C’est en 1696 que la première Église de New York, la Marble Collegiate Church, a été fondée. En 1932, après que la Grande Dépression a eu décimé la fréquentation de l’église, Norman Vincent Peale en est devenu le pasteur principal et a servi Marble pendant 52 ans.
A l’origine, Marble a été implantée dans la tradition Calviniste néerlandaise. Elle proclame aujourd’hui que « la Bible ne doit pas être interprétée littéralement mais qu’elle est un guide pour la foi, apportant chaque jour des idées et une nouvelle vie ». Marble a su maîtriser la longévité de l’Église mais a-t-elle laissé un héritage évangélique ?
Les implanteurs d’Églises investissent considérablement dans le lancement d’une Église. Nous préparons, planifions, prions et déversons notre énergie créative et notre cœur pastoral sur ce germe d’Église. Mais est-ce que nous installons des Églises de manière durable ?
Planifions-nous et encadrons-nous aujourd’hui ce que nos Églises deviendront demain ?
Longévité et Fidélité
Lors d’un récent rassemblement de pasteurs-implanteurs d’Églises dans ma ville, le conférencier nous a rapporté une chose qu’il a entendue de Ray Ortlund à propos d’un groupe d’implanteurs : « Implantez votre Église pour 200 ans. » J’ai réfléchi à ce concept pendant des années.
Une Église dans ma ville existe depuis 130 ans. C’est la première Église implantée dans ce qui est aujourd’hui la 13ème plus grande ville des États-Unis. Elle comptait autrefois 1500 membres. Aujourd’hui, l’Église en compte moins de 100. Et, bien que la fréquentation n’égale pas la fidélité, une rencontre autour d’un café pris avec leur pasteur m’a permis de comprendre pourquoi cette Église historique se déserte. Le pasteur m’a dit qu’il ne croit pas que Jésus est Dieu.
Peu après, j’ai rencontré le pasteur d’une Église florissante dans ma ville. Elle existe depuis 50 ans. Je lui ai posé des questions sur les changements qu’il constate dans les Églises. Il m’a répondu : « Les Églises qui restent fidèles à l’Évangile sont en bonne santé et se développent, et les Églises qui ne tiennent pas ferme ne le sont pas. »
Ce n’est probablement pas toujours vrai – parfois, les Églises fidèles aux Écritures doivent aussi fermer leurs portes – mais pouvons-nous faire quelque chose pour que les jeunes plants de nos Églises deviennent des séquoias de 200 ans ?
Les lettres de Jésus
Si on prend l’exemple des sept Églises de l’Apocalypse, on voit que Jésus est profondément concerné par le fait qu’une Église locale reste fidèle de façon durable, comme en témoigne sa référence aux chandeliers et à la dérive doctrinale. Il encourage la fidélité à l’Évangile, sinon il éteindra la lampe. Les portes de l’église resteront peut-être ouvertes, mais la lumière n’y brillera plus.
Les Églises les plus louées dans l’Apocalypse (comme Smyrne la pauvre ou Philadelphie la faible) étaient fidèles et inébranlables, Jésus mettant en valeur leur attachement à l’Evangile. Rester fidèle à l’Évangile de manière pérenne est une bonne chose – rien de surprenant ici. Mais l’Église dont je suis le pasteur, The Paradox Church à Fort Worth, au Texas, va-t-elle durer 200 ans ?
Dieu n’a pas besoin de mon Église pour accomplir son plan pour Fort Worth – sa gloire couvrira la ville avec ou sans nous (Hab. 2:14). Et pourtant, dans ma ville, presque toutes les Églises de plus de 100 ans se sont éloignées de la fidélité aux Ecritures et du fruit qu’elles génèrent. Peut-être que l’héritage de l’Évangile est quelque chose que les implanteurs d’Églises devraient s’efforcer de rechercher.
Ces lettres aux sept Églises sont incroyablement pertinentes pour les Églises modernes. Nous devons être mis au défi de maintenir nos lampes allumées avec vivacité et de manière durable, car il utilise des saints faibles pour accomplir sa puissante mission (1 Cor. 1:26-29).
Alors, par où commencer ? Voici quatre suggestions pour implanter des Églises avec un héritage évangélique durable.
1) Commencez en institutionnalisant votre Église.
Que vous fassiez partie d’une dénomination, d’un réseau ou des deux, une Église saine a besoin d’éléments institutionnels durables.
Tim Keller a, comme d’habitude, des conseils utiles :
Les nouvelles Églises et les nouveaux ministères, de façon naturelle, s’efforcent de rester informels, non codifiés et non catégoriques. Mais une partie de ce qui fait la dynamique d’un mouvement est une vision unifiée et cela nécessite toujours une certaine codification et un certain contrôle… Un mouvement qui refuse d’assumer certaines caractéristiques organisationnelles – autorité, tradition, unité de croyance et contrôle de la qualité – se fragmentera et se dissipera.
2) Commencez à mettre les choses par écrit.
L’histoire de votre Église est importante. Dans ses lettres aux sept Églises, Jésus ne se contente pas de parler de doctrine : il parle des personnes et de ce que ces personnes font. La doctrine est vitale, mais sans ces personnes formées par l’Evangile et formant une culture évangélique, il n’y a pas d’histoire.
J’ai commencé à écrire l’histoire de l’Église « The Paradox Church », un document retraçant l’histoire que Jésus écrit en nous, entrelacée avec la doctrine qui nous forme et nous alimente. Ce que vous croyez, et comment ces croyances prennent forme concrètement chez les membres de vos assemblées, sera perdu sans l’histoire orale et écrite de votre Église.
3) Commencez (continuez) à implanter des Églises.
Rien ne laisse un héritage plus influent que l’implantation d’Églises fidèles. Une vision d’implantation d’Églises comprend le développement de leaders, la formation de disciples et l’envoi sur le champ missionnaire – tout ce qui est bon et sain dans une Église, qui respire la vie et alimente les braises spirituelles dans le cœur de votre communauté et de vos responsables.
4) Continuez à prier.
Une grande partie de l’implantation des Églises se fait à genoux. Nous sommes des personnes de prière. Jonathan Edwards est célèbre pour avoir prié pour le salut de ses enfants jusqu’à la quatrième génération. Et si nous priions de cette façon pour la fidélité des personnes dont nous avons la charge ?
Implanteur d’Églises, prenez en considération la longévité de votre Église. Mais ne vous contentez pas de vous demander seulement si elle durera, demandez-vous également si elle durera en conservant une fidélité persévérante à l’Évangile. Que nous puissions implanter des Églises qui conserveront l’héritage de la fidélité à Christ, jusqu’à son retour.