Genèse 9 ; Genèse 15 ; Exode 19 ; 2 Samuel 7
- Une relation basée sur la grâce
- Une relation basée sur la foi
- Une relation basée sur un Dieu qui pourvoit au péché
- Une relation basée sur un roi à suivre
- Une relation en Christ qui nous unit à Dieu
Transcription
Bonjour à chacun.
On continue notre parcours dans la Genèse avec aujourd’hui un petit point d’arrêt sur la notion de l’alliance qui est particulièrement importante dans le livre de la Genèse.
Peut-être qu’il vous est arrivé d’être un peu perdu quand vous lisez votre bible.
Peut-être qu’à certains moments on est perplexe vis-à-vis de certains passages.
Peut-être même que des fois on se demande à quoi servent certains passages.
On se demande pourquoi ils sont là.
Il y a des choses qui sont peut-être des fois plus faciles.
On lit l’exode et puis on arrive assez facilement à s’imaginer que notre vie est un désert.
Et même si on vit en Franche-Comté et que la pluie est particulièrement abondante, on arrive quand même à se dire « oui la vie est un désert, on rencontre des situations compliquées comme le peuple de Dieu » et on arrive un peu à transposer ce qu’ils vivent à notre histoire.
Au début surtout.
Parce qu’on arrive à l’exode 20 avec les dix commandements, ça passe encore.
Et puis on arrive à l’exode 21, 22, 23 avec des règles morales qui nous semblent d’un autre temps.
La relation entre les maîtres et les esclaves, les préjudices, demander s’il y a un bœuf blesse ou tue quelqu’un avec ses cornes.
Ou même les règles concernant le sabbat.
On sait pas trop comment on va faire ça le samedi, le dimanche, comment ça fonctionne.
Et puis qu’est ce qu’on fait du livre du Lévitique avec toutes ces règles qui concernent les offrandes, qui concernent les sacrifices.
Comment est-ce qu’on réagit à la lecture du livre de Josué, la répartition des terres alors qu’aujourd’hui Israël est en plein conflit.
De manière plus générale encore, comment ça marche entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament ?
Est-ce que le Nouveau finalement annule l’Ancien et finalement on lit les Épitres et c’est bon, ça va, j’ai tout ce dont j’ai besoin pour aujourd’hui.
On l’a dit plusieurs fois, la Bible est une seule et même histoire.
C’est l’histoire de Dieu qui est en train de se constituer un peuple d’adorateurs.
Et on a rapidement évoqué dans cette histoire ces quatre chapitres création, chute, rédemption, nouvelle création.
Le problème c’est que le chapitre de la rédemption fait mille pages et au premier abord ça peut sembler un peu désuni et même parfois complètement contradictoire.
La trame qui unit ce grand chapitre ce sont les alliances que Dieu scelle dans le but de nous sauver.
Et ce matin on va parcourir la Bible, parcourir ces alliances pour voir comment ce grand chapitre nous révèle peu à peu le salut en Jésus-Christ et la grandeur de Dieu.
Alors vous pouvez prendre vos Bibles parce qu’on va voyager et c’est assez intéressant de voir où est-ce qu’on est au fur et à mesure que l’on avance.
Quand on parle alliance, si vous avez un peu ce réflexe là, moi souvent je fais ça, on pense au mariage, on pense aux anneaux que l’on met à nos doigts et qui symbolisent la relation particulière que l’on a avec notre époux, avec notre épouse.
Et c’est ce qu’on va essayer de voir ce matin, d’entrevoir parce qu’on va aller assez vite, comment ces alliances décrivent la relation que nous avons avec Dieu aujourd’hui.
La première chose c’est que c’est une relation qui est basée sur la grâce.
La semaine passée, Samuel nous a parlé de l’histoire de Noé dans les chapitres 6 à 9 de la Genèse et vous vous souvenez peut-être ce bilan qui est fait par Dieu.
C’est un bilan qui est absolument désastreux.
Les hommes commettaient beaucoup de mal sur la terre et comme si c’était pas suffisant, il ajoute, leur pensée était constamment tournée vers le mal.
Et puis juste après ce bilan, il y a cette sanction au verset 7, « J’exterminerai de la surface de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au détail, aux reptiles, aux oiseaux, car je regrette de les avoir faits. »
Mais Noé trouve grâce aux yeux de Dieu et au verset 18, nous avons la première mention explicite de l’alliance dans la Bible.
« J’établis mon alliance avec toi » et Dieu sauve Noé, il sauve sa famille, il sauve la création animale au moyen d’une arche.
