Chaque année, au mois de février, nous fêtons l’amour. Du moins, on nous envahit de publicités pour des cadeaux romantiques censés exprimer notre amour pour une personne. Les trois prochaines semaines, nous allons nous concentrer sur le thème de l’amour – en laissant de côté le chocolat, les roses et les bijoux.
Dieu a répété maintes fois et bien clairement que la priorité numéro une de ses enfants, c’est l’amour. « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l’amour vient de Dieu, et toute personne qui aime est née de Dieu et connaît Dieu. » (1 Jean 4 : 7)
L’amour est le marqueur par lequel le monde devrait nous reconnaître. « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13 : 34-35)
Malheureusement, un autre amour s’est instillé dans l’Église et a commencé à la l’influencer : l’amour de la querelle.
Des milliers d’années avant l’invention de Twitter, l’Écriture a averti et réprimandé les croyants à propos des querelles. Tout cela n’est pas nouveau. Seulement, nous vivons dans un monde numérisé, politisé et communautariste où l’amour de la querelle semble être de plus en plus populaire et toléré dans et hors de l’Église.
Bien sûr, il est vital de veiller à rester pur et de garder le troupeau. Mais nous sommes prompts à nous servir de cette excuse pour minimiser l’importance que prend la querelle dans nos vies. À cause de la nature du péché, ce que nous avons commencé avec des motivations pures peut vite devenir mauvais et blessant.
Notre culture glorifie la poursuite de la querelle. C’est le grand frisson – cet instant où nous bandons notre arc, visons et tirons le mot qui fait mouche. Parfois, ce qui nous tient c’est l’adrénaline que nous ressentons quand nous intervenons au moment le plus crucial. Parfois, c’est le malin plaisir que nous prenons à guetter le bon moment pour tendre un piège à l’autre personne.
Peut-être que ce n’est pas vous agissez et qui parlez, mais l’amour de la querelle inclut aussi le plaisir que l’on peut ressentir à observer combien de piques verbales sont nécessaires pour que l’adversaire abandonne ou batte en retraite.
L’amour de la querelle abaisse les gens au rang de proies et non d’êtres humains créés à l’image de Dieu. Quand ils n’appartiennent pas à notre communauté de foi, ils cessent d’être des âmes perdues qui ont besoin d’être sauvées ; ils deviennent des cibles. Quand ils sont des frères ou des sœurs en Christ, vous prenez plus de plaisir à les rabaisser qu’à vous efforcer de les aimer.
« Rappelle ces vérités aux croyants en les suppliant devant le Seigneur de ne pas se livrer à des disputes de mots : elles ne servent à rien, si ce n’est à la ruine de ceux qui écoutent. » (2 Timothée 2 : 14)
« Qu’aucune parole malsaine ne sorte de votre bouche, mais seulement de bonnes paroles qui, en fonction des besoins, servent à l’édification et transmettent une grâce à ceux qui les entendent. » (Éphésiens 4 : 29)
J’aimerais pouvoir dire que toutes mes discussions et interactions avec les autres sont marquées par la patience, l’amour, le respect, la bienveillance et l’édification. J’aimerais pouvoir affirmer que j’aime plus l’unité que la querelle. J’aimerais que jamais je ne préfère avoir « raison » aux dépens de l’amour.
Mais je ne peux pas le dire. Et je suis sûr qu’il en va de même pour vous.
Plutôt que d’être délivrés des personnes autour de nous qui provoquent des querelles, qui sont dans l’opposition et qui sont difficiles à aimer, nous avons d’abord besoin d’être délivrés de nous-mêmes, de nos instincts querelleurs et du fait que la vengeance nous paraît souvent plus attrayante que le pardon.
Que nous puissions confesser que nous sommes tentés de participer à cette culture de la querelle, et ce faisant, accourir vers celui qui seul peut nous aider.
Par sa grâce abondante, nous pouvons en être délivrés à chaque jour qui passe. Il est le seul qui puisse transformer tous nos désirs, pensées, motivations et choix qui sont entachés par cet esprit de querelle.
Que Dieu vous bénisse,
Paul David Tripp
POUR ALLER PLUS LOIN
- Comment les personnes les plus proches de vous vous décriraient-elles ? Votre conjoint, vos enfants, votre famille ou vos amis diraient-ils de vous que vous manifestez le fruit de l’Esprit ? Ou bien leur portrait de vous serait-il loin de ce que vous souhaitez les entendre dire ?
- Comment pensez-vous être perçus par le monde ? Êtes-vous connus seulement pour votre carrière, vos loisirs, vos capacités et votre statut socio-économique ? Ou êtes-vous connus pour être remplis de l’Esprit et pour incarner l’amour de Christ ?
- Si vous êtes honnêtes, vous verrez dans vos deux premières réponses que vous n’êtes pas à la hauteur de la gloire de Dieu. Si nous devions passer un examen, nous échouerions tous. Plutôt que d’être découragés de ne pas être à la hauteur, comment pouvez-vous demander au Saint-Esprit de vous aider à vivre dans la dimension de l’amour ?
- Quelle est la dernière dispute que vous avez commencée ? Pour quelles raisons ? Quelles étaient vos motivations et quel résultat espériez-vous ? En quoi cette dispute a-t-elle fait du mal à l’autre personne et à vous-même ?
- Quand vous êtes-vous impliqués dans une dispute alors que vous auriez dû l’ignorer ou vous retirer ? « Ne réponds pas à un homme stupide suivant sa folie, si tu ne veux pas lui ressembler toi-même ! (Proverbes 26 : 4). Qu’est-ce qui vous a poussé à vous impliquer ?
- Comment pouvez-vous être un encouragement pour les autres cette semaine ? Dans vos conversations en tête à tête ou dans vos messages (sms, e-mail, vocaux, appels), que votre priorité soit d’incarner l’amour de Christ et d’édifier les autres par vos paroles.