Comment pouvons-nous motiver nos jeunes à s’équiper d’une théologie solide afin de pouvoir répondre aux idées reçues dans notre culture avec clarté et conviction ?
Transcription
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Alors bonjour David, heureux de te voir.
Est-ce que tu peux te présenter un petit peu ? – Oui, moi David Niblack, je suis directeur ici à l’Institut Biblique de Genève depuis quelques années.
Très content de pouvoir oeuvrer dans ce ministère de la parole auprès des jeunes. – Super.
Depuis combien d’années tu travailles à l’IBG ? – Ça fait bientôt 10 ans. – D’accord.
Et en tant que directeur ? – Ça fait 3 ans et demi. – D’accord, donc il y a une vraie passion et tu as fait un bon bout de chemin déjà.
Alors j’ai une question pour toi, c’est du coup en France, il y a une tendance à constater un déclin en matière de connaissance biblique.
Est-ce que toi tu as éventuellement des leviers que tu recommandes par rapport à ce constat ? – Oui tout à fait.
On voit que la lecture est en déclin de manière générale et la connaissance biblique en parallèle.
C’est très fort.
Ils ont fait une étude avec l’IFOP, les Français et la Bible.
Un Français sur trois ne connaît pas les épisodes de base dans la Bible.
Donc on a une vraie carence en termes de connaissance biblique.
Je pense que ça touche aussi l’Église où les jeunes ont plein de distractions.
C’est quand même de moins en moins évident de vraiment avoir du temps de creuser en profondeur la Bible.
Du coup, à mon sens, c’est quand même la base.
C’est la parole qui porte du fruit.
Si on n’a pas cette base solide, ça va produire des difficultés à l’avenir.
Les leviers, je pense, de rendre conscient.
Je pense dans l’Église de faire un travail de connaissance générale de la Bible dès le plus jeune âge.
Un vrai fruit qui est porté par l’école de dimanche, par les groupes de jeunes.
Je pense d’encourager les leaders et de ne rien ne remplacer un enseignement du contenu public.
Adapté bien sûr, mais parfois on veut faire autre chose et on doit être concentré sur la parole.
Justement, faire une formation biblique, c’est engageant.
Il faut lever des fonds et aussi prendre du temps à part.
Notamment une bonne année, en tout cas pour le cycle 1.
Quel frein tu identifies et comment lever ces freins ?
Je pense que ça dépend beaucoup des situations.
Il y a le frein de quitter son Église pour aller quelque part.
D’ailleurs, je pense que c’est difficile de remplacer.
Je sais très bien qu’on a autant d’offres en distanciel, visio, etc.
Mais à mon sens, rien ne remplace l’expérience d’être plongé dans un contexte, d’avoir du temps, d’avoir des profs qui ont consacré leur vie à l’étude de la parole et puis de vivre ça dans un contexte communautaire où on est stimulé par les uns et les autres.
Moi, je milite vraiment pour l’expérience.
Je prêche à ma paroisse, mais…
Rien ne remplace le présentiel, le relationnel.
Tout à fait, oui.
Du coup, les freins, je pense que c’est le défi de quitter.
Et même parfois, des Églises sont un peu métigées parce qu’elles vont perdre des membres clés.
Et du coup, à mon sens, c’est dommage parce qu’on doit œuvrer pour plus large que juste notre Église locale.
Le défi financier, même si à mon sens, ce n’est pas le défi le plus important.
Je vois même les étudiants, ils n’ont pas peut-être des solutions devant eux, mais avec une conviction, souvent, ils témoignent à quel point Dieu pourvoit parfois par des manières inattendues.
Et parfois, ce n’est juste pas dans la mentalité.
Je trouve intéressant que certaines Églises nous envoient plein de jeunes et d’autres Églises, zéro.
Les jeunes ne sont pas si différents, je pense.
Mais je pense qu’il y a une culture qui dit qu’on valorise, on met en priorité la formation.
Et du coup, on fait ce qui est nécessaire, on va encourager.
Ce n’est pas parfois courageux.
Plusieurs étudiants, ils arrivent ici, ils ont dit il y a quelques années, ce n’était jamais dans mes plans.
Mais Dieu a fait en sorte que finalement, c’était plus accessible que ce que je pensais.
Ils se retrouvent ici, ils vivent une année très, très, une belle année.
Et c’est magnifique.
Donc, c’est un acte communautaire, quelque part.
Il faut une équipe.
Quand les pasteurs sont derrière, quand l’Église est derrière, ça change tout.
Après, il faut que la personne soit convaincue.
Et pour nous, ici à l’Institut, on recommande que l’étudiant ait au moins fait une expérience.
Il a un métier, idéalement, ils ont une expérience dans l’Église.
On n’est pas une école de disciples pour ceux qui viennent de se convertir.
Ils ont quelques mois de vie chrétienne, c’est un peu tôt pour se lancer dans une école biblique.
Mais voilà, je pense que c’est vraiment quelque chose.
À savoir aussi que la moitié de nos étudiants vont retourner après une année pour retourner dans une vie active.
Et ça donne des bonnes bases.
Et du coup, c’est vraiment quelque chose, un projet pour beaucoup.
Et selon les profils, ce que j’ai cru comprendre, c’est que l’IBG offre en fait une variété de formations.
Oui, tout à fait.
On commence tous avec la première année qui allie théorie, études bibliques, la vie communautaire et le service pratique.
Donc une sorte de tronc commun.
Voilà.
Et après, il y a beaucoup de possibilités après.
Et même ces dernières années, davantage.
On a filière classique pastorale, filière mission transculturelle, filière bivocationnelle à temps partiel.
Alors qu’est-ce que c’est bivocationnelle ?
Qu’est-ce que ça veut dire ?
En fait, c’est de faire le diplôme classique pastoral, mais à temps partiel.
En fait, le temps de formation est doublé afin que l’étudiant puisse travailler à 50% à côté pour la formation, qui permet à quelqu’un qui ne peut pas lâcher complètement leur travail de se former.
Donc c’est une voie royale pour quelqu’un qui est en situation professionnelle, qui ne peut pas totalement quitter son emploi, d’expérimenter la formation biblique.
Tout à fait.
Et on a de plus en plus, même ceux qui ont déjà une bonne expérience professionnelle, ils arrivent à valider la première année soit en venant ici, soit avec des cours à distance, avec IBG Online.
Et là, ils continuent dans un stage et on est très encouragé.
Puis on a cette filière diaconale pour quelqu’un qui souhaite former après la première année, mais pas en vue d’un ministère à temps plein.
Et du coup, on est encouragé par ces possibilités.
Merci David.
Alors, une dernière question.
Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui hésite à faire une formation biblique et qui hésite à sauter le pas pour venir à l’IBG par exemple ?
Bon d’abord, priez.
Je pense qu’il faut que le Seigneur nous convainque et nous aide à voir est-ce que c’est quelque chose que le Seigneur souhaite.
Après, venir pour une journée poursuivre.
C’est vraiment ça.
Ça permet de voir et notre volonté c’est d’être transparent, de juste présenter la première année sans pression.
Ça permet de discuter avec les étudiants et de dire est-ce que je me projette ici.
J’encourage aussi de visiter les autres écoles.
On est vraiment content avec une diversité d’offres ici en Europe francophone.
On a quand même quelque chose d’intéressant ici à l’IBG, mais ailleurs aussi.
Donc de visiter et parfois c’est tout un processus.
Ça prend du temps parfois à vraiment arriver à une conviction, mais souvent il faut qu’on bouge un peu et pas juste rester chez nous.
Merci David.
Merci beaucoup.
Avec plaisir.
Alors j’espère que voilà, je crois qu’il y a une rentrée qui se prépare.
Oui, effectivement.
Ça s’annonce une bonne année l’année prochaine.
On est reconnaissant.
Et on souhaite beaucoup de bonnes années comme ça pour l’IBG et puis pour les autres centres de formation.
Merci.
David Niblacka grandi aux USA (Californie) et après avoir fait ses études à l’Institut Biblique Moody, à l’Institut Biblique de Genève (une année) et à la faculté de théologie Trinity (TEDS), il a exercé un ministère en tant que pasteur dans la région de Chicago. En 2015, il est venu en Europe. Depuis 2020, il est le directeur de l’Institut Biblique de Genève. Marié à Caroline et papa de deux garçons, il aime prendre des photos et courir… surtout les longues distances.
Thierry Mirone, issu d’un milieu athée, a découvert l’Évangile à travers des camps de jeunesse. Après avoir suivi une formation théologique avec ITEA à l’église de Longjumeau, il prend la direction du centre de vacances à Champfleuri dans l’Isère où tout a commencé quelques années auparavant. Après 15 ans de pratique comme pasteur jeunesse et un passage du côté d’Albertville, il démarre le projet d’une nouvelle église du côté d’Aix-les-Bains où il réside à ce jour. Depuis 2019, il est directeur réseau pour l’organisation Encompass World Partners et enseigne le cours d’introduction à la missiologie transculturelle à l’IBG.