Le serpent dit alors à la femme : « Vous ne mourrez absolument pas, mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal. La femme vit que l’arbre était porteur de fruits bons à manger, agréable à regarder et précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea. » (Genèse 3 : 4-6)
Adam et Ève, les tous premiers humains, ont été séduits par le discours sournois de Satan. Ils ont péché en mangeant le fruit défendu par Dieu et à cause de ce péché, ils n’étaient plus justes devant Dieu et leur communion avec Lui a été brisée.
Comme Adam est à l’origine de toute l’humanité, sa faute a été imputée à tous les hommes. Tous ceux qui descendent d’Adam sont morts dans le péché et corrompus par nature. A cause de ce péché originel, nous sommes incapables de faire le bien et enclins à nous tourner vers tout ce qui est mal. C’est de cette chute originelle que procède tout péché.
En conséquence, nous sommes morts dans le péché et corrompus dans toutes nos facultés, dans chaque partie de notre corps et de notre âme. Cela ne veut pas dire que nous sommes en permanence au summum du mal, mais plutôt que les conséquences du péché touchent chaque aspect de notre être et de notre personne.
Voilà, en trois paragraphes, un résumé de l’histoire du péché !
Soyons maintenant plus précis. Il est essentiel de comprendre la nature de la désobéissance d’Adam et d’Ève et de voir comment Satan les a séduits, parce que ses pièges nous guettent quotidiennement.
Les mots « précieux pour ouvrir l’intelligence » ont capté l’attention d’Ève. Dans son discours, Satan a fait miroiter bien plus que la sagesse : il a promis une sagesse autonome. En d’autres mots, une sagesse qui ne repose pas sur la confiance et la soumission à Dieu.
Ève a convoité la place de Dieu. Elle ne voulait pas dépendre de Dieu, elle voulait être Dieu. Ça vous rappelle quelque chose ? J’aurais aimé que cela ne soit pas vrai pour moi, mais ça l’est.
Pour la toute première fois, Ève a adoré quelque chose d’autre que Dieu, ou plutôt quelqu’un d’autre. L’amour du moi a remplacé l’amour pour Dieu. Dans ce moment fatal et désastreux, Ève s’est placée au centre de son monde et tout fait tourner autour d’elle. C’est pour cela qu’elle a pu désobéir à Dieu et manger le fruit défendu.
L’apôtre Paul nous dit dans 2 Corinthiens 5 : 15 que l’ADN du péché, c’est l’égoïsme et l’idolâtrie de sa propre personne : « Et s’il est mort pour tous, c’était afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes ».
L’idolâtrie du moi est à la racine de tous les disfonctionnements humains. Chaque péché est une forme d’idolâtrie : il nous place sur le trône de Dieu pour régner sur nos propres vies et faire ce qui nous plait. Quand l’amour du moi remplace l’amour pour Dieu, il n’y a aucune limite au mal qui en résulte.
La lecture de Genèse 3 devrait profondément nous interpeller. Le choix égoïste, idolâtre et rebelle d’Adam et Ève dans le jardin a maudit tous les humains qui sont nés après eux. Mais on ne peut pas lire Genèse 3 sans s’arrêter sur sa glorieuse promesse finale. Le Seigneur Dieu maudit le serpent et répond à son discours sournois avec la première promesse de Christ :
« Je mettrai l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon. » (Genèse 3 : 15)
Le seul espoir pour un peuple maudit, égoïste, idolâtre et rebelle, c’est un sauveur puissant qui a la volonté et le pouvoir de le libérer de tous ses liens.
« Or, c’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu. » (1 Jean 3 : 8)
Que Dieu vous bénisse,
Paul David Tripp
Questions de réflexion
- Qu’est-ce que Satan vous chuchote à l’oreille ? Soyez précis. Qu’est-ce qu’il dit pour vous persuader qu’il vaudrait le coup de transgresser les règles de Dieu parce que vous allez gagner tellement plus ? Comment essaye-t-il de vous faire croire que le danger n’est pas aussi grand qu’il n’y paraît et que Dieu ne sait pas mieux que vous ce qui est bon pour vous ?
- Comment l’ennemi vous a-t-il trompé dans le passé ? De quel fruit défendu avez-vous mangé, pour découvrir ensuite que le diable mentait, que sa promesse était vide, que Dieu était sage et que les conséquences de ce péché étaient importantes ? Avez-vous appris quelque chose de cette expérience, ou êtes-vous en train de retomber dans le même piège ?
- Comment le Christ a-t-il détruit certaines des œuvres du diable dans votre vie ? En d’autres termes, comment avez-vous été libéré de certaines tentations. Réjouissez-vous de la façon dont vous avez mûri spirituellement et dont vous n’êtes plus aussi vulnérable aux péchés ou aux mauvais désirs qu’avant.
- Êtes-vous tenté, en regardant votre croissance spirituelle, de penser que vous êtes un diplômé de la grâce, et que vous n’êtes plus soumis à la tentation ? Pourquoi cette attitude est-elle dangereuse sur le plan spirituel ? En quoi êtes-vous plus vulnérable quand vous pensez que vous êtes suffisamment fort pour combattre le diable ?