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Je ne sais jamais comment commencer un premier article de blog sur Noël. J’ai toujours envie de dire « Noël arrive, comme tous les ans ». Il faut dire que ça fait un peu cliché ! En même temps, Noël revient tous les ans, pour le plus grand réconfort de tous les croyants, et l’espérance de tous ceux qui cherchent encore.

Noël approche, elle est à notre porte cette période de l’Avent. Dans toutes les villes et les villages, des stands, chalets et autres ventes de trucs de Noël vont éclore. Tout nous appelle à la préparation. Noël arrive, il faut se préparer. Et surtout… il faut « performer ». Le meilleur cadeau, le plus original, et surtout n’oublier personne ! La préparation de Noël peut être stressante pour beaucoup de nos voisins.

Et pour nous, qui allons célébrer la venue de Dieu, comment vivre ce temps qui précède Noël ?

L’Avent, une œuvre humaine ?

Même si l’Avent n’a pas beaucoup d’importance pour vous, cela évoque certainement quelque chose, et c’est probablement l’attente. L’Avent, c’est attendre ce qui vient. C’est vrai que c’est le premier sens du mot : ce qui vient. Mais la théologie chrétienne ne s’est pas arrêtée simplement à cela. L’Avent, c’est ce qui vient, c’est celui qui vient, c’est l’annonce de la venue de Dieu en chair, c’est l’annonce de l’incarnation. L’Avent serait un regard en arrière vers la première venue de Christ. Jusque-là, pas de problème.

Mais est-ce tout ? Est-ce que l’Avent est ce simple regard en arrière ? Parfois, nous vivons l’Avent aussi comme un temps de préparation. Noël arrive, et nous devons nous préparer, et pour cela nous pouvons faire plusieurs choses. L’Avent serait d’abord un chemin sur lequel nous marchons, donc quelque chose qui relève de l’action humaine. L’Avent, ce serait aussi une attitude spirituelle à nourrir afin d’être prêts à recevoir le don qu’est la venue de Dieu. L’Avent, cela pourrait aussi être la protestation active face au mal qui règne.

Il n’y a rien en soi qui pose problème dans ces trois attitudes. Il y aurait même quelque chose de bon à retrouver un sens actif de l’attente. Mais nous devons prendre garde à ne pas transformer l’Avent en pure œuvre humaine, au risque de n’avoir aucune espérance à proposer à nos contemporains.

L’Avent, une espérance humaine

L’Avent demande une attitude de préparation à la célébration de la venue de Dieu en chair. Mais est-ce d’abord cela ? C’est la question que je voudrais que nous nous posions. Oui, bien sûr la vie chrétienne est faite d’actions humaines car, dit Jacques, « la foi sans les œuvres est morte » (Jacques 2.26). Cependant… nos actions, y compris de « préparation à Noël », ne sont que des réponses à ce que Dieu a déjà fait. Si nous parlons seulement de l’Avent comme d’une préparation, nous ratons quelque chose. Et si nos contemporains n’entendent de nous que « L’Avent c’est un temps d’attente et de préparation »… quand entendront-ils proclamer que l’Évangile c’est d’abord quelque chose à laquelle nous ne pouvons rien, que nous recevons, et pour lequel nous ne pouvons être que reconnaissants ? La grâce de Dieu a été donnée, entièrement, librement, sans que mes œuvres humaines n’y puissent quoi que ce soit. Sans qu’elles soient nécessaires. Si nous nous focalisons exclusivement sur la préparation active à Noël, nous avons mis nos œuvres humaines à la mauvaise place. Nous avons les mauvaises priorités, et si nous n’y prenons pas garde, nous pourrions même reléguer l’Évangile à une malheureuse deuxième place.

Que ce soit clair ici : je ne dis pas que toute mention de l’Avent comme préparation est mauvaise. Ce que je dis, c’est que pour nous tous, il peut être trop facile de transformer l’Avent en pure œuvre de préparation humaine. Après tout, c’est l’une des grandes tentations de l’être humain : vouloir s’en sortir par lui-même. N’avoir besoin de personne : faire, faire, faire.

L’Avent c’est la proclamation qu’en Christ le royaume s’est approché.

Si c’est la seule chose (j’insiste sur « seule ») que nous avons à dire à propos de l’Avent, c’est que c’est une préparation, nous ratons quelque chose d’essentiel. L’Avent, c’est d’abord la venue de la bonne nouvelle incarnée. L’Avent c’est la proclamation qu’en Christ le royaume s’est approché. Le cœur même de l’Avent ce n’est donc pas, cela ne peut pas être, une préparation. Ce serait réduire l’espérance que cette période doit proclamer à la pratique d’une action humaine. Et alors… quelle espérance ?

Non, l’Avent est et doit rester d’abord la proclamation de l’Évangile : Christ est venu, Christ habite en nous par son Esprit, Christ revient. Aucune de ces trois dimensions ne relève de l’action humaine. Si l’Avent reste d’abord le rappel de l’Évangile, il est aussi, mais seulement ensuite, préparation humaine.

L’Avent : un sabbat

Dans un monde qui nous demande toujours plus, d’être plus actif, plus réactif, plus proactif… l’Avent est aussi une proclamation de sabbat. Vivre l’Avent, activement attendre, dans la foi, ce Christ qui est Dieu donné pour nous, c’est nous reposer en Dieu. Même dans les choses que nous faisons, nous trouvons le repos. L’Avent, c’est déjà la proclamation que même lorsque nos œuvres sont attendues, elles ne sont pas suffisantes.

L’Avent, c’est reconnaître que malgré tous nos efforts, celui que nous célébrons, vivons, et attendons, nous donne le repos.

L’Avent, c’est donc un sabbat, le sabbat de nos œuvres. L’Avent, c’est reconnaître que malgré tous nos efforts, celui que nous célébrons, vivons, et attendons, nous donne le repos. Voilà qui est une vraie espérance dans un monde suractif. Au lieu de vivre selon cette règle qui nous dit que nos œuvres font la différence, vivons selon cette autre règle : c’est l’œuvre de Dieu, en Jésus-Christ, qui fait en fait la vraie différence.

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