Un sentiment de culpabilité intense me prend à chaque fois que je pense à l’appel de Jésus à faire des disciples (Matthieu 28:18-20 ; 2 Corinthiens 5:11-21). À cela s’ajoute la pression de devoir vivre chaque jour sous les yeux du monde d’une manière qui reflète la beauté de l’Évangile (Matthieu 5:16 ; 1 Thessaloniciens 4:11 ; 1 Pierre 2:12). J’ai parfois l’impression de ne jamais pouvoir relâcher la vigilance, de porter sans cesse cette responsabilité. Comment porter un tel poids ? À quoi ressemble une vie discrète mais fidèle, qui témoigne de Dieu dans le quotidien ? Comment être les ambassadeurs de Christ dans ce monde ?
L’émerveillement
Quand notre cœur est touché par la beauté de Dieu, on ne peut s’empêcher d’en parler
Peut-être vous souvenez vous de ce moment où, pour la première fois, vous avez saisi la profondeur de la grâce et de la miséricorde de Dieu ; cette impression bouleversante d’être aimé au-delà de toute attente. Notre émerveillement grandit au fur et à mesure que nous apprenons les vérités de Dieu et ses promesses pour nous. Nos cœurs sont captivés, et, en conséquence, notre manière de vivre change. Croyons que cela ne passe pas inaperçu. Notre entourage voit une étincelle de notre espérance et de notre joie en Christ — un témoignage vivant de l’impact réel de Jésus sur une vie.
Et puis, quand notre cœur est touché par la beauté de Dieu, on ne peut s’empêcher d’en parler — c’est plus fort que nous. Vous savez, c’est comme lorsque l’on voit un superbe paysage, un film excellent ou que l’on entend une chanson magnifique. On veut les partager avec tout le monde. L’expérience est encore plus riche lorsqu’on peut la partager. Il en va de même pour notre émerveillement devant Dieu. Lorsque nos cœurs s’embrasent devant la beauté de Christ, l’envie de parler de lui devient naturelle. Même si l’on peut ressentir une certaine crainte, il y a une joie sincère à éprouver dans le privilège de partager notre amour de Dieu aux autres.
L’authenticité
Dans une culture où l’on doute de tout, où il est devenu difficile de distinguer le vrai du faux, les gens sont en quête d’authenticité, ils ont soif de quelque chose de fiable. Et si ce dont ce monde avait besoin était justement la vie paisible des chrétiens émerveillés par l’amour de leur Père ? Au cœur de notre quotidien, dans le tumulte de la vie moderne, nous avons la possibilité de manifester vérité et sens. Dans notre vie, chercher à être un chrétien fidèle nous permet d’être un pilier de la vérité. Cette responsabilité me terrorise, j’ai si souvent l’impression de ne pas être à la hauteur ! Et pourtant, quel honneur de pouvoir offrir un peu de vérité et de sens à un monde qui en a tant besoin.
Faire confiance à Dieu pour donner un sens à notre vie ordinaire
La plupart d’entre nous ont des vies tout à fait ordinaires. Entre les rendez-vous chez le thérapeute, les courses, le chien à sortir… le quotidien passe à toute vitesse ! Souvent, tout semble routinier, presque mécanique — comme si le seul but était de cocher les cases d’une liste sans fin.
Je ne sais pas quand, ni de quelle façon, Dieu choisira de m’utiliser pour accomplir son œuvre de salut pour le monde. Mais en attendant, je n’aurai de cesse de prier et de chercher des occasions de le servir.
Et pourtant. Toutes ces petites choses du quotidien sont autant de chances de refléter la gloire de Dieu. C’est Dieu qui m’a placé là. Rien n’est laissé au hasard : nous menons ces vies précisément pour accomplir les bonnes œuvres qu’il a préparées pour nous (Éphésiens 2:10). Cette vérité nous rassure, nous équipe. Elle nous rappelle que même les moments les plus simples ont un sens. Quand nous agissons avec bonté, douceur, patience — même discrètement —, nous adorons Dieu. Et nous sommes même une lumière de Christ pour ceux que nous croisons. Paul a écrit : « Ainsi donc, que vous mangiez, que vous buviez ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10:31). Savoir que notre vie a un sens profond, même dans les moments ordinaires, est une joie authentique — et un immense privilège.
Je ne sais pas quand, ni de quelle façon, Dieu choisira de m’utiliser pour accomplir son œuvre de salut pour le monde. Mais en attendant, je n’aurai de cesse de prier et de chercher des occasions de le servir.
Peut-être que, comme moi, vous n’êtes pas une évangéliste née. Peut-être que parler de Jésus vous intimide et que les mots vous manquent quand vous essayez de partager l’Évangile. Peut-être même que le simple mot « évangélisation » vous donne envie de fuir.
Si c’est le cas, alors permettez-moi de vous encourager — en m’encourageant moi-même — à vous rappeler combien Dieu est bon. Continuez à grandir dans l’émerveillement que vous avez pour lui. Grandissez aussi dans votre caractère, dans votre fidélité. Cherchez du sens dans les moments ordinaires. Ayez confiance : Dieu saura vous utiliser pour sa gloire. Ce n’est pas une charge écrasante que nous portons, mais une joie profonde. Nous ne sommes jamais « hors service ». Même dans la simplicité de nos vies tranquilles, nous restons des enfants de Dieu, des ambassadeurs de Christ. Puissions-nous ressentir à la fois le poids humble de cette responsabilité… et la légèreté joyeuse de ce privilège.