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Combien d’argent mon Église devrait-elle épargner ?

Jésus n’a pas mâché ses mots dans sa parabole du riche insensé, condamnant l’homme qui construisait des granges de plus en plus grandes pour stocker ses richesses en perpétuelle croissance (Luc 12:13-21). Si cette question est si importante, comment les responsables d’Église devraient-ils gérer l’argent que leur Église stocke à la banque ? Quel est le minimum qu’une Église devrait avoir en réserve ? À quel moment une Église flirte-t-elle avec les granges du riche insensé ?

De telles interrogations pourraient vous mettre mal à l’aise. Les chrétiens parlent parfois des finances de l’Église comme d’un allié embarrassant du vrai ministère de l’Évangile : « Quel dommage! Mais on est bien obligé de considérer l’Église comme une entreprise. » Nous supposons que la prédication, l’évangélisation et la formation de disciples sont de véritables activités spirituelles, tandis que les finances ne sont qu’un mal nécessaire, voire une pure distraction.

Nous supposons que la prédication, l’évangélisation et la formation de disciples sont des activités purement spirituelles alors que les finances ne sont qu’un mal nécessaire.

Cela sous-entend que les questions financières relèvent du domaine de l’homme d’affaires et non de celui du pasteur.

En revanche, la Bible considère l’argent comme une brèche dans le cœur de l’homme (Matt. 6:21) et un outil au service du royaume (Phil. 4:14-18). Ce qui signifie que les responsables d’Église doivent considérer les réserves financières de l’assemblée en termes de disposition de cœur et de progression du royaume. Dans son ouvrage pertinent, intitulé Budgeting for a Healthy Church,[ Un budget pour une Église en bonne santé] Jamie Dunlop fait remarquer que le budget d’une Église est révélateur : « Une bonne santé financière reflète l’histoire de Jésus et de ses promesses, dont la valeur est supérieure aux richesses de ce monde. » Le compte d’épargne de l’Église constitue une page de cette histoire.

Principes de Planification

Il existe plusieurs théories au sujet de la réserve de trésorerie qu’une Église devrait avoir. Une approche très répandue consiste à évaluer le coût moyen de fonctionnement de l’Église chaque mois, puis à fixer un objectif d’épargne à partir de cette donnée. Les avis divergent, mais une durée de deux à trois mois constitue une ligne directrice commune. L’avantage de cette approche réside dans sa simplicité.  Le calcul et la compréhension sont faciles. La métrique associée à l’argent que l’on possède permet un idéal d’épargne finement réglé.

Une telle stratégie est plus appropriée pour un individu qui aurait perdu son emploi et qui dépend entièrement de son épargne sur une période donnée. Jamie Dunlop fait toutefois remarquer que cette approche est peu utile pour une Église qui a peu de chances de perdre tous ses revenus d’un seul coup.

Les dépenses d’une Église sont relativement équilibrées au cours de l’année, mais ses revenus fluctuent. Une Église devrait avoir, a minima, suffisamment de réserves pour payer les salaires et les autres dépenses courantes pendant les mois où les dons sont moins importants. En outre, il est sage de garder suffisamment d’argent en réserve pour compenser un déficit en fin d’année si les dons sont moins élevés que prévu. Cela donne à l’Église le temps de se remettre sur pied financièrement au cours de l’année suivante.

Par exemple, si le budget de l’année en cours prévoit une augmentation des dépenses de 10 % par rapport à l’année précédente, il serait prudent de garder en réserve au moins l’équivalent de cette différence de 10 %. Cela donne à l’Église la latitude de se remettre progressivement d’un manque de dons et ainsi, d’éviter une crise financière.

Certaines Églises sont plus susceptibles que d’autres de faire face à des dépenses conséquentes imprévues. Par exemple, une Église qui dispose d’un grand nombre d’installations, sera sans doute confrontée à des problèmes inopinés et coûteux de climatisation et de toiture, ce qui n’est pas le cas d’une Église qui loue des salles de réunion. Les principes de l’Église en matière de gestion de sa trésorerie doivent refléter ces réalités.

Ni Pauvreté ni Richesse

Il existe de nombreuses opportunités et dangers tant pour les Églises dont les comptes bancaires sont bien garnis que pour celles dont les comptes le sont moins. Les Églises qui ont moins que ce qu’elles souhaitent en matière d’épargne peuvent se poser les questions suivantes :

  • Pourquoi penser qu’il nous en faut plus ? Notre désir est-il légitime ? Si oui, sommes-nous unanimes dans la demande de provision auprès du Seigneur?
  • Comment pourrions-nous prendre des mesures progressives pour améliorer notre épargne à long terme ? Il suffit d’un petit effort financier mensuel au compte de réserve et la différence se fera ressentir progressivement (voir Prov. 6:6-8).
  • Nos besoins financiers ne reflèteraient-ils pas une faiblesse spirituelle de l’assemblée (désobéissance dans les dons) ou des responsables (dépenses imprudentes, incapacité d’enseigner ce que la Bible dit à propos des dons) ?
  • Comment pouvons-nous fidèlement faire des disciples tout en faisant avancer l’Évangile en dépit de nos difficultés financières ? De quelle manière peut-on glorifier Dieu en dépit de notre manque relatif de ressources (voir 2 Corinthiens 8:1-7) ?

Les Églises qui ont d’importantes réserves de trésorerie devraient se garder de conclure hâtivement que l’abondance est un critère de santé spirituelle. Elles pourraient se poser les questions suivantes :

  • Amassons-nous de l’argent parce que nous manquons de projets dans l’avancement du Royaume, projets dans lesquels nous pourrions investir ?
  • Amassons-nous de l’argent parce que nous manquons de foi dans la capacité du Seigneur à subvenir aux besoins de son Église ? Notre épargne nous fait-elle oublier combien nous dépendons du Seigneur (Prov. 30:8-9) ?
  • Nos pasteurs, le personnel de l’Église et nos ministères actuels sont-ils suffisamment soutenus, ou bien sommes-nous en train d’accumuler des fonds alors que nos responsabilités sont négligées ? (voir Prov. 3:27-28)
  • Y aurait-il des besoins au sein de notre Église, de nos partenariats ou de notre dénomination qui pourraient être satisfaits par cette abondance divine ?  (Actes 4:34-35)
  • Dieu pourrait-il nous amener à ouvrir une nouvelle porte pour l’Évangile en finançant la création d’une Église dans le voisinage ou en soutenant un missionnaire dans un autre pays ? (voir Rom. 1:11-12)

Les Églises qui ont d’importantes réserves de trésorerie devraient se garder de conclure hâtivement que l’abondance est un critère de santé spirituelle.

Il y a des leçons à retenir de la façon d’épargner

Jésus dit « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matt. 6:21). Que révèle la réserve financière de votre Église sur le fond de son cœur ? Le compte d’épargne oriente-t-il le cœur des membres vers le Messie-Roi qui revient bientôt ?

Qu’est-ce que le fond de réserve de votre Église révèle de sa vision ?

 Le principe d’épargne d’une Église est en soi une forme d’instruction. Lorsqu’une Église est radine, indisciplinée en matière de dépenses ou obnubilée par l’argent, elle risque de former des disciples au comportement identique.

En revanche, lorsqu’une Église fait preuve de sagesse et privilégie le royaume dans sa gestion financière, en économisant ce qui est nécessaire et en dépensant joyeusement le reste au service du Messie-Roi et de son royaume, elle encourage ses membres à faire de même.


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