En présupposant que la mort est un état de non-existence, les arguments en faveur de l’aide médicale à mourir adoptent un concept spécifiquement laïque de la réalité. Ce concept suppose, sans preuve, que tout est physique et matériel, que rien n’existe en dehors du temps et de l’espace, et que tout peut être observé par l’étude scientifique. Puisque la vie consciente après la mort n’est pas observable scientifiquement, on suppose qu’elle n’existe pas. L’absence d’un certain type de preuve est interprétée comme une preuve d’absence. Cette vision laïque de la réalité constitue une sorte de croyance religieuse. En tenant cette croyance pour acquise sans preuve, l’aide médicale à mourir manifeste une sorte de foi religieuse aveugle. Être disposé à agir selon ses convictions sur la réalité en offrant de mettre fin à sa propre vie ou à celle d’autrui pour leur bien exige un niveau profond de foi.[1]