Et puis après le déluge, alors que l’eau est descendue, Dieu explicite cette alliance.
Il dit que plus jamais il n’y aura de déluge pour détruire la terre et ses habitants.
Et il donne un signe à cette alliance, l’arc-en-ciel, que l’on voit encore de temps à autre de nos jours.
Alors bien sûr, en voulant parcourir ces différentes alliances, on va se concentrer uniquement sur ce qui est marquant, sur ce qui nous frappe.
Et il me semble que dans ce texte de la Genèse, il y a quelque chose qui est vraiment frappant.
C’est un peu l’impression du trou de souris.
Vous avez un dix chats qui courent après une souris et elle est perdue.
On sait pas trop dans quel estomac elle va finir, mais c’est irrémédiable.
Elle est perdue.
Une souris face à dix chats qui n’ont même pas besoin d’avoir faim pour les courir après n’a absolument aucune chance.
Ce qui est irrémédiable ici, c’est la mort.
Et pas à cause de l’eau qui monte.
A cause du jugement irrémédiable, implacable de Dieu.
J’exterminerai de la surface de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’aux bétails, aux reptiles, aux oiseaux, car je regrette de les avoir faits.
En lisant ça, on voit qu’il n’y a pas d’échappatoire.
Il y a impossible de se dire oui mais quand même, c’est absolument sans nuance.
Mais dans ce noir total, il y a comme un trou de souris.
Il y a une lumière qui brille.
Si les hommes ont leur cœur qui est totalement tourné vers le mal, Dieu n’a pas changé et le mal ne remet pas en cause son plan pour la création qui se détourne de lui.
Je serai votre Dieu, vous serez mon peuple, j’habiterai au milieu de vous.
Et Dieu prend l’initiative.
Nous ne sommes pas en train de lire un marchandage entre Noé et Dieu.
Comment ça ?
Tu vas détruire toute la terre ?
Mais qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ?
Écoute, c’est vrai qu’on n’est pas parfait, mais quand même, on t’honore, on te respecte, on fait de notre mieux.
Tu peux pas faire quelque chose là pour nous sauver du jugement ?
Une île ?
Ou peut-être un bateau ?
Non.
Dieu, c’est un constat absolument définitif envers l’humanité, mais par sa fidélité à son projet, à son alliance, il va se constituer un peuple et s’engager envers elle.
Dieu nous sauve parce qu’il a délibérément choisi de le faire.
Et l’attitude de Noé à la sortie de l’arche nous rappelle que Dieu n’a rien à attendre de l’homme, mais que l’homme peut s’attendre à Dieu.
Et l’alliance qui est établie avec Noé nous concerne tous.
Dieu n’a pas juste sauvé Noé, mais avec lui c’est un nouveau départ qui est donné.
Dieu s’engage envers toute la création.
Il ne la détruira plus par les eaux.
Et ça nous concerne.
Et encore une fois, même quand on arrive en Franche- Comté et qu’on ne voit pas le soleil pendant plusieurs semaines, qu’il pleut nuit et jour, on sait que Dieu ne détruira plus jamais la terre par les eaux.
Et de temps en temps, Dieu place son arc dans le ciel pour nous rappeler sa promesse.
Et en lisant ces premiers chapitres de la Genèse, on aurait pu croire que Dieu s’accommode au moins en partie de notre péché.
Il a dit qu’Adam et Ève mourraient et on s’attend un peu à ce qu’ils soient foudroyés sur place.
Et avec Noé, c’est un peu la douche froide.
Dieu exécute son jugement, mais sans renoncer à son plan.
Après le déluge, Dieu va redonner ce mandat de remplir la terre, de la dominer.
Mais il ajoute des commandements à cela par lesquels Dieu souligne la valeur de la vie humaine.
La valeur de la vie humaine compte pour Dieu.
Ainsi, avec cette alliance, cela nous rappelle que nous vivons alors que nous devrions être morts.
Nous vivons alors que nous devrions être morts.
Cette alliance, c’est la patience de Dieu envers sa création.
A chaque fois qu’on voit cet arc-en-ciel, on peut se rappeler que ce monde est perdu, mais que nous sommes encore dans le temps de la grâce.
Dieu fait grâce, le jugement de Dieu viendra, de manière aussi sûre, aussi radicale que le déluge, mais pas encore.
Pour l’instant, il est reporté.
Reporté jusqu’à quand ?
Jusqu’à ce que la rédemption soit pleinement accomplie.
