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Ces derniers temps ont été extrêmement mouvementés. Entre l’instabilité politique du monde et l’instabilité présente des circonstances, confusion et amertume règnent. Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’ai pu regarder les infos sans y voir une personne en colère.

Dans un monde déchu, la colère est inévitable. C’est normal d’être en colère face à l’injustice, face au mal et au péché. Alors on le sait, il y a des colères saintes, constructives, nécessaires, mais également des colères fruits du péché, destructrices, inutiles.

Comme le disent ces proverbes français :

« Quand les brebis enragent, elles sont pires que les loups » ou encore : « La colère est mauvaise conseillère. »

Ou peut-être, pour aller encore plus dans les profondeurs de la sagesse, on peut citer maître Yoda :

« La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance. »

J’ignore où vous en êtes aujourd’hui dans votre gestion de la colère, il s’agit d’un domaine que l’on doit travailler toute notre vie. Je sais que c’est une question à laquelle je dois personnellement toujours faire attention et pour laquelle je dois fréquemment me repentir auprès de ma famille.

Au lieu de la mauvaise colère, choisis l’espérance

On le sait, la plupart de nos colères sont des réactions pécheresses. La colère est souvent mauvaise :

« Le colérique pousse au conflit, l’homme plein de fureur commet beaucoup de transgressions ». (Proverbe 29.22)

La colère est le symptôme de nombreux péchés intérieurs. C’est surprenant de voir dans la Bible qu’une de ses causes principales est un manque de confiance en Dieu. Le Psaume 37 résume cela magnifiquement :

3Confie-toi en l’Eternel et fais le bien, aie le pays pour demeure, et que la fidélité soit ta nourriture ! 4Fais de l’Eternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. 5Recommande ton sort à l’Eternel, mets ta confiance en lui, et il agira : 6il fera paraître ta justice comme la lumière, et ton droit comme le soleil en plein midi.

7Garde le silence devant l’Eternel et espère en lui, ne t’irrite pas contre celui qui réussit dans ses entreprises, contre l’homme qui réalise ses méchants projets ! 8Laisse la colère, abandonne la fureur, ne t’irrite pas : ce serait mal faire, 9car les méchants seront exterminés, mais ceux qui espèrent en l’Eternel possèdent le pays. (Psaume 37.3-9)

Dans ce passage, le contraire de la colère, c’est de faire confiance à Dieu et d’espérer. La mauvaise colère est celle qui agit indépendamment de Dieu. C’est l’ironie de la personne qui, pour rester au contrôle de son environnement, perd le contrôle de son esprit.

Je lisais un article de psychologie qui disait que la colère était souvent un substitut à la souffrance. On se met en colère pour ne pas à avoir à réfléchir à notre souffrance. Souvent la colère devient un réflexe, presque un mécanisme de défense : au lieu de faire face à la souffrance en se confiant en Dieu et en espérant en lui, on réagit par la colère. Hélas, cette colère fait souvent plus de mal que de bien à notre entourage.

La colère est un substitut face à l’espérance. Je me souviens encore d’un gilet jaune qui disait : « On n’a qu’une seule vie à vivre sur terre, et si on ne peut pas en profiter parce que notre niveau de vie est trop bas, il ne nous reste plus rien ». L’espérance transforme notre perspective.

Face à la colère des autres, réponds avec douceur

C’est inévitable, dans le monde dans lequel on vit, les gens autour de nous se mettront en colère. La manière avec laquelle nous répondons est extrêmement importante.

« Une réponse douce calme la fureur, tandis qu’une parole dure augmente la colère ». (15.1)

Qui aime endurer la colère des autres ? C’est une des choses les plus désagréables qui soit. Quand une personne se met en colère en ma présence, ça me donne juste envie de fuir. Et quand une personne se met en colère contre moi, ça me donne envie de me défendre.

Mais pour se défendre nous avons plusieurs postures possibles. La posture à court-terme, c’est de combattre la colère avec la colère, et là, c’est celui avec la voix la plus forte qui l’emporte. La posture à long-terme, c’est de combattre la colère par la douceur, et là c’est celui qui a le plus d’endurance qui l’emportera.

« Faute de bois le feu s’éteint ». (Proverbe 26.20). Quand nous réagissons mal face à la colère, en y répondant par la colère, on « met le feu à la baraque », et le feu ne s’éteindra pas avant d’avoir tout consumé.

Un proverbe Anglais dit : « La colère fait souvent plus de mal que l’injure l’ayant causée ».

