Si vous avez fait de la randonnée en montagne, vous saurez qu’on a parfois du mal à trouver un endroit sûr pour poser ses pieds. Si le terrain est instable, il faut se concentrer sur l’emplacement de chaque pas afin de ne pas trébucher. J’ai grandi au nord de l’Angleterre, où le terrain est souvent très mouillé. Sur les hauteurs, on rencontre fréquemment de vastes marais, parfois invisibles sous l’herbe ou la mousse. Une terre qui paraît ferme peut s’avérer trompeuse. Si on ne fait pas très attention, on peut finir dans l’eau jusqu’aux genoux (oui, cela m’est arrivé !).
Si tel est le cas pour nos pieds, c’est d’autant plus important de trouver un endroit sûr pour notre âme lorsque nous traversons les marais de la vie. C’est le souci du Psaume 62, qui, à trois reprises, appelle Dieu le « rocher ». Le psalmiste (David) se trouve accablé par les soucis de la vie, et surtout par ses ennemis. Dans l’épreuve, où place-t-il son espérance ? Il reconnaît la tentation de faire confiance aux Hommes ou aux richesses. Ces choses peuvent paraître sûres, notamment quand nous sommes sous pression ou confus. Mais David sait que ces choses sont trompeuses. Toute l’humanité pèse moins qu’un souffle sur la balance de Dieu. Si nous plaçons notre espoir dans les Hommes ou dans n’importe quelle chose terrestre, ils finiront par s’effondrer sous notre poids. Ils ne nous apporteront ni bonheur terrestre, ni vie éternelle.
Dieu est un rocher, une forteresse, notre force et notre refuge
Cependant, David affirme que Dieu est un rocher, une forteresse, notre force et notre refuge. Lui seul est source de salut. Si David évoquait probablement le salut terrestre, nous pouvons nous approprier ses mots à la lumière du Nouveau Testament : Dieu ne nous délivrera peut-être pas de toutes nos détresses terrestres, mais il sauvera certainement nos âmes du péché et du jugement pour toute éternité si nous nous confions en lui. Voilà pourquoi David nous invite (à maintes reprises !) à nous confier en Dieu. Il est le seul fondement solide pour notre âme.
C’est pourquoi je suis reconnaissant envers le groupe américain Sovereign Grace Music d’avoir mis ce Psaume en musique. J’ai entendu ce chant pour la première fois quand on m’a invité à donner mon avis sur le choix de chants à traduire pour le projet Chantons les Psaumes d’Hymnes21. En écoutant la playlist de chants potentiels, celui-ci m’a immédiatement frappé. J’avoue que je suis partial envers la métrique 6/8, mais ce n’est pas la seule raison !
Des paroles qui reprennent l’essentiel du Psaume sont portées par une mélodie entraînante, joyeuse et facile à chanter. J’aime particulièrement la façon dont la mélodie du refrain insiste sur la tonique (la note la plus forte) pour illustrer la fermeté de notre confiance en Dieu, notre rocher. La coda à la fin est aussi une touche originale ; sur un fond musical plus méditatif, nous sommes invités à épancher nos cœurs devant notre Sauveur et Défenseur.
Comme d’habitude, la traduction de l’équipe Hymnes 21 est excellente, et les voix de Léa Luczak, de Joseph Lloyd et de Katy Deloche complémentent le bel arrangement de la version originelle. Ce chant mérite d’être repris dans nos églises et serait sans doute une source d’encouragement pour beaucoup, surtout pour ceux qui sont éprouvés par leurs circonstances ou par le doute. Il aurait sa place comme un chant de réponse après une prédication destinée à fortifier notre foi au sein des épreuves, et pourrait être accompagné d’un moment de prière.
« Venons épancher nos cœurs, nous nous confions en toi. »