Une relation qui est basée sur la grâce.
Mais c’est aussi une relation qui est basée sur la foi.
Le monde prend un nouveau départ à partir de là, mais il échoue de la même manière.
Les hommes politiques n’ont rien inventé, ils croient toujours que le monde nouveau va effacer l’ancien, mais la progression du péché reprend exactement là où elle en était.
Les hommes sont rebelles, ils se regroupent à Babel et Dieu confond leur langage et les disperse sur toute la terre.
Mais au milieu de ce monde qui se rebelle encore une fois à Dieu, Dieu va continuer son plan de se constituer un peuple et il va à nouveau faire alliance avec un homme, Abraham.
J’ai du mal avec mes feuilles ce matin.
Et comme ça, un jour, Dieu parle, il s’adresse à Abraham, il lui dit « écoute, ta promesse, ta récompense va être grande » et Abraham lui dit « mais qu’est-ce que tu vas me donner ?
Je m’en vais, pas d’enfant, pas d’héritier, mais bien c’est Eliezer de Damas, mon serviteur. »
Et Dieu lui dit « non, ce n’est pas lui qui sera ton héritier » et puis il conduit Abraham dehors et il lui montre les étoiles et regardez ce qu’il lui dit « regarde le ciel, compte les étoiles si tu peux les compter, telle sera ta défense enance. »
Abraham eut confiance en l’éternel qui le lui compta comme justice.
L’éternel dit encore « je suis l’éternel qui t’ai fait sortir dur en caldé pour te donner ce pays en possession. »
Abraham lui répondit « seigneur éternel, à quoi reconnaîtrais-je que je le posséderai ? »
L’éternel lui dit « prends une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. »
Abraham prit tous ses animaux, les coupa par le milieu et mit chaque morceau l’un vis-à-vis de l’autre mais il ne partagea pas les oiseaux.
Et à ce moment là, Dieu continue de parler à Abraham, il lui explique ce qui va se passer pour ses descendants.
Il va y avoir un peuple qui naîtra de lui, l’esclavage en Égypte, l’exode, le retour dans le pays.
Et puis plus tard, quand le soleil est couché, il y a une obscurité profonde et il y a un four fumant avec des flammes qui passaient entre les animaux partagés.
Ce jour là, l’éternel fit alliance avec Abraham en disant « c’est à ta descendance que je donne ce pays. »
Alors comme pour avec Noé, je voudrais regarder avec vous ce qui semble saillant dans ce texte.
Peut-être quelques observations.
La première chose c’est que nous sommes à nouveau face à un nouveau départ.
Avec Noé, Dieu efface tout et il repart avec une famille.
Là, à la suite de Babel, il y a comme un nouveau commencement, une nouvelle humanité qui repart d’une famille qui va devenir un peuple.
Et Dieu laisse entrevoir à Abraham l’immensité de ce peuple.
Il sera comme les étoiles.
C’est un recommencement mais le projet de Dieu n’a pas changé.
Dieu veut se faire un peuple d’adorateurs.
Abraham est un homme qui croit en Dieu.
Au chapitre 12, juste un peu avant, un jour d’un coup Dieu s’est adressé à lui et lui a dit « va là où je te dirai et puis je te bénirai et puis même toutes les familles de la terre seront bénies au travers de toi. »
Pas très précis comme destination mais Abraham est parti.
Mais là ça fait une dizaine d’années déjà que Dieu lui a promis une descendance.
Et Abraham dit « comme tu m’as pas donné d’héritier, en même temps j’ai une solution, il y a bien Eliezer, mon serviteur, qui sera mon héritier. »
Mais regardez, juste après que Dieu lui ait montré les étoiles, Abraham eut confiance en Dieu qui le lui compta comme justice.
C’est incroyable comme déclaration.
Abraham a menti à propos de sa femme parce qu’il avait peur de se faire tuer, il a mis sa femme en danger.
Et Dieu lui dit « parce que tu crois dans ma parole, je te considère comme juste.
Parce que tu crois dans ma promesse, je te considère comme juste. »
Est-ce que Abraham est moralement juste?
Non, Abraham n’est pas moralement juste.
Mais face au jugement de Dieu, la foi d’Abraham est comptée comme justice.
Parce que Abraham a placé sa confiance en Dieu, il est considéré comme s’il avait parfaitement et tout le temps obéi à Dieu.
Et c’est la même chose pour nous aujourd’hui.
Je ne suis pas moralement juste.
