Auteur
Philippe Viguier, marié et père de quatre enfants, est pasteur à l’église protestante évangélique de Villeurbanne-Cusset. Titulaire d’un Master en théologie, il dispense des cours d’introduction au Nouveau Testament à l’IBG[1]. Co-auteur de « L’Évangile et le Citoyen » avec Florent Varak, il est aussi chanteur-musicien. Ses interprétations, telles que « Le seul Dieu trois fois saint » et « Sois seul ma vision », sont disponibles sur la chaîne YouTube Pasteur Compagnie.
Résumé
Philippe entame son livre en relevant que la célébration annuelle de l’Ascension ne date pas d’hier. Cet évènement a inspiré les premiers cantiques chrétiens (1 Tm 3.16) et fut un tournant majeur pour les disciples, les faisant passer de la confusion concernant l’identité de Jésus à un zèle ardent dans leur mission de proclamer l’Évangile.
Si une juste compréhension de l’ascension a pu inspirer les cantiques des premiers chrétiens et a soutenu les premiers martyrs jusqu’à leur dernier souffle, alors cet événement pourrait avoir une influence profonde sur notre foi chrétienne.

S’émerveiller de l’ascension
Philippe Viguier
« Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut enlevé au ciel. » Quel événement extraordinaire !
Pourtant, l’ascension du Christ est aujourd’hui réduite à un jour férié ou à la fin du parcours terrestre du Messie.
Or, le thème de la montée au ciel traverse toute l’Écriture, et de l’ascension de Christ découle la plus précieuse des promesses. Philippe Viguier nous propose un survol biblique de cette doctrine trop souvent négligée et nous invite à découvrir les nombreuses implications et applications pratiques de cet événement pour notre vie chrétienne ici-bas. Par son ascension, Jésus nous a ouvert l’accès dans la présence de Dieu, à nous qui attendons notre propre ascension.
Depuis l’Ancien Testament, les récits d’ascension, comme ceux d’Hénoc, d’Élie et la vision de Jacob, offrent un espoir dans un monde marqué par l’hostilité et le deuil, orientant ainsi notre regard vers l’ascension ultime de Jésus-Christ. Triomphant sur la mort et le péché, Jésus entre dans le ciel revêtu de la fonction de grand-prêtre. En devenant « semblable en tout à ses frères […] pour faire l’expiation des péchés du peuple » (Hé 2.17), le Fils de Dieu peut désormais intercéder pour son peuple depuis la position la plus élevée et la plus sainte.
Mais Jésus ne monte pas seulement en tant que grand-prêtre ; il monte aussi en tant que Roi. Alors que Christ a toujours été Roi, cette fois-ci, il l’est non seulement en tant que Fils de Dieu, mais aussi en tant que Fils de David.
« Parce qu’un homme règne, les intérêts des hommes sont à jamais protégés et bénis, bien au-delà de toutes les attentes que nous pouvons avoir aujourd’hui. Au moment du couronnement, où le Dieu-homme reçoit le trône du pouvoir, toute l’humanité identifiée en lui reçoit la promesse d’un futur incroyablement glorieux. »[2]
La perspective de notre corégence avec Christ prend un tout autre sens !
Enfin, l’ascension nous encourage à participer au Grand Mandat (Mt 28.18-20). Son départ nous engage à prendre la responsabilité de former des disciples et faire fructifier son œuvre :
« Cela n’aurait-il pas été plus facile si Jésus était resté sur terre ? Les disciples se sont certainement posé cette question. Nous nous la posons encore nous-mêmes. Mais l’incarnation a ses limites. Le corps de Jésus ne peut être qu’à un seul endroit à la fois. S’il était resté le seul porte-parole du Royaume de Dieu, son auditoire aurait toujours été limité. Ce Royaume nécessite de nombreux ambassadeurs, de nombreux témoins, de nombreux héraults et représentants. »[3]
Avis personnel
Je dois avouer que trop souvent, ma vision de l’œuvre de Jésus-Christ se bornait à sa mort et à sa résurrection. Malheureusement, cette vision n’est pas améliorée par notre société, qui soit le ridiculise, soit le représente comme une figure affaiblie sur une croix.
Ce livre m’a permis de tourner mon regard vers le haut, contemplant la majesté du Seigneur Jésus-Christ. À travers ses pages, ébloui par sa gloire, j’ai pu être encouragé dans ma foi, mon zèle de la proclamation de l’Évangile et mon adoration pour Christ.
Quel lien existe-t-il entre l’Ascension et la Pentecôte ? Quelle assurance les disciples tirent-ils de l’ascension de Jésus ? Aurions-nous pu connaître les dons spirituels sans son l’ascension ? Philippe aborde ces questions avec clarté et accessibilité, nous apportant des réponses précieuses et éclairantes.
Certes, l’Ascension de Jésus n’est pas sans nous rappeler son absence sur terre, mettant ainsi notre foi à l’épreuve, mais son retour sera la récompense ultime de notre foi. En attendant, cette vision élevée de Christ nous préserve des écueils de ce monde empreints de souffrances et de tribulations. L’Ascension nous assure qu’il nous a préparé une place à ses côtés, garantissant ainsi notre salut.
L’Esprit et l’épouse disent : « Viens ! » Que celui qui entend dise : « Viens ! » Que celui qui a soif vienne ! Que celui qui veut de l’eau de la vie la prenne gratuitement ! […] Celui qui atteste ces choses dit : « Oui, je viens bientôt. » Amen ! Viens, Seigneur Jésus !
Apocalypse 22.17, 20
[1] Institut Biblique de Genève
[2] Viguier, Philippe, S’émerveiller de l’ascension, Éditions Clé, 2024, p.120.
[3] Ibid, p.129.