En tant qu’enfant de pasteur, je me souviens qu’à chaque réunion de la congrégation dans notre église baptiste, ma famille et moi devions quitter la salle afin que l’église puisse discuter et fixer le salaire du pasteur pour l’année suivante.
Ce qui se passait pendant le temps où nous étions hors de la pièce était toujours, à nos yeux, un mystère. Y a-t-il eu débat? Dix familles au hasard ont-elles révélé le revenu de leur ménage et une moyenne a-t-elle été faite? Quels critères ont été utilisés pour prendre une décision?
La Bible nous dit d’agir avec sagesse pour déterminer le salaire du pasteur. L’apôtre Paul dit qu’un «ouvrier vaut son salaire» et «ne muselez pas le bœuf pendant qu’il foule le grain» (1 Timothée 5.18). Mais à quel type de salaire cela se traduit-il?
Ma dénomination actuelle, l’Église presbytérienne en Amérique (PCA), recommande que chaque appel pastoral (offre d’emploi formelle) comprenne les termes suivants «Afin que vous soyez libre des soins et des occupations mondaines (c’est-à-dire des passe-temps ou des activités secondaires)» pour précéder une offre de salaire. L’idée est que le ministre soit suffisamment payé pour que son énergie mentale et spirituelle soit dépensée pour le royaume de Dieu et qu’il n’ait pas à être trop scrupuleux dans sa vie financière. C’est une sage application des commandements du Nouveau Testament sur cette question.
Pourtant, de nombreuses églises ont du mal à décrocher un salaire. Permettez-moi de suggérer, sur la base de mon expérience de la fixation des salaires des implanteurs d’églises dans l’APC, quelques critères qu’une église pourrait utiliser pour déterminer un salaire. Je propose qu’un conseil d’administration ou un comité de recherche triangule les trois chiffres suivants pour obtenir un salaire raisonnable.
Premier chiffre: Combien cela coûterait-il au pasteur de louer une maison dans cette région?
Je pense que prêter attention au loyer est une mesure judicieuse, car c’est un coût global qui reste important à ce jour. Les paiements hypothécaires ne sont pas fiables, car ils dépendent du montant de la mise de fonds, de l’aide qu’ils reçoivent de la famille, de la durée de possession d’une maison, etc. Le loyer tient compte du nombre de personnes qui composent la famille du pasteur ainsi que de tous les autres facteurs locaux.
Comment le coût moyen d’un loyer se traduit-il en salaire? La plupart des planificateurs financiers s’accordent à dire qu’il est bon que le logement représente environ ⅓ de vos coûts. Par conséquent, si vous multipliez le loyer par 3, vous obtenez un salaire mensuel moyen (brut).
Par exemple, si une maison moyenne de 3 chambres à coucher se loue 2,000$ dans une petite ville, le salaire mensuel du pasteur devrait être d’environ 6,000$/mois, soit 72,000$ par an. Ou encore, si une maison en rangée de 2,5 chambres à coucher dans une banlieue du Grand Toronto se loue 3,500$ par mois, le salaire du pasteur sera d’environ 10,000$ par mois ou 120,000$ par an.
Dans la ville d’Ottawa où je vis, une maison de 3 chambres à coucher à moins de 10-15 minutes en voiture de mon église se loue entre 2,800$/mois au bas de l’échelle et 3,500$/mois au haut de gamme.[1] Cela met le salaire attendu à 8,400 $/mois (100 k$) et 10,000 $/mois.
Deuxième chiffre: Que gagne un homme de Dieu qui enseigne depuis dix ans dans ce domaine?
Pourquoi les enseignants? Eh bien, on les trouve partout. Les données sont facilement disponibles et leur niveau de formation est similaire à celui de la plupart des pasteurs (premier cycle plus école normale (six ans) vs premier cycle plus maîtrise (six ans). Pourquoi dix ans? Pour se rapprocher du niveau de gestion et d’autorité qu’un pasteur aura dans la plupart des églises.
Vous pouvez trouver ces informations en cherchant sur Google «grille salariale des enseignants + VOTRE RÉGION». Parfois, il y a des niveaux supplémentaires en fonction de la poursuite des études, mais à Ottawa, un enseignant de dix ans gagne 96,000 $.[2]
Troisième chiffre: Quel est le revenu médian des ménages dans la région?
Nous nous attendrions à ce que les pasteurs aient un style de vie similaire à celui de leurs communautés et de nombreuses églises s’attendent à ce que le pasteur fournisse la majorité des revenus du ménage. Ainsi, le revenu du ménage est plus fiable que le revenu moyen. De plus, la médiane (milieu) est plus utile que la moyenne, car elle vous indique où se situe le milieu de la société au lieu d’être faussée par les extrémités de l’échelle.
Vous pouvez trouver ce chiffre relativement facilement en cherchant, mais à Ottawa, il est d’environ 106,000$.
Triangulation
Quels sont les trois chiffres qu’une église doit prendre en compte pour fixer un salaire raisonnable? J’ai plaidé pour la moyenne de (1) la location d’une maison de taille appropriée près de l’église, (2) le salaire d’un enseignant de 10 ans et (3) le revenu médian des ménages. Dans ma région d’Ottawa, ces trois chiffres sont remarquablement similaires: (1) 100,000$ à 120,000$; (2) 96,000; (3) 106,000$.
Mon opinion est que le salaire ne devrait pas être inférieur au chiffre le plus bas ni supérieur au nombre le plus élevé.
Si cela semble beaucoup pour payer un pasteur, c’est le cas. Mais la réalité est que le coût du logement et l’inflation au Canada ont augmenté assez rapidement et si nous espérons et attendons des pasteurs qu’ils servent à long terme, ils doivent être «libérés des soucis et des occupations mondaines». Si nous espérons que nos jeunes et jeunes adultes actuels verront le pastorat comme un avenir viable, nous devons payer les pasteurs d’une manière digne de leur travail et des domaines dans lesquels nous attendons d’eux.