Comme Abraham, j’ai failli obéir à Dieu.
Mais par la foi, Dieu me justifie.
Et mon combat, notre combat de chaque jour, ce n’est pas de mériter la justice de Dieu par mes bonnes actions, mais de vivre celle qu’il m’est donnée par la foi.
Quand je me sens coupable, le véritable défi, c’est pas de faire des efforts pour être meilleur, pour compenser, pour progresser, mais de me rappeler que Dieu m’a déclaré juste par la foi.
Ma foi, en ses promesses, compte comme justice.
Et Dieu va graver cela dans le marbre avec une alliance qu’il fait avec Abraham.
Alors si vous êtes un peu sensible à l’évocation du sang, la scène qui suit est particulièrement gore.
Dieu dit à Abraham de prendre des animaux, une génisse, vous la voyez, une chèvre, un bélier, chacun de trois ans, c’est pas des bébés, des animaux déjà importants, une tourterelle, un pigeon, et lui dire « coupez-les en deux ».
Il faut juste un instant s’imaginer la scène, juste un instant.
Abraham qui tue ses animaux, qui les coupe en deux, qui les sépare, le sang, l’odeur qui devait régner dans ce moment là.
Et c’était le but, c’était vraiment le but.
Si vous avez l’image, vous avez saisi le but.
En fait c’était un rite qui se faisait, c’était une forme de contrat que l’on pouvait passer entre deux personnes ou entre deux pays.
Aujourd’hui, si vous passez un contrat que vous ne respectez pas, vous signez un papier, puis vous avez des pénalités.
Éventuellement, suivant l’importance du contrat, vous finirez peut-être en prison.
Et là c’était un peu différent en fait.
On coupait les animaux et les deux personnes devaient passer entre les animaux coupés.
Et l’idée c’était que si l’un des deux ne respectait pas le contrat, malheur à lui parce qu’il lui serait fait la même chose que les animaux.
J’imagine que ça faisait réfléchir deux minutes, que avant de traverser, on devait considérer la scène et se dire « ouh, je suis bien capable de respecter le contrat là ».
Mais là, rien ne se passe.
Ils coupent les animaux en deux et rien ne se passe.
Dieu raconte à Abraham que ça va prendre du temps.
Il lui dit que ça va être compliqué.
Il dit « tu sais, il va y avoir 400 ans d’esclavage et puis je vais intervenir et puis je vais les ramener dans le pays ».
Et là, l’histoire a dû durer assez longtemps parce qu’il a regardé les étoiles et puis maintenant le soleil se couche et la nuit tombe.
Il a passé une journée avec Dieu où Dieu lui a raconté qu’est ce qui allait se passer.
Et quand le soleil tombe, il y a des flammes qui passent entre les animaux et qui les consument.
Qu’est ce qui s’est passé ?
Dieu seul est passé entre les animaux.
Il est le seul à s’engager pour les deux parties.
Dieu dit « malheur à moi si je ne remplis pas tous les engagements de l’alliance ».
Malheur à moi si je ne remplis pas tous les engagements de l’alliance.
Et d’ailleurs, regardez, juste le chapitre 16, juste après, Abraham a un fils.
Avec qui ?
Avec Agar parce qu’il n’a pas perdu ses mauvaises habitudes.
Il essaye par lui-même d’accomplir la promesse de Dieu parce qu’encore une fois le temps devient long et il se dit « mais ça vient pas ».
Et pourtant, Dieu va accomplir sa promesse.
Un peuple naîtra d’Abraham à cause de la fidélité de Dieu à son alliance.
Il est celui qui s’est engagé dans l’alliance.
Encore une fois, cette alliance nous concerne parce que Dieu dit à Abraham « tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi ».
C’est par la foi que nous sommes justifiés.
Non seulement aucune œuvre ne peut participer à notre justice, mais aucun péché ne peut remettre en question notre justice.
C’est Dieu seul qui s’est engagé, c’est Dieu seul qui nous justifie, c’est Dieu seul qui sanctifie son peuple, le conduit en sécurité dans le pays promis.
Vous savez, il y a quelques temps, ça fait déjà plusieurs mois, un soir, j’ai quitté une réunion et je me suis dit « punaise ».
Je dis souvent « punaise ».
« Punaise, t’es pasteur et c’est toi qui t’es le plus mal conduit dans cette réunion ».
Et j’étais super mal.
Et j’étais mal pendant des semaines.
Et ça m’a travaillé pendant des semaines en me disant « mais comment tu peux vivre des choses pareilles ».
