Précédemment nous avons vu comment la Bible décrit le soin pastoral comme étant sous l’autorité de Dieu, conduisant le peuple de Dieu, par la parole de la grâce de Dieu, jusque dans l’éternité avec Dieu. Le ministère pastoral regarde en arrière vers le Bon Berger qui a donné sa vie pour les brebis et il regarde en avant vers le retour du Grand Berger qui va rassembler ses brebis pour l’éternité. Ce sont les points d’ancrage qui nous donnent des repères pour notre soin les uns des autres. Le soin pastoral est façonné par l’enseignement et par le modelage que fait la Parole de grâce donnée par Dieu. Il dépend, dans un esprit de prière, de la puissance de l’Esprit de Dieu pour changer les cœurs et les pensées du peuple de Dieu. Ce sont là les priorités de celui qui est le vrai Berger, à savoir Dieu lui-même, et elles doivent façonner les priorités de nos Églises et de nos groupes de maison.
Un ministère familial
Tandis que nous cherchons à vivre la Parole de grâce donnée par Dieu dans nos existences, cela va profondément impacter la façon dont nous vivons les uns avec les autres en tant que peuple de Dieu. Nous avons été appelés dans la famille de Dieu comme ses enfants d’adoption. Nous sommes maintenant intégrés avec nos frères et sœurs en Christ ayant le même Esprit qui nous unit les uns aux autres (Éphésiens 4:3-6).
Lorsque nous nous réunissons dans nos groupes de maison, nous participons à une petite réunion de famille. Nous prenons des nouvelles les uns des autres, nous écoutons ce que notre Père a à nous dire, nous nous rappelons l’œuvre impressionnante du ‘Fils numéro un’ de notre Père et nous nous occupons ensemble des affaires familiales. Nous entendons également ce qui se passe dans la vie des uns et des autres, nous cherchons à nous encourager et à nous stimuler mutuellement, nous célébrons les joies familiales et partageons les soucis et les peines de la famille, et nous apportons nos demandes et nos remerciements à notre Père céleste.
Les familles existent même quand leurs membres ne sont pas ensemble. Cela signifie que nos groupes ont l’occasion d’exprimer nos relations en Christ tout au long de la semaine, d’autres manières. Évidemment nous nous voyons les uns les autres à l’église. C’est le lieu évident pour rattraper le temps perdu et nouer des liens. Cela vaut la peine de réfléchir à ce que vous pouvez faire comme suivi de vos réunions de groupe à l’église, et vice versa. Le fait de se retrouver autour d’un repas ou d’un café et de faire des activités sociales ensemble permet de tisser des liens. Si vous avez de la place dans votre agenda, il est très utile de rencontrer à tour de rôle différents membres du groupe. Il est étonnant de constater à quel point les gens se connaissent mieux simplement en passant du temps à discuter autour d’un dîner de temps en temps.
Une façon de développer puissamment nos connexions relationnelles dans nos groupes est de passer du temps ensemble en tant que groupe. Un week-end à l’extérieur, dans une maison de vacances, sera souvent aussi valable pour mettre les gens à l’aise les uns avec les autres et pour entrer dans une connaissance plus profonde de la vie les uns des autres qu’une année de rencontres hebdomadaires. Des repas ensemble sur une base hebdomadaire ou mensuelle, des soirées sociales occasionnelles sont aussi des moyens de fortifier les événements particuliers. Vous pourriez peut-être créer un calendrier pour votre groupe et célébrer l’anniversaire de chaque personne, son anniversaire de mariage ou toute autre occasion spéciale importante. Découvrez le gâteau ou la glace préférée de chacun pour montrer que vous vous souciez d’eux.
L’apôtre Paul nous fournit un modèle de soin pastoral de type familial par la façon dont il s’y prenait pour exercer son ministère envers les autres. Il enseignait, dialoguait et discutait à partir des Écritures avec les gens qu’il servait. Mais il investissait aussi sa vie en eux. Il utilisait les mots et la vie pour communiquer avec intégrité le message de Christ qui change la vie. Il se servait du langage de la famille pour décrire son ministère et ses relations avec les chrétiens de Thessalonique (I Thessaloniciens 2:7-13, 17-20).
Que nous soyons leader ou membre d’un groupe de maison, nous avons l’occasion d’investir dans la vie des autres. De même que Paul travaillait nuit et jour pour son « petit groupe » cela ne nous fera pas de mal de nous investir l’un pour l’autre, de faire le mille de plus [cf Mat 5.41]. Cherchons à faire passer les besoins des autres avant les nôtres. Que pouvez-vous faire pour améliorer concrètement la vie d’un ou deux de vos frères et sœurs ?
Les familles qui fonctionnent bien passent du temps à faire des choses ensemble. Les familles dysfonctionnelles se croisent parfois comme des bateaux dans la nuit et leurs membres s’éloignent les uns des autres. Je comprends que nous soyons tous très occupés, et il se peut que votre « carnet de bal » relationnel semble déjà bien rempli, mais cela fera une grande différence pour les autres, en particulier ceux qui sont nouveaux dans votre église ou votre groupe, si vous passez du temps ensemble.
