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Est-ce pour la gloire de Christ ou pour la mienne ? (Partie 1)

L’obsession de la délivrance

L’obsession qu’ont de nombreuses personnes à rechercher une quelconque délivrance à tout prix par la prière et la voie du « prophétique » trahit un manque de régénération et de conversion. En effet, tous ceux qui ont rencontré Christ démontrent plutôt une passion brûlante de connaitre Christ et non celle d’identifier leurs ennemis et de rechercher leur propre délivrance ou leur accomplissement personnel.

Christ ne vous a pas affranchis pour que vous vous occupiez du diable avec son assistance, comme si son œuvre à la croix n’était qu’un dépannage pour permettre aux braves de combattre jusqu’à s’affranchir du diable au nom de Jésus, avec l’aide de « spécialistes » de la délivrance et que les faibles ne s’en prennent qu’à eux-mêmes.

« Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jean 17.3). C’est ça la poursuite de la vie chrétienne. La poursuite effrénée d’une délivrance autre que celle que Christ a accordée par la croix est une marque d’idolâtrie et non de chrétienté.

Lorsque les pharisiens, selon leur lecture, se sont rendu compte qu’en dépit de ses miracles, Christ n’était pas suffisamment équipé pour opérer la délivrance d’Israël d’entre les mains des Romains, ils ont décidé de le tuer. Israël attendait du Messie qu’il leur donne la possibilité de jouir de leur liberté et des bénédictions de Dieu. Ils ont décidé de le tuer, de peur que les foules qui commençaient à l’entourer ne le poussent à une révolte et que les Romains en profitent pour attaquer Israël et lui arracher sa terre (Jean 11.45-53) et ainsi démanteler la nation entière.

Oui, parce que Christ ne leur avait pas accordé la délivrance de leurs ennemis, à savoir, les Romains, ils ont fait tous leurs efforts pour trouver des textes dans la loi de Moïse qui justifieraient leur meurtre. Faute d’en trouver, ils accusèrent Christ de s’être autoproclamé « roi des juifs », alors qu’eux ne reconnaissaient pas un autre roi en dehors de César (Luc 23.2 ; Jean 19.15).

Et pourtant les pharisiens, les scribes et les saducéens, comme plusieurs d’entre nous aujourd’hui, priaient beaucoup, jeûnaient et se « sanctifiaient » en attendant la venue du Messie. Comment expliquer qu’ils l’aient rejeté ?

La réponse est simple : « Désirer la bénédiction ou la délivrance, le ministère, la prière, la prophétie et même la théologie plus que Dieu est autant charnel et répréhensible que désirer l’immoralité, le meurtre ou la fornication pour ne citer que ceux-ci. »

Ce qui importe aux yeux de Dieu n’est pas ce que tu cherches ou ce que tu demandes à Dieu mais POURQUOI ? et POUR QUI ? Il n’y a que deux réponses possibles à ces deux questions. Soit, c’est pour Dieu que tu pries autant, soit c’est pour toi-même. C’est-à-dire que le destinataire ou le bénéficiaire final de ce que tu recherches est soit Dieu, soit toi-même. Évidemment, lorsque ce bénéficiaire est quelqu’un différent de Dieu, c’est ce bénéficiaire-là qui est le vrai « dieu » de ta vie. Oui, il est possible que tu sois « le vrai dieu de ta vie » pour qui tu sacrifies tout, y compris ta propre vie. La plus grande idole de la vie, c’est « LE MOI ».

Soit c’est pour Dieu que tu pries autant, soit c’est pour toi-même. C’est-à-dire que le destinataire ou le bénéficiaire final de ce que tu recherches est soit Dieu, soit toi-même.

L’histoire du jeune homme riche dans la Bible a prouvé que vouloir aller au ciel peut être le désir le plus charnel et donc juste un langage spirituel couvrant une idolâtrie obscène et invisible. Car comment pouvait-il affirmer qu’il voulait aller au ciel et que de surcroît qu’il obéissait fidèlement aux commandements de Dieu et en même temps refuser de suivre Jésus, lorsque ce dernier lui demanda de tout vendre et de le suivre mains vides ?

Sa demande n’était que le produit du désir d’un confort personnel qu’il voulait obtenir en se servant de Jésus comme tremplin. Jésus n’était pas son objectif final. En fait, il voulait tout simplement éviter d’aller en enfer. L’enfer avait rendu Jésus pertinent pour lui car sans le jugement dans l’étang de feu, Jésus serait sans objet.

Et pourtant, l’Évangile démontre que ce qui rend Jésus pertinent, c’est la gloire dont il est revêtu (2 Cor 4.3-6; Matt 13.44), laquelle gloire est indissociable de sa personne. Plusieurs d’entre nous, s’ils n’avaient pas de combat de famille, ne seraient pas venus à Jésus. C’est le diable qui les envoie à Jésus et non le Père (Jean 6.44), ils sont motivés par les combats : « BISO BITUMBA OYO TOZA NA NGO NA FAMILLE, IL FAUT KAKA LOSAMBO EBELE … » (Le genre de combat que nous avons en famille nous demande beaucoup de prières) clament-ils !