Et pourtant, combien de fois est-ce que j’ai dit « enseigner que notre justification est par la foi seule » ?
Des centaines de fois.
Mais j’ai besoin, j’ai besoin que Dieu me rappelle sans cesse.
C’est moi qui me suis engagé.
Ta justice, c’est mon combat, pas le tien.
Si je te considère juste, c’est pas à cause de ta fidélité mais à cause de la mienne.
Je sais de quoi tu es fait.
Une relation qui est basée sur la foi.
C’est aussi une relation qui est basée sur un Dieu qui pourvoit au péché.
Et ça nous conduit vers l’alliance suivante que Dieu conclut avec Moïse.
Comme Dieu l’avait annoncé à Abraham, son peuple grandit, il se retrouve esclave en Égypte.
Il continue de se multiplier là pendant 400 ans jusqu’à ce que Dieu se souvienne de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob et délivre son peuple d’Égypte et le conduit au pied du mont Sinaï.
Et alors arrivé au pied du mont Sinaï, Dieu conclut à nouveau une alliance avec Dieu.
Et là je suis en Exode 19.
Et dans cette alliance, Dieu renouvelle et étend ses promesses précédentes.
Et je lis dans Exode 19, les versets 5 à 9.
« Maintenant si vous écoutez ma voix, si vous garnez mon alliance, vous m’appartiendrez personnellement parmi tous les peuples.
Car toute la terre m’appartient.
Vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte.
Voilà les paroles que tu diras aux israélites. »
Moïse vient appeler les anciens du peuple et leur exposa toutes ces paroles comme l’éternel le lui avait ordonné.
Le peuple tout entier répondit « Nous ferons ce que l’éternel a dit. »
Moïse rapporta les paroles du peuple à l’éternel et l’éternel dit à Moïse « Voici, je vais moi-même venir vers toi dans une épaisse nuée afin que le peuple entende quand je te parlerai et qu’il ait toujours confiance en toi. »
Moïse rapporta les paroles du peuple à l’éternel.
Si cette alliance est une continuité, on voit quelque chose d’un peu différent.
Si vous écoutez ma voix, si vous gardez mon alliance, Dieu s’adresse au peuple pour qu’il s’engage et le peuple le fait.
« Nous ferons tout ce que l’éternel a dit. »
Et au chapitre suivant, Dieu donne les dix commandements à Moïse et puis il continue avec toute une série de lois dans les chapitres 21, 22, 23 sur les relations, sur des règles morales, des commandements liés aux fêtes, sur des instructions pour la conquête du pays.
Puis au chapitre 24, on a un repas et ce repas cède l’alliance.
On se dit « C’est fini. »
Mais non, Moïse doit monter encore plus haut, dans la montagne jusqu’à rejoindre la nuée et là il reste avec Dieu pendant 40 jours.
Et là Dieu lui donne les plans du tabernacle et puis tout ce qui est nécessaire au sacrifice dans les chapitres 25 à 31.
Et là la question se pose.
Dieu dit « Vous serez pour moi un peuple saint. »
Et il leur donne une loi avec ce commandement « Soyez saint parce que je suis saint. »
Et cette loi elle n’est pas encore descendue de la montagne qu’il leur donne le tabernacle.
Un Dieu saint qui habite au milieu d’un peuple saint, ok, c’est normal, ça joue jusque là.
Ce qui commence à être bizarre, c’est qu’il leur donne aussi tout ce qui a lieu au sacrifice et au pardon des péchés.
En fait on comprend très vite parce que le peuple n’a même pas pu attendre les 40 jours.
Moïse ne revient pas.
Bon, si on se faisait un Dieu et il vient de briser au moins les trois premiers commandements.
Et Dieu dit à Moïse « Ecoute mais je ne peux pas résider au milieu de ce peuple parce qu’il est pécheur, je vais le consumer. »
Et en disant cela il vient de faire Moïse un intercesseur pour le peuple, qui va prier pour le peuple et qui au final va dire « Mais c’est toi qui t’es engagé pour ce peuple par ton alliance. »
Et ainsi dans cette alliance vont cohabiter la loi et le système sacrificiel.
Avec Moïse d’un côté comme prophète, comme porte-parole de Dieu et de l’autre côté Aaron le grand prêtre.
Par la loi et par le système sacrificiel, l’alliance comprend tous les moyens de s’approcher et de vivre dans la présence d’un Dieu Saint, mais aussi de le refléter parmi les nations, être la lumière du monde, bénir tous les peuples de la terre.
