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Jusqu’à récemment, au Canada, le fait d’aider quelqu’un à mettre fin à ses jours constituait une infraction pénale grave – et pour le médecin, ça signifiait une violation flagrante du serment d’Hippocrate et une profonde trahison de sa confiance et de son devoir professionnels. En un instant et d’un trait de plume législatif, notre gouvernement a changé tout cela en 2016 et nous a engagés sur une voie radicale qui n’a pas d’équivalent direct sur la scène internationale.

Au Canada, où le programme d’euthanasie est le plus libéral au monde, il est désormais parfaitement légal pour les médecins de provoquer la mort de leurs patients dans des circonstances de plus en plus variées et nombreuses.

Au départ, le suicide assisté n’était limité qu’aux patients en phase terminale, mais voilà qu’en quelques années seulement cette mesure a pris une ampleur considérable, si bien que le suicide assisté est devenu l’une des principales causes de décès au Canada avec un taux d’augmentation de plus de 30% par année.

Selon nos statistiques nationales les plus récentes, datant de 2022, plus de 40 000 Canadiens sont décédés dans le cadre de ce programme.

Le projet de loi C-7, qui devrait entrer en vigueur en mars de cette année, élargirait l’accès à cette pratique aux personnes souffrant de troubles mentaux, de sorte que les personnes en bonne santé physique mais souffrant de dépression ou d’un autre problème de santé mentale, pourraient désormais avoir recours à l’euthanasie. Le Collège des médecins du Québec a demandé que l’accès au suicide assisté par un médecin soit étendu aux enfants. En attendant une intervention miraculeuse, une telle expansion ne semble être qu’une question de temps.

Évidemment, le Canada n’est pas le premier pays à pratiquer l’euthanasie des plus faibles et des plus vulnérables. Des générations entières de Canadiens ont osé espérer que notre pays soit différent. Pourtant, l’histoire récente a dissipé toute illusion d’un Canada attaché au bien-être des plus vulnérables (cette impression n’était en fait qu’une chimère, compte tenu du bilan du Canada en matière d’avortement).

En réalité, rien de tout cela ne devrait nous surprendre quand on lit la Bible et que l’on connaît son évaluation du cœur humain déchu. Nous savons que le cœur pécheur n’a pas été amélioré par le développement social ou scientifique, ni vraiment freiné par les leçons d’histoire.

Le Canada est devenu le leader mondial en ce qui concerne le nombre de décès par suicide assisté.

Comme Chrétiens, nous croyons à la dignité inaliénable et à la valeur de chaque vie humaine. Dieu nous a créés à son image et a donné son Fils pour notre rédemption. Par l’incarnation et la résurrection de Jésus-Christ, Dieu a agi dans l’espace, le temps et l’histoire pour redonner de la valeur à la vie humaine. Il ne faut pas s’y tromper : chaque être humain compte profondément pour Lui. En tant que peuple de Dieu, nous chérissons ce qu’il chérit. Et nous reconnaissons que c’est sa prérogative de donner la vie et de fixer le nombre de nos jours. S’arroger le droit de déterminer le moment où la vie d’une personne doit prendre fin – et de prendre des mesures actives pour mettre fin à cette vie – est une très grave offense.

L’histoire nous a donné de nombreux exemples de moments où l’Église est demeurée passive, alors que l’État mettait fin à la vie des plus faibles et des plus vulnérables. Il est légitime que nous soyons gênés devant le souvenir de ces échecs coupables. Mais alors que nous réprimons les péchés du passé, nous ne devons pas perdre de vue que nous vivons à nouveau en cette heure de décision.

L’État a facilité le suicide de dizaines de milliers de Canadiens vulnérables, et ce nombre augmente chaque jour. Alors que le programme encourage le « choix », le nombre croissant d’histoires d’horreur de malades et de personnes fragiles confrontés à une coercition suggestive, pour accepter la mort comme une option médicale, va à l’encontre de cette direction. Dans un contexte où le système médical a, depuis longtemps, plié sous la pression des besoins d’une population vieillissante et en croissance rapide (malgré les efforts louables et parfois héroïques de tant de travailleurs de la santé), de nombreux législateurs verront un puissant argument économique en faveur d’une étendue encore plus grande et plus rapide du programme d’euthanasie.

L’Église de Jésus-Christ se trouve à un carrefour de l’histoire qui la conduit à l’heure d’une décision. Nos enfants nous évalueront en fonction de notre comportement et notre Seigneur nous demandera des comptes. Allons-nous nous taire et nous contenter d’observer alors que cette culture horrifiante de la mort resserre son emprise sur notre nation ? Ou, au contraire, défendrons-nous les personnes vulnérables, prendrons-nous soin des nécessiteux et présenterons-nous l’Évangile de la vie à ceux qui souffrent et qui sont désespérés ? J’espère et je prie pour que la réponse à cette dernière question soit un « oui » retentissant. Que le Seigneur nous aide et qu’il ait pitié de notre pays.

Pour en savoir plus sur cette question urgente, et pour envisager une priorité de prière et d’action, rejoignez-nous pour le Sommet canadien sur la liberté religieuse 2024 – Choisir la vie dans une culture de la mort : Une réponse chrétienne au MAID, qui aura lieu le 3 février, en personne à Ottawa, et en ligne : www.freedomsummit.ca.

 

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