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L’univers des livres est un monde captivant. De nombreux ouvrages m’ont profondément impacté. Certains auteurs contemporains comme Piper, Keller, MacArthur, ont eu une influence incroyable sur ma vie. Mais où est la limite des écrits chrétiens ? Serait-ce possible que d’autres écrits existent avec les mêmes qualités que ce qu’on retrouve dans la Bible ? Que Dieu ait, au travers des années, inspiré d’autres paroles, d’autres prophètes, d’autres apôtres ? De tous ces millions de millions de personnes qui ont reçu le Saint-Esprit depuis 2000 ans, est-ce possible qu’au moins plusieurs aient pu écrire de nouvelles révélations de Dieu ?

La Bible reste et restera à jamais unique. C’est ce que Paul rappelle à son disciple Timothée lors de sa dernière lettre, avant de mourir. Alors que dans l’Église un mouvement de honte vis-à-vis de l’Évangile se répand et que de nombreuses fausses doctrines se propagent, Paul écrit pour encourager Timothée de rester ferme dans la Parole.

14Quant à toi, tiens ferme dans ce que tu as appris et reconnu comme certain, sachant de qui tu l’as appris. 15Depuis ton enfance, tu connais les saintes Écritures qui peuvent te rendre sage en vue du salut par la foi en Jésus-Christ. 16Toute l’Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, 17afin que l’homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne. (2 Timothée 3.14-17)

Dans ce passage, nous voyons 6 aspects uniques de la Parole de Dieu.

Simple

Il est remarquable que Paul, l’apôtre, l’érudit, encourage son disciple sans s’appuyer sur son ministère apostolique, mais celui de la mère et de la grand-mère de Timothée (cf. 2 Tim 1.5). Il ne met pas son autorité d’apôtre en concurrence avec l’influence parentale, mais en soutien. Il honore le fait que la Bible est enseignée à la maison, par des femmes à des enfants. À une époque où les deux sont aliénés, que les femmes sont peu éduquées et les enfants peu considérés, il est fascinant de voir que Paul va au contraire valoriser le ministère de l’enseignement de la Parole dans les foyers.

La Parole est unique parce qu’elle peut être partagée de manière fidèle, dans son essentiel, par les personnes les plus simples aux personnes les plus simples. C’est un livre abordable, profond certes, mais dont les vérités essentielles sont facilement reçues et transmises.

La Parole, quand on y pense, fonctionne comme un langage. C’est une culture, un monde de mots qui s’enrichissent les uns les autres. On l’apprend en écoutant, comme les enfants dès leur naissance, en se plongeant dedans. Au début on ne comprend pas toutes les subtilités, mais plus on s’immerge dans cette langue, plus elle devient familière, appropriée, naturelle.

Un univers existe dans lequel les interactions sont infinies. Les nuances sont partout, on ne finit pas de sonder toutes les possibilités et trésors de communication. Et alors que les sages ne peuvent jamais en utiliser toute la profondeur, les plus petits peuvent quand même avoir une base pour comprendre.

Mais ce langage pour fonctionner doit être suffisant, indépendant. Lorsque nous essayons d’interpréter la Bible avec nos propres préconceptions culturelles ou en redéfinissant ces mots par nos propres codes, nous en brisons l’écosystème. Ainsi, ajouter à cet équilibre est très dangereux.

Sainte

Dans ce passage, Paul décrit les Écritures comme « saintes ». Elles sont mises à part, séparées, choisies par Dieu pour une œuvre unique. Seul Dieu peut choisir ce qui est saint et ce qui ne l’est pas. La Parole a ainsi été mise à part par Dieu lui-même, chaque phrase et chaque page, par sa propre volonté.

Cette sainteté a été établie par Dieu et aussi reconnue par son peuple. Les Écritures sont en effet reconnues assez rapidement dès leur publication. Pierre décrivait déjà les écrits de Paul comme faisant partie du corps des Écritures (2 Pierre 3.15-16).

La Parole est mise à part, car aussi produite par des personnes mises à part, les apôtres, qui ont écrit ou supervisé leur rédaction. L’Église primitive a été fondée sur l’enseignement des apôtres (Actes 2.42), sur le fondement des prophètes et des apôtres (Eph 2.20), tous deux mis à part dans le but de rédiger la Parole de Dieu.

Parce qu’elles sont saintes, les Écritures sont aussi pures, sans erreur. Elles forment un tout logique, connecté. Dieu a veillé à ce que cette Parole soit pure, vraie, sans contradiction ni mensonge.

L’homme ne peut pas ajouter à ce que Dieu lui-même a mis à part pour former un tout cohérent. Il suffit de regarder les écrits apocryphes pour voir le résultat désastreux d’une telle démarche, lorsque des livres non reconnus par le peuple de Dieu de l’Ancienne Alliance ont été inclus dans la canon Catholique : on retrouve de l’enseignement sur la magie (Tobie 6.5-7), le pardon par les œuvres (Tobie 4.11), des offrandes aux morts et la notion du purgatoire (2 Maccabées 12.43-46), des erreurs historiques (Baruch 6.2), des contradictions sur la création (Livre de la sagesse 1.17), et bien d’autres erreurs.