Et encore une fois l’histoire avance mais le coeur de l’homme n’a pas changé.
Mais encore une fois Dieu pourvoit et le peuple va marcher avec Dieu, il va traverser le désert, il va conquérir le pays premier avec Josué et puis les juges vont assurer la continuité de l’alliance par leur médiation.
Mais le temps des juges c’est aussi un temps de cycle avec des crises, des jugements, de la repentance et ce temps est marqué par une sentence que l’on retrouve plusieurs fois à la fin du livre des juges.
En ce temps là il n’y avait point de roi en Israël et chacun faisait ce qui lui semblait bon.
Et nous allons découvrir que cette relation que nous avons avec Dieu, elle est aussi basée sur un roi que nous avons à suivre.
Et d’ailleurs le peuple lui-même va demander à un roi, ok, pour de mauvaises raisons, pour faire comme les autres.
Mais Dieu leur accorde ce roi qui avait été prévu dans le cadre législatif qui est annoncé dans le Deutéronome.
D’abord Saül puis ensuite David, le roi selon son coeur.
Et dans Deux Samuel au chapitre 7, David constate tout le bien que Dieu lui a accordé.
Dieu l’a délivré de tous ses ennemis.
Il est maintenant roi à Jérusalem, roi d’un royaume paisible, prospère.
Il est confortablement installé dans son palais.
Et David est rempli de reconnaissance et il dit « mais comment est-ce que moi je peux habiter dans un palais et Dieu dans une simple tente ?
Je vais te faire une maison. »
Et Dieu lui dit « non, non tu ne vas pas me faire une maison.
En fait c’est moi qui vais te faire une maison.
C’est moi qui vais construire une maison pour David. »
Et puis la promesse se poursuit et elle s’élargit.
Et voici ce qu’il dit « j’affermirai pour toujours le trône de ton royaume.
Ta maison, ton règne seront assurés pour toujours.
Après toi ton royaume sera affermi pour toujours. »
Encore une fois, dans le cadre de l’Alliance, le but est de glorifier Dieu parmi les nations.
Le peuple et en particulier le roi reçoivent cette responsabilité.
Et d’ailleurs Dieu précise que pour les rois suivants et en tout premier Salomon, s’il fait bien, je serai avec lui comme un père et il sera pour moi un fils.
Mais s’il fait mal, je le punirai avec le bâton des hommes, avec le coup des amas.
Mais je ne lui retirerai pas ma grâce comme je l’ai fait avec Saül que j’ai écarté de mon chemin. »
Et ce qu’on voit à la suite, c’est des rois.
Et ces rois sont à chaque fois évalués avec une mention comme « il fit ce qui est droit aux yeux de l’éternel. »
Mais pas autant que son ancêtre David.
Mais le plus souvent on a une mention qui ressemble à « il fit ce qui est mal aux yeux de Dieu. »
« Comme l’avaient fait ses ancêtres, il ne se détourna pas des péchés de Jéroboine. »
Et en fait ce qu’on voit apparaître, c’est un espèce de couple.
Bon roi, bon peuple.
Mauvais roi, mauvais peuple.
Le peuple s’identifie à son roi.
Et la situation se tend parce qu’il y a plus de mauvais rois que de bons rois.
Au point que le royaume qui s’est divisé déjà au temps de Salomon subit maintenant la déportation.
D’abord du nord par la Syrie, puis du sud par Babylone.
Les rois qui étaient censés représenter Dieu pour le peuple et établir le royaume ont échoué.
Mais la grâce de Dieu est plus grande.
La promesse que Dieu fait à David c’est qu’encore une fois, malgré l’échec, malgré la corruption de l’homme, il s’engage de ne pas retirer sa grâce de la lignée de David et de maintenir la royauté.
Mais quand même, ça semble bien sobre.
Et l’Ancien Testament se finit un peu dans ce marasme en fait, avec des prophètes qui dénoncent le mal, qui annoncent le jugement.
Et puis au milieu, à chaque fois, on a comme une petite lumière d’espoir qui vient.
Dieu ne renonce pas à l’alliance qu’il a fait avec son peuple.
Mieux, c’est ces alliances qui sont établies avec Noé, Abraham, Moïse, David, préparent, annoncent quelque chose de plus grand, une nouvelle alliance avec Jésus-Christ.
Parce qu’à un moment donné, on reste avec cette question.
En quoi ça nous concerne tout ça ?
