J’ai très vite compris que je ne ferais pas un bon stoïcien. J’ai tendance à beaucoup trop aimer les choses matérielles. Qu’il s’agisse d’un beau tableau, d’un délicieux repas ou d’un morceau bien joué, il est naturel pour moi de penser qu’avoir une belle vie, c’est profiter un maximum de toutes ces choses.
Le monde physique, créé, est empli de merveilles et de divertissements, mais il est essentiel de se rappeler que rien de ce qu’il contient ne peut nous donner la vie que nous désirons vraiment. Les plaisirs d’ici-bas ont justement été créés pour pointer vers Celui qui seul peut donner une satisfaction éternelle.
La création ne peut pas et ne va pas nous maintenir en vie. Dans notre vision faussée du monde, nous regardons une ombre (la création) et nous voyons la vie. Mais cette ombre n’a pas de vie propre et ne peut pas donner la vie. C’est une ombre, justement parce qu’elle reflète ce qui est vivant.
Je crois qu’aucun passage de la Bible ne décrit mieux cet avertissement que Jérémie 10 :1-16. Je ne le fais pas souvent, mais ce texte est si percutant que pour une fois, j’aimerais le citer en entier.
O peuple d’Israël, écoute la parole que l’Eternel prononce ! Voici ce que déclare l’Eternel :
« N’imitez pas le comportement des nations et ne redoutez pas les signes dans le ciel même si les nations en sont saisies de peur. Les coutumes des autres peuples ne sont que du néant, leur dieu n’est que du bois coupé dans la forêt, travaillé au ciseau par la main d’un sculpteur. On l’embellit d’or ou d’argent, un marteau et des clous le font tenir en place pour qu’il ne branle pas ! Ces dieux-là sont semblables à des épouvantails dans un champ de concombres : ils ne savent parler, il faut qu’on les transporte car ils ne marchent pas. Ne les craignez donc pas : ils ne font pas de mal ; et ils ne peuvent pas non plus faire du bien. »
Personne n’est semblable à toi, ô Eternel ! Car tu es grand et parce que tu es puissant, ta renommée est grande ! Qui donc ne te révérerait, roi des nations ? On doit te révérer car parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes, personne n’est semblable à toi ! Tous, en effet, sans exception, ils sont insensés et stupides, et leur enseignement n’est que néant. Leur dieu n’est que du bois ! C’est de l’argent battu amené de Tarsis, de l’or venu d’Ouphaz, une oeuvre de sculpteur, le travail d’un orfèvre. On revêt ces dieux-là de vêtements de pourpre et d’étoffes d’azur, mais tous ne sont que l’oeuvre d’habiles ouvriers. Mais l’Eternel est le vrai Dieu ; il est le Dieu vivant et le roi éternel ; par sa colère, la terre est ébranlée, et les nations ne peuvent soutenir son courroux.
Vous leur direz ceci : Les dieux qui n’ont créé ni le ciel ni la terre disparaîtront de dessus cette terre et de dessous ce ciel. L’Eternel, lui, a fait la terre par sa puissance, il a solidement fondé le monde par sa sagesse, et il a déployé le ciel par son intelligence. Quand il fait retentir sa voix, des torrents d’eau s’amassent dans le ciel, des nuages s’élèvent des confins de la terre ; il fait jaillir l’éclair au milieu des averses et il fait s’élancer le vent de ses réserves. Alors tout être humain reste hébété et ne comprend plus rien. Tout orfèvre est honteux de son idole, car sa statue de fonte est une tromperie qui n’a aucun souffle de vie. Ils ne sont que néant et oeuvres illusoires ; et ils disparaîtront au jour du châtiment. Combien est différent le Dieu qui est la part du peuple de Jacob. Il a tout façonné ; Israël est le peuple qui constitue son patrimoine. Il a pour nom le Seigneur des armées célestes. (Jérémie 10 : 1-16 version Semeur)
Chaque jour, nous serons tentés de remplacer les gloires spirituelles du Créateur par les gloires matérielles de la création. C’est une lutte constante et inévitable.
Nous serons tentés d’adorer nos corps, nos plaisirs, nos richesses, nos possessions, notre logement, notre altruisme et d’oublier les gloires spirituelles d’une communion intime avec le Seigneur des seigneurs, le Roi des rois, le puissant Créateur.
« Oui, ils ont délibérément échangé la vérité concernant Dieu contre le mensonge, ils ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, lui qui est loué éternellement. Amen ! » (Romains 1 : 25, Semeur)
Allez-vous aujourd’hui encore chercher avidement dans la création ce que vous avez déjà reçu du Créateur ? Allez-vous encore puiser à une source tarie alors que vous avez déjà reçu l’eau vive, qui étanche votre soif ?
Que Dieu vous bénisse,
Paul David Tripp
QUESTIONS DE RÉFLEXION
- Qu’est-ce que vous aimez le plus dans ce monde ? Est-ce que vous considérez qu’il faut avoir profité un maximum de ces choses pour qualifier une journée ou une semaine de « bonne » ?
- 2. En quoi ces plaisirs pointent-ils vers Celui qui les a créés ? En quoi est-ce bon d’en profiter ?
- Est-ce que vous vous contentez juste d’en profiter ? Est-ce que vous pensez que ces plaisirs vous sont dus et que vous en méritez plus ? Comment pouvez-vous passer d’une logique de profit à l’adoration et à la reconnaissance ?
- En quoi avez-vous cherché dans la création ce qui pouvait vous faire vivre ? En quoi vos idoles vous ont-elles déçu et frustré ? Qu’est-ce qui pourrait vous conduire à retomber dans cette désillusion ?
- Êtes-vous plutôt consommateur ou serviteur ? Comment pouvez-vous cesser d’asservir la création, et au contraire la servir pour le Royaume de Dieu ? Comment pouvez-vous être plus généreux avec les ressources que Dieu vous a données ? Soyez précis.