Salutaire

La Parole est aussi salutaire, pour « rendre sage en vue du salut » indique Paul. Alors que de nombreux livres partagent de la sagesse, la Parole partage une sagesse supérieure qui sauve pour la vie éternelle. Salomon le décrit bien, en nous rappelant que le début de la sagesse est la crainte de Dieu. Sur les écrits il ajoute :

11Les paroles des sages sont comme des aiguillons et, rassemblées en un recueil, elles sont comme des clous plantés; elles sont données par un seul berger. 12Attention, mon fils, à ce qui pourrait y être ajouté! On n’en finirait pas, si l’on voulait faire un grand nombre de livres, et beaucoup d’étude fatigue le corps.

13Écoutons la conclusion de tout ce discours: «Crains Dieu et respecte ses commandements, car c’est ce que doit faire tout homme. 14En effet, Dieu amènera toute œuvre en jugement, et ce jugement portera sur tout ce qui est caché, que ce soit bon ou mauvais.» (Ecclésiaste 12.11-14).

La conclusion de l’Ecclésiaste est qu’à la fin, il y a un recueil de sagesse qui surmonte les autres, un recueil inspiré par un seul berger – et cela nous permet de ne pas nous épuiser à rechercher dans toutes les directions.

Il y a un recueil ultime de la sagesse de Dieu, celui dans lequel sont compilés ses commandements. Nous n’avons pas besoin de plus de commandements, c’est du légalisme, et on n’en finirait pas dit Salomon. La sagesse qui mène au salut coule d’une seule source : Dieu et sa Parole.

Soufflée de Dieu

La Parole de Dieu est inspirée de Dieu, « soufflée de Dieu » nous rappelle Paul. Elle est donnée directement de la bouche de Dieu. Lorsque nous lisons la Bible, nous pouvons avoir l’entière confiance que chaque mot, chaque expression, chaque chapitre provient directement du cœur de Dieu et non pas de la volonté humaine (voir 2 Pierre 1.20-21).

À une époque où Timothée voit autour de lui des leaders compromettre l’Évangile par la honte ou pour gagner de l’influence, Paul l’encourage à tenir ferme. Il n’a pas à avoir honte de l’Évangile car c’est la puissance de Dieu (2 Tim 1.8 ; cf. Rom 1.16-17).

Parce qu’elle est soufflée de Dieu, la Parole n’a pas besoin d’être complétée, améliorée, amendée, réconciliée avec les interprétations modernes. Elle peut être prêchée en toute saison, favorable ou non, pour réfuter, reprendre et encourager (2 Tim 4.2).

L’outil est parfait, il faut l’utiliser abondamment !

Sanctifiante

La Parole est aussi sanctifiante, elle change les désirs du cœur depuis l’intérieur. Elle est utile pour enseigner, convaincre, corriger et instruire dans la justice. Elle est transformatrice, rédemptrice. Comme aucun autre livre, la Parole a la puissance d’œuvrer pour changer la nature même du cœur.

L’auteur de la lettre aux Hébreux indique même que la Parole est unique en ce que, lorsque nous l’ouvrons, c’est en fait elle qui nous lit :

12En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants, pénétrante jusqu’à séparer âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. (Héb 4.12)

« Sanctifie-les par ta vérité! Ta parole est la vérité » pria Jésus (Jean 17.17). Des livres chrétiens peuvent participer à la sanctification, mais seulement lorsque leur ancrage se trouve dans les Écritures. Sans cela c’est de la sagesse humaine, mais pas un outil de sanctification.

Suffisante

Finalement, la Parole est suffisante. C’est un manuel complet pour la marche du croyant, pour connaître la base et l’essentiel. Par elle, l’homme de Dieu est formé et équipé pour toute bonne œuvre.

Le mot « formé » est un mot en grec qui n’apparaît qu’ici dans la Bible. Il a comme racine le terme qui veut dire « juste maintenant » ou « ce moment exact ». Être qualifié, formé, exprime l’idée qu’à chaque moment, à chaque instant, l’homme de Dieu peut agir.

Avec la Parole de Dieu à nos côtés il n’y a pas un seul moment, une seule situation, un seul obstacle, une seule épreuve où nous sommes incapables d’agir de la bonne manière.

Pour tout moment il y a une bonne œuvre. Pour tout moment, pour toute bonne œuvre.

La Parole est suffisante non parce qu’elle nous donne les réponses à toutes nos questions, mais elle nous donne la base pour pouvoir ensuite choisir avec justice et justesse. Contre le fruit de l’Esprit il n’y a pas de loi (Gal 5.24). La Bible n’est pas un guide qui nous enferme sous la pression de chaque décision, mais qui nous conduit sur le terrain de la liberté.

Conclusion

Quand nous lisons ces encouragements de Paul à Timothée, nous comprenons que c’est plus qu’un traité théologique sur la nature de la Parole de Dieu.

Un père spirituel encourage son fils spirituel à avoir confiance dans la Parole. À être fier de la Parole. À la prêcher en toute occasion, car cette Parole est puissante, c’est la puissance de Dieu.

Parce que cette Parole est si belle, si riche, si profonde, si intense, si honnête, si perspicace, si claire, si unique, si harmonieuse, si sage, nous n’avons pas besoin d’aller chercher ailleurs pour connaître la volonté de Dieu. Nous n’avons pas besoin d’aller chercher ailleurs pour compléter ce livre ou le corriger, ou l’améliorer. Il est parfait.

Jude résume bien cette suffisance des Ecritures :

« Bien-aimés, alors que j’avais le vif désir de vous écrire au sujet du salut qui nous est commun, j’ai été contraint de vous envoyer cette lettre afin de vous encourager à combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3). »

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