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Aragorn du Seigneur des Anneaux, John Connor de Terminator, Néo de la Matrix, Sailor Moon, Harry Potter, Luke Skywalker, Dr Strange de l’Univers Marvel ou encore Buffy contre les vampires. Ils ont tous cela en commun.

Non, ce n’est pas un arbre généalogique, même si cela pourrait être intéressant. Tous ces héros sont des « élus ». Choisis d’avance par une force supérieure, souvent annoncés par des oracles ou prophéties, ces figures messianiques sont toutes appelées à sauver le monde pour accomplir leur destin. Souvent d’origine humble, ces héros vont finir par se dépasser pour changer le cours de l’Histoire.

Et aussi bousculer les statistiques du boxoffice. Être choisi d’avance semble rapporter gros.

Cela se comprend, le concept d’une destinée et d’un appel rend tout plus épique : le narratif est liée à une réalité plus grande, au-delà du temps, tout est magnifié, plus important, plus connecté, rempli de sens, plus glorieux.

Il est ironique que pour Hollywood, la réalité « d’élus » choisis d’avance soit perçue comme positive, une source de réconfort, un pilier d’espérance, un compliment à l’humanité…mais que souvent la doctrine de l’élection soit pour les chrétiens une pierre d’achoppement. Nous ne savons pas trop quoi en penser, y croire ou non, s’en réjouir ou non, la défendre avec courage ou se taire.

C’est certain, sur le terrain de la souveraineté de Dieu, des questions se posent. Sur la souffrance, l’existence du diable et du mal, l’enfer, l’origine du péché ; les questions sont légitimes et les réponses bibliques complexes.

Mais souvent par peur du politiquement correct nous nous aveuglons nous-mêmes sur la beauté de la simplicité. Et ici peut-être, sur la question de l’élection, Hollywood a une longueur d’avance sur de nombreux chrétiens.

 

L’élection comme marque d’amour

Souvent j’entends : « l’élection je n’aime pas cela, parce que ça limite l’amour de Dieu, c’est du favoritisme ». Mais personne ne pense à cela en lisant ou regardant Harry Potter. On ne fait pas un tribunal cosmique à l’encontre de « l’élection » du héros, accusant l’univers de favoritisme pour avoir choisi un protagoniste. Un élu qui peut accomplir sa mission est un cadeau, un réconfort, c’est l’espérance de la lumière au bout du tunnel.

Pourquoi lui et pas un autre ? Pourquoi moi et pas un autre ? Bien sûr nous pouvons nous poser la question.  Seulement elle n’est pas constructive. La grande réjouissance est que Dieu a choisi un peuple pour le représenter, vivre et partager son Évangile, et sans cela nous serions tous perdus. Nous mettons Dieu sur le banc des accusés pour ne pas avoir sauvé le monde de la manière dont nous aurions aimé qu’il le fasse (dans toute notre sagesse), en oubliant l’essentiel, que Dieu sauve une humanité qui ne le mérite pas et qui sans son intervention aurait été condamnée.

L’élection est la réalité que Dieu a fait un choix. Et ce choix, c’est d’aimer. Il a pris la ferme décision de s’engager pleinement pour le salut de ses élus, sans rien lâcher, sans jamais abandonner, en surmontant tous les obstacles. Parce que Dieu a fait ce choix avant la fondation du monde, le péché ne l’a pas empêché d’aller jusqu’au bout, il s’est fait violence en venant sur terre et en mourant pour notre salut. Parce que Dieu a fait ce choix, nous pouvons avoir l’assurance qu’il ne changera pas d’avis, qu’il va l’assumer jusqu’à la fin, qu’il ne refusera pas son amour à ses enfants, ne retirera pas son salut à ceux qui sont en Christ.

L’amour et l’élection sont étroitement liés dans la Bible :

En lui, Dieu nous a choisis avant la création du monde pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus-Christ. C’est ce qu’il a voulu, dans sa bienveillance (Éphésiens 1.4-5 ; voir aussi Jn 15.9,16 ; Rom 8.28-30 ; Col 3.12 ; 1 Thess 1.4 ; 2 Thess 2.13 ; 1 Pi 1.5-10).

Être « l’élu(e) » du cœur de quelqu’un est l’une des marques d’amour les plus profondes. En se liant avec les croyants de la sorte, Dieu fait preuve d’un amour éternel, inconditionnel, pleinement consacré.

L’élection et l’importance de nos choix

J’entends aussi souvent : « Oh non, l’élection surtout pas, je ne veux pas être un robot. Ça diminue trop mon libre choix, ça diminue l’homme. » Mais en regardant des films comme Star Wars où le Seigneur des Anneaux, on ne se pose pas trop la question pour le héros. Si l’humanité peut être sauvée, alors il faut foncer. En fait, face à la réalité du cadeau si sublime de l’élection, la seule option logique est de s’y engager de tout cœur, parce que c’est pour le bien du plus grand nombre, le héros compris. Ce n’est en rien une diminution de son humanité et de son libre choix, c’est une opportunité pour vivre pleinement son humanité en engageant pleinement sa volonté. Être du côté de l’élu donne un sentiment d’invincibilité qui pousse son équipe à se dépasser et s’investir à fond.

Certains partagent l’idée que l’élection démotive les efforts d’évangélisation. Mais c’est prendre la question à l’envers : Jésus nous garantit que la moisson est grande, c’est une promesse que nos efforts ne seront pas vains, que nous sommes dans l’équipe gagnante, que nos choix s’inscrivent dans le camp victorieux. La promesse d’un peuple qui sera sauvé coûte que coûte est une grande source de motivation.

En réalité, la notion de l’élection ne diminue aucunement l’importance de nos choix. C’est tout le contraire, elle place nos choix dans une Histoire éternelle, plus grande, où ils ont réellement un impact.

Dieu dans sa sagesse a donné à l’homme une certaine liberté d’action. Cela ne veut pas dire cependant que notre volonté et la sienne sont au même niveau ou du même calibre, comme si notre volonté pouvait faire concurrence à la sienne. Nous ne jouons pas dans la même cour. Il faut enlever de notre tête l’idée que notre volonté et celle de Dieu peuvent faire des bras de fer. Dieu gagne. Toujours. Même quand on fait les mauvais choix.

C’est justement parce que Dieu est souverain, même sur nos choix bons et mauvais, que nous pouvons goûter à la liberté.

Le pasteur A.W. Tozer disait :

« Un Dieu qui n’est pas souverain ne pourrait pas conférer la liberté morale à ses créatures. Il en serait trop effrayé. »

En effet, un monde où Dieu n’est pas au contrôle sur notre passé, notre présent ou notre futur fait peur. Gloire à Dieu, son choix d’amour précède tous nos péchés, et sa mission est de tous les surmonter.

Conclusion

Hollywood s’émerveille d’une notion aussi géniale que l’élection. Et nous ? Devant les terrains complexes de toutes les implications à défricher reste une notion incroyable d’amour et de sagesse divine.

 

 

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