Je me souviendrai toujours d’une visite pastorale faite avec mon pasteur-mentor lors de mon premier stage. Nous étions allés voir une dame qui venait d’arriver à l’Église, pour l’accueillir. Elle avait de nombreuses questions et cherchait des conseils. Cependant, son mari n’a pas du tout apprécié les conseils que nous lui avons donnés. Il est venu le lendemain à l’Église en colère, plein d’injures et d’amertume. Et je me souviens encore de l’accueil que nous lui avons réservé, mon mentor lui disant, après avoir été lui-même insulté :  « Écoutez monsieur, vous ne connaissez même pas la moitié de mes défauts. » C’était tellement empreint d’humilité et de douceur, l’homme en  est resté bouche-bée. On a pu ensuite lui expliquer que c’était son épouse qui avait demandé des conseils et non nous-mêmes qui souhaitions  nous imposer. Il est parti plus calme.

Un proverbe chinois résume : « En restant patient pendant un moment de colère, tu échapperas à cent jours de peine »

J’aime beaucoup ce proverbe Somalien qui dit : « Mieux vaut marcher vite que de se mettre en colère contre la forêt ». Avant de se mettre en colère, mieux vaut porter sur soi ce que nous pouvons nous-mêmes porter, faire les efforts que nous pouvons nous-mêmes faire pour atténuer la situation.

La Bible nous apprend à réagir avec douceur, mais aussi avec fermeté. La colère ne doit certainement pas être encouragée et lorsque nous sommes en position d’autorité, que ce soit en tant que parent ou en tant que responsable dans l’Église, nous ne pouvons pas laisser la colère faire ses ravages sans l’interrompre.

Celui que la colère emporte doit subir une sanction. Sans cette dernière, tu encourages le colérique à recommencer. (Proverbe 19.19)

Nos enfants le savent, la mauvaise colère est inacceptable chez nous. Notre fille aînée, âgée d’à peine 3 mois montrait des signes évidents de colère. Tout ceci a dû être redirigé et corrigé le plus rapidement possible. Les comportements que nous ne voulons pas voir chez nos enfants en tant qu’ados et même en tant qu’adultes doivent être repris pendant la petite enfance.

 

Avant d’exprimer ta colère, donne de l’espace à la compassion

Face au mal, à l’injustice, il y a de la place pour la colère. Dieu lui-même se met en colère et c’est une bonne chose. Sans colère et sans offense, le mal n’a pas d’ennemis, pas de limites. Alors Dieu se met en colère, mais pas n’importe comment. La Bible dit et redit encore et encore que Dieu est lent à la colère. C’est cette même attitude que la Bible, notamment dans le livre des Proverbes, nous encourage à avoir.

La lenteur à la colère vaut mieux que l’héroïsme ; mieux vaut être maître de soi que s’emparer de villes. (Proverbe 16.32)

Le témoignage de la colère est tellement négatif. Mais le témoignage de son contraire, de la maitrise de soi, c’est la confiance en Dieu, la foi patiente et victorieuse, l’espérance éternelle, l’humilité emprise de courage. Le fruit de la maitrise de soi est éternel, il est plus fort que l’héroïsme.

Pour les situations où la colère est nécessaire, Paul nous avertit :

Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas. Que le soleil ne se couche pas sur votre colère, 27et ne laissez aucune place au diable. (Ephésiens 4.26-27)

Dieu se met en colère parce que le mal mérite la désapprobation et que le péché mérite la condamnation. Mais ce n’est pas une colère qu’il rumine et qui le ronge, c’est une colère mesurée et repoussée le plus loin possible. Et c’est justement parce que Dieu est en colère contre le péché qu’il est prêt à sacrifier autant pour nous sauver du péché. C’est lorsque nous devenons indifférents que notre zèle s’éteint. Plus le péché nous met en colère, plus nous voyons les méfaits du mal et ils nous écœurent, plus nous partagerons le cœur de Dieu de vouloir agir pour sauver l’humanité du péché en annonçant l’Évangile et en vivant des vies qui témoignent de la puissance de cet Évangile. La colère sainte nous pousse à évangéliser, comme elle pousse Dieu à sauver.  Être lent à la colère, comme Dieu l’est, c’est donner une chance à ceux qui sont dans l’erreur, c’est être rempli de compassion, c’est faire preuve de patience, de compréhension, de sagesse. C’est donner du temps pour la repentance, des ’opportunités de pardon, la chance de pouvoir se réconcilier avant de brûler des ponts.

La colère immédiate est rarement sainte. Bien plus souvent, elle est le reflet du péché. Si nous devons nous mettre en colère, que ce soit de manière mesurée, pas sous l’émotion et sans maitrise de soi.

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