La première chose, c’est que de bien comprendre le plan de Dieu au travers de la rédemption, nous aide à bien comprendre la parole de Dieu.
C’est utile tous les jours, à chaque fois que vous ouvrez votre Bible, si vous avez bien compris le plan de la rédemption, vous lisez mieux la parole de Dieu.
Peut-être déjà d’une manière étroite.
Nous sommes face à un texte de l’Ancien Testament.
Par exemple, prenons le texte qui nous raconte le combat entre David et Goliath.
Est-ce que c’est un texte qui nous encourage à vaincre nos géants ?
En fait, le risque d’isoler ainsi le passage de le déconnecter de l’histoire de la rédemption fait que ce texte nous donne une leçon de morale, d’exemples à suivre.
Mais le problème, c’est avec qui est-ce que nous nous identifions dans ce texte ?
Avec les soldats d’Israël ?
Avec les frères de David ?
Avec Saül ?
Avec David ?
Peut-être pas avec Goliath quand même.
On dira peut-être qu’il y a une leçon à tirer de chaque personnage.
Les uns pour montrer le manque de foi, avec un autre, l’homme qui se confie pleinement en Dieu.
On trouvera même peut-être une utilité au Saint Caillou, ne serait-ce pas la prière, la louange, la parole et puis deux autres choses qui nous sembleraient utiles sur le moment pour le combat.
En un sens, c’est vrai, les soldats ont peur et David fait confiance à Dieu.
Mais est-ce que c’est vraiment tout ?
Non.
David, c’est loin de Dieu.
Il est celui qui combat à la place du peuple.
Il est celui qui remporte une victoire définitive sur l’ennemi.
Il est loin le Messie qui annonce le futur Messie et sa victoire définitive sur Satan à la croix.
Mais c’est vrai aussi quand on lit le Nouveau Testament.
Quand Paul nous parle de la justification de la foi par Romain IV, il parle d’Abraham.
Il cite Genèse 15,6.
Abraham, il confiait en Dieu et celui-là a été compté à la justice.
Quand il parle au Galate, au chapitre 3 de cette même justification, le chapitre complet est un assemblage des citations de l’Ancien Testament.
Et il nous dit « Allez voir, lisez ces histoires, regardez » et le texte va prendre de la profondeur.
Il va nous parler, il va nous percuter, il va rendre notre foi vivante.
Quand il nous parle du pardon, il cite David, le grand roi qui a pêché avec Béthshéba, qui a fait tuer Uri et à qui le Seigneur ne compte pas son péché.
Et cette affirmation du pardon de Dieu vis-à-vis d’un gnophote prend de la profondeur, prend de la réalité, prend de la chair.
La Bible en est plus grande, les textes sont plus forts parce que nous les connectons à l’histoire de la rédemption, parce qu’ils préparent, ils annoncent ce que Jésus-Christ, roi des rois, fait à la croix.
Mais on peut aussi considérer ça de façon plus large.
Dieu tient ses promesses, Dieu n’échoue pas avec son plan.
Il n’y a pas un plan A avec Adam, B avec Noé, C avec Abraham, D avec Moïse et D’ et avec David.
Il a un plan qu’il a conçu avant même la fondation du monde et il se révèle peu à peu.
Et dans cette révélation il y a une constante.
L’homme échoue toujours, toujours, toujours.
Même ses héros de la foi choisis par Dieu, aucun ne peut se dépêtrer de son péché.
Aucune de leurs actions aussi louables soient-elles ne peut ni les sauver ni nous sauver.
Dans le même temps nous voyons un Dieu qui s’engage, qui agit par grâce sans jamais compter sur le mérite des hommes.
Il s’engage au point de venir lui-même dans la personne de Jésus-Christ.
Une relation en Christ qui nous unit à Dieu.
En Jésus nous avons un meilleur Noé.
Comme à l’époque de Noé où ceux qui se sont joints à Noé sont venus s’abriter dans l’arche, ont été sauvés des eaux du jugement, Jésus dit à ses disciples « mais vous savez je dois être baptisé d’un baptême dont vous ne pouvez pas prendre » et c’est sur la croix que Jésus subit ce baptême.
C’est sur la croix que Jésus subit le jugement comme les contemporains de Noé.
Il prend le jugement de Dieu sur lui à notre place et il nous sauve comme avec Noé, nous emportant sur le bois de la croix.
En Jésus nous avons un meilleur Abraham.
Il bénit toutes les nations de la terre par un salut universel qui brise toutes les séparations.