Tout ce qui les intéresse, c’est la délivrance. C’est pourquoi, ils ne fréquentent que des ministères ou des églises qui ne parlent que de la délivrance, une délivrance à l’infini et qui devient finalement une carrière sans retraite. Vous l’avez compris, la délivrance ici n’est rien d’autre que la recherche du confort personnel pour satisfaire l’homme en utilisant Dieu comme moyen.

C’est pourquoi Christ a détruit, à la croix, la plus grande idole de l’univers, l’homme. Le monde n’aime pas Christ parce que Christ n’a pas la considération de l’homme, telle que l’homme voudrait qu’il ait de lui. Il le veut mort, puis ressuscité. Le monde le veut amélioré et confortable. La richesse du monde, c’est l’estime de soi.

La croix est visiblement avant tout la destruction de l’homme car c’est lui le pécheur que Jésus est venu sauver. La destruction du diable n’en est qu’un effet d’entrainement. Donc, l’actuel message du combat spirituel, par son insistance et sa priorisation de la délivrance du diable, est une inversion de la croix. Quelle séduction ! Jésus n’est pas mort pour nous délivrer du diable. Il est ultimement mort pour nous réconcilier avec Dieu.

La croix de Christ est le point de rupture entre le christianisme et toute autre religion dans le monde. Les autres religions du monde ont pour but de sauver l’homme. Le but du christianisme, c’est de glorifier Dieu en sauvant l’homme. La nuance est de taille !!! (Jean 17.4). Pensez-y mes frères et sœurs !

C’est pourquoi la Bible dit :
 »Que vous mangiez, que vous buviez ou que vous fassiez quoi que ce soit, faites TOUT pour la GLOIRE DE DIEU. » (1 Cor 10.31).

Le message actuel évoquant le combat spirituel, par son insistance et sa priorisation de la délivrance du diable, est une inversion de la croix. Quelle séduction ! Jésus n’est pas mort pour nous délivrer du diable. Il est ultimement mort pour nous réconcilier avec Dieu.

« Appelez-moi mes fils que j’ai faits et que j’ai créés pour MA GLOIRE, » dit le Seigneur. » (Esaïe 43.6-7).

« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il RENONCE à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. » (Luc 9.23 )

Le christianisme commence par la mort, le renoncement à soi-même et non par une comptabilité des choses qu’on a perdues et qu’il faut récupérer au nom de Jésus, au moyen de fortes prières, de combat et de délivrance.

Une meilleure délivrance

La délivrance biblique existe, mais elle est loin de ressembler à la contrefaçon que l’ennemi a installée depuis 30 ans, notamment en Afrique.

Le christianisme ne commence pas avec l’estime de soi ou l’invitation à entrer dans sa destinée (confort) et encore moins avec un appel à combattre les ennemis de sa vie. Il n’y a pas plus grand ennemi de soi que SOI-MÊME (Jean 12.24; Matthieu 10.39).

Le christianisme commence avec un constat. Le voici : « DIEU A RAISON. LE VRAI PROBLÈME DE MA VIE C’EST MOI. JE SUIS PÉCHEUR ET PERDU (Matthieu 10.39). MÊME SI JE PASSE PAR LA PURIFICATION OU LA DÉLIVRANCE, JE NE M’AMÉLIORERAI JAMAIS. JE SUIS IRRÉPARABLEMENT ABÎMÉ (Rom 3.23; Éphésiens 2.1-3). JE DOIS MOURIR CAR C’EST CE QUE JE MÉRITE (Rom 6:23). Ma seule chance est de naître de nouveau et commencer une nouvelle vie. Malheureusement, je ne peux pas me faire naître de nouveau. Mais gloire soit rendue à Dieu de ce que Christ, par son Saint-Esprit, va le faire en moi sans ma contribution aucune ! Quelle grâce ! Ainsi je me repens et me tourne vers Christ pour mon salut. »

La nouvelle vie en Christ n’a pas besoin de délivrance mécanique (lien par lien, réclamation par réclamation, malédiction par malédiction, péché par péché, etc.), car elle n’est pas une version rénovée de mon ancienne vie. Je suis une nouvelle créature ! (2 Cor 5.17, Galates 5.1). Il y a désormais donc deux natures en moi en tant que Chrétien.

La nouvelle vie en Christ n’a pas besoin de « délivrance mécanique », car elle n’est pas une version rénovée de mon ancienne vie. Je suis une nouvelle créature !

Rechercher ladite délivrance mécanique, c’est non seulement renier le christianisme mais c’est aussi confirmer mon manque de conversion démontré par mon entêtement à refuser à renoncer à moi-même, ce qui est le premier pas vers le christianisme. C’est à dire que j’ai tellement d’estime pour moi-même que je préfère être amélioré, par la délivrance, que subir la mort en moi-même et la nouvelle naissance, ainsi que le Christianisme l’exige.

Donc, la pomme de discorde entre le Christianisme et les adeptes du combat spirituel traditionnel africain au nom de Jésus, c’est l’avenir du « MOI ». Le Christianisme dit que le moi doit mourir ici et maintenant et les autres pensent qu’il faut l’améliorer par un processus de délivrance au moyen d’un inventaire des liens et des malédictions familiales et des fortes prières au nom de Jésus.

Cependant, de deux natures qui maintenant sont logées en toi en tant que chrétien comme conséquence de la nouvelle naissance en Christ (2 Cor 5.17), seule l’ancienne nature (adamique) est délivrable, car la nouvelle nature vient de Christ et n’est donc pas liée par le diable et les ancêtres. Elle est pure ! Elle est née libre car la liberté est sa vocation et sa raison d’être (Galates 5.1).

Malheureusement, selon le Christianisme, l’ancienne nature qui seule pourrait subir la délivrance de son héritage satanique et familial n’est pas ÉLIGIBLE à la délivrance car Christ l’avait déjà crucifiée et il n’en veut pas du tout. On ne délivre que ce dont on a besoin. Ni Dieu ni le Chrétien n’a besoin de la chair. Pourquoi la délivrer ?

Elle est en conflit permanent avec l’Esprit de Dieu (Galates 5.16-18). La chair ou l’ancienne nature doit être crucifiée et non soumise à un quelconque processus de délivrance. Vous allez la délivrer pour en faire quoi ? Elle est ennemie de Dieu (Rom 8.7). Elle n’aime pas Dieu. Et Dieu ne l’aime pas et a juré qu’elle n’entrera pas dans son royaume (1 Cor 15.50).

D’ailleurs, le Saint Esprit, qui est responsable de l’application des résultats de l’œuvre de la rédemption sur le croyant, n’a pas reçu mandat de purifier la chair ou de la délivrer. Avec quelle puissance vas-tu la délivrer ? Ta propre puissance ? Chercher la délivrance de cette manière, c’est se rebeller contre Dieu et juger son approche du salut comme étant lacunaire. Quel sacrilège !

Mais qu’est-ce qu’il faut alors faire avec la chair et tous ses liens, malédictions, réclamations, alliances, autels, souillures et autres œuvres de la chair ? Il faut les crucifier, dit la Parole de Dieu (Galates 2.20; Galates 5.24). Faites-lui subir ce que Christ lui a infligé comme traitement à la croix. Il l’a crucifiée ! En d’autres termes, il faut se dépouiller du vieil homme (la chair) et revêtir l’homme nouveau (Colossiens 3.9-10). C’est ça la délivrance biblique.

Celle-ci se fait en marchant par le Saint-Esprit (Galates 5.16). Pour vaincre la chair, ne commettez pas l’erreur de vous attaquer à la chair mais marchez par l’Esprit et il va résulter de cette marche avec l’Esprit que la chair sera incapable de se manifester, car seul le Saint Esprit peut la maitriser en reproduisant la victoire de Christ sur elle (Jean 16.13-14 ; Galates 5.16-25).

C’est ce que les chrétiens doivent apprendre à faire et non le soi-disant combat spirituel mal enseigné et mal pratiqué qui détruit les vies, les familles, la nation, l’Église et qui finalement énerve Dieu car il remet en question ce qu’il a fait en Christ et le traite d’insuffisant, en imposant un complément par des prières de combat. Cette sorte de combat spirituel s’oppose à l’Évangile. C’est un autre évangile, une autre religion ! (Galates 1.6-9). La religion des expériences, des songes et des prières. Où était-elle avant que Christ ne vienne ? C’est une fraude insolente.

Mais qu’est-ce qu’il faut alors faire avec la chair et tous ses liens, malédictions, réclamations, alliances, autels, souillures et autres œuvres de la chair ? Il faut les crucifier, dit la Parole de Dieu.

Le Christianisme est une religion de la parole et de la foi en Dieu, c’est-à-dire de la confiance totale en ce qu’il a parfaitement accompli pour nous en Christ ! Tout est accompli !

Bientôt, c’est la fin de l’année et plusieurs vont commencer à combattre et faire de longues prières avec jeûne, ne réalisant pas qu’ils combattent finalement Dieu lui-même à l’instar de Paul sur le chemin de Damas. Dieu dit, « Arrêtez et sachez que je suis Dieu. » (Psaumes 46.10). Et « Revenez à moi et je reviendrai à vous », dit l’Éternel (Zacharie 1.3).

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