenus plus importants que le grand prêtre. Les prières ont remplacé les sacrifices d’animaux. Le judaïsme du temple est devenu le judaïsme rabbinique.
Mahomet et le judaïsme rabbinique
Mahomet est né en 570 de notre ère, alors qu’il n’y avait plus de temple juif depuis 500 ans. Il n’a pas eu sous les yeux le judaïsme du temple mais le judaïsme rabbinique. Cela est très significatif parce que Mahomet a copié les pratiques juives :
Ibn ‘Abbas raconte : Le Prophète [Mahomet] utilisait une copie venant du peuple des Écritures [juifs et chrétiens] pour les questions sur lesquelles il n’avait pas reçu d’ordre d’Allah. (Sahih al-Bukhari 5917; vol 7, bk 72, no 799)
Al-Bara raconte : Nous prions ensemble avec le Prophète dans la direction de Jérusalem pendant seize ou dix-sept mois. Alors Allah lui donna l’ordre de tourner son visage vers la Qibla (à la Mecque) (Sahih al-Bukhari 4492; vol 6, bk 60, no 19)
Mais Mahomet n’avait pas l’expérience du judaïsme du temple.
Le judaïsme du temple
Le Saint-Esprit nous a montré des vérités importantes par le moyen du temple. Comme on le lit en Hébreux :
Le Saint-Esprit montrait par là [l’organisation du culte au temple] que le chemin du lieu très saint n’était pas révélé tant que le premier tabernacle était dressé. (Hébreux 9:8)
Le temple enseignait, premièrement, que Dieu vient demeurer avec nous. Nous ne sommes pas en train de voyager de la création à Dieu. Deuxièmement, le temple enseignait que nous avons besoin d’un prêtre pour nous servir de médiateur entre un Dieu saint et un peuple pécheur. Troisièmement, nous avons besoin d’un sacrifice d’expiation pour détourner sa colère et payer pour les péchés. Quatrièmement, comme le temple était le lieu où résidait la présence de Dieu, il était la direction de la prière. C’est ainsi que l’on faisait face à Dieu. Cinquièmement, la nouvelle création est décrite comme un temple parfait où Dieu et l’humanité demeurent ensemble, et où l’humanité adore Dieu de manière parfaite (voir Ezéchiel 40-48 et Apocalypse 21-22).
C’est ce que le Saint-Esprit a enseigné au moyen du temple. Cependant, le judaïsme rabbinique ne pratique pas ces choses parce qu’il n’y a plus de temple, et c’est le judaïsme rabbinique que Mahomet a observé et copié.
Le Coran et la théologie du temple
Dans le Coran, Dieu ne vient pas vers sa création pour demeurer avec son peuple, au contraire, nous sommes en voyage vers Dieu.
Quand nous lisons le Coran en ayant la théologie du temple en tête, que relevons-nous ? Dans le Coran, Dieu ne vient pas vers sa création pour demeurer avec son peuple, au contraire, nous sommes en voyage vers Dieu : « Dieu est à l’origine des créations, puis les fait revenir. Alors vous lui reviendrez ». (Coran 30:11). Il n’y a pas de sacerdoce dans l’islam. Il n’y a pas de sacrifice d’expiation dans l’islam pour vous faire entrer dans la présence de Dieu.
Lorsque le Coran parle du paradis et de la nouvelle création, il ne les décrit pas en termes de temple et d’adoration (Coran 56:1-56). Il s’agit plutôt d’un lieu de plaisir et de récompense, où aucun culte n’est requis.
Quand Mahomet fait référence au temple de Jérusalem, il l’appelle une mosquée (Coran 17:7). Il ne fait preuve d’aucune compréhension de sa fonction en tant que temple. Dans le Coran, Mahomet raconte de nombreuses histoires au sujet de Moïse, Aaron et Jésus, mais aucune d’entre elles n’a à faire avec le temple. Dans le Coran, Moïse, Aaron et Jésus sont des juifs rabbiniques et non des juifs du temple. Nous le voyons avec Aaron : il n’est que prophète et non prêtre. Tout comme Jésus n’est qu’un prophète dans le Coran, Aaron n’est lui aussi qu’un prophète.
Le Coran n’essaie pas de réfuter les doctrines bibliques du temple, pas plus qu’il n’essaie de réfuter la Trinité et l’Incarnation, il ne les connaît pas, parce que Mahomet ne les a jamais connues.
Si vous vouliez transformer la Bible en Coran, il vous faudrait en extraire toutes les références au tabernacle/temple ; toutes les références à Dieu venant habiter avec ce peuple ; toutes les références aux prêtres, aux sacrifices d’expiation ; toutes les références à la nouvelle création et au temple. Si nous faisions cela, que resterait-il ? Pas grand-chose, juste une coquille vide. Voilà ce qu’est le Coran.
Le Judaïsme, l’Islam, le Christianisme et la théologie du temple
Pour comprendre le christianisme, il faut comprendre le judaïsme du temple biblique, le judaïsme des prophètes. Pour comprendre l’islam, il faut comprendre les pratiques du judaïsme rabbinique. Le contexte historique de l’islam est le « Judaïsme sans temple ». Vous comprendrez mieux le Coran si vous réalisez qu’il n’a pas de théologie du temple.
Sans une compréhension du temple, les musulmans ne disposent pas des bases nécessaires pour comprendre Jésus et l’Évangile. Jésus est Dieu qui vient habiter avec nous comme Dieu l’a fait avec le temple. Il est le lieu où Dieu et l’humanité se rencontrent (Jn. 1:14 ; Jn 2:19-22). Il est le véritable prêtre qui représente Dieu auprès du peuple et le peuple auprès de Dieu. Il est le véritable sacrifice qui détourne la colère de Dieu (Hé. 7-10).