Jonathan Meyer, pasteur à Genève, partage son expérience lors de la conférence Évangile 21 Inébranlable. Il évoque l’impact de deux femmes dans son parcours spirituel : une monitrice de groupe de jeunes et une missionnaire retraitée. Il souligne également l’importance des collaborations avec des femmes dans son ministère pastoral, notamment dans le cadre des camps et du suivi des membres de l’église. Jonathan met en avant la valeur inestimable de ces collaborations et encourage la participation des femmes aux conférences centrées sur l’Évangile.
Transcription
Rachel
Je suis avec Jonathan Meilleur, je te remercie de prendre quelques minutes pour répondre à mes questions.
Jonathan
Avec joie.
Rachel
Je voulais profiter que tu sois là à la conférence Évangile 21 inébranlable cette année. Et parce qu’on avait déjà dans le cadre de petites collaborations ponctuelles à l’IBG, déjà discuté ensemble sur les questions que j’aimerais bien te poser. Surtout sur la manière dont toi dans ton ministère de pasteur, parce que tu es pasteur à Genève.
Jonathan
Voilà
Rachel
Depuis combien d’années? Depuis 9 ans. depuis 9 ans, la manière dont tu as pu constater toi et vivre des collaborations avec des femmes et nous les décrire un petit peu.
Jonathan
Ok.
Rachel
Et même d’ailleurs avant d’évoquer ça, est-ce que tu dirais que toi dans ta vie, dans ton cheminement, dans ton parcours de la foi, de la découverte du Seigneur, il y a des femmes qui ont eu un impact dans ton parcours?
Jonathan
Oui, alors bon voilà moi j’ai pas de femme par exemple dans le cadre familial qui m’ont transmis la foi, qui m’ont transmis beaucoup de bonnes choses, beaucoup de marveilleuses valeurs mais pas forcément au niveau spirituel. Toutefois j’ai un petit peu en mémoire en tout cas deux femmes qui ont eu un impact assez significatif dans le début de ma vie chrétienne. La première, c’était une de nos monitrices du groupe de jeunes, qui m’a vraiment marqué. Je pense pas tant que ça sur le moment, mais plutôt en y repensant par la suite. Essentiellement par son sérieux et sa fidélité sur la durée. Chaque semaine, on se voyait, chaque semaine, elle était là, chaque semaine, elle organisait. Et moi en tant que tout jeune chrétien qui était en train de découvrir la foi, ça a été un modèle pour moi à ce niveau-là. La deuxième femme, c’est une femme missionnaire, donc à la retraite, mais qui a été missionnaire toute sa vie aux Philippines, et qui est ensuite rentrée dans mon église d’origine. Une femme avec laquelle j’ai eu régulièrement de belles et profondes discussions, qui a été souvent une profonde source d’encouragement pour moi et qui a été souvent un exemple de par son dévouement parce que malgré son âge et ses limitations dues à l’âge elle avait pas mal de problèmes à se déplacer et tout ça de voir le zèle et la consécration qu’elle avait ça m’a souvent vraiment émerveillé, même un peu interpellé quoi
Rachel
Oui donc dans ce que tu décris je vois que il y a certainement un aspect où pour ces deux personnes elle ne pouvait pas mesurer sur le moment l’impact qu’elle pouvait avoir. Juste parce qu’elle vivait leur vie chrétienne et qu’elle avait certainement ce désir de vivre à côté avec les jeunes.
Jonathan
C’est ça. Et je ne pense pas que c’était calculé de leur part. Celle qui était ma monitrice du groupe de jeunes, elle le savait, elle était monitrice de mon groupe de jeunes.
Donc, on va dire, elle savait qu’elle faisait ça, mais je pense que… Et ça, c’est valable pour les hommes et les femmes, je pense que les moniteurs et monitrices de groupe de jeunes ou d’école du dimanche mesurent pas la grandeur de l’impact qu’ils ont sur les enfants. C’est quelque chose d’essentiel, qui a une valeur absolument inestimable. Je pense qu’on se rappelle peu des phrases que nous disent des prédicateurs, mais souvent on se rappelle des phrases que nous ont dites nos moniteurs et monétrices de groupe de jeunes. C’est vrai. Et voilà, c’était un impact fort. Quant à l’autre femme, je pense que c’était pas du tout calculé. On a juste discuté et c’est vrai qu’elle a pris du temps et je pense qu’elle avait vraiment aussi à cœur la jeunesse. Et du coup, voilà, j’étais souvent touché de… touché du temps qu’elle prenait avec moi et de juste échanger avec moi. Ça marche d’ailleurs jusqu’à ce jour où on n’est plus dans la même église mais on est de temps en temps en contact et elle a une manière de réfléchir, une manière de… voilà, d’échanger qui… m’étonne souvent parce que voilà des fois avec le décalage de l’âge on a plus de mal à échanger mais là on arrive très facilement et elle m’exhorte beaucoup.
Rachel
Donc l’impact continue?
Jonathan
Ouais absolument, jusqu’à ce jour.
Rachel
Et est-ce que tu dirais qu’aujourd’hui, donc toi qui es dans le ministère pastoral depuis quelques années, tu as aussi eu l’occasion de vivre une collaboration avec des femmes, peut-être dans le cadre de l’église locale et si oui, quelle forme ça a pu prendre?
