Cet article est extrait de « Le dessein de Dieu pour l’Église » dans lequel Conrad Mbewe qui, puisant dans trois décennies de travail pastoral en Zambie, vise à équiper les pasteurs et les responsables d’église avec des principes bibliques adaptés.
Le baptême et la sainte cène sont réservés aux chrétiens. Nous avons vu que la seule différence est que le baptême a lieu au début de la vie du chrétien, alors que nous devons participer régulièrement à la sainte cène, tout au long de notre vie.
Il y a une idée erronée selon laquelle seuls ceux qui sont vraiment, vraiment saints devraient participer à la sainte cène. Cela vient d’une mauvaise compréhension de 1 Corinthiens 11.27 : « C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. » L’adverbe « indignement » a été souvent mal interprété, comme si les chrétiens pouvaient, à certaines occasions, être indignes de participer à la sainte cène et, en conséquence, s’abstenir d’y prendre part. Ainsi, beaucoup de gens, motivés par une sincère humilité et le sentiment de ne pas être à la hauteur des diktats de leur propre conscience, s’interdisent de prendre part au repas. Cela est parfois exacerbé par les propos de la personne conduisant la sainte cène : « Examinez-vous. Si votre conscience vous accuse aux yeux de Dieu, éloignez-vous, sinon vous inviterez le jugement de Dieu sur vous-même. »
En outre, nous pouvons penser à tort que le jugement ayant frappé les Corinthiens quand ils ont pris part honteusement à la sainte cène (voir 1 Co 11.30) venait du fait que celle-ci avait des pouvoirs mystiques causant des maux mystérieux et mortels chez les participants « indignes ». Dans certaines Églises, les femmes sont invitées à ne pas prendre la sainte cène en période de menstruations, sous prétexte qu’elles sont alors impures.
Heureusement, cette mauvaise interprétation de 1 Corinthiens 11.27 n’est pas systématique. D’ailleurs, la Bible Parole de Vie (PDV) peut nous aider à en saisir le véritable sens : « C’est pourquoi celui qui mange le pain du Seigneur, ou qui boit sa coupe sans respect, celui-là est coupable envers le corps et le sang du Seigneur. » En d’autres termes, ce n’est pas que la personne soit indigne, car nous le sommes tous ! Paul nous met en garde sur la façon dont une personne se conduit tout en participant à la sainte cène. Chaque chrétien qui est en communion avec d’autres chrétiens de l’Église devrait prendre part à la sainte cène. Ce qui est important, c’est l’attitude de chacun pendant ce repas. Les participants doivent délibérément méditer sur l’œuvre accomplie par Christ à la croix.
Autoriser les variations
Il y aura quelques variations d’une Église à une autre dans la façon de procéder au baptême et de prendre la sainte cène. Par exemple, la personne qui conduit les deux ordonnances peut employer des paroles différentes. Pour ce qui est de la sainte cène, certains utilisent du vrai pain, tandis que d’autres préfèrent des biscuits salés. De même, certains ont recours à n’importe quelle boisson rouge pour symboliser le sang de Christ, tandis que d’autres tiendront à utiliser du jus de raisin rouge voire du vin. La fréquence de ces ordonnances varie également. Certaines Églises prennent la sainte cène chaque semaine ; d’autres ne le font qu’une fois par mois. En fin de compte, nous ne pouvons pas pontifier dans les moindres détails la façon dont ces ordonnances doivent être exécutées. Chaque Église aura sa propre culture et devrait se sentir libre de la suivre tant qu’elle ne contredit pas le sens de l’ordonnance.