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Je suis allée voir le film Barbie avec des amies de l’église hier soir.

Dans une ambiance nostalgique, avec des décors et accessoires qui sentent bon les heures passées à genoux dans ma chambre de petite fille, le film Barbie nous a permis de passer un bon moment. Nous avons ri, et nous avons réfléchi.

Les hommes comme les femmes peuvent passer un bon moment devant ce film, si tant est qu’ils le regardent avec un esprit critique, comme une photographie de la pensée de notre monde contemporain. En effet, le discours promu par le film n’a rien d’innocent ni de naïf, comme ont pu l’avoir nos jeux d’enfants.

Ce film n’est régressif qu’à la surface, tant il est progressiste dans les valeurs qu’il porte.

À travers ce film, on découvre tous les thèmes dominants de notre culture : un féminisme militant (ndlr voir aussi l’article de Chloé « Du faux féminisme à la vraie repentance« , l’autodétermination et la quête de l’homme pour devenir Dieu.

Attention, spoiler !

Affiche film BarbieLe monde de Barbie comme un jardin d’Eden…

Dans un univers parfait, où personne n’est jamais triste, personne ne se dispute jamais, où tout le monde est beau, nous découvrons Barbie (toutes les femmes s’appellent Barbie) et Ken (tous les hommes s’appellent Ken).

Il y a une « belle complémentarité » homme femme, où chacun joue son rôle et s’épanouit dans ses fonctions. Les Barbies occupent toutes les positions de pouvoir (présidente, juge, astronaute…), et Ken sert de faire valoir, son seul métier étant d’applaudir Barbie quand elle joue au volley sur la plage. Seul bémol ? Ken aime Barbie, mais Barbie n’aime pas Ken. Elle préfère passer toutes ses soirées entre copines.

Le mal entre dans le monde lorsque le corps parfait de Barbie, et son innocence sont entachés par les émotions tristes de la petite fille qui joue avec elle dans le vrai monde.

Barbie commence à avoir des pensées morbides et de la cellulite. Un portail spatio-temporel entre les deux mondes a des effets bouleversants sur le monde de Barbie.

Démarre alors un voyage long et ardu, de Ken et Barbie, pour réparer la faille spatio- temporelle et les émotions négatives de cette petite fille.

La découverte du monde déchu

Dès les premières minutes de l’entrée de Barbie dans le vrai monde, celle-ci est victime des remarques salaces des hommes, de leurs regards concupiscents, de leurs moqueries. Ken quant à lui, découvre avec délices le patriarcat. Un monde où la masculinité toxique est reine, et le pouvoir détenu par les hommes seuls. Il se sent enfin valorisé et respecté !

Dans ce monde déchu, on découvre les émotions négatives. Barbie pleure pour la première fois ! On découvre les relations brisées entre les mères et les filles. On découvre la misogynie, l’objectification du corps féminin. On découvre la stupidité des hommes en position de pouvoir !

Barbie et Ken décident de rentrer dans leur monde, chacun avec des motivations bien différentes. Ken ramène le patriarcat au monde de Barbie. Quand Barbie revient dans son monde, Ken l’a précédée et a lavé le cerveau des Barbies pour en faire des bimbos écervelées au service des Ken, qui reprennent tous les clichés de la masculinité toxique. Barbie et ses amies fomentent un plan pour rétablir le règne des Barbies. Phase 1 : leur faire reprendre leurs esprits en leur disant la vérité sur leur situation. S’en suit un discours féministe et victimaire sur la condition des femmes, qui fait reprendre leurs esprits aux Barbies lobotomisées. Phase 2 : faire en sorte que les Ken se retournent les uns contre les autres.

Les Barbies regagnent le contrôle du pays, elles ne sont plus aussi innocentes, mais cela les a rendues plus fortes, plus combatives. Les Ken comprennent que finalement, ce n’est pas tant le pouvoir qu’ils désiraient, mais l’amour de Barbie.

Le paradis retrouvé ?

Ce que nous apprenons sur notre monde avec les multiples rebondissements à la fin du film Barbie.

1— Le féminisme rétablit le paradis.

Ken avoue à Barbie que tout ce qu’il a toujours voulu, c’est son amour et son respect. Nous voyons dans cette première phase de résolution un espoir pour la guerre des sexes qui traverse ce film. Barbie demande pardon à Ken de l’avoir maltraité. « Pas toutes les soirées doivent être des soirées filles », lui dit-elle. Une réunification ? L’harmonie retrouvée ? Barbie va-t-elle se rendre compte que pour être heureux, les hommes et les femmes doivent vivre en bonne entente, dans le respect ?

Pas tout à fait. Ken se rend ridicule et la masculinité en général est rendue risible. La dernière phrase de cette première fin est : « les Kens allaient retrouver autant de pouvoir dans le monde de Barbie que les femmes en ont dans le vrai monde. »

Nous nous rendons compte que les deux mondes vont continuer à fonctionner avec un rapport de dominant/dominé entre les sexes, chacun dans leur style.

2— L’autodéterminisme comme réponse aux questions existentielles.