Partagez-vous des intérêts similaires ? Peut-être travaillez-vous dans des domaines, des départements ou des entreprises semblables. Si vous allez faire du vélo, voir un film, passer une soirée au pub, inviter des amis pour un barbecue, partir en excursion le samedi, jouer au football, faire du scrapbooking, vous inscrire dans une salle de sport, passer du temps dans un café après l’église, aller à un événement sportif ou à un concert, ou toute autre activité qui vous passionne, pourquoi ne pas penser à inviter d’autres membres de votre groupe ?
Encouragement
Si nous avons un profond désir de veiller sur nos frères et sœurs, alors nous voudrons qu’ils partagent l’éternité avec nous.
Si nous avons un profond désir de veiller sur nos frères et sœurs, alors nous voudrons qu’ils partagent l’éternité avec nous. Nous voudrons qu’ils courent toute la course, restant confiants en Christ et qu’ils atteignent la ligne d’arrivée en se réjouissant en leur Sauveur. S’il vous est déjà arrivé de courir un cross-country, de longues distances ou même des marathons, vous comprendrez l’importance du soutien des autres. Parfois, ce sont les spectateurs qui ont fait l’effort de se rendre au bord de la piste pour vous encourager. Parfois, ce sont les autres coureurs qui vous encouragent. Il est très utile d’avoir un compagnon de course qui suit votre rythme, vous encourage à monter les côtes ou vous soutient lorsque vous êtes au pied du mur. Il n’est pas facile de tout faire seul.
Dieu veut que nous soyons là les uns pour les autres. Alors que nous courons la course, nous ne devrions pas le faire seuls. Nous sommes invités à prendre souvent des nouvelles les uns des autres. Nous avons besoin les uns des autres : le soutien, l’encouragement, l’aide le long du chemin. La vie chrétienne est difficile et il y a tant d’obstacles et de moments difficiles que nous avons besoin de nous encourager les uns les autres. L’auteur de l’épître aux Hébreux met l’accent sur le fait que les chrétiens doivent aller jusqu’au bout, s’appuyer sur la grâce de Dieu dans l’Évangile et garder les yeux fixés sur Jésus. À la lumière de l’Évangile de Jésus-Christ, il exhorte ses lecteurs à réfléchir à la manière dont nous pouvons nous encourager les uns les autres à la charité et aux bonnes œuvres, sans cesser de nous réunir, comme certains en ont l’habitude, mais en nous encourageant les uns les autres- et ce d’autant plus que vous voyez le jour approcher (Hébreux 10:23-25).
Si, à chaque fois que nous nous rencontrons, nous nous contentons de discuter du football, de nous plaindre du travail et de partager des banalités, nous manquons de merveilleuses occasions de nous aimer les uns les autres.
Il nous est demandé de réfléchir- penser à l’avance- à la manière dont nous pouvons nous encourager les uns les autres à vivre et grandir comme disciples de Jésus. Cela commence à la maison avant que nous nous rendions à l’église ou nous réunissions dans notre groupe de maison. Qui va être là ? Que se passe-t-il dans leur vie ? Pour quel besoin avons-nous prié en leur faveur la semaine passée ? Je dois me souvenir de leur en parler (conseil : il est utile de tenir son propre journal de prière, de prendre des notes, de prier pendant la semaine et de prendre contact avec les personnes concernées). Je me demande comment ils s’entendent avec leur patron, qui leur a donné du fil à retordre. Ont-ils eu l’occasion de partager leurs convictions avec leurs collègues ? Parlez-leur de ce que pour quoi vous avez prié, demandez-leur d’autres choses pour lesquelles prier, montrez un intérêt spirituel les uns pour les autres. Il est temps d’arrêter la croisière. Si, à chaque fois que nous nous rencontrons, nous nous contentons de discuter du football, de nous plaindre du travail et de partager des banalités, nous manquons de merveilleuses occasions de nous aimer les uns les autres.
Vous avez peut-être remarqué que certains membres de votre Église ou de votre groupe ont des difficultés. Certains ont peut-être des doutes, d’autres sont mis à l’épreuve par leur famille non croyante, d’autres encore luttent contre la fatigue d’une maladie chronique et participent rarement au groupe. Comment pouvez-vous encourager et stimuler ces frères et sœurs ? Vous pouvez les confier à la prière, prendre régulièrement contact avec eux, réfléchir à la manière dont vous pourriez les aider. Tout chrétien peut faire ce genre de choses. Il n’est pas nécessaire d’être le pasteur, le dirigeant ou le responsable pastoral désigné pour encourager les autres. Tout le monde peut et doit le faire. L’amour et le soutien des frères et sœurs montrent que la famille de Dieu fonctionne bien.