Un salut qui se répand totalement, globalement et aujourd’hui on se réjouit de voir des églises sur toute la face du monde.
En Jésus nous avons un meilleur Moïse.
Il n’est pas seulement un prophète qui rapporte les paroles de Dieu, il est lui-même la parole de Dieu.
Il nous donne une loi nouvelle, aimer Dieu de tout son coeur, son prochain comme soi-même, par laquelle il accomplit toutes les lois, tous les commandements de l’Ancien Testament.
Il donne la vie de la manière parfaite parce qu’il est un meilleur Aaron.
Il est le prêtre parfait qui n’a pas besoin d’offrir des sacrifices pour lui-même et qui en même temps s’offre lui-même comme sacrifice parfait, définitif pour tous nos péchés.
Il efface toutes les craintes de nos questionnements.
Ai-je bien été pardonné ?
Oui, parce que son sacrifice couvre toutes nos fautes, toutes sans aucune exception pour tous ceux qui croient en lui.
Il est un meilleur David parce qu’il est le roi éternel qui nous entraîne à sa suite.
Il est un roi qui nous donne un coeur nouveau, qui nous remplit de son esprit par sa parole.
Il nous rend peu à peu semblable à lui.
Vous vous rappelez ?
Bon roi, bon peuple, mauvais roi, mauvais peuple.
Nous avons un bon roi qui nous transforme à son image, qui produit en nous le vouloir et le faire conformément à sa volonté.
Oui, Dieu accomplit ses promesses, toutes ses promesses.
Il le fait par amour pour son peuple et par fidélité à son alliance, par fidélité à sa parole.
Et je voudrais juste conclure en vous lisant un psaume de David.
Ce psaume a vocation à nous émerveiller devant un Dieu si grand, le psaume 100.
Qu’est-ce qu’on fait quand on constate un Dieu qui nous sauve, malgré ce que nous sommes, de la fidélité d’un Dieu si grand ?
David nous le dit.
Poussez des cris de joie en l’honneur de l’Éternel, habitant de toute la terre.
Servez l’Éternel avec joie.
Venez avec allégresse en sa présence.
Sachez que l’Éternel est Dieu.
C’est lui qui nous a fait et nous lui appartenons.
Nous sommes son peuple, le troupeau dont il est le berger.
Entrez dans ses portes avec reconnaissance, dansez par vie avec des chants de louanges.
Célébrez-le, bénissez son nom, car l’Éternel est bon.
Sa bonté dure éternellement et sa fidélité de génération en génération.
Toute la Bible, tout l’Ancien Testament nous montre la fidélité d’un Dieu exceptionnel.
Jamais, au grand jamais, nous ne pourrons nous éloigner de Dieu.
Pas parce que nous sommes fidèles, mais parce que Dieu est fidèle.
Et ça, c’est mon seul encouragement que j’ai dans la vie.
Je ne peux pas m’éloigner de Dieu parce que c’est Dieu qui est fidèle.
Prions ensemble.
Notre Dieu, notre Père, quand on lit ces constats que tu fais tout au long de cet Ancien Testament, de ces hommes qui, malgré ta bénédiction, malgré tes plans pour eux, se détournent en permanence de toi, et toi qui continues à prendre soin d’eux, toi qui t’engages, qui te réengages, qui te réengages, qui te réengages auprès d’eux, et qui au final, viens en Jésus-Christ sur cette terre, et on l’a rappelé encore ce matin, comme un enfant, tu marches une vie parfaite et tu es notre roi parfait.
Tu donnes ta vie pour nous.
Tu as toi-même pris le jugement éternel de Dieu sur toi pour que nous soyons sauvés.
Alors bien des fois, on baisse la tête, bien des fois, on a l’impression que nous ne sommes pas dignes de toi, et c’est vrai.
Mais notre dignité ne vient pas de nous, elle vient de toi.
Elle vient de ce que par la foi, tu nous remplis de ta justice.
Par la foi, tu nous unis à Christ, et tout ce que tu dis de Christ, tu le dis de nous.
Et on veut vraiment apprendre à te faire confiance, qu’en lisant ta parole jour après jour, nous puissions constater ta fidélité éternelle envers nous, et que cela nous encourage chaque jour à vivre et à marcher à ta suite.
Au nom de Jésus Christ.
Amen.
Jean-Jacques Riou est directeur des sites Évangile 21 et La Rébellution. Il sert en tant que pasteur à l’Eglise de l’Action Biblique à Étupes. Il est marié à Aude et père de deux garçons.