« Pourquoi je n’arrête pas de lutter avec le même péché et comment sortir de cette spirale ? »
Il n’y a pas si longtemps, quelqu’un m’a posé cette question. Son découragement transparaissait dans son mail. Avez-vous déjà été pris dans une spirale où vous vous sentiez incapables de mettre fin à un schéma qui déshonorait le Seigneur et qui ne portait pas de bons fruits ?
Moi oui. Quand ça m’arrive, je me remémore immédiatement Romains 7 : « J’ai la volonté de faire le bien, mais je ne parviens pas à l’accomplir. En effet, je ne fais pas le bien que je veux mais je fais au contraire le mal que je ne veux pas. » (v. 18-19)
Que faisons-nous quand nous sommes confrontés à cette situation ? Je crois que Romains 7 nous donne des pistes pratiques et des encouragements pour briser cette spirale du péché.
Voici la première : Ne signons pas un armistice prématuré avec notre nature pécheresse.
La Bible déclare pour les croyants que leur cœur de pierre a été enlevé et remplacé par un cœur de chair (Ézéchiel 36 : 26). Oui, nous sommes de nouvelles créatures, et oui, nous ne sommes plus sous l’emprise du péché… mais le péché reste présent.
Je crois que beaucoup sous-estiment sérieusement la tragédie qu’est le péché, à quel point il est profondément ancré en nous et infiltre tous les aspects de notre être. Une guerre morale et spirituelle fait toujours rage en nous.
Je suis étonné de voir combien de chrétiens, moi y compris, vivent comme si c’était la paix. Nous nous soulevons contre les travers de notre culture ou protestons contre le mal qui règne en dehors de nous, mais nous semblons nous attendre à avoir le luxe d’avoir un cœur en paix, alors que c’est là que la bataille est la plus féroce.
Et tout d’un coup, nous sommes surpris ou découragés quand le péché prend le dessus !
Ne vous y trompez pas : grâce à l’œuvre expiatoire merveilleuse du Prince de la Paix, le combat entre Dieu et nous a cessé. Quand Christ reviendra, nos luttes contre l’Ennemi et le péché prendront fin. Mais en attendant, il y a toujours une bataille acharnée à mener en nous-mêmes. Peut-être que le problème est que nous croyons que notre adversaire – le péché – a déjà baissé les armes.
Dans ce combat spirituel, il y a une deuxième chose à faire : Ne nous prétendons pas justes.
Le plus grand mensonge est peut-être de croire que nos plus gros problèmes ont une cause en dehors de nous. C’est en partie vrai, puisque dans notre monde déchu, des personnes pèchent contre nous et que nous connaissons la douleur physique et la souffrance. L’apôtre Paul a vécu tout cela et ne minimise en rien son vécu dans les Écritures. Mais dans ce passage en particulier, il est plutôt concerné par son propre péché et par son cœur. Il ne se prétend pas juste.
Au contraire, dans Romains 7, Paul dit que sa lutte est en-dedans de lui. Il sait que lorsque l’on se prétend justes, on se convainc soi-même que l’on n’a pas besoin de la grâce de Dieu, alors qu’elle seule peut nous protéger du péché.
« Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous. » (1 Jean 1 : 8)
Vous sentez-vous découragés dans votre lutte ? À première vue, Romains 7 peut sembler bien pessimiste ! Paul s’exclame : « Malheureux être humain que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? »
Mais il continue : « J’en remercie Dieu, c’est possible par Jésus-Christ notre Seigneur. »
Nous avons été sauvés, mais nous avons chaque jour encore besoin de la grâce. Ce que nous avons reçu en Christ, nous en avons encore désespérément besoin aujourd’hui. Romains 7 nous appelle à rester lucides et sérieux : la bataille qui fait rage dans nos cœurs n’est pas terminée. Nous avons encore besoin d’un Sauveur.
Que Dieu vous bénisse,
Paul David Tripp
POUR ALLER PLUS LOIN
- Quel péché avez-vous vaincu par la grâce de Dieu ? En quoi appartenir à Christ fait de vous une nouvelle créature ?
- Avec quel péché luttez-vous encore aujourd’hui ? Quand avez-vous lutté pour la dernière fois ? Quel a été le résultat ? Est-ce que d’autres personnes sont au courant de cette bataille ?
- Mettez-vous plus d’énergie à combattre les travers du monde que le péché qui est dans votre propre cœur ? En quoi ce dernier est plus dangereux pour vous ?
- Rappelez-vous un moment où vous vous êtes prétendus justes. Sur qui ou sur quoi avez-vous rejeté la faute ? Comment avez-vous justifié votre égoïsme ou votre péché ?
- Comment vivez-vous la grâce de Dieu au quotidien ? Comment la saisir aujourd’hui ? Soyez précis.