J’ai connu un ami qui n’était sûr de comprendre quelque chose que lorsqu’il l’avait démonté dans ses moindres détails. S’il achetait un nouvel outil ou un nouvel appareil, il le sortait de sa boîte et commençait à le démonter, désireux de savoir comment il fonctionnait avant de l’utiliser. Si sa femme apportait des fleurs à la maison, on pouvait le trouver en train d’en démonter une sur la table de la cuisine, séparant les étamines des pétales et les feuilles des tiges jusqu’à ce que chaque pièce soit posée par elle-même et qu’il comprenne comment toutes les parties formaient le tout. Curieux et analytique à l’infini, il ne pouvait pas s’en empêcher – il fallait qu’il sache.
Sa femme, en revanche, avait une personnalité bien différente. Elle tolérait assez bien son habitude, mais elle ne la comprenait ni ne l’appréciait vraiment. Elle se contentait de laisser les fleurs intactes, de les apprécier comme des objets entiers dans leur état naturel. Elle se contentait de sortir les appareils de leur emballage et de les mettre directement au travail sans les avoir d’abord mis en pièces.
Je pense souvent à eux lorsque je me penche sur la merveilleuse discipline qu’est la théologie. En théologie, nous étudions Dieu, ses œuvres et ses voies. Avec l’Écriture comme guide, avec la révélation que Dieu fait de lui-même comme point de départ, nous regardons en profondeur des choses presque trop merveilleuses pour être vues. En étudiant notre Dieu, nous découvrons qu’il y a de la bénédiction dans le macro et le micro, dans le tout et dans les parties.
Et lorsque nous étudions notre Dieu, nous constatons que la bénédiction est présente dans le macro et le micro, dans le tout et dans les parties.
Nous constatons que Dieu est trinitaire, que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont des personnes distinctes, mais qu’ils ne forment qu’un seul Dieu. Nous pouvons approfondir de plus en plus les Écritures, appliquer la raison et la logique et, avec le temps, parvenir à une doctrine de la Trinité plus confiante et plus développée. Nous pouvons réfléchir à la manière dont le Père entretient avec le Fils des relations distinctes de celles qu’il entretient avec l’Esprit ; nous pouvons réfléchir à la manière dont chacun était présent et actif dans la grande œuvre de la création ; nous pouvons réfléchir à la manière dont chacun joue un rôle clé dans notre rédemption. C’est une bonne chose et cette étude est gratifiante. Cependant, il est également bon d’apprécier la Trinité au niveau le plus élémentaire et le plus assemblé, de reconnaître que « Dieu est un et Dieu est trois et que c’est pour moi un grand mystère ». Il y a une bénédiction dans le tout autant que dans les parties.
Il en va de même pour la doctrine du salut. Nous pouvons tracer un ordo salutis complet, une séquence logique d’événements qui ont eu lieu pour nous faire passer des ténèbres à la lumière. Nous pouvons débattre de l’ordre exact des étapes ; nous pouvons affiner notre terminologie ; nous pouvons faire de notre mieux pour concilier la souveraineté de Dieu et la responsabilité de l’homme. Tout cela constitue une étude intéressante et spirituellement enrichissante. Mais parfois, nous avons aussi intérêt à prendre du recul et à dire simplement: « Dieu est souverain. L’homme est responsable. Et pour aujourd’hui, je me contente d’affirmer que ces deux affirmations sont des amis plutôt que des ennemis ». Il y a de la beauté dans l’ensemble le plus élémentaire comme dans les parties les plus avancées.
Il y a de la beauté dans l’ensemble le plus élémentaire comme dans les parties les plus avancées.
Certains sont comme mon ami et ne sont satisfaits que lorsqu’ils sont allés le plus loin possible, lorsqu’ils ont démonté et remonté une doctrine. D’autres, comme la femme de mon ami, se contentent de prendre une doctrine au pied de la lettre et n’investissent pas d’efforts substantiels pour l’approfondir à l’infini. Les deux approches sont bonnes, les deux approches sont justes et les deux approches sont gratifiantes à leur manière. Car elles révèlent toutes deux la beauté et la gloire de Dieu.