Barbie instruit Ken dans la sagesse nouvelle dont elle dispose après avoir passé du temps dans le vrai monde. Tu es suffisant ! Ton identité ne se trouve pas dans l’amour que je te porte, ou dans des relations harmonieuses, ni ton métier, ni personne. Tout est en toi !

Morale de l’histoire ? Qui définira l’identité de Ken ? Comment décidera-t-il qui il est ? Toutes les réponses à toutes les questions d’identité se trouvent en soi-même. À la fin, Ken est planté là, avec toutes les choses qui ne doivent pas définir qui il est, mais reste dans le plus grand flou quant à quoi, ou qui ? Pourra répondre à cette question.

3— Devenir Dieu.

L’être humain est le créateur de Barbie, et notre héroïne veut prendre sa place parmi les créateurs et non les créatures.

Barbie rencontre la créatrice de Barbie, Ruth Handler, et nous voyons se développer entre elles une relation filiale. À la fin, Barbie, qui a découvert le vrai monde, ne veut plus retourner dans le monde de Barbie. Un peu comme dans Matrix, une fois la pilule rouge avalée, pas de retour en arrière possible. L’être humain est dépeint dans ce film comme l’état le plus puissant qu’on puisse atteindre. Les émotions fortes qu’il ressent, sa connaissance du bien et du mal sont mille fois plus désirables que l’innocence du monde de Barbie. En fait, l’être humain est le créateur de Barbie, et notre héroïne veut prendre sa place parmi les créateurs et non les créatures. Dans un long dialogue final avec la créatrice, Ruth, Barbie demande la permission de devenir humaine. La créatrice lui répond qu’elle a le pouvoir de devenir humaine et qu’elle n’a besoin de la permission de personne.

La créature transcende sa condition, et devient créatrice.

L’Évangile comble les désirs humains exprimés dans ce film.

L’Évangile est une bonne nouvelle pour un monde en perpétuel changement. Nous avons l’impression d’être confrontés, en 2023, à de nouvelles problématiques, de nouvelles dérives culturelles qui nous donnent la sensation d’être désarmés. Nous découvrons, grâce à l’analyse de Barbie, que les grands changements culturels sont en fait de vieux péchés déguisés différemment.

1- Là où il y a le féminisme, Jésus nous permet de vivre la fratrie

Si la guerre des sexes existe depuis Genèse 3, Jésus en venant sur Terre, vient pour réconcilier les ennemis.

En effet, il est notre paix, lui qui des deux groupes n’en a fait qu’un et qui a renversé le mur qui les séparait, la haine. Par sa mort, il a rendu sans effet la loi avec ses commandements et leurs règles, afin de créer en lui-même un seul homme nouveau à partir des deux, établissant ainsi la paix. Il a voulu les réconcilier l’un et l’autre avec Dieu en les réunissant dans un seul corps au moyen de la croix, en détruisant par elle la haine.

Éphésiens 2:14-16 (dans le contexte : juifs et non juifs).

Les relations tendues entre hommes et femmes deviennent possibles dans la fratrie que constitue l’Église. Et grâce à la réconciliation acquise par sa mort à la croix, Jésus ouvre le chemin pour que l’Église modèle de belles relations entre les sexes !

2— Là où il y a des questionnements, Jésus nous donne la clarté

Chercher en soi les réponses à nos questionnements identitaires est un fardeau trop grand pour l’humain, et mène inévitablement à l’impasse.

L’Évangile nous dit que l’introspection et la découverte de soi poussée à l’extrême par notre culture nous mèneront à découvrir qu’en nous, il n’y a rien de bon. Nous sommes incapables de répondre à la question « qui sommes-nous » sans aucun référentiel extérieur. En fait, chercher en soi les réponses à nos questionnements identitaires est un fardeau trop grand pour l’humain, et mène inévitablement à l’impasse. Il est vrai que toutes les catégories que Barbie pointe du doigt qui ne devraient pas définir Ken (métier, épouse, opinion des autres…) sont étriquées et fixes. Mais cherchons dans la Parole de Dieu tous les « vous êtes » (vous êtes ses enfants bien-aimés, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes adoptés… etc.), et nous trouverons là des catégories éternelles et justes, pour déterminer qui nous sommes.

3— Là où nous voulons devenir Dieu, Jésus nous mène à adorer Dieu.

La résurrection de Jésus nous montre le chemin vers Dieu. Non pas pour devenir Dieu, mais pour vivre éternellement avec lui. Le tableau final qui nous est décrit dans l’apocalypse est celui d’une éternité passée à adorer le créateur, c’est l’adoration qui nourrit la joie infinie qu’il y a à être dans la présence de Dieu pour toujours.

Toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis s’écrier : « À celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau soient la louange, l’honneur, la gloire et la domination, aux siècles des siècles ! » Les quatre êtres vivants répondaient : « Amen ! » Et les anciens se prosternèrent et adorèrent.

Apocalypse 5:13-14

Il n’y a qu’à notre place de créature que nous sommes complètement épanoui !

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