Découvrez le parcours inspirant de Florent Varak, un pasteur au service de l’Évangile. De son podcast populaire “Un pasteur vous répond” à ses voyages missionnaires à travers le monde, Florent partage son engagement profond pour la centralité de Christ et de l’Évangile. Plongez dans son histoire et découvrez comment il continue d’influencer et d’encourager les églises avec humilité et passion.
Transcription
Bonjour Florent, c’est vraiment super de t’accueillir encore une fois à Évangile 21, à la conférence.
On est vraiment ravis.
Merci pour ton service de traduction aussi.
Merci aussi pour ton intervention sur l’humilité.
Tu es surtout connu pour ton podcast « Un pasteur vous répond« .
Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de faire ça ?
Comment ça a démarré cette histoire ?
Ça a démarré avec un stagiaire de l’IBG qui était dans notre église et que j’essayais de former et qui m’a dit « Florent, j’ai un blog » donc c’était Stéphane « j’ai un blog où les gens m’envoient des questions, j’ai pas le temps d’y répondre, est-ce que tu pourrais faire un podcast qui répond aux questions que je reçois ? »
Et je lui ai dit « mais qui va écouter quelqu’un comme moi répondre à ces questions ? »
Il dit « si, si, tu verras, ça marchera ».
Je lui ai dit « écoute, tu sais en relation stagiaire formateur, tu as envie d’encourager, donc je dis « écoute, on va faire un essai, on verra ».
Malheureusement, ça fait maintenant…
Ouais, ça fait combien de temps que ça dure ?
« Bah écoute, il faudrait que je recalcule, mais ça dure 7-8 ans parce que… » 300 et quelques épisodes ?
« 400… presque 420 épisodes maintenant, un par semaine. »
Les sujets viennent toujours des questions ou tu ajoutes ?
« Je pense qu’il y a dû y avoir 3 ou 4 épisodes que j’ai formulés moi-même et souvent je le dis, c’est une question qui vient de moi ou parce que je l’ai entendu d’amis, je vais attaquer la question comme ça.
Mais sinon, ce sont toutes des questions reçues sur le site de toutpoursavoir.com et que je sélectionne.
Il y a une équipe qui reçoit ces questions, vraiment il y a un travail en équipe qui se fait et sinon ce ne serait pas possible.
Ça parvient sur un tableur et moi je choisis les questions où je me sens plus ou moins capable de répondre et puis il y a quelques questions que j’élimine parce que soit je ne me sens pas compétent, soit ce n’est pas mon domaine d’expertise ou bien je formulais en sorte que ce n’est pas intéressant pour tout le monde. »
Excellent.
Tu étais un peu connu avant, tu enseignais déjà à l’IBG, tu donnais déjà quelques conférences, tu as écrit quelques livres, mais quand même ta réputation a largement grandi, dépassé les murs peut-être de nos églises, de nos milieux.
Qu’est-ce que ça fait ?
On te reconnaît dans toutes les églises où tu passes ?
Non, alors c’est pas du tout.
À l’IBG, oui.
Parce qu’il y a un regroupement de gens qui voient un peu les choses de façon similaire, mais ce n’est pas vraiment le cas.
Et puis heureusement, il n’y a pas de système en France qui mette en avant tellement les personnes.
On est tous vraiment au service d’un Dieu que nous aimons, qui nous a sauvés.
Et je pense que c’est… voilà, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, certains avec des rôles peut-être plus visibles.
Et puis mon contexte de vie fait que je suis enraciné dans une réalité où je suis très conscient d’être un pêcheur sauvé par grâce.
Et voilà, j’assure le petit maître carré qui m’a été confié comme défense, protection, nourriture, du mieux que je peux.
Mais je n’ai pas ce sentiment-là que tu me prêtes en tout cas.
Alors, tu es connu pour « Tout pour savoir », on a parlé du podcast « Un pasteur vous répond ».
Par ailleurs, tu travailles pour une mission, tu voyages dans le monde entier pour encourager des églises.
Tu nous parles un peu de cette partie de ton ministère ?
Oui.
J’ai eu l’immense privilège d’être pasteur d’une église pendant 25 ans, presque 25 ans.
Pour moi, c’était des années extraordinaires de formation, d’encouragement, de croissance.
Et il a semblé assez évident que c’était le temps de passer la main à un jeune pasteur.
Donc, il y a Philippe Viguier qui est venu, vraiment Dieu l’a envoyé.
C’est un homme extraordinaire qui fait un travail formidable et qui a pris l’église pour l’emmener plus loin.
Moi, je me suis retiré sans trop savoir ce qui allait m’arriver.
Je pensais prendre une autre église quelque part.
Et puis, la mission qui est liée à notre union d’église m’a téléphoné en disant « Est-ce que tu accepterais de prendre un rôle dans la formation ?
» Et donc, à ce titre, je dirige, entre guillemets, ou je coordonne le travail d’un groupe de missionnaires qui s’occupe de formation dans différents points du monde.
D’accord.
Et ça exige que je me déplace pour les rencontrer, travailler avec eux, parfois de donner des cours dans les instituts publics ou les facultés que nous avons, et parfois de faire du consulting en quelque sorte pour les unions d’église qui sont associées à notre union.
On travaille dans plus de 20 pays de parlement et parfois, on est sollicité pour intervenir.
Donc, je voyage à peu près deux semaines par mois à l’international.
Et dans ces voyages, si tu devais dire « Tiens, dans les églises, il y a quelque chose que je retrouve un peu partout », qu’est-ce que tu dirais ?
Écoute, c’est là où je peux vraiment rebondir sur ma reconnaissance sur le ministère d’Évangile 21.
J’ai énormément appris, j’ai été au bénéfice de la vision de Mike au départ et des autres qui ont formulé finalement une certaine théologie de la centralité de Christ et de l’Évangile.
Au départ, je ne percevais pas à quel point ça pouvait être pertinent.
Ça l’a été pour moi dans ma vie personnelle, ça l’a été pour l’Église aussi quand j’étais encore pasteur.
Et depuis que je suis à voyager dans le monde, je vois qu’il y a des accents très divers qui sont portés, parfois sur la morale chrétienne, parfois sur les interventions de Dieu, les guérisons, les choses comme ça.
Et ce qui manque cruellement, c’est la centralité de Jésus.
Ça fait un peu phrase bateau dite comme ça, la centralité de Jésus.
Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ?
Concrètement, ça veut dire que je mets sur mes lunettes le filtre de l’Évangile et de Christ pour aborder les thématiques et les problématiques que je rencontre.
Je te donne un exemple.
Tu vas te retrouver dans une église en Afrique avec vraiment une vitalité, des chants, des louanges, etc.
Et puis parallèlement à ça, ces chers chrétiens vont aussi mettre des grigris pour les protéger des esprits.
Tu te dis mais ça colle pas, tu vois.
Et ce qui manque concrètement, c’est de voir à quel point quand tu viens à Christ dans la repentance et la foi, tu es aussi déplacé du royaume des ténèbres dans le royaume du Fils bien-aimé en qui tu as le pardon des péchés et tu es dans un autre monde protégé du malin et de ses attaques.
Et le fait que ces chrétiens et parfois ces pasteurs n’aient pas fait le lien entre Christ, l’Évangile et leur thématique de peur des ancêtres, de peur des démons, ça montre à quel point la centralité de Christ et de l’Évangile n’a pas été dans sa plénitude évoquée ou abordée.
Et comment ce problème-là tu le verrais plutôt en France à la limite ?
Parce qu’on a tendance facilement à le voir vers l’extérieur avec une espèce d’évangile de façade et peut-être que des fois les façades sont mieux peintes dans nos églises.
Je suis tout à fait d’accord avec toi.
Je pense que le pendant de cette situation c’est que l’on a réduit l’Évangile à un évangile de décision.
Lève la main pour accepter Christ dans ton cœur, c’est le langage que l’on entend parfois, et qui non seulement manque de profondeur et de texture mais de réalité.
C’est pas comme ça que l’Évangile est présenté dans l’Écriture.
Et on est quand même dans un schéma où le loyauté à Jésus qui nous manque.
Et on va avoir le langage évangélique, on va avoir le comportement ritualisé évangélique.
J’exagère un peu parce que le ritualisme est quand même plus dans d’autres milieux, chrétien, du christianisme en tout cas.
Mais quand même on a une certaine composante « j’ai accepté Christ, ça va ».
Et on a tellement focalisé sur le salut en tant qu’entrée initiale dans le royaume de Dieu que l’on a oublié la loyauté non pas qui obtient quoi que ce soit, ça ce serait le christ et mon roi.
Il est ma vie, il est ma nourriture, il est mon breuvage, il est mon espérance, il est ma guérison, il est tout en fait.
Et ça c’est quelque chose que dans le monde occidental, Christ est un peu marginal dans nos églises alors qu’il est marginalisé à l’élément de salut et pas dans un élément de vie.
J’essaye des caricatures.
J’entends, mais si je me reconnais dans cette caricature, je suis en train d’écouter, je me reconnais, je fais quoi ?
Comment je sors de ce système-là ?
Qu’est-ce que je fais ?
Je crois que le premier pas déjà c’est formidable de le reconnaître.
Moi je l’ai été, je ne peux pas pointer du doigt, je vais pointer mon cœur, je l’ai été, je le suis parfois.
Ma loyauté en Christ est déficiente.
Ce n’est pas on/off.
Non, mais il faut en être conscient.
Et en être conscient, ça permet de dire je vais prier pour le reconnaître, je vais pleurer un peu là-dessus, je vais peut-être demander à un frère qui prie pour moi, je vais ouvrir mon cœur dans ma faiblesse, je vais peut-être lire de bons livres.
Alors déjà, il faut recommencer à lire les Écritures, non pas comme je vais apprendre de la Bible, mais je vais connaître mon sauveur, l’Évangile de Jean, une Épitre où je veux au travers de l’Écriture découvrir qui est Jésus.
Et puis peut-être lire des excellents livres qui vont remettre mon cœur en question, identifier mes idoles.
Alors donne-nous-en un.
Pour moi, Les idoles du cœur de Tim Keller est le plus percutant, le plus facile à lire et ça va être vraiment le début d’un chemin qui dure tout le monde.
Excellent.
Merci beaucoup, Florent.
Et à très bientôt.
Un cher frère, un cher ami et vraiment très reconnaissant pour tout le travail qui se fait.
On le coupera en montage.
*Rires*
Florent Varak est marié à Lori et père de trois enfants maintenant grands. Titulaire d’une maîtrise de théologie de Master’s Seminary (É-U), il a été pasteur pendant 25 ans de l’EPEVC en région lyonnaise. Il accompagne maintenant une équipe de missionnaires et pasteurs au sein de la mission Encompass World Partners tout en participant à l’implantation d’une nouvelle église à Trévoux (Ain). Il enseigne la prédication à l’Institut Biblique de Genève et participe aux travaux de la commission théologique du Réseau FEF.
Jean-Jacques Riou est directeur des sites Évangile 21 et sert en tant que pasteur à l’Eglise de l’Action Biblique à Étupes. Il est marié à Aude et père de deux garçons.