Jonathan
Ouais, alors moi j’ai eu l’occasion de vivre souvent des collaborations. Bon voilà, l’église c’est des hommes et des femmes, et du coup j’ai souvent eu à avoir des collaborations avec des femmes. Je pense qu’une collaboration qui m’a marqué, ça a été aussi dans le cadre des camps. Moi j’étais directeur de camp pendant pas mal d’années, et il y a en particulier une femme qui m’a marqué, qui est la marraine d’un de nos enfants d’ailleurs aujourd’hui. Et je me rappelle d’elle de manière saisissante parce que la première fois que j’étais moniteur dans un camp, elle était aussi monitrice dans le camp. Et quand on a fait des sessions de préparation, j’ai vu cette femme tellement créative et tellement zélée. Je me suis dit, si un jour je suis directeur, je veux qu’elle soit dans l’équipe. Et quelques années plus tard, elle était mariée d’ailleurs, et du coup je l’ai pris, puis j’ai eu le mari en plus dans le package avec, donc c’était vraiment génial, on s’entend hyper bien avec les deux, enfin les deux couples entre nous, on s’entend vraiment très bien. Mais voilà, pour moi c’est une personne qui, justement de par sa créativité, de par son esprit de service, de par le sérieux avec lequel elle a pu mettre en œuvre ses dons, elle était remarquable. Ce premier camp que j’ai fait avec elle, elle a pris toutes les activités, elle faisait tout, elle faisait tout bien et c’était vraiment génial. Donc on est encore très amis avec eux. Puis après, les femmes, je pense, dans l’église de manière générale, sont d’une grande valeur et moi je le vois dans mon ministère pastoral en particulier. Tout le ministère de suivi, en fait, il y a la moitié de l’église que je ne vois pas en un à un. Et là, je dirais qu’il y a essentiellement trois femmes de l’église dont je suis le pasteur. Trois femmes qui sont des piliers et des ressources que je vais solliciter de manière assez systématique quand je vois une femme qui est dans le besoin. Quand je vois une femme qui est dans le besoin, je vais échanger avec elle peut-être après le culte ou voilà, d’une manière ou d’une autre. Et tout de suite, je vais l’orienter vers une de ces trois femmes. et puis je vais échanger avec cette femme-là, et puis je vais lui dire « écoute, est-ce que tu serais d’accord de voir une telle? » Et d’avoir ces personnes ressources dans l’Église, en tant que pasteurs, c’est hyper précieux. Parce qu’elles font tout un travail que moi je peux juste pas faire du tout.
Rachel
Et toi tu as assez de confiance de ce qu’elles pourront faire avec ces femmes? – Absolument, c’est ça, ouais.
Jonathan
Alors un petit peu avec des nuances différentes, elles ont pas tout à fait les mêmes compétences dans différents domaines, mais pour une situation donnée je me dis « Ah, je dois faire le branchement ici avec cette personne-là. » Et en général, ça fonctionne bien. Elles ont là aussi toutes les trois un magnifique esprit de service, et c’est précieux.
Rachel
C’est une bonne chose pour les femmes aussi dans les églises.
Jonathan
C’est précieux, oui.
Rachel
Qu’est-ce qui ferait que toi, en tant que pasteur, tu encouragerais éventuellement les femmes de ton église à y participer? Si tu ne connais pas, ce n’est pas une question facile.
Jonathan
Non, non, mais je connais bien l’ADN d’Evangile 21. Je pense que une des forces d’Evangile 21, c’est de mettre en valeur la centralité de l’Évangile et d’être une vitrine qui montre, dans le cadre des Églises évangéliques, à quoi ça ressemble, un ministère centré sur l’Évangile. Et en ça, je pense que toutes les femmes, en particulier celles qui ont un rôle, un ministère un petit peu attitré dans l’Église, bénéficieront grandement de ce type de conférence parce que c’est essentiel. Je pense qu’un bon ministère est nécessairement un ministère centré sur l’Évangile, un ministère conforme à la parole de Dieu est nécessairement un ministère centré sur l’Évangile. Du coup, je pense que toutes les conférences, mais même au-delà des conférences, tout ce que produit Évangile 21 va dans ce sens-là. J’encouragerais vraiment les hommes aussi, les femmes encore plus, tout le monde, à participer à ce type d’événement. – À profiter des ressources qui sont là. – C’est ça. Et au-delà, je pense qu’il y a un aspect relationnel dans les conférences qui est un petit peu différent d’autres types de ressources. où ça fait aussi… C’est important de pouvoir un peu incarner cette centralité de l’évangile dans le ministère dans des personnes. Parce qu’on peut le lire dans des livres, on peut le voir dans des articles de blog, ou dans les essais sur le site d’Evangile 21. Mais en fait, de voir un petit peu comment des femmes le vivent, je pense que c’est très inspirant pour d’autres. Pour les hommes ou pour les femmes d’ailleurs.
Rachel
Tout à fait, mais c’est vrai que tu as mis l’accent sur une des particularités de ces rencontres. Merci Jonathan d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
Jonathan
Merci à toi.
Jonathan Meyer a grandi à Genève où il a suivi une formation d’ingénieur. Après deux ans de travail dans un département de recherche de et développement, il s’est marié avec Marielle et ensemble ils ont entamé un cursus de quatre ans à l’Institut Biblique de Genève. Durant cette formation, ils ont fait un stage de deux ans en région parisienne et un an à Annecy. Aujourd’hui, ils ont trois enfants et il est pasteur de l’Église Évangélique Action Biblique de la Servette à Genève.
Rachel Yates a le privilège d’avoir des origines écossaises, mais a grandi en France, et vit aujourd’hui en Franche-Comté avec son mari Eddy. Ensemble, ils sont missionnaires parmi les étudiants avec le Foyer Évangélique Universitaire, et ont eu 4 enfants. Puisqu’elle aime lire, écrire, et enseigner, elle a fait une formation en traduction, puis a enseigné avant de se plonger dans le ministère auprès des étudiants français et étrangers dans les différentes villes où elle a habité avec Eddy. Elle a un fardeau particulier pour l’accompagnement des personnes en souffrance, et aime passer du temps avec les gens … si possible en